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Censure de l'allongement de rétention dans les centres administratifs par le Conseil constitutionnel : Bruno Retailleau va présenter un «texte modifié»
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00:00
Avec nous dans ce studio également, Ophélie Roque, professeure de français et journaliste.
00:04
Bonsoir Ophélie.
00:05
Alors j'aimerais parler avec vous deux, avec vous Vincent et avec vous Ophélie,
00:09
de cet allongement de la rétention des étrangers dangereux en centre administratif.
00:14
Allongement qui devait passer de 90 à 210 jours.
00:16
Allongement que le Conseil constitutionnel a retaillé.
00:20
Donc Bruno Retailleau, lui, il va présenter un texte modifié.
00:23
Pour ça, le ministre de l'Intérieur compte demander l'avis au Conseil d'État
00:26
et présentera son nouveau texte au plus tôt devant le Parlement, c'est ce qu'il dit.
00:31
Alors ma question est simple, Ophélie, Vincent, qui s'y colle, qui voudra, allez-y.
00:35
Si sa première demande de 210 jours de rétention n'est pas passée,
00:38
pourquoi un nouveau texte qui demanderait 210 jours de rétention le 90 aurait plus de chances d'être validé ?
00:43
Et en plus, si c'est la même chose et qu'on change juste quelques mots,
00:46
j'ai toujours cette question qui me turlupine depuis 48 heures.
00:49
Comment se fait-ce que des juristes n'aient pas anticipé le problème ?
00:53
C'est une vraie question.
00:54
Après, est-ce qu'en effet, c'est très étonnant cette idée de dire
00:56
« je vais proposer une seconde mouture, finalement,
00:59
puisque la première n'a pas marché pour des raisons en plus qui ne changeront pas ? »
01:03
C'est-à-dire qu'en effet, on estime que ce n'est pas constitutionnel
01:06
d'imposer ça à des personnes d'origine étrangère.
01:09
Mais la vraie question, elle est aussi...
01:12
Il dit une phrase intéressante.
01:13
Il dit « mais avant de la reproposer, finalement,
01:16
j'en parlerai aux gens du Conseil constitutionnel ».
01:21
Donc on a l'impression qu'il est en train de dire
01:23
« bon, cette version-là que j'ai voulu faire de manière un peu légale,
01:26
la liste en passant par toutes les étapes indispensables
01:29
de la loi n'a pas marché. »
01:31
Qu'à cela ne tienne, je vais tenter de négocier.
01:34
Donc là, on est presque dans quelque chose
01:35
qui est non seulement un aveu de faiblesse,
01:39
d'une certaine manière,
01:40
mais ça, à l'aimine, ce n'est pas de sa faute,
01:41
ce n'est pas de sa faiblesse personnelle à Bruno Rotaillot,
01:43
c'est la faiblesse et la force.
01:45
Ça dépend dans quel sens on se prend,
01:46
mais du Conseil constitutionnel.
01:50
Mais oui, en effet, à part négocier,
01:53
et encore une fois, moi je veux bien qu'il y ait une négociation,
01:55
mais dans ce cas-là, est-ce que l'essence même
01:57
du Conseil constitutionnel, c'est de négocier ?
01:59
C'est-à-dire qu'il n'y a rien qui va, finalement, dans cette histoire.
02:01
En tout cas, pour Bruno Rotaillot,
02:03
Vincent Roy, c'est au peuple souverain de se prononcer
02:05
sur les questions de la sécurité et de l'immigration.
02:07
Le ministre de l'Intérieur plaide pour un référendum.
02:09
Est-ce qu'il pourrait l'obtenir ?
02:11
Vous avez une souveraineté populaire et une souveraineté nationale.
02:15
Voici qu'elles sont toutes les deux bafouées par neuf sages.
02:20
Enfin, le mot n'est peut-être pas propre.
02:23
Alors moi, je me suis posé, je vais vous dire,
02:25
je vais mettre les pieds dans le plat,
02:26
je me suis posé la question de savoir,
02:28
après la nomination de M. Ferrand
02:30
comme président du Conseil constitutionnel,
02:33
s'il n'était pas téléguidé,
02:35
c'est une hypothèse qui n'appartient qu'à moi,
02:37
je n'en suis que le seul responsable,
02:38
s'il n'était pas téléguidé par Emmanuel Macron,
02:41
pour faire du mal à M. Retailleau
02:43
et au Premier ministre François Bayrou.
02:46
On peut quand même se poser la question.
02:48
Écoutez, pensez aux victimes.
02:50
Pensez aux victimes.
02:51
Vous ne lui reconnaissez pas son indépendance ?
02:52
Non.
02:54
La décision étant politique.
02:56
Alors je vous le dis tout de go,
02:56
pour moi c'est une décision politique.
02:58
Pensez à Philippine.
03:00
Pensez à...
03:01
Philippine, cette jeune fille qui a été tuée,
03:03
qui est à l'origine en fait de cette loi,
03:05
qui demande à garder plus longtemps les étrangers dangereux,
03:08
puisque c'est jusqu'ici que les étrangers terroristes
03:10
qui peuvent rester jusqu'à 210 jours,
03:11
par contre ceux qui ont violé,
03:13
ceux qui ont tué, eux, 90 jours et après ils dors.
03:15
Voilà, et on peut les remettre dans la nature.
03:16
Et c'est ce qui s'était passé pour le cas de Philippine,
03:19
où l'individu, si le temps d'allongement
03:22
était plus important,
03:24
eh bien le Philippine n'aurait pas été tué.
03:28
Donc, c'est une décision politique
03:31
qu'on a beaucoup de mal à comprendre,
03:33
puisqu'elle va, d'une certaine façon,
03:36
contre la sécurité même des Français.
03:39
Alors je ne dis pas que tout est réglé
03:40
en allongeant à 210 jours,
03:42
puisqu'on n'arrive pas à avoir de laisser passer consulaire,
03:45
nous sommes d'accord.
03:46
Mais enfin, tout de même,
03:47
on réduit le risque.
03:48
Dans une époque où, pardonnez-moi,
03:51
mais le principe de précaution
03:52
est à peu près partout,
03:54
on l'a vu d'ailleurs,
03:55
puisque c'est au nom d'un principe de précaution
03:57
qu'on censure la loi Duplomb.
04:00
Et là, dans un cas comme celui-ci,
04:02
le principe de précaution ne s'applique pas
04:04
et on censure.
04:06
Donc, je me suis dit,
04:07
cette décision était politique,
04:09
est-ce qu'elle n'est pas téléguidée ?
04:11
Je me permets juste,
04:13
mais c'est vrai que c'est un petit peu
04:14
toute l'ambiguïté de cette France
04:15
qui se veut universaliste,
04:17
pays des droits de l'homme.
04:18
C'est-à-dire que très très souvent,
04:19
on met en avant plutôt les droits finalement
04:21
des gens qui ne sont pas nos ressortissants,
04:23
plutôt que nos citoyens-mêmes.
04:24
Mais c'est vrai que ce n'est pas compréhensible
04:26
autrement cette loi,
04:27
de dire, bon bah oui,
04:28
210 jours, c'est beaucoup
04:29
pour les personnes immigrées.
04:31
C'est même plus parfois dans des pays européens,
04:33
c'est ça aussi,
04:33
il n'y a pas cette uniformité
04:34
de nos pays des 27 jours.
04:36
Mais vous voyez, la France,
04:36
et en tout cas,
04:37
je pense que le Conseil constitutionnel
04:38
est conscient de son importance.
04:42
Donc, on a le sentiment
04:43
qu'ils se veulent absolument les garants
04:44
d'un idéal français
04:46
qui n'a peut-être en plus jamais existé.
04:48
Pour rebondir sur ce que vous dites,
04:49
Ophélie,
04:50
pour les juges du Conseil constitutionnel,
04:52
la liberté individuelle
04:53
ne saurait être entravée
04:54
par une rigueur
04:54
qui ne soit pas nécessaire.
04:56
Grande phrase.
04:57
Oui, les phrases sont très jolies,
04:59
c'est très ronflant,
04:59
ça ferait sans doute plaisir
05:00
à un styliste du 18e siècle.
05:03
Mais c'est surtout que,
05:05
non, c'est vain.
05:05
Enfin, encore une fois,
05:06
on ne peut pas partir du fait
05:07
qu'il y a, comme vous le disiez,
05:08
il y a des drames
05:09
avec la jeune Philippine
05:11
qui a été comme ça massacrée.
05:13
Et puis, on continue à nous dire
05:14
que oui, mais sans justification,
05:17
oui, mais on ne sait pas.
05:17
Non, mais s'il y a des étrangers
05:19
qui sont en plus sous OQTF,
05:21
c'est que de toute façon,
05:21
il y a un souci.
05:22
Donc, ce n'est pas un moment de dire
05:23
les pauvres, on les martyris,
05:25
ils sont venus de manière illégale,
05:27
on leur demande de repartir.
05:28
Le temps, justement,
05:29
de pouvoir les faire repartir
05:30
dans des bonnes conditions,
05:31
s'il faut 210 jours,
05:32
plutôt de 90,
05:33
je ne vois pas en quoi
05:35
c'est inhumain, en fait.
05:36
Vincent Roi,
05:36
il y a un problème.
05:40
Plus important,
05:40
si on prend un peu de hauteur,
05:41
M. Retailleau fait en sorte
05:44
que son texte soit voté.
05:47
Le texte est voté.
05:50
Voici qu'il est retoqué
05:52
par des gens
05:54
qui n'ont pas été élus.
05:56
C'est-à-dire,
05:56
les neuf sages sont nommés.
06:00
On a là...
06:01
Ils ne sont pas législateurs.
06:02
On a là...
06:03
Et donc, pas législateurs
06:04
et par conséquent,
06:05
pas légitimes.
06:07
On a là...
06:08
Ils sont là pour faire respecter
06:09
la Constitution,
06:10
donc ça se défend aussi.
06:12
La lettre
06:13
de Gaulle
06:16
sur le Conseil Constitutionnel
06:18
est éclairante.
06:19
Il n'est pas chargé
06:20
de rendre des décisions politiques.
06:22
Il est chargé
06:23
de, effectivement,
06:24
de faire respecter
06:26
stricto sensu
06:27
la Constitution.
06:28
Ce que je voulais vous dire,
06:29
c'est qu'à partir du moment
06:30
où la représentation nationale
06:33
donne un texte,
06:34
sauf à ce qu'il soit,
06:35
évidemment,
06:36
en disant
06:36
il faut enfermer
06:37
dans le plus grand arbitraire
06:39
des Boilems
06:42
sans salles algériens
06:43
vous voyez où je veux en venir.
06:46
Sauf
06:46
à ce que ces décisions
06:47
soient totalement absurdes.
06:48
Là,
06:49
nous avons
06:50
un problème
06:51
qui est posé
06:51
qui est celui
06:52
de notre démocratie.
06:54
Est-ce que,
06:55
au nom d'une idéologie
06:56
progressiste,
06:58
car il s'agit de cela
06:58
quand même,
06:59
dans cette décision politique,
07:00
on sent derrière
07:02
une idéologie progressiste ?
07:03
Est-ce qu'au nom
07:04
d'une idéologie progressiste,
07:06
on peut retoquer
07:06
un texte de bon sens,
07:09
voter,
07:10
accepter
07:11
par
07:11
la représentation nationale,
07:14
et est-ce qu'on peut faire
07:15
fi
07:15
de la souveraineté populaire
07:17
et de la souveraineté nationale ?
07:19
Ça pose très clairement
07:20
aujourd'hui en France
07:21
le problème de la démocratie
07:23
et ça donne raison
07:24
à François Mitterrand
07:25
qui avait cette formule
07:26
que je répète à l'envie
07:27
mais qui me paraît
07:28
d'une clarté stupéfiante
07:30
et d'une actualité stupéfiante
07:31
aujourd'hui.
07:32
Les juges
07:33
ont eu la peau
07:34
de l'ancien régime,
07:35
ils auront la peau
07:36
de la République.
07:36
Oui, c'est vrai.
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