Christine Angot, notre grand entretien

  • il y a 3 ans
Avec “L’Inceste” publié en 1999, la romancière avait été l’une des premières à briser le silence. Elle a continué à dénoncer ces crimes, dont celui commis par son père dans “Une semaine de vacances” et “Un amour impossible”. C’est tout naturellement que sa voix avait sa place dans notre dossier sur les violences faites aux enfants.

Dès 1999, elle fut la première à écrire, dire, crier, rendre comme visible même, et si insupportable, l’inceste ; ses humiliations, ses ravages. Et de l’intérieur. Avec des mots précis, cruels et crus, tels des couteaux. Qui choquaient et bouleversaient à la fois. Et puis après L’Inceste, encore, la romancière Christine Angot a décliné en deux ouvrages magnifiques et terribles ce qu’elle avait subi de 13 à 16 ans, avec ce père pourtant admiré, aimé. Ce furent Une semaine de vacances (2012) et Un amour impossible (2015).

Dans ces trois ouvrages brûlants, elle a tout dit de la honte des fils et des filles à jamais hantés par la prise de pouvoir sur leur corps de leur père, ou de leur mère, aussi. À l’heure où Télérama consacre un dossier aux violences faites aux enfants dans le cadre trop secret, trop caché de la famille – un enfant sur dix est aujourd’hui victime d’inceste –, nous avons voulu interroger celle qui n’a jamais peur d’affronter le réel mais sait au contraire nous le rendre dans toutes ses dimensions par-delà hypocrisies et mensonges.

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