Bruno Gendron - Maître de conférence à l'université d'Orléans

  • il y a 7 ans
Bruno Gendron - Maître de conférence à l'université d'Orléans et chercheur au laboratoire d'économie d'Orléans

TRANSCRIPTION TEXTUELLE
Bruno GENDRON : Je suis maître de conférences à l'université d'Orléans, principalement à l'ITU de gestion des entreprises et des administrations en économie générale, et en même temps, chercheur au laboratoire d'économie d'Orléans.

J'ai une déficience visuelle congénitale. Je chemine avec depuis que je suis né.

Mon handicap ne m'a pas vraiment gêné au moment du recrutement et sur l'évolution de carrière au sens du passage des échelons. Je n'avais prévenu personne de ma déficience visuelle parce que j'estimais, et j'estime d'ailleurs toujours, qu'on ne recrute pas une personne handicapée, on recrute d'abord une personne qui a des compétences.

Après, il peut y avoir une situation de handicap, qui appartient à un service public digne de ce nom de gérer.

J'ai fait ma reconnaissance de la qualité de travailleur handicapé en 1999 dans le but de pouvoir faire financer des aménagements de poste.

La reconnaissance de la qualité de travailleur handicapé m'a permis d'obtenir les aménagements nécessaires pour mon poste de travail, le terminal braille mais aussi le poste d'assistant professionnel.
Ça peut être aussi une aide à la reconversion.
Cela donne, par exemple dans la fonction publique, c'est important, un droit à la mutation parce que j'ai cette reconnaissance de la qualité de travailleur handicapé.

Après, je crois qu'il faut aussi insister sur le fait que la reconnaissance de la qualité de travailleur handicapé doit rester une initiative personnelle.

Aujourd'hui, dans le cadre du poste qui m'a été confié par le président de l'université comme chargé de mission au personnel en situation de handicap, je suis face à des personnes qui n'ont pas leur reconnaissance, qui ont de vraies problématiques et à qui je suis obligé de dire que l'on n'a pas les ressources pour les aider, justement parce qu'elles ne sont pas reconnues.

Déclarer son handicap, ce n'est pas rien, mais ça change tout.

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