À peine suis-je au bord du lac inhabité, que déjà l’eau qui dort révèle ma beauté.
De l’aube jusqu’au soir je vis de m’apparaître, au risque de tout boire à la tombée de l’être.
Ce que la nuit efface mes rêves le refont, si bien qu’à la surface affleure aussi le fond.
Et si mon vrai jumeau tremble quand je le vois c’est qu’il cherche ses mots pour refléter ma voix.
Jusqu’au soir absolu où l’onde, existentielle, ne reflétera plus que la beauté du ciel.
Illustration : Reflets et perles dans l’eau du torrent, Vallée d'Ossau, Pyrénées Atlantiques, France. Photo : Frédérique Panassac, 16 novembre 2008. Sous licence BY-NC-SA 2.0 https://www.flickr.com/photos/10699036@N08/3039423944/