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Punchline - Un cahier de coloriages pour enfants anti-Israël crée la polémique
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00:00
D'ailleurs, on va évoquer un tout autre sujet qu'on peut relier aussi bien sûr au sujet qu'on a traité précédemment
00:06
et cette agression d'un couple du côté de Lyon, agression antisémite,
00:10
puisque j'aimerais vous faire découvrir cette image.
00:13
C'est dans une librairie, dans le 11e arrondissement, dans une librairie de Paris,
00:18
où effectivement un livre a été mis à la vente.
00:20
Alors c'est un livre de coloriage, certains diront livre de coloriage pour enfants.
00:25
On a eu l'occasion d'un débat tout au long de la journée, mais d'autres disent que ça peut être aussi pour les adultes.
00:31
Quoi qu'il en soit, en tout cas, ce livre est titré « From the river to the sea », qui veut dire « Du fleuve à la mer ».
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On le sait, ce slogan qui est régulièrement utilisé par les pro-palestiniens, militants pro-palestiniens,
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pour faire disparaître tout simplement Israël de la carte.
00:46
Eliott Maman, là encore, et on parlait d'antisémitisme,
00:50
comment est-ce possible qu'un livre titré « From the river to the sea »,
00:54
destiné, je pense, quand même principalement aux enfants,
00:56
se retrouve dans une librairie en plein cœur de Paris ?
00:59
D'ailleurs, il faut peut-être préciser que ce n'est pas uniquement un slogan pro-palestinien,
01:03
parce qu'en réalité, être pro-palestine, ça n'a strictement aucun mal.
01:07
C'est le slogan du Hamas.
01:08
Donc c'est le slogan de ceux qui soutiennent le Hamas,
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et qui, en effet, ne sont pas comme certains pro-palestiniens,
01:14
plutôt dans une posture critique à l'égard d'Israël, mais qui n'a rien de criminel,
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mais qui sont dans l'idée selon laquelle il faut purement et simplement
01:20
remplacer l'État d'Israël par une autre entité,
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et une entité qui, vraisemblablement, n'inclurait pas véritablement
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de personnes qui étaient jusqu'alors en Israël.
01:29
Je disais ça...
01:30
Non, mais ce n'était pas du tout, exactement.
01:32
Non, mais bien sûr, parce que c'est un slogan qu'on entend régulièrement
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dans les manifestations notamment, c'est pour ça.
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Et dans les manifestations les plus radicales, d'ailleurs,
01:39
dans les slogans en anglais, bien souvent,
01:41
« From the river to the sea », c'est quelque chose qu'on a entendu
01:44
dans les manifestations qui étaient les plus violentes.
01:47
Donc c'est quand même un slogan qui est particulièrement connoté.
01:49
Il faut d'abord voir ce premier point-là.
01:52
Et par ailleurs, alors c'est vrai qu'on peut s'amuser
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quant à la caractérisation du livre,
01:55
est-ce qu'il est destiné aux enfants ou non ?
01:57
A priori, il est plutôt vendu en tant que tel, me semble-t-il.
02:00
Et ce qui est tout de même particulièrement dérangeant,
02:02
et ça dépasse d'ailleurs les éventuels cas d'activisme politique,
02:05
c'est que les livres pour enfants impriment un certain nombre
02:09
des références culturelles qui vont ensuite poursuivre
02:12
les enfants au cours de leur vie.
02:13
C'est pour ça, par exemple, que sur un tout autre sujet
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pas idéologique aux premiers abords,
02:19
le fait que de moins en moins de livres pour enfants
02:22
incluent des tournures au passé simple
02:24
est extrêmement préoccupant,
02:26
parce qu'on imprime de fait,
02:28
chez les jeunes esprits,
02:30
un univers vocal,
02:33
un univers de conjugaison
02:36
qui est beaucoup moins vaste
02:37
que celui qu'ils devraient en réalité chercher à s'approprier.
02:39
Et évidemment que si on comprend que le registre langagier
02:44
auquel on fait face lorsque l'on ouvre un livre
02:47
quand on est enfant et riche,
02:48
cela nous permet ensuite d'enrichir notre vocabulaire,
02:51
on comprend également qu'avoir un livre particulièrement biaisé
02:55
d'un point de vue politique quand on est enfant
02:56
peut également imprimer des imaginaires
02:59
qui vont rester.
03:00
Et on s'interroge donc sur l'intention
03:02
des personnes qui ont publié,
03:03
qui ont édité ce livre,
03:04
mais également sur le devenir des êtres
03:07
qui seront immédiatement confrontés
03:09
à une lecture aussi biaisée,
03:11
aussi idéologique dès leur plus jeune âge.
03:13
Oui, mais on peut s'interroger sur l'éditeur
03:15
qui titre son livre avec ce slogan
03:18
« From the rest » de ce livre
03:20
parce que ce livre est à destination
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a priori quand même des enfants.
03:24
Et on imagine que si certains l'achètent,
03:27
ils vont se rendre à l'école,
03:28
ils ont peut-être,
03:29
voilà, certains de leurs petits camarades de jeu
03:31
qui sont de confession juive
03:33
ou de confession musulmane, peu importe.
03:35
Et ce livre ne fait que distiller de la haine finalement.
03:41
Ce livre appelle à la destruction de l'État d'Israël
03:43
et il y a une nouvelle loi
03:45
qui avait été présentée par Aurore Berger
03:47
devant l'Assemblée nationale
03:51
et qui a passé le cap du Conseil d'État
03:54
et dans lequel il est dit
03:55
que l'appel à la disparition d'un État
03:58
qui est membre de l'ONU
04:00
est condamnable
04:03
ou sera condamné si la loi est votée.
04:05
Mais même là,
04:07
on peut attraire le diffuseur
04:10
devant un tribunal
04:12
et il peut tout à fait être condamné
04:14
si le tribunal juge
04:16
que l'appel à la disparition de l'État d'Israël
04:19
est une forme d'antisémitisme,
04:21
ce qu'il l'est en tous les cas pour moi.
04:24
Et l'Assemblée nationale avait voté en 2019
04:28
une forme de résolution
04:30
qui faisait de la définition de l'IRA
04:34
une forme d'antisémitisme
04:37
et dans cette définition,
04:38
l'appel systématique à détruire Israël
04:41
était inclus dans une forme d'antisémitisme.
04:44
Donc c'est tout à fait plaidable
04:46
et ce livre, comme Eliott l'a rappelé,
04:48
est tout à fait condamnable
04:49
puisqu'il imprègne la haine d'Israël
04:51
chez les plus petits enfants.
04:53
Et on voit bien que ce qui se passe à Gaza
04:56
et dans l'autorité palestinienne
04:58
et notamment avec l'aide de l'UNRWA,
05:01
chez les petits enfants,
05:03
on enseigne à détester Israël
05:05
et ceux qui détestent Israël petit
05:07
détesteront Israël plus grand.
05:11
Tout ce qu'on a appris petit reste.
05:13
C'est naturel chez les hommes,
05:15
chez les animaux,
05:17
peut-être pas chez les plantes,
05:19
mais en tous les cas,
05:19
chez les hommes et les animaux, c'est sûr.
05:21
Alors Arnaud Clarsel,
05:22
et pour les auditeurs d'Europe 1 aussi,
05:24
je précise qu'à l'intérieur de ce livre,
05:27
il y a des pages pour pouvoir colorier.
05:30
Il y a aussi des notions très précises,
05:32
des définitions très précises.
05:34
À l'image, ce que l'on voit,
05:35
c'est la définition du mot occupation.
05:38
Je vais lire les quelques premières lignes,
05:39
mais voilà,
05:40
sous l'occupation d'Israël,
05:41
les belles terres de Palestine
05:44
sont devenues une base militaire
05:46
de l'impérialisme occidental.
05:48
Israël a imposé une politique d'apartheid
05:51
et de discrimination contre les Palestiniens
05:53
dans tous les territoires historiques de la Palestine.
05:56
Les Palestiniens ne sont pas libres de se déplacer,
05:59
de disposer de leurs terres ou de leurs ressources.
06:02
Leur vie entière sont contrôlées par Israël.
06:04
Mais vous voyez la violence des propos.
06:06
On ne parle pas que d'un simple...
06:07
Et c'est pour ça que je voulais le préciser,
06:08
on ne parle pas que d'un simple livre de coloriage.
06:11
Mais non, c'est un livre,
06:12
ce que j'ai dit,
06:12
totalement antisémite.
06:15
est faux.
06:16
Tous les auteurs français qui étaient en Palestine
06:18
au XIXe siècle,
06:20
que ce soit Chateaubriand ou d'autres,
06:22
ont montré que c'était une terre totalement dévastée,
06:25
où il y avait très peu de monde.
06:28
Et la plupart des Palestiniens sont venus,
06:31
si on veut se référer à l'histoire,
06:34
sont venus dans les années 1920,
06:36
au moment où les Juifs sont arrivés en Palestine.
06:40
Et ceux qu'on appelait les Juifs,
06:42
c'était les...
06:43
Ceux qu'on appelait Palestiniens,
06:44
c'était les Juifs.
06:45
Les autres, on les appelait Arabes.
06:47
Il n'y avait pas de mouvement nationaliste.
06:49
Je rappelle qu'en 1948,
06:52
Israël a accepté le plan de partage.
06:55
En 1967, Israël a accepté le...
06:57
a proposé qu'il y ait un État palestinien.
07:01
Mais avant 1967,
07:04
la Cisjordanie était sous contrôle jordanien.
07:08
Et Gaza était sous contrôle égyptien.
07:13
Les Palestiniens auraient pu avoir un État dès 1948,
07:18
un État bien plus considérable
07:19
que ce qu'ils peuvent avoir aujourd'hui.
07:22
À chaque fois, ils l'ont refusé.
07:24
Ils l'ont refusé aussi en 2001 avec Ehud Barak.
07:26
Ils l'ont refusé avec Olmert en 2006.
07:30
Ils sont victimes de leur leader.
07:33
Ils pourraient avoir une vie merveilleuse.
07:35
C'est une terre merveilleuse avec des sites évangéliques partout.
07:40
Il y aurait des millions de touristes qui viendraient.
07:45
Malheureusement, la haine d'Israël fait qu'ils sont malheureux.
07:48
Mais leurs leaders pensent qu'ils ont pu chasser les croisés
07:53
qui étaient en Palestine pendant un siècle et demi.
07:56
Et ils se disent,
07:56
si on a pu chasser les croisés qui étaient là pendant 150 ans,
08:00
on arrivera aussi à chasser les Juifs.
08:03
Peut-être y parviendront-ils.
08:05
Mais en tous les cas,
08:06
il y aura de nombreuses générations de Palestiniens
08:08
qui auront payé le prix du sang
08:09
et de nombreux malheurs
08:11
alors qu'ils auraient pu vivre heureux avec les Juifs.
08:14
Eliott, la main ?
08:15
Non, simplement, ce qui est tout de même problématique,
08:17
c'est que d'abord, on a ici affaire à un verbiage
08:19
qui ferait sourire même les universités américaines
08:22
les plus militantes d'un point de vue idéologique.
08:24
Par ailleurs, on manipule tout de même des notions
08:26
comme les termes d'occupation, le terme d'apartheid
08:30
qui sont des notions qui ont des définitions historiques précises
08:32
qui ont véritablement fait souffrir des populations dans l'histoire.
08:35
Il est donc d'abord extrêmement infamant
08:38
à l'égard des personnes qui ont vécu sous ces régimes-là
08:41
de voir ces mots réemployés
08:44
pour qualifier des situations qui n'ont absolument rien à voir.
08:47
Et enfin, dernier point,
08:48
on aimerait dans ce livre, avec beaucoup d'esprit de sérieux,
08:52
parler de sujets extrêmement graves
08:53
et d'ailleurs se faire les avocats du caractère absolument condamnable
08:58
de ces sujets-là.
08:59
Et pourtant, c'est fait sous une forme
09:01
qui, de toute évidence, est extrêmement ludique
09:04
et qui me semble particulièrement inappropriée
09:06
au vu de la volonté originelle des auteurs de ce livre
09:08
et par ailleurs totalement déplacée
09:11
au vu du caractère sérieux des notions qui sont mentionnées.
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