Lauric Henneton, maître de conférence à l'université de Versailles Saint-Quentin et spécialiste des Etats-Unis, revient sur l’importance des « midterms » qui se tiendront le huit novembre prochain outre-Atlantique Le huit novembre prochain, des millions d’Américains sont appelés aux urnes pour les élections de mi-mandat, les fameuses « midterms ». Deux ans après la victoire de Joe Biden face à Donald Trump, les électeurs sont invités à voter pour renouveler la Chambre des représentants et plus d’un tiers du Sénat. Une élection de la plus haute importance tant pour le camp démocrate que pour le camp républicain, l’un voulant sécuriser le pouvoir du Président pour les deux dernières années du mandat, l’autre souhaitant ardemment prendre sa revanche. « Les élections de mi-mandat ont toujours pour enjeu la composition du Congrès pendant les deux dernières années du mandat présidentiel, explique Lauric Henneton, maître de conférence à l'université de Versailles Saint-Quentin et spécialiste des Etats-Unis. Quel Congrès pour Biden entre 2023 et 2025 ? Quelle majorité et quelle marge de manœuvre aura-t-il pour gouverner, pour légiférer ? » C’est aussi l’occasion pour différentes villes et comtés de voter pour des référendums d’initiative populaire ou pour renouveler divers fonctionnaires locaux. De nombreux Etats en profitent aussi pour élire leur gouverneur, comme c’est notamment le cas du Texas ou encore du Michigan. Mais si les enjeux d’un tel scrutin sont élevés, l’intérêt des électeurs, lui, n’est pas toujours au rendez-vous. En 2014, par exemple, seuls 36,4% des inscrits ont fait le déplacement vers les bureaux de vote. Soit le taux de participation le plus faible enregistré depuis 70 ans. « Ces élections n’intéressent pas grand monde, confirme Lauric Henneton. En 2014 en particulier, on avait atteint des chiffres de participation qui étaient particulièrement inquiétants et qui avaient suscité un débat, des tribunes, pour savoir s’il fallait que le jour des élections soit un jour férié parce qu’il y avait un problème de démocratie. Les élections de mi-mandat n'intéressaient pas les électeurs en général et en particulier les jeunes. » Ce qui n’a, en soi, rien de surprenant. D’une manière générale, les « midterms » ont toujours été plus faiblement suivies que l’élection présidentielle outre-Atlantique. Mais ça, c’était avant l’arrivée de Donald Trump. « Donald Trump est arrivé et, en 2018, la participation a été historiquement haute. Il a un pouvoir de mobilisation contre lui. On peut donc s’attendre à ce que, comme le spectre de Donald Trump plane toujours sur l’élection, la participation soit relativement forte cette année tout simplement car Trump va mobiliser une partie du camp républicain, qui est revanchard, et que les démocrates vont se mobiliser à la fois contre Donald Trump et contre ses candidats », précise Lauric Henneton. Ces élections de mi-mandat sont avant tout décisives pour la suite de l’action du locataire de la Maison Blanche. Mais