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00:02 20h21, France Info, les informés de Jean-François Ackilly.
00:08 - Bonsoir, la réforme des retraites, et oui, elle tourne au bras de fer.
00:12 Qui va céder le premier à la une ?
00:15 Des informés également, Nicolas Sarkozy, qui exhorte les Républicains à soutenir la réforme.
00:20 Nous évoquerons dans cette émission la loi Immigration et là encore un appel au soutien des LR.
00:26 L'État qui reprend Orpea via la caisse des dépôts, la CDC.
00:30 Et L'Obs qui ouvre un grand dossier sur Tchat, JPT, vous savez, le robot qui angoisse tout le monde.
00:36 C'est les informés avec Julie Marie Lecomte, chef du service politique de France Info,
00:43 avec Cécilia Gabizon, vice-présidente et directrice éditoriale de l'agence de médias ETX Magellan,
00:50 avec François Reynard, journaliste, écrivain, chroniqueur à L'Obs,
00:54 co-auteur avec Vincent Brogviel du grand Larousse illustré de la culture générale,
01:00 un ouvrage écrit à la main, à l'ancienne, c'est presque fini, c'est bientôt fini.
01:07 Et avec Stéphane Vernet, directeur de la rédaction parisienne de West France.
01:10 Bonsoir à tous les quatre.
01:12 Bienvenue, nous sommes ensemble jusqu'à 21h.
01:15 Retraite le jour d'après la deuxième mobilisation des syndicats contre la réforme,
01:21 avec cette interrogation, qui va craquer le premier ?
01:24 L'examen du texte s'est achevé en commission des affaires sociales,
01:28 les fameux 7000 amendements déposés, dont l'essentiel par la NUPES,
01:33 et ce constat amer d'un député, Frédéric Valthoux, élu, porte-parole d'Horizon.
01:38 On arrive au terme de trois jours de débat qui finalement ont été assez vains.
01:42 Parce qu'effectivement, on a en face de nous des députés
01:48 qui ont finalement un mépris de la démocratie parlementaire,
01:51 qui vivent dans le mythe de la rue, le mythe de la révolution de la rue.
01:57 On a assisté à trois jours de propositions totalement vides,
02:01 totalement idiotes, totalement ineptes, des amendements inutiles, d'une logorée sans fin,
02:06 le rappel aux grandes heures révolutionnaires,
02:08 comme si c'est comme ça qu'on pouvait faire avancer un pays au XXIe siècle.
02:12 Tout ça est vain.
02:14 Tout ça est vain, Stéphane Vernet, amer constat de Frédéric Valthoux.
02:18 Oui, enfin, tout ça est vain. C'est le jeu politique.
02:20 Moi, je pense que ce qui va se passer à l'Assemblée, ce n'est pas du tout vain.
02:23 En fait, le Parlement, il me semble que dans le...
02:25 En l'état actuel des choses, j'ai même envie de vous dire,
02:27 je pense que les clés du conflit, elles sont aujourd'hui au Parlement.
02:31 Et non pas dans la rue.
02:33 On a un gouvernement, on a un exécutif qui dit, qui répète, qui insiste,
02:37 qui s'obstine à dire que de toute façon, il ne cédera pas,
02:39 quel que soit le nombre de personnes qui descendent dans la rue.
02:42 Par contre, cette grosse pression dans la rue,
02:44 elle peut faire aussi basculer un certain nombre de parlementaires,
02:48 de différents camps, y compris dans la majorité,
02:51 qui ne sont pas encore sûrs de leur choix et de leur vote.
02:53 Et je ne suis pas sûr du tout que le gouvernement ait la majorité
02:57 pour faire passer la réforme des retraites à l'Assemblée.
03:00 Ça, c'est quelque chose...
03:02 À mon avis, le nœud gordien, il est là.
03:04 Donc, effectivement, il y a le petit théâtre de la politique,
03:07 trop d'amendements, etc., machin et compagnie.
03:09 N'empêche que je pense que les clés de cette réforme,
03:12 elles sont à l'Assemblée, plus que dans la rue aujourd'hui.
03:14 Vous êtes d'accord avec ça, Julie Marie Lecomte ?
03:16 C'est 7000 amendements qui vont arriver lundi en séance ?
03:19 Je suis plutôt d'accord avec Stéphane.
03:25 À ceci près que, probablement, l'issue va aussi se jouer
03:32 dans la chorégraphie du tango entre la rue et le Parlement.
03:36 Probablement l'un et l'autre s'influençant.
03:41 Votre question initiale, c'était qui va craquer le premier ?
03:45 Mais en fait, peut-être que personne ne va craquer.
03:47 On peut très bien se retrouver à la fin de ce débat parlementaire,
03:52 à la fin du mois de mars, avec une mobilisation qui reste puissante.
03:56 Alors, peut-être en Dancy, parce que les gens ne pourront pas faire grève systématiquement,
04:04 ne descendront peut-être pas systématiquement autant en masse dans les rues.
04:11 Mais ils peuvent continuer de se mobiliser quasiment jusqu'à la fin du mois de mars.
04:16 Et le gouvernement rester plus ou moins,
04:23 moyennant peut-être quelques concessions, mais des concessions faites au LR,
04:27 pas des concessions faites à la rue, restant sur sa position initiale,
04:33 gardant le cap, pour reprendre l'expression d'Elisabeth Born hier soir.
04:38 - Cécilia Gabison, pour poursuivre ce que dit à l'instant Julie Marie Lecomte,
04:40 c'est la réforme jusqu'au bout, d'un côté,
04:43 versus le retrait pur et simple de la réforme de l'autre,
04:45 et quasiment rien entre les deux.
04:48 - Pour l'instant, c'est ce qu'on voit.
04:49 C'est-à-dire qu'il n'y a pas eu une ouverture.
04:50 Mais comme le gouvernement n'a pas ouvert finalement la possibilité de...
04:54 Il a dit "ça sera 64 ans".
04:56 Il n'a pas ouvert non plus de possibilité de vraie négociation,
05:00 ou d'autre voie, ou de nouvelle piste.
05:01 On n'est plus dans le temps des nouvelles pistes.
05:03 Donc là, pour l'instant, c'est comme ça que se présente le jeu politique.
05:06 Ceux qui veulent que ça tombe et ceux qui veulent que ça passe on tell.
05:10 Alors après, il y a eu aussi quelque chose qui a un peu quand même frappé les Français.
05:14 C'est sur la situation des femmes,
05:17 le calcul, l'effet que ça allait pénaliser certaines femmes dans une certaine situation.
05:20 En fait, ça a situé cette réforme,
05:23 évidemment sur le terrain des 64 ans, mais aussi sur le terrain économique.
05:27 On dit "on fait la réforme".
05:28 Je reviens à ça. On fait la réforme pour faire des économies 15 milliards.
05:32 Déjà, le Covid nous a habitués à avoir des milliards déversés.
05:34 Revenons quand même à ça, avoir des milliards déversés et tout était possible à ce moment-là.
05:38 Donc ça a quand même faussé cette espèce d'argument de "il le faut", etc.
05:42 D'autre part, si on fait une équation économique, c'est 15 milliards.
05:44 On dit "si on fait des concessions, elles vont coûter".
05:46 On en a déjà fait, ça a déjà enlevé 5 milliards de ce qu'on attendait comme bénéfice.
05:50 Si on en fait d'autres, ça va encore enlever.
05:51 Donc ça va amenuiser si l'argument, c'est de dire c'est pour faire des économies pour gagner autant.
05:56 Si on fait des concessions, en fait, ça amenuit cet argument-là.
05:59 Et peut-être que l'argument de la réforme des retraites, mais qui n'a pas été complètement pris en compte,
06:03 était plutôt un argument non pas directement comptable,
06:06 qui est contesté d'ailleurs par certains économistes,
06:07 mais un argument de "mode de vie".
06:10 Le truc, c'est qu'on se retrouve à se poser ces questions de fond sur le mode de vie, le rapport au travail...
06:14 - Vous pensez que c'est plus là-dessus que sur de l'argument comptable pur sur les retraites ?
06:17 - Est-ce que c'est ça qui va...
06:18 - Les Français parlent de la réforme du sanguin.
06:19 - Est-ce que ça va embarquer les Français de savoir qu'on va faire 15 milliards d'économies ?
06:22 La réponse, on le voit ?
06:23 - Oui. - Non.
06:24 - François Reynard, vous pensez que ce débat s'est déjà déplacé sur des questions plus...
06:28 Pardon pour ces néologiques, sociétales ?
06:31 - Ah bah ça, c'est évident.
06:32 Je pense que dans les gens qui étaient dans la rue,
06:34 il y a les foules de la CGT, avec une vieille thématique de gauche qui est "on ne touche pas aux acquis sociaux",
06:40 parce que si on fait reculer les acquis sociaux, on va se retrouver sans la Sécu, sans tout ce qui a été acquis.
06:45 Donc un acquis social est un acquis social, ça c'est une chose.
06:47 Mais d'autre part, il y a des gens qui sont là et qui sont plus dans la société
06:52 qui était encore celle d'il y a 10 ans sur "travailler plus pour gagner plus", etc.
06:55 Ça, ça ne marche plus, parce que je pense qu'il y a eu quelque chose d'important depuis.
06:59 Même le Covid qui a changé, vous vous souvenez ?
07:01 Sur le côté du nouveau rapport au travail, toutes les jeunes générations,
07:04 "mais je ne veux pas me crever au travail, je ne veux pas me tuer", etc.
07:07 Et je pense que ça, là, le gouvernement ne l'entend pas.
07:10 Cela dit, ce que je voulais dire par rapport à la...
07:12 Enfin, en tout cas, il n'y a pas tellement de côté philosophique, on est dans les chiffres purs,
07:16 il n'y a pas le côté...
07:17 Il n'y a pas quelque chose qui est de l'ordre du mode de vie dans ce qui est donné par le gouvernement.
07:21 Ce que je voulais dire, pardon, juste pour terminer par rapport à mes deux camarades sur la politique,
07:25 c'est Elisabeth Borne, je pense que le soir,
07:27 elle doit envoyer des petites piqûres dans la poupée d'Eric Ciotti,
07:30 parce que les Républicains, ils sont quand même exaspérants.
07:33 Les Républicains, c'était...
07:35 - Une petite poupée Ciotti.
07:36 - Voilà, une petite poupée Ciotti avec des petites épingles dedans.
07:39 Parce que le Républicain, le Parti du Courage,
07:42 nous, quand on prend des réformes, on les fait, etc.
07:44 Là, le gouvernement fait une réforme qui était à peu près celle qu'ils espéraient avant,
07:48 ils signent un accord, 15 jours plus tard, finalement, on a réfléchi, on n'est plus d'accord, etc.
07:52 Maintenant, on veut plus de 65 ans, on veut de 64 ans, mais ils ne le savaient pas il n'y a qu'un jour, ça ?
07:55 C'est... C'est... C'est... C'est...
07:57 Moi, je serais... Enfin, c'est pas mon bord politique, mais je serais au gouvernement,
08:00 mais franchement, j'aurais envie de les étrangler, hein.
08:01 - Ah, et dans un instant, nous verrez un échange assez rude.
08:05 Il s'est produit au Sénat entre le chef de file des socialistes, Patrick Cannaire,
08:09 et la Première ministre, Elisabeth Borne.
08:10 20h11 sur France Info.
08:12 Tout d'abord, c'est le Fil Info.
08:14 Il est signé Valentin Lhotess.
08:15 - Une libération de Siyem avant minuit,
08:20 et les faits pourront être requalifiés et moins sévèrement punis.
08:24 Voilà l'appel de la procureure de Nîmes aux responsables de la disparition de cette jeune femme.
08:29 Siyem, 18 ans, a disparu depuis une semaine dans le Gard.
08:32 La garde à vue de deux suspects est prolongée.
08:35 À l'Assemblée nationale, fin de l'examen de la réforme des retraites en commission des affaires sociales,
08:40 sans aller au bout du texte.
08:42 Les députés avaient jusqu'à 20h pour examiner plus de 7000 amendements,
08:46 impossibles selon eux.
08:48 Les 121 boutiques Koukaï de France resteront ouvertes, assure le groupe.
08:53 L'entreprise de prêt-à-porter aux 320 salariés est placée en redressement.
08:57 La pandémie de Covid a accentué les difficultés dans le secteur du prêt-à-porter, explique la marque.
09:02 Mais Koukaï voit cette procédure judiciaire comme l'occasion de rebondir.
09:07 Un hôpital des Pays-Bas pris pour cible par un groupe de hackers pro-russes,
09:11 d'après les services néerlandais de lutte contre la cybercriminalité.
09:15 Ce groupe de pirates informatiques a également visé les hôpitaux d'autres pays européens alliés de l'Ukraine.
09:21 Aucun document classifié n'a été retrouvé dans la maison de Joe Biden dans le Delaware.
09:26 Fin de la perquisition du FBI dans l'une des résidences du président des Etats-Unis.
09:31 Ce sont les suites de l'enquête ouverte après la découverte de documents confidentiels dans un ancien bureau de Joe Biden.
09:37 [Musique]
09:48 L'échange musclé donc aux questions au gouvernement du Sénat entre Patrick Cannaire du PS et la Première ministre Elisabeth Borne.
09:57 Un document de nos amis de Public Sénat.
10:00 Moi je tiens à vous donner ce mot, ce mot dans une manifestation hier. Écoutez-le et sortez de votre équation comptable.
10:10 Nous ne sommes pas des feignants, nous voulons juste profiter un peu du fruit de notre travail avant de mourir.
10:17 Madame la Première ministre, ayez un peu de bienveillance vis-à-vis des Français. Retirez votre réforme.
10:24 Monsieur le Président Cannaire, il y a selon moi des principes essentiels en politique.
10:31 Dire la réalité aux Français, sans tordre les chiffres, sans vendre des illusions, sans relayer des contre-vérités.
10:41 Alors monsieur le Président, parlons de faits.
10:44 Julie Marie Lecomte, comme dit le cliché, la tension était palpable au Sénat. Il y a le ton qui monte quand même.
10:51 Oui, le ton se muscle. Effectivement, Elisabeth Borne décide d'adopter une position de fermeté depuis ce week-end.
11:03 Ce qui a quand même eu le bénéfice de recadrer un peu le débat, puisque aujourd'hui, il est parfaitement assumé que oui, c'est une réforme budgétaire.
11:14 Alors ensuite, le gouvernement a quand même probablement entendu ce que disent les gens de leur rapport au travail.
11:23 C'est-à-dire je ne veux pas mourir au travail. Je veux pouvoir profiter de ma retraite.
11:32 Je tiquais quand François disait "le travail est plus pour gagner plus, c'est fini". Non.
11:38 Au contraire, ça revient.
11:39 Les gens, ils veulent quand même être en tout cas payés pour le travail qu'ils font.
11:43 Et la première des reconnaissances, elle passe aussi par là, c'est-à-dire le juste salaire, la bonne rémunération.
11:50 Et aujourd'hui, le gouvernement est quand même en train d'ouvrir un chantier intéressant.
11:54 Reste à savoir si, d'une certaine manière, pour dire les choses un peu prosaïquement, il n'a pas mis la charrue avant les bœufs,
12:00 est en train de promettre pour le printemps une loi qui permettrait de...
12:04 Une grande loi qui permettrait de repenser le rapport au travail.
12:09 C'est un petit peu artificiel parce qu'en vérité, si on regarde la façon dont les choses se sont passées,
12:14 dans un premier temps, le gouvernement s'est rendu compte qu'un certain nombre de dispositions
12:18 qu'il promettait dans cette réforme ne pouvaient pas entrer dans le cadre d'une réforme budgétaire.
12:22 Donc un texte qui était normalement destiné à mettre en place France Travail,
12:27 donc la réorganisation en gros de Pôle emploi, a fini par commencer à devenir le texte
12:34 dans lequel on pourrait adjoindre des mesures sur l'index senior.
12:39 Aujourd'hui, on nous dit que dans ce texte également vont être remis à plat
12:42 toute la question des droits familiaux.
12:45 Enfin bref, on veut mettre tellement de choses.
12:47 On reporte la question de la relation au travail, la question du bon emploi, du meilleur emploi,
12:53 voire parfois, on l'entend du côté de chez Renaissance, la question de la bonne rémunération,
12:58 d'une meilleure rémunération, mieux partagée.
13:02 Voilà, donc pour résumer mon propos, il y aura une deuxième loi
13:09 où sera abordée cette question au sens plus large du travail.
13:14 Sauf qu'en réalité, les wagons sont agencés dans le mauvais ordre.
13:19 Les Français auraient eu besoin de cette réflexion-là pour commencer.
13:25 Et ensuite, une réforme des retraites aurait peut-être été possible.
13:31 Parce qu'on l'a vu, la réforme des retraites, tout d'un coup, en étant très dure comme ça,
13:36 a ouvert plein de questions.
13:37 L'emploi des seniors, une question majeure avec des gens qui, n'oublions pas,
13:42 à partir de 60 ans, il n'y a plus que pratiquement 33% des seniors qui sont dans un emploi.
13:48 C'est-à-dire donc beaucoup de gens qui sont déjà précarisés en fin de carrière
13:53 et ne retrouvent pas d'emploi.
13:54 On a entendu, on a fait des reportages, on a entendu tous ceux qui nous racontent
13:58 comment ils cherchent du boulot, mais même à 53 ans, retrouver un emploi,
14:02 c'est super difficile.
14:03 À 58 ans, les employeurs ne le diront peut-être pas frontalement,
14:06 mais qui vous embauchent à 58 ans, très difficilement ?
14:10 Et donc, aujourd'hui, on a une vraie question autour de l'emploi des seniors.
14:12 - Le dispositif repose essentiellement sur l'emploi des seniors.
14:14 - Sur l'emploi des seniors.
14:15 Alors, le gouvernement dit "ok, c'est mécanique, si on retarde l'âge à la retraite,
14:18 quelque part, la projection qu'on aura sera plus positive autour des seniors".
14:20 Mais c'est pas vrai.
14:22 Par contre, cette question-là aurait dû être première, l'emploi des seniors.
14:26 Ensuite, même les formes d'emploi, parce que peut-être que les seniors ne seraient plus
14:29 dans l'entreprise, et notamment s'ils font des travaux pénibles, etc.
14:32 Ils peuvent passer à d'autres formes d'emploi, dont de l'emploi, et là, c'est sociétal.
14:37 Il y a tellement de besoins dans la société.
14:38 Aujourd'hui, on a une part des revenus, qui sont les transferts sociaux.
14:41 Pourquoi ne pas penser des activités qui se servent des talents des seniors
14:46 dans la société, où il y a des besoins ?
14:47 Mais toutes ces questions-là, qui sont des questions de beaucoup d'économistes,
14:49 je vais juste dire ça, intéressantes, n'ont pas été posées avant.
14:52 - François Reinhardt, les questions qui ne sont pas posées avant,
14:55 mais aujourd'hui, le débat est devenu inaudible.
14:57 - C'est-à-dire que là, Macron n'a pas réussi à inscrire sa réforme
15:01 dans un récit général, dans une pédagogie générale de ce qu'il veut faire de la France.
15:05 Il y avait, par exemple, dans sa campagne de 2017,
15:09 il y avait toute une idée sur le travail, on va le changer,
15:13 ça ne va plus être des périodes de chômage, du travail, on va être formé toute la vie,
15:16 on pourra changer. Il y avait quelque chose de l'ordre de la fluidité.
15:18 C'était l'homme plastique, Macron.
15:21 Et là, aujourd'hui, il devient un peu Raymond Barr, dans mes jeunes années,
15:25 c'est-à-dire le comptable, et puis j'ai dit que je le ferais, donc je le ferais,
15:29 mais ce n'est pas ça qui porte un projet.
15:31 Il avait aussi dit qu'il ferait cette réforme des retraites pour dégager de l'argent,
15:34 pour défendre l'hôpital, la santé, etc. Ça, c'est très bien.
15:36 Mais est-ce qu'il le prouve aujourd'hui ? Non.
15:39 Donc c'est très étonnant, un sentiment qu'il a perdu le fil du récit,
15:43 Macron, il n'arrive plus à dire ce qu'il fait, pourquoi il le fait.
15:46 - Raymond Barr, vous ne nous rajeunissez pas, cher François Reinhardt.
15:49 Par-delà les idées, par-delà les pistes, il y a les mots aussi,
15:53 qui braquent peut-être une partie de l'opinion, Gérald Darmanin,
15:56 sa bordélisation, le gauchisme, paresse et bobos, ils ne font pas l'unanimité.
16:01 Gabriel Attal, le ministre des Comptes publics,
16:03 s'en est démarqué ce matin au micro de Léa Salamé sur France Inter.
16:06 - Je ne dirai jamais à quelqu'un qui doute de cette réforme,
16:10 ou qui s'oppose à cette réforme, parce qu'il a un travail pénible,
16:13 qu'il est un paresseux. C'est quelqu'un qui se lève le matin,
16:16 qui va travailler dans des conditions difficiles.
16:18 - Est-ce que vous dites aux PS, aux Verts, aux Insoumis ce matin,
16:22 que c'est des paresseux, des bobos, des gauchistes,
16:23 qui veulent une société sans travail et sans effort ?
16:25 - Moi, ça ne vous aura pas échappé, j'essaye de pacifier un peu les choses,
16:28 et d'être dans un dialogue de fond sur les différents sujets.
16:31 Maintenant, sur la question des conditions de travail que vous avez évoquées.
16:34 - Alors, vous avez une proposition ?
16:36 - Oui, je pense qu'on peut progresser sur ce sujet-là.
16:39 Donner plus de liberté aux Français. Qu'est-ce qu'ils vous disent, les Français, aujourd'hui ?
16:42 C'est que, quand on parle des retraites, c'est la question de leur rapport au travail qui est posé.
16:45 Et que, pour beaucoup de Français, ils souhaiteraient avoir plus de liberté.
16:49 - Stéphane Vernet, certaines déclarations viennent écraser le débat.
16:53 Nous en sommes là, aujourd'hui.
16:55 - Oui, effectivement, il y a des mots maladroits.
16:56 Bon, alors, l'histoire de la bordélisation, en fait,
16:58 Gérard Darmanin a piqué le terme à Laurent Merger de la CFDT.
17:01 C'est lui qui parlait de "il ne faut pas bordéliser le pays".
17:04 Mais bon, effectivement, il y a des mots qu'il ne faudrait pas employer.
17:06 Sur l'histoire du rapport au travail,
17:09 ce qui est sûr, c'est que le travail est beaucoup moins central
17:12 dans nos vies et dans nos sociétés qu'il y a quelques années.
17:14 Mais ça ne veut pas dire que c'est devenu une valeur désuète.
17:16 Je veux dire, voilà, ça reste quand même un élément essentiel, majeur.
17:20 Dans cette histoire de "oui, il faudrait bâtir un récit,
17:23 il n'arrive pas à trouver un récit autour du travail".
17:26 Moi, je veux bien que la loi plein emploi du printemps,
17:30 la future loi travail vienne pour résumer, pour réfléchir sur ces questions-là.
17:36 Moi, je crois que ce n'est pas du tout l'objectif et ce n'est pas du tout la réalité.
17:39 Ça, c'est de l'habillage, c'est du blabla, c'est un peu du discours.
17:42 La vraie problématique de ce gouvernement et du fil conducteur d'un Emmanuel Macron,
17:47 d'une Elizabeth Borne et la pensée qui est la leur,
17:52 c'est de dire qu'il faut remettre la France en situation de plein emploi.
17:56 Et cette chose-là, elle passe par un triptyque.
17:59 C'est la réforme de l'assurance chômage, la réforme des retraites
18:02 et le reste, la future loi plein emploi qui créera France Travail,
18:08 qui va aller plus loin sur l'apprentissage, qui va réformer le RSA.
18:12 Mais je crois que toutes ces réflexions philosophiques,
18:15 c'est encore une fois, c'est de l'habillage.
18:17 La problématique de ce gouvernement ou son pari, c'est de dire,
18:20 on peut, en réformant à marche forcée avec des choses un peu dures, voire violentes,
18:26 essayer de renouer avec le plein emploi, quelque chose qui nous échappe depuis très longtemps.
18:31 On le fait vite en se disant qu'on peut relancer l'économie.
18:34 Et ce qu'il y a derrière comme angle mort dont personne ne parle,
18:38 c'est qu'on a besoin, ou en tout cas dans l'idée des gens qui nous dirigent et pourquoi ils le font,
18:42 c'est qu'ils sont persuadés qu'on a besoin de le faire aussi pour des questions de finances publiques.
18:47 Nous vivons dans un pays qui est hyper endetté.
18:51 – 3 000 milliards.
18:52 – Et bien oui, mais si vous voulez, il y a un certain nombre d'angles morts
18:54 et les choses dont on ne parle pas, on faisait comme si elles n'existaient pas,
18:58 elles sont au cœur de l'équation.
18:59 – Allez, nous allons parler dans un instant du "sans sortir les poupées vaudous",
19:03 avec les petites aiguilles, du soutien des Républicains,
19:06 ou pas d'ailleurs, à cette réforme des retraites.
19:08 20h22 sur France Info, nous sommes un petit peu en retard,
19:10 pardon le fil info, Valentin Letez.
19:13 [Générique]
19:14 – Point final dans le dossier Julien Bayou.
19:17 La cellule contre les violences sexistes et sexuelles d'Europe Écologie-Les Verts
19:21 n'a pas pu mener à bien son enquête sur l'ex-secrétaire national du parti.
19:25 Accusée par une ancienne compagne de violences psychologiques,
19:28 cette femme n'a jamais pu être entendue, explique la cellule.
19:32 Sur la réforme des retraites, la balle est dans le camp du gouvernement,
19:35 affirme Olivier Marlex.
19:37 Le patron des députés, les Républicains,
19:39 reçu par la chef du gouvernement aujourd'hui,
19:41 a demandé une dérogation au départ à 64 ans pour les carrières longues,
19:45 soit les salariés qui ont commencé à travailler avant leurs 21 ans.
19:49 Dans l'allié, une petite fille de 7 ans a été retrouvée morte chez elle, à Saint-Loup.
19:54 D'après le parquet, la mère de l'enfant l'a a priori poignardée.
19:58 Âgée de 38 ans, cette femme, en pleine procédure de séparation,
20:01 a ensuite tenté de se suicider.
20:03 Une roquette interceptée par Israël,
20:06 l'engin a été lancé depuis la bande de Gaza, d'après l'armée israélienne.
20:10 Un tir en pleine flambée de violence dans la région,
20:13 le chef de la diplomatie américaine sur place,
20:15 avant-hier, a encore une fois appelé à la désescalade.
20:19 C'est l'une des plus grandes stars de la musique au monde,
20:21 et sa prochaine tournée mondiale s'arrêtera en France.
20:24 Beyoncé sera en concert au Stade de France le 26 mai,
20:27 au Vélodrome de Marseille le 11 juin.
20:29 Mais pour l'instant, les billets ne sont pas encore en vente.
20:33 France Info
20:35 20h21, les informés, Jean-François Ackilly.
20:41 Le soutien des Républicains et les conseils délivrés par Nicolas Sarkozy
20:45 dans les pages du Figaro magazine.
20:48 Le patron des députés LR était reçu avec le président des Républicains, Eric Ciotti, ce matin,
20:54 à Matignon par Élisabeth Borne.
20:57 La balle est dans le camp du gouvernement, a expliqué Olivier Marlex,
21:01 que nous allons entendre à présent.
21:04 Il y a une majorité qui est sur ce projet,
21:06 il y a encore quelques députés qui insistent sur d'autres mesures,
21:12 la question de la prise en compte de la natalité,
21:15 qui aujourd'hui fragilise notre système de retraite,
21:18 la question des carrières longues, la question de l'outre-mer,
21:21 il y a plein de sujets encore à débattre,
21:24 et ça va être l'objet, j'espère, des 15 jours de débats parlementaires que nous allons avoir.
21:29 François Reynard, je reviens vers vous,
21:31 qu'est-ce qu'il négocie au juste ?
21:33 Quelle est l'idée ? Il y a plein de choses à débattre.
21:36 Je parlais tout à l'heure de la Mombarde, mais là je pense à la 4ème République,
21:39 ou dans les endroits où il y a des parties charnières,
21:41 il y a des gros partis, puis il y a le petit qui est juste là,
21:44 qui a une espèce de puissance, une capacité de nuisance,
21:47 c'est-à-dire que c'est la seule qu'il a.
21:48 Et donc là, il donne un peu cette idée-là, encore une fois.
21:51 Je pense que là, enfin, ils étaient pour 65 ans, il y a 5 ans,
21:55 maintenant ils ont fait un espèce de bataille pour 64.
21:59 Après, il y a une idée qui est défendue par M. Pradié, je crois,
22:02 qui dit qu'il faut que les gens qui ont commencé à travailler jeunes puissent s'arrêter plus tôt.
22:06 Ça, ça me paraît tout à fait de justice.
22:08 Mais pourquoi ils le disent aujourd'hui ?
22:10 Et qu'ils ont négocié un accord il y a 15 jours, c'est ça que je ne comprends pas.
22:12 Alors Nicolas Sarkozy, lui, dise-t-il des conseils à son ancienne famille politique ?
22:18 LR, dit-il, il le dit dans le Figmag,
22:21 a fait campagne pendant la présidentielle de 2022,
22:24 en défendant la retraite à 65 ans de Valérie Pécresse.
22:27 La droite devrait tenir compte des combats qui ont été les siens.
22:30 Elle devrait se souvenir que la France populaire est pour le travail,
22:34 même quand on a l'impression, au contraire, en lisant les sondages.
22:38 Cécilia Gabizon, c'est le retour de celui qui avait fait campagne avec succès sur le thème
22:46 "travailler plus pour gagner plus".
22:48 Oui, je crois qu'il croit toujours à son slogan.
22:51 Et alors, je sais que ce sujet est disputé,
22:53 mais il y a une enquête récente qui est sortie, un sondage,
22:56 qui montrait que de plus en plus de Français étaient de nouveau favorables à travailler plus pour gagner plus.
23:01 C'est normal en période d'inflation, aujourd'hui, la question centrale, c'est la question du pouvoir d'achat.
23:04 C'est la peur. Les gens ont peur, ont de l'inquiétude, ont du mal à finir les mois pour certains.
23:09 Ils veulent gagner plus.
23:11 Et aujourd'hui, la réforme des retraites, c'est finalement rajouter deux ans d'incertitude,
23:16 alors qu'on a déjà peur du lendemain.
23:18 On rajoute encore deux ans d'incertitude à des gens qui ont besoin d'être rassurés
23:23 et qui, quelque part, veulent aujourd'hui garantir leur pouvoir d'achat.
23:27 Donc, il y a des signaux qui se montrent.
23:29 On parle du rapport au travail.
23:30 Il y a des choses contradictoires, il y a des choses ambivalentes qui se tricotent.
23:33 Mais il y a aussi le fait de garantir son pouvoir d'achat.
23:35 Donc, Nicolas Sarkozy, qui était le candidat libéral,
23:38 le candidat du travail, les entrepreneurs, "on y va, on travaille plus",
23:42 il maintient son cap et il pense trouver dans les milieux populaires, comme il le dit là,
23:46 le soutien à cette attitude-là qui est que quand on veut, on peut, on avance et on peut faire sa vie.
23:52 – Là-dessus, Julie Marie Lecomte, Nicolas Sarkozy,
23:55 qui avait réussi sa propre réforme des retraites 2010, le passage aux 62 ans,
24:00 il donne des conseils à Emmanuel Macron au passage ?
24:02 – Là, il l'aide en fait, surtout en réalité,
24:06 mais on sait qu'ils se voient beaucoup, qu'ils sont assez proches.
24:08 – Il l'aide, encore, faut-il être entendu ?
24:10 – Là, il dit aux Républicains, "soyez un peu raisonnables, soyez cohérents".
24:13 – Cela dit, on est d'accord qu'il n'a plus aucune audience chez les Républicains.
24:16 Non, c'est la question, non ?
24:18 – Oui, mais en tout cas, il leur dit, "soyez raisonnables,
24:22 soyez cohérents avec ce que vous avez toujours défendu".
24:25 Donc en gros, n'allez pas, comme le disait François, demander tout et n'importe quoi
24:30 sous prétexte que vous en avez la possibilité parce que vous êtes un groupe charnière.
24:36 Mais effectivement, on se demande un peu ce que les Républicains sont en train de négocier.
24:43 Ils sont allés à Matignon aujourd'hui.
24:48 La possibilité de partir avant 23 ans,
24:54 pardon, la possibilité de partir plus tôt pour les gens qui ont commencé à travailler avant 23 ans.
25:01 La possibilité de partir plus tôt pour les gens qui ont commencé à travailler avant 21 ans.
25:07 Je ne sais pas pourquoi je dis avant 20 ans, mais je crois que maintenant on est passé à 21.
25:11 Ça, ça coûte 2 milliards.
25:16 Donc, on imagine Elisabeth Borne en train de leur dire,
25:20 "Bon, ok, d'accord, je vous accorde ça, donc c'est encore 2 milliards en plus,
25:24 mais vous êtes vraiment sûr que vous ne me lâchez pas, si moi je vous lâche ça, vous ne me lâchez pas".
25:29 Mais la question, c'est de savoir, et pourtant Elisabeth Borne l'a encore rappelé ce week-end,
25:34 c'est-à-dire qu'elle, son cadre, c'est le mix entre recul de l'âge de départ
25:42 et accélération de l'allongement des cotisations.
25:45 Ça, c'est, j'allais dire, un pack qui a déjà été négocié.
25:51 À l'intérieur de ce pack, il y a 6 milliards de dépenses pour accompagner la mise en œuvre de cette réforme.
26:01 Déjà, on gagne un petit peu moins. Et elle, son objectif, et il est tenu dans ces conditions-là,
26:06 c'est de retrouver l'équilibre en 2030.
26:09 À partir du moment où on va accorder un certain nombre de choses aux républicains,
26:12 de l'autre côté, il va falloir les financer.
26:14 Sinon, on n'est plus dans le cadre de la réforme initiale, on ne comprend plus pourquoi on l'a fait.
26:19 Or, on a déjà un certain nombre de Français qui ont du mal à comprendre pourquoi on l'a fait.
26:24 Donc, on sort complètement du cadre. On ne comprend plus le sens de la réforme.
26:29 Le dernier Nicolas Sarkozy, je reviens à lui, au fond, demande à ses républicains,
26:33 enfin, à son ancienne famille politique, de se rapprocher de renaissance et de travailler ensemble.
26:38 Ni plus, ni moins.
26:39 Non, mais, en fait, si vous voulez, il faut comprendre que la réforme des retraites,
26:43 telle qu'elle nous est proposée aujourd'hui, ce sont les républicains et les centristes du Sénat
26:47 qui l'ont inventée ensemble. Le fait de jouer sur les deux paramètres,
26:50 c'est-à-dire le report du départ d'âge à la retraite et l'allongement des cotisations,
26:54 c'est eux qui le proposent depuis plusieurs années.
26:56 Donc, en fait, le gouvernement prend le truc en se disant
26:59 « on va pouvoir bétonner notre offre au Parlement puisque le Sénat est avec nous,
27:06 les républicains sont avec nous, on va pouvoir dégager une majorité ».
27:08 Le problème, ce n'est pas tellement les républicains,
27:10 le problème, c'est les républicains du Sénat, de l'Assemblée.
27:13 C'est que vous avez une partie des députés qui sont complètement désolés.
27:17 En fait, il n'y a pas de discipline de groupe, ils ne se sentent pas redevables du parti,
27:21 ils font un peu n'importe quoi, y compris proposer des choses qui ne sont pas en contradiction
27:25 avec ce qu'ils disaient il y a plusieurs années.
27:27 Je vous rappelle que la retraite à 65 ans, c'était un des axes majeurs
27:30 de la campagne présidentielle d'une dame qui s'appelait Valérie Pécresse.
27:34 – Et qui a fait quel score à la présidentielle ?
27:36 – Rien que dalle, et c'est justement le problème,
27:38 ça fait des années qu'ils prônent ce type de réforme,
27:42 ils n'ont pas réussi à le faire en leur temps, ça n'a pas abouti.
27:45 Là, le Renaissance se dit « ben, allons-y »,
27:49 et vous avez des députés qui voient bien la montagne d'impopularité
27:53 que représente ce truc et qui se disent que pour leur carrière,
27:56 ils n'ont pas intérêt à défendre cette idée.
27:58 Et c'est pour ça qu'il y a un maillon faible à l'Assemblée en ce moment
28:02 et que la contestation dans la rue est en train de creuser.
28:06 Et c'est pour ça que je vous dis, je ne suis pas sûr du tout
28:08 qu'ils auront la majorité à l'arrivée.
28:09 – Que va-t-il se passer dans les prochains jours, les prochaines semaines ?
28:12 Nous évoquerons cela dans la deuxième partie des informés,
28:15 également la loi immigration et l'inquiétude autour de Tchad.
28:19 JPT 20h31, Minute sur France Info.
28:22 [Générique]
28:28 – Et l'Info, c'est avec vous, bonsoir Edouard Marguier.
28:31 – Bonsoir Jean-François, bonsoir à tous.
28:33 C'est la fin de l'examen de la réforme des retraites
28:36 à l'Assemblée Nationale en commission.
28:39 Les députés n'ont pas pu aller au bout du texte,
28:41 ils n'avaient que trois jours pour l'étudier, il y avait trop d'amendements.
28:44 Le texte sera débattu dans la version initiale déposée par le gouvernement
28:48 dans l'hémicycle à partir de lundi prochain.
28:51 Différents secteurs appellent à la grève contre cette réforme.
28:54 À la SNCF, la CGT et Sudrail majoritaires déposent des préavis
28:58 pour 48 heures de mouvement reconductible mardi prochain.
29:01 Appel à la grève également dans les transports d'Île-de-France
29:05 pour mardi et samedi 11 février, les deux prochains jours d'action
29:09 décidés par l'intersyndicale.
29:11 Grève à venir également dans les secteurs de l'énergie, du pétrole et dans les ports.
29:15 Au Royaume-Uni, c'était aujourd'hui une grève historique,
29:18 la plus importante depuis 10 ans selon les syndicats.
29:21 Les écoles sont restées fermées, comme certaines administrations,
29:25 à la veille des 100 premiers jours au pouvoir du Premier ministre conservateur
29:29 Richie Sounak. Les manifestants ont demandé des hausses de salaires.
29:33 Le dossier Julien Bayou est clos chez Europe Écologie Les Verts,
29:37 l'ancien numéro 1 du parti accusé par une ex-compagne de violence psychologique.
29:41 La cellule dédiée aux violences sexistes et sexuelles estime
29:45 qu'elle n'a pas pu mener à bien son enquête, car elle n'a pas pu entendre la plaignante.
29:51 Tous les moyens sont mis en œuvre pour tenter de retrouver Siem.
29:55 C'est ce qu'a sur le parquet de Nîmes.
29:57 Cet adolescent de 18 ans a disparu depuis une semaine.
29:59 Disparition inquiétante à la Grand-Combe selon les autorités.
30:03 Deux personnes sont interrogées. Leurs gardes à vue ont été prolongés ce soir.
30:08 Une nouvelle marque de prêt-à-porter en difficulté, Kukai,
30:11 annonce son placement en redressement judiciaire.
30:14 Mais les 121 boutiques en France resteront ouvertes,
30:17 souligne l'entreprise qui embauche 320 salariés en France il y a quelques mois.
30:21 C'est Camailleux qui avait été placé en liquidation.
30:24 Dans la deuxième partie de ces informés de France Info,
30:37 le projet de loi sur les retraites avec le retour de la loi immigration.
30:44 Nous allons en parler dans un instant.
30:46 Nous évoquerons également le sort d'Orpea.
30:49 L'État reprend la main via la caisse des dépôts.
30:52 Elops qui ouvre un grand dossier sur Tchat.
30:55 JPT, la deuxième partie avec Julie Marie Lecompte,
30:58 la chef du service politique de France Info,
31:00 avec Cécilia Gabizon, vice-présidente, directrice éditoriale de l'agence de médias ETX Magellan.
31:06 François Reynard, journaliste, écrivain, chroniqueur à L'Obs.
31:09 Et Stéphane Vernet, le directeur de la rédaction parisienne de West France.
31:14 Et oui, le projet de loi immigration fait son retour en pleine bataille sur les retraites,
31:20 présenté en Conseil des ministres ce matin par le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin,
31:26 qui s'est dit certain que le gouvernement arrivera à un compromis sans dénaturer.
31:30 Le texte, Gérald Darmanin qui en a fait, lui aussi, appelle à son ancienne famille des Républicains.
31:36 C'est avec un esprit constructif que l'on souhaite porter ce texte qui est important pour les Français.
31:40 Et je veux le dire qu'il fait des choses qu'aucun gouvernement n'a fait auparavant.
31:43 Et je veux dire à mes amis LR, je crois qu'il faut se rendre compte que si nous n'expulsons pas des étrangers délinquants,
31:49 c'est parce qu'il y a eu des dispositions qui ont été imaginées notamment par eux,
31:53 qui nous empêchent de le faire.
31:54 Et qu'on ne peut pas faire à la fois la critique que nous n'expulsons pas assez,
31:59 et empêcher le ministre de l'Intérieur d'expulser par la loi.
32:02 Donc je crois qu'il y a des dispositions qui, par ailleurs, sont courageuses
32:05 et sont saluées comme telles par les représentants du groupe LR.
32:07 – Voilà, donc Gérald Darmanin en conférence de presse après le Conseil des ministres.
32:12 Je reviens vers vous Stéphane Vernet, mes amis LR.
32:15 – Mes amis LR, ah mes amis.
32:17 – Donc il y a là aussi une forme de recherche de convergence avec les Républicains.
32:22 – Oui c'est beau mais ça ne marchera pas, ce n'est pas possible.
32:24 – Pourquoi ?
32:25 – C'est-à-dire que là, les amis LR de Gérald Darmanin,
32:28 on est en train de leur demander de voter la réforme des retraites,
32:31 qui est hyper impopulaire, etc.
32:33 Et eux continuent à dire "mais nous on la vote cette réforme
32:37 parce qu'on pense qu'il faut la faire", mais on est dans l'opposition.
32:41 S'ils votent deux fois de suite un texte gouvernemental,
32:44 ça va commencer à se voir qu'ils ne sont pas trop dans l'opposition.
32:47 Donc ce n'est pas un scoop, je vous le dis tout net,
32:49 ils ne la voteront pas cette réforme.
32:50 Mais alors là, pas du tout, pour cette raison-là.
32:53 Et puis parce que cette réforme, ce projet de loi, il a deux dimensions.
32:57 Il y a une dimension, intensification des expulsions,
33:01 transformation de la loi, pouvoir expulser…
33:03 – L'esprit c'est mieux intégré, avait dit Gérald Darmanin, et mieux expulsé.
33:07 – Voilà, mieux expulsé, ça LR, ils peuvent dire oui.
33:10 Mais il y a un deuxième volet qui est mieux intégré,
33:12 et le mieux intégré c'est régulariser un certain nombre de son papier,
33:16 on ne sait pas exactement combien,
33:18 mais potentiellement ça peut être un peu beaucoup,
33:20 et ça ils sont moins d'accord.
33:22 Donc encore une fois, ça ne passera pas.
33:25 Cette loi-là, elle va venir au printemps,
33:28 elle sera examinée au Sénat d'abord en première lecture au mois de mars,
33:32 donc probablement une fois que la réforme des retraites sera solée,
33:36 puisque là vous savez que ça va se jouer en 50 jours,
33:38 ensuite elle ira à l'Assemblée.
33:40 Là non plus, je ne suis pas sûr du tout qu'ils aient une majorité,
33:43 c'est peut-être là que le gouvernement va devoir utiliser son seul 49.3
33:48 de la session parlementaire.
33:49 – Ah oui, avant de poursuivre la discussion,
33:52 je voudrais juste écouter en parenthèse Marine Le Pen,
33:55 qui était l'invité ce matin de Marc Fauvel et Salia Brachlia
33:58 dans le 8.30 Politique sur France Info,
34:00 qui a dénoncé un texte, dit-elle, pas au niveau.
34:04 – Je pense que les mesures qui pourraient aller dans le bon sens,
34:06 ce qu'on votera d'ailleurs, les mesures individuelles
34:09 qui peuvent aller dans le bon sens,
34:10 ne sont pas au niveau du problème qui est le nôtre en matière
34:12 de dérégulation totale d'une immigration devenue anarchique.
34:16 – Vous parlez de l'accélération des excursions ?
34:18 – Qu'on ne maîtrise plus du tout, alors qu'en revanche,
34:20 et ça ne compense pas si vous voulez, la création d'une forme de campagne
34:24 de régularisation de clandestins, qui est un appel d'air je le crois.
34:28 – Cécile Aghabizon, donc les LR d'Ixit,
34:31 notre amie Stéphane Vernet ne voteront pas ce texte,
34:34 le Rassemblement National vraisemblablement pas non plus,
34:36 la gauche encore moins, c'est voué un petit peu à l'échec ?
34:41 – Ça ne se présente pas bien en tout cas.
34:43 – Ça ne se présente pas bien en tout cas, oui.
34:45 – Ça ne se présente pas bien, oui.
34:46 En fait, il y a quand même un peu une interrogation
34:48 sur pourquoi ils ont choisi de faire cette loi immigration.
34:51 Sur un certain nombre de mesures, on aurait pu passer par des circulaires,
34:54 notamment sur la question dans les métiers en tension,
34:57 le fait d'accueillir parce qu'il y a déjà des dispositifs,
34:59 le fait de pouvoir régulariser des étrangers
35:02 qui travaillent déjà dans des métiers en tension.
35:05 En fait, ça ce n'est pas du ressort de la loi, ça peut se faire par circulaire.
35:08 Donc ils ont voulu créer cette loi globale immigration,
35:12 et puis finalement on l'a déjà dit mille fois,
35:14 mais qui ne satisfait ni la gauche ni la droite,
35:16 sur un sujet assez fondamental.
35:18 Donc là, ça ne se présente pas pour autant.
35:22 Il y a des questions qui sont importantes.
35:24 Aujourd'hui, on ne sait plus par qui la politique de l'immigration,
35:27 par qui est-ce qu'elle est pilotée.
35:28 Est-ce que c'est finalement la question du marché du travail
35:31 qui doit être finalement à l'origine de la façon dont on perçoit l'immigration,
35:35 dont on régule l'immigration,
35:37 dont on fait des appels, etc.
35:40 Ou est-ce que c'est au ministère de l'Intérieur,
35:42 finalement avec une vision, alors là ils essaient de les conjuguer,
35:45 mais avec une vision plus sécuritaire, c'est une autre version.
35:49 Dans cette loi, en fait, ils ont croisé,
35:51 et à la fin on ne sait plus quelle est la vision.
35:53 - François Reynard, mouvement balle choisi ?
35:55 - Non, je voulais rebondir sur autre chose.
35:57 Marine Le Pen, ça me fait toujours rire quand elle dit
36:00 "désormais hors de contrôle", "anarchique",
36:02 "désormais hors de contrôle",
36:03 j'ai l'impression que ça fait 50 ans qu'elle dit ça.
36:05 Le monde est à sa perte depuis toujours avec l'extrême droite,
36:07 c'est leur principe.
36:08 Mais en tout cas, quand elle dit "anarchique",
36:11 ça veut dire des hordes vont arriver, des hordes vont venir en France,
36:13 des hordes d'Africains sans papier,
36:15 avec des images qui frappent, qui vont dire
36:18 "volez nos allocations", etc.
36:20 Et la réalité des choses, quand on voit dans le texte de Darmanin,
36:22 sur les métiers en tension,
36:24 c'est-à-dire on va accueillir des gens dont on a besoin.
36:26 Et il y a quoi particulièrement ?
36:28 Il y a toutes les professions de santé,
36:29 c'est-à-dire les médecins, les pharmaciens, les infirmières.
36:31 Ça me frappe beaucoup cette chose-là, qui est que là,
36:34 Marine Le Pen, quand elle parle de l'immigration,
36:35 tout le monde a une image,
36:36 et la réalité, c'est qu'il y a aussi des gens
36:38 qui vont venir soigner des gens dans les campagnes,
36:40 là où il n'y a pas de médecins, etc.
36:42 et que les gens seront bien contents
36:43 d'avoir un bon médecin algérien, un bon médecin tunisien, etc.
36:46 Mais ça crée un autre problème, par ailleurs,
36:47 c'est que du coup, les médecins tunisiens fuient la Tunisie,
36:50 et du coup, il y a un problème de zerminical là-bas,
36:52 ce qui est un autre problème.
36:53 Mais ce que je veux dire, c'est que les choses sur l'immigration
36:56 sont complexes, ne peuvent pas se résoudre
36:59 à ces histoires de joute politique,
37:01 et il ne faut pas...
37:02 On est toujours trompé par les images.
37:04 - Julie Marie Lecomte, je répète ma question,
37:05 est-ce que le moment est opportun
37:07 pour sortir cette loi Immigration ?
37:09 - Il fallait, à un moment donné, la présenter,
37:14 même si l'examen n'arrivera que plus tard.
37:17 Si je dis "il fallait",
37:18 ce n'est pas d'un point de vue de nécessité absolue,
37:21 c'est que cette loi, elle a été annoncée,
37:24 puis reportée un certain nombre de fois.
37:28 Donc, le gouvernement jugeait qu'à un moment donné,
37:32 il fallait la présenter en Conseil des ministres.
37:36 Ça dit plusieurs choses.
37:38 D'abord, qu'Emmanuel Macron, et c'est très frappant,
37:43 si vous observez son activité,
37:46 ne veut pas se laisser enfermer
37:51 dans ce seul dossier des retraites
37:55 qui le conduirait à ne plus rien faire par ailleurs.
37:59 D'ailleurs, vous observerez que, globalement,
38:01 à part quand il est interrogé,
38:03 il parle de tout, sauf de ça,
38:06 de planification écologique.
38:08 Vendredi, il parlera de...
38:12 Il présidera un conseil sur la politique du nucléaire.
38:19 Demain soir, pendant qu'Elisabeth Borne s'expliquera
38:22 pour la énième fois sur le bien fondé de la réforme des retraites,
38:27 lui, il sera en train de dîner avec le Premier ministre israélien.
38:31 - Donc, essayer d'occuper d'autres terrains.
38:33 - Oui, en envoyant comme message,
38:35 c'est en tout cas comme ça qu'il explique son entourage,
38:39 que lui continue de travailler sur des sujets
38:43 qui, dans 3-4 mois, continueront de préoccuper les Français.
38:47 Alors, ce qui, sous-entendu, pose une difficulté,
38:51 parce que tout se passe comme si, finalement,
38:54 la question de la réforme des retraites n'était pas un sujet au long cours.
38:58 Donc, ça, c'est une difficulté intrinsèque.
39:01 - Un président qui se tient donc à distance.
39:03 Oui, Stéphane Vernet, nous sommes très en retard.
39:06 Vous vouliez ajouter, rapidement ?
39:08 - Il y a deux choses. Je rappelle juste qu'il avait été annoncé, dès l'automne,
39:12 que cette loi Asile et Migration viendrait maintenant.
39:15 Donc, le truc, ce télescope avec les retraites...
39:17 - Nous sommes dans le calendrier, en fait.
39:19 - Il fait ce qu'il a dit, voilà.
39:21 Et puis, je vous allais dire, c'est une obsession,
39:23 mais il y a aussi un volet dans cette histoire,
39:25 c'est que régulariser massivement un certain nombre de gens
39:27 qui travaillent chez nous depuis des années,
39:29 c'est aussi participer à cette logique de plein emploi.
39:31 C'est que des sans-papiers qui travaillent en France,
39:33 qui sont régularisés, ils payent des cotisations.
39:35 Chômage, ils contribuent à la retraite.
39:37 Et je vous signale qu'on en a besoin.
39:39 Donc, c'est pas non plus...
39:41 Je trouve qu'il y a aussi une espèce de cohérence et de continuité entre les deux.
39:44 - Et ça méritait d'être rappelé.
39:45 Allez, dans un instant, le scandale Orpea, un an plus tard,
39:48 et la CDC qui monte dans le capital d'Orpea,
39:52 qui prend la majorité, 20h43 sur France Info.
39:55 Le Fil Info, tout d'abord avec vous, Valentine Letez.
39:58 - À quoi ressemblera la prochaine mobilisation contre la réforme des retraites ?
40:03 Question au lendemain d'une manifestation d'ampleur.
40:06 À la SNCF, les syndicats sont tous d'accord pour une grève le 7 février,
40:10 mais pas pour la poursuivre le lendemain,
40:12 ni sur la prochaine date de mobilisation générale le 11 février,
40:16 un samedi de départ en vacances de la zone B.
40:19 Tous les moyens sont mis en œuvre pour retrouver SIEM,
40:22 le parquet de Nîmes l'assure ce soir.
40:24 Une semaine après la disparition dans le Gard de cette jeune femme de 18 ans,
40:28 la garde à vue de deux suspects est prolongée.
40:31 Du changement en ce 1er février, des factures.
40:34 Plus salé, +15% pour l'électricité aux tarifs réglementés,
40:38 +4,75% en moyenne pour les péages d'autoroutes et +4% pour les taxis.
40:44 Les funérailles en ce moment même aux Etats-Unis de Tyree Nichols,
40:48 7 afro-américains battus à mort par des policiers noirs à Memphis.
40:52 Une cérémonie en présence de l'un des frères de George Floyd,
40:55 dont la mort en 2020 a déclenché des manifestations antiracistes dans tout le pays.
41:00 Plus d'un million de catholiques rassemblés à Kinshasa
41:04 pour une messe géante du pape François en visite en République démocratique du Congo.
41:09 Le pape a condamné les atrocités commises dans le pays au nom d'un colonialisme économique.
41:15 20h, 21h, les informés, Jean-François Aquiline.
41:24 Alors un an après les révélations de le journaliste Christophe Castaner,
41:28 l'Etat, via la Caisse des dépôts, la CDC, vient donc de prendre le contrôle
41:33 à une courte majorité du groupe Orpea.
41:37 Pourquoi l'Etat est-il intervenu ? Nous avons posé la question tout à l'heure à Jean-Christophe Combe,
41:42 le ministre des Solidarités, qui était l'invité du 18-20 France Info.
41:46 Alors c'est pas une nationalisation, donc c'est pas de l'argent public
41:50 qui vient éponger effectivement les dérives du groupe Orpea.
41:55 Le groupe reste un groupe privé, mais aujourd'hui rentre au capital des actionnaires
42:00 qui mettent l'intérêt général, qui mettent l'intérêt des résidents, des familles,
42:05 mais aussi la qualité de vie au travail des salariés, avant le profit, avant la rémunération des actionnaires.
42:10 Mais Jean-Christophe, Cécilia Gabizon, effectivement, ce n'est pas une nationalisation d'Orpea,
42:15 mais tout de même, c'est le bras financier de l'Etat qui met la main dessus,
42:20 et donc l'Etat qui s'engage quelque part à redresser Orpea.
42:24 Oui, c'est une histoire tragique Orpea, mais finalement ce qui se passe aujourd'hui dans cet épisode,
42:29 c'est super intéressant, c'est en gros on avait confié la gestion de personnes âgées, d'EHPAD,
42:35 à Orpea, avec du financement public d'un côté sur les soins,
42:39 donc il y avait du financement public qui arrivait et qui venait alimenter une spirale de gens
42:43 qui faisaient de la trésorerie en gros sur le dos de leurs pensionnaires, quelque part,
42:48 pour acheter de l'immobilier, pour sortir des rendements énormes et très importants sur tout ce qu'ils faisaient.
42:54 Aujourd'hui, le fait que la Caisse des dépôts rentre dans la partie, moi je trouve ça intéressant,
42:58 parce que peut-être qu'ils vont réussir quelque part à nettoyer ce fonctionnement,
43:02 et c'est un enjeu majeur pour tout le vieillissement de la population,
43:05 à nettoyer ces dérives par manque de contrôle du financement public qui vient,
43:10 finalement, utiliser pour faire de la spéculation, à nettoyer et à mettre en place des nouvelles normes de rentabilité
43:16 dans le domaine des personnes âgées, c'est-à-dire que finalement c'est de ça dont on parle.
43:21 - Oui, des soins, du soutien, etc. - Si prévaut la logique d'extrême rentabilité dans le domaine du soin,
43:26 on voit ce qui s'est passé, si on transforme les gens en marchandises, à la fin, on leur donnait pratiquement plus rien à bouffer.
43:31 Donc là, avec l'arrivée de la CDC, ce qui est peut-être important, c'est que comme c'est un très gros acteur Orpea et la CDC,
43:37 peut-être qu'ils vont réussir à établir de nouvelles normes et c'est un enjeu majeur.
43:42 Évidemment, vous le savez tous, mais notamment parce qu'aujourd'hui, les gens de 60 ans, dont on parle pour la retraite,
43:46 ils ont vu leurs parents aussi dans les EHPAD finir dans des conditions extrêmement difficiles et ils sont à fond, ils sont mobilisés sur ces sujets.
43:54 - Pour nourrir ce débat, écoutez le propos de Guillaume Gobbet, qui a été chef de cuisine dans un établissement Orpea,
43:59 mais aussi ancien délégué syndical CGT de la filière EHPAD du groupe, sur France Info, à la radio.
44:04 Guillaume Gobbet qui salue donc cette arrivée de CDC, mais qui préfère rester prudent.
44:09 - On attendait largement plus de l'État à sécrétaire, c'est l'ensemble de notre secteur qui est touché.
44:16 Là, oui, la caisse des dépôts vient d'arriver, effectivement, ça nous, au niveau des salariés, on espère devoir arriver ce qui nous est présenté,
44:27 en tout cas des conditions de travail et des salaires un peu plus décents, un peu plus normales, des marges un peu moins importantes.
44:33 Mais qu'est-ce qu'il en est réellement de la prise en charge aussi, parce que ça fait partie aussi des enjeux derrière tout ça.
44:40 C'est la prise en charge de ce qui se passe dans nos établissements, le manque de personnel, est-ce que la CDC va résoudre ce problème-là ?
44:46 - C'est la question, François Reynard, c'est ce que disait Cécile Aghabizon, est-ce qu'au fond, la priorité sera donnée aux pensionnaires avec plus de personnel, plus de moyens ?
44:53 - En tout cas, on peut l'espérer de la part de l'État, parce que ce qui est frappant, on parlait de Sarkozy tout à l'heure,
44:57 Sarkozy, c'était les derniers feux de l'idéologie ultralibérale, tout devait aller du côté du privé, il y avait que le privé qui marchait,
45:03 mais les finances, c'est très bien, etc. On a vu ce que ça donnait. Là, hors PA, c'est exactement le capitalisme ténardier.
45:10 - Mais là, nous restons dans le privé, quand même. Enfin, dans le privé, adressé au public.
45:14 - Voilà, mais sauf que, effectivement, c'est pas nationalisé, on est d'accord, mais là, on a vu l'excès du capitalisme ténardier, encore une fois,
45:22 effectivement, c'est des gens qui se gobergeaient sur les plateaux et les couches des vieillards, c'était quand même honteux.
45:28 Ces gens-là, j'espère qu'ils vont être punis un jour, les gens qui ont fait ça. Et là, comme d'habitude, quand on a besoin,
45:36 quand il y a une dérive du privé, on fait appel à l'État. Alors, c'est l'État pompier, c'est pas l'État nationalisateur,
45:41 c'est l'État pompier qui va venir, effectivement, j'espère, avec 50 et quelques pourcents du capital, de pouvoir mettre de l'ordre, etc.
45:49 - Et qui a été arrêtée avec ces dérives honteuses, qui ont scandalisé le monde entier.
45:52 - Pour poursuivre ce qu'il dit, l'État devait répondre, en fait. C'est ça, l'idée ?
45:56 - Oui, c'était nécessaire, mais moi, je suis toujours un petit peu surprise qu'on s'étonne, quand on confie une mission de service public
46:03 à un acteur privé dont le but est de faire de l'argent, que l'acteur privé, en question, se fasse de l'argent. Dans un monde idéal, je sais pas pourquoi...
46:11 - C'était autre chose que ça. - Je sais pas pourquoi le ministre tient à dire "ah, faites un...". Non, non, c'est pas une nationalisation.
46:23 Après tout, si l'État considérait que la prise en charge du grand âge relève de notre responsabilité collective et est un sujet éminemment politique,
46:34 bah oui, peut-être qu'il faut un grand service public de la prise en charge du grand âge, et en dehors de structures privées,
46:42 dont le but est effectivement de dégager des bénéfices. Avec cette intervention de la CDC, on échappe à la mainmise de fonds Vautour sur Orpea.
46:55 Bon, c'est quand même plutôt une belle nouvelle.
46:57 Stéphane Vernet, un an plus tard, c'est-à-dire dans un an, il faudra que nous irons vérifier si, depuis l'arrivée de la CDC, la prise de contrôle,
47:06 effectivement, la situation s'est améliorée sur Orpea, quand même.
47:10 Non mais pourquoi est-ce que le ministre dit "c'est pas une nationalisation, ça a son importance" ? Parce que sinon, vous allez avoir un certain nombre de gens qui vont dire
47:16 "mais attendez, voilà un acteur privé qui s'est rendu coupable d'un certain nombre de dérives qui comptent énormément d'argent, on vient le sauver avec de l'argent public, c'est inadmissible".
47:26 Donc ça a son importance. C'est pas une nationalisation, effectivement, la Caisse des dépôts met de l'argent, mais elle va récupérer ses billets.
47:32 Ce qui va changer avec la Caisse des dépôts, c'est qu'avec la Caisse des dépôts aux commandes, il va y avoir un contrôle qui, à mon avis, va être très différent,
47:39 qui empêchera, par exemple, Orpea d'utiliser l'argent donné par l'État pour les soins et le prendre pour faire autre chose, qui a été très bien dit par Cécile Agavison tout de suite.
47:52 C'est ça qui va changer. Et pourquoi est-ce qu'il fallait intervenir ? C'est pas juste une réponse, c'est que je vous souviens quand même qu'Orpea est en grande difficulté.
48:01 9 milliards de dettes.
48:03 Oui. Alors est-ce qu'on peut laisser s'effondrer ce type de structure ? En dehors des questions de rentabilité, d'argent, etc. Je vous souviens qu'il y a plein de gens qui sont hébergés par ces établissements.
48:14 270 000.
48:15 Voilà. Si la maison s'effondre, on a un problème. Donc oui, il fallait intervenir. Et je suis certain, moi, que la CDC va être particulièrement rigoureuse dans la gestion du truc, qu'elle va diminuer les marges.
48:28 Mais derrière, il y a un autre problème qu'on entendait dans le sonore que vous avez produit. C'est qu'il y a quand même beaucoup d'argent public qui permet à ces établissements de tourner.
48:37 Or, aujourd'hui, la plupart des départements font leur budget, ont fait leur budget pour 2023 avec des augmentations d'argent public à ces établissements de l'ordre de +2 %, alors que l'inflation est de 6 à 7.
48:49 Donc il va encore manquer de l'argent de manière récurrente pour un service qui est essentiel.
48:54 Allez, dans un instant, pour refermer ces informés, nous allons évoquer la une de l'Obs avec François Reynard, mais pas que. 20h52 sur France Info. Retour du Fil Info, Valentine Le Tess.
49:05 Koukai, placée en redressement judiciaire. La marque aux 320 salariés aux 121 boutiques en France se remet très difficilement de la pandémie de Covid, comme tout le secteur de l'habillement.
49:17 Mais le groupe voit cette procédure judiciaire comme l'occasion de rebondir. L'enquête sur Julien Bayou éclose, puisque la cellule contre les violences sexistes et sexuelles d'Europe Écologie-Les Verts n'a pas pu entendre son ex-compagne.
49:30 Cette femme a accusé l'ancien secrétaire national du parti de violences psychologiques.
49:35 Pour obtenir les voix de la droite sur la réforme des retraites, le gouvernement doit encore améliorer un certain nombre de points, prévient Olivier Marlex.
49:43 Le président du groupe Les Républicains à l'Assemblée a été reçu avec Éric Ciotti, le président DLR, par la chef du gouvernement aujourd'hui, pour bien comprendre notre position, explique Olivier Marlex.
49:55 244 cyclistes sont morts sur les routes de France l'an dernier. Une hausse de 30% par rapport à 2019, année référence d'avant Covid.
50:05 Augmentation impressionnante aussi chez les utilisateurs de trottinettes. 34 morts en 2022, soit le triple de 2019.
50:14 Dans 10 minutes, coup d'envoi de 5 nouveaux matchs dans le cadre de cette 21e journée de Ligue 1 de foot.
50:20 Le Paris Saint-Germain, leader du championnat, se délaisse à Montpellier. Lyon affronte Brest. Monaco au cerf. Rennes Strasbourg et Lens accueille Nice.
50:40 Alors, l'hebdomadaire L'Obs titre à la une sur "Chat GPT" et nous, comment l'intelligence artificielle change déjà nos vies. Sur le canal 27 devant France Info TV, vous avez la une de L'Obs.
50:52 "Chat GPT", vrai, nous en parlons régulièrement dans ces informés, vrai progrès technologique ou nouveau cauchemar numérique ?
51:00 Petit élément de réponse avec André Loscruc-Pietri. Il est président du GDI, mais oui, c'est le Joint European Disruptive Initiative.
51:08 C'est une structure qui fédère les grands centres de recherche européens. Il était l'invité éco de France Info, très intéressant.
51:14 Alors, c'est inquiétant. En tout cas, c'est un bouleversement. Ça bouleverse déjà la manière de faire des devoirs.
51:19 Vos enfants, aujourd'hui, vont demander "fais-moi un exposé sur Les Etrusques ou sur Charles de Gaulle" et ça vous sort 3, 4, 5 paragraphes.
51:29 Face à ces risques d'ailleurs, Sciences Po interdit à ses élèves. Il y a une circulaire officiellement à Sciences Po qui interdit l'utilisation de "Chat GPT".
51:35 Il y a toutes les écoles de l'État de New York qui l'ont fait également il y a un mois.
51:39 Ça peut créer des textes. Je crois que le métier du journalisme aussi va être massivement impacté.
51:45 Donc vraiment, c'est sur tous les domaines et je pense qu'on a peine aujourd'hui à découvrir tout ce qui va être impacté.
51:51 Plutôt inquiétant ce constat avec Emmanuel Cuny et André Loscruc-Pietri. Nous sommes dans Black Mirror, François Reynard.
51:59 Il y a un côté comme ça. C'est Xavier Delaporte, notre spécialiste numérique, qui a fait le dossier là-dessus.
52:05 Effectivement, il y a un côté qui est bluffant. Je ne sais pas si les gens qui nous écoutent ont déjà essayé.
52:09 Mais grosso modo, on va sur son ordinateur, on tape n'importe quoi. On tape effectivement qui est Louis XIV.
52:14 On tape "est-ce que tu peux me faire un arrêt de la Cour de cassation ?". On tape l'arsenal de la tarte aux pommes.
52:19 Moi, j'ai tapé tout à l'heure, j'ai tapé "je vais à France Info, on doit parler de la loi sur l'immigration, qu'est-ce que je dois dire ?"
52:24 Alors là, heureusement, il a été dépassé.
52:27 - En tout cas, je vous ai trouvé pertinent.
52:30 - Non, alors là, je suis couvert parce que ça s'arrête en 2021.
52:34 Je ne sais pas, pour des questions de droit ou je ne sais pas, mais en tout cas, toutes les infos remontent à 2021.
52:38 Mais il m'a dit "tu y vas, vous y allez", parce qu'il vous voit, chat, j'ai péto, il vous voit.
52:44 "Vous y allez et vous avez un discours modéré en respectant tous les points de vue et en étant très objectif".
52:49 C'est ce que j'ai essayé de faire, je ne pense pas.
52:52 - En tout cas, effectivement, ce que raconte Xavier Laporte dans son papier, c'est que tous les gens dans tous les métiers flippent, évidemment.
52:58 Moi, vous parlez du livre que j'ai écrit sur la culture générale, je me dis "mais je vais devenir dingue si moi je fais un livre pour dire c'est qui Molière, qui c'est Goethe,
53:04 qu'est-ce que c'est les lois, la constitution française, mais si les gens ont ça en deux minutes, qu'est-ce que je vais faire ?"
53:09 Alors, où on doit, où on peut se défendre, et dans tout, et dans plein de métiers, où on peut se défendre,
53:14 et par rapport au prof, par exemple, un truc qui est intéressant, j'ai testé ce subject, j'ai pété tout le week-end,
53:18 il y a beaucoup d'erreurs, il y a beaucoup de choses qui arrivent.
53:21 Alors, moi, bêtement, je l'engueulais, parce qu'on est con, c'est comme quand on engueule son téléphone,
53:25 c'est comme quand on parle à son chat, enfin, même pas, c'est même pas un chat.
53:29 Donc, je lui dis "mais t'es idiot, t'as pété, t'as dit... voilà, à ton chat, bravo ! C'est un chat domestique, voilà."
53:35 Donc, je parlais à mon chat, par exemple, "t'es idiot", et il répond "ah oui, je suis désolé", et il corrige l'erreur.
53:40 Mais en tout cas, les profs, quand on dit "on va interdire", mais de la même manière qu'on ne peut pas interdire Wikipédia,
53:44 qu'on ne peut pas interdire les dictionnaires, etc., il y a déjà des profs qui ont une autre idée,
53:48 qui est "travaillons avec les élèves et apprenons-les, justement, à le contrer, à l'améliorer, à chercher les sources, etc."
53:56 - Je vais vous demander de compresser, Cécile Agamison, parce que l'heure a tourné, vous y allez pas, vous, sur ChatGPT.
54:02 - Si. Il y a deux choses à dire. Un, déjà, quand même, en travail, il y a des sortes de marqueurs
54:06 qui font qu'on reconnaîtrait les textes faits par ChatGPT.
54:09 Il va y avoir une traçabilité de ces textes, et tu vas pouvoir les retrouver, donc ça, c'est pas inintéressant
54:14 de pouvoir tracer ce qui a été écrit par un robot. La deuxième chose, c'est que, oui, bien sûr,
54:18 on va travailler avec les machines comme on travaille maintenant, et qu'il y a un verbe à retenir,
54:22 c'est le verbe "prompter". C'est la façon dont on donne des consignes dans toutes ces nouvelles intelligences,
54:26 et en fait, ça va devenir un métier. - Qu'est-ce que ça veut dire, "prompter" ?
54:28 - Prompter, c'est tes consignes. Et en fait, tes consignes, c'est pour que ta machine te réponde mieux.
54:31 Et ce métier de prompteur va se développer. - Allez, il est temps de conclure.
54:35 Pardon, moi que Julie Marie Lecomte avait un... Non, vous n'y allez pas, vous restez journaliste en chair et en os.
54:40 Merci. Stéphane Vernet, la Une de Ouest-France, demain.
54:44 - On a fait un reportage à Sous-Lac-sur-Mer, en Gironde, où l'immeuble, le signal, va être détruit
54:48 pour raison d'érosion côtière, et je peux vous garantir que cet article n'a pas été fait par ChatGPT.
54:54 - Allez, c'est à la Une de Ouest-France à découvrir, je rappelle, cette Une merveilleuse.
54:58 Dossier complet, sur chatgpt.net. - Oui, tout à fait, c'est passionnant.
55:01 - C'est passionnant. Alors, pardon, ça s'appelle "ChatGPT et nous", puisque tout ce que ça bouleverse dans nos vies quotidiennes,
55:07 mais dès demain, en fait. Moi, je n'ai pas réussi à le charger encore, parce qu'il y a eu trop d'attentes,
55:12 mais tous les gens qui l'ont, ça bouleverse tout. - Allez, merci à tous les quatre.
55:15 Merci à Julie Marie Lecomte et merci à Cécilia Gabizon. Fin de ces infos.
55:18 Mais restez avec nous sur France Info. Bien évidemment, bonne soirée.