Passer au playerPasser au contenu principalPasser au pied de page
  • il y a 6 jours
Le procès de Tokyo s'ouvre le 3 mai 1946. Il est l'équivalent asiatique du procès de Nuremberg. Les dirigeants japonais, alliés des puissances de l'Axe, doivent y être jugés pour répondre des crimes de guerre et des atrocités commises sous leur responsabilité. Après les horreurs de la Seconde Guerre mondiale, les Alliés ont voulu établir un nouvel ordre démocratique. Le procès de Tokyo s'impose comme un moment clé de l'histoire du droit international. Le juge Henri Bernard y représente la France. Hélas, ce qui devait être un modèle de justice internationale s'enlise jusqu'en 1948 : traductions interminables, tensions politiques, désaccords entre magistrats, et l'ombre croissante de la guerre froide transforment le procès en mascarade.

Catégorie

📚
Éducation
Transcription
00:00Août 1945. Alors que la guerre est finie en Europe, elle continue dans le Pacifique avec
00:08une incroyable violence. Les japonais ont beau avoir perdu la partie, ils refusent de se rendre.
00:17Le 9 août, l'empire du soleil levant n'est plus qu'un tas de ruines. Nagasaki et Hiroshima ont
00:23été rayés de la carte par l'explosion de deux bombes atomiques. Et le 15 août, pour
00:30la première fois, l'empereur s'adresse à son peuple à la radio. Les japonais s'inclinent
00:39ou se prosternent devant cette voix qui appelle à accepter la défaite. Près de trois mois
00:49après l'Allemagne nazie, son allié, le Japon rend les armes à son tour. La deuxième
00:56guerre mondiale prend fin. Une guerre sans merci, qui aura causé en Asie pacifique la
01:02mort de plus de 30 millions de personnes. Comme en Allemagne, où les dignitaires nazis
01:08sont traduits devant le tribunal de Nuremberg, les dirigeants japonais vaincus doivent répondre
01:13de leurs actes. Pour la première fois en Asie, des magistrats vont juger la guerre et les
01:19criminels qui l'ont préparé, voulu, organisé. Pour la première fois dans l'histoire, des
01:25magistrats vont poser les bases d'un droit international, inventer le crime contre
01:29l'humanité à Nuremberg, puis le crime contre la paix à Tokyo.
01:37Désigné par le gouvernement français, le juge Henri Bernard est enthousiaste, persuadé
01:42qu'il va changer l'histoire en affirmant la prééminence du droit sur la force.
01:48Ma chère épouse, je vogue vers l'extrême-orient avec la conviction du privilège qui m'est donné
01:54de participer à cette grande œuvre.
01:57Mais si Nuremberg est une réussite, à Tokyo, rien ne va se passer comme prévu.
02:02Donc, si vous n'avez jamais eu de l'histoire, je ne vais pas vous dire.
02:06Nous avons été battus, coupés, coupés, coupés par les boulets d'arrivée.
02:10Le 2 septembre 1945, le 2 septembre 1945,
02:32les Américains sont en liesse.
02:38Ce jour-là, une délégation japonaise est invitée à signer l'acte de capitulation
02:44sur le pont du cuirassé Missouri, dans la baie de Tokyo,
02:47sous l'égide du général MacArthur.
02:51Les deux principaux signataires japonais sont le ministre des Affaires étrangères Shigemitsu,
02:56qui a désapprouvé l'attaque sur Pearl Harbor et milite depuis des mois
02:59pour que le Japon dépose les armes.
03:02Et le général Umezu, qui n'a accepté de participer à cette cérémonie déshonorante
03:07que sur demande expresse de l'empereur.
03:10Mais tous deux seront bientôt arrêtés et déférés devant le tribunal de Tokyo
03:14comme criminels de guerre.
03:15Le général Douglas MacArthur, commandant suprême des forces alliées,
03:23a réuni derrière lui des représentants de toutes les nations en guerre,
03:26et parmi eux, le général Leclerc.
03:29Paris lui a donné pour mission de reprendre le contrôle de l'Indochine.
03:33Mais au moment où il contresigne l'acte de capitulation,
03:36un certain Ho Chi Minh proclame l'indépendance du Vietnam.
03:39Le retour de l'autorité coloniale sera-t-elle possible sans affrontement ?
03:45Pour le général MacArthur, un nouveau Japon, moderne et démocratique,
04:14doit surgir des ruines.
04:17C'est-à-dire briser définitivement le cadre impérial qui a conduit à la guerre.
04:23A l'instar de ces 6 millions de soldats et de colons
04:26que l'on rapatrie des quatre coins de l'Asie
04:28et que l'on désinfecte au DTT à leur entrée sur l'archipel,
04:32il faut désinfecter le pays du virus militariste.
04:35C'est-à-dire le délivrer du conditionnement à la guerre,
04:39dans lequel des générations ont été élevées.
04:41Le désinfecter au moyen d'un grand procès pédagogique.
04:45Une vague d'arrestations s'abat donc sur le pays.
04:52Comme en Allemagne, où plusieurs haut dignitaires nazis ont préféré le suicide
04:56plutôt que d'affronter la justice des alliés,
04:59le général Onjo, responsable de l'invasion de la Manchurie,
05:03met fin à ses jours.
05:04De même, l'ancien premier ministre, Fuminaro Konohé,
05:10s'empoisonne pour ne pas être jugé.
05:12Mais au total, c'est plus d'un millier de personnes
05:15qui sont placées en détention préventive à la prison de Sugamo,
05:19dans la banlieue de Tokyo.
05:21Ironie de l'histoire, c'est ici que le régime impérial
05:24envoyait ses dissidents politiques.
05:27Mais le plus important de tous les responsables est laissé en liberté.
05:30Parce qu'en se soumettant à MacArthur,
05:36il entraîne la soumission de son peuple,
05:38l'empereur Hirohito est plus utile libre que sur les bancs d'un tribunal,
05:43ce que les Japonais n'accepteraient pas.
05:47L'empereur n'a pas fui ses responsabilités.
05:50Le 27 septembre 1945,
05:53il s'est rendu au quartier général de MacArthur,
05:56le Big Number One Building,
05:58situé juste en face du palais impérial.
06:00Et s'est présenté comme le seul coupable de la guerre.
06:09Un photographe immortalise cette rencontre.
06:14Face aux dieux vivants,
06:15MacArthur est ouvertement décontracté.
06:19Cette photo annonce la désacralisation de l'empereur
06:21et présente MacArthur comme le véritable chef.
06:26Celui que les Japonais appelleront le shogun aux yeux bleus.
06:31Car si l'empereur est épargné,
06:34MacArthur lui a proposé l'impunité contre la collaboration japonaise à l'ordre américain.
06:39L'empereur conserve son titre,
06:42mais il n'a plus aucun rôle.
06:43Tout pouvoir politique lui est donc enlevé.
06:49MacArthur voudrait aller vite,
06:51tourner rapidement la page du passé.
06:53Mais il faut créer des commissions d'enquête,
06:56fouiller dans les archives japonaises,
06:58traduire les documents,
07:00collecter des témoignages dans toute l'Asie,
07:02faire venir des experts et des juges.
07:04Cela prend un temps fou.
07:08Alors que s'ouvre le tribunal de Nuremberg en novembre 1945,
07:12à Tokyo,
07:13MacArthur n'a toujours pas établi la liste de ceux qui seront jugés.
07:17A la fin janvier 1946,
07:20le tribunal international est enfin constitué.
07:24Mais le procès ne peut pas s'ouvrir,
07:26car la France n'a pas encore sélectionné ses représentants.
07:28Le ministre des Affaires étrangères, Robert Schumann,
07:32tape du poing sur la table
07:34pour que le ministère de la Justice
07:35trouve immédiatement des volontaires pour Tokyo.
07:39Comme procureur, ce sera Robert Onetto,
07:43modeste avocat général à Melun.
07:45Et comme juge, Henri Bernard,
07:48seulement titulaire d'une licence de droit.
07:51Il s'est illustré dans la France libre
07:53et a été condamné à mort par Contumas,
07:55par le gouvernement de Vichy.
07:58Quel spectacle magnifique, cette baie de Yokohama.
08:07J'imagine l'émerveillement des premiers Européens
08:09arrivant à Aido.
08:12Mais quand on s'approche,
08:14on constate la désolation des lieux.
08:16Les bombes ont ravagé Tokyo.
08:19Et quand la voiture qui est venue me chercher
08:21a traversé la ville,
08:22je me suis demandé un temps
08:24où nous allions bien pouvoir nous loger.
08:25Heureusement, tout n'a pas été détruit.
08:37Si à Nuremberg, il n'y a que quatre juges,
08:40à Tokyo, il y en a onze
08:41et autant de procureurs.
08:44Toutes les nations en guerre contre le Japon
08:46sont représentées.
08:46Le néerlandais Rowling
08:50et l'anglais Lord Patrick
08:52se montrent aimables avec moi.
08:54Le chinois Mei Juhao
08:56m'étonne par sa maîtrise de l'anglais.
08:59Quant à l'Australien William Webb,
09:00on se sent tout de suite en confiance.
09:03Ce n'est pas si fréquent chez les juges.
09:05L'Indien Radha Binopal,
09:08fermement anti-occidental,
09:10et le Philippin Delphine Jaramila,
09:13ancien prisonnier de guerre des Japonais,
09:15leur vouent une haine farouche.
09:18Le juge américain Higgins
09:20s'ennuyait tellement de sa famille
09:22qu'il a demandé à être relevé de ses fonctions.
09:25Il a été remplacé par le général Myron Kramer.
09:27Le russe Zaryanov
09:30est un général souvent imprégné de vodka.
09:34« Bottoms up », « cul sec »
09:36sont à peu près les deux seuls mots
09:38qu'il connaît en anglais.
09:40« Nous sommes tous logés à l'impérial hôtel,
09:43mais on ne se côtoie plus qu'on ne se fréquente.
09:46Comme je parle très peu l'anglais,
09:48je me sens isolé
09:49et j'ai du mal à m'intégrer. »
09:52En dehors de quelques exceptions,
09:54les juges de Tokyo
09:55ne sont pas des magistrats prestigieux.
09:58Plutôt des seconds couteaux.
10:01Si les Américains laissent la présidence du tribunal
10:04à l'Australien William Webb,
10:06ils entendent contrôler le procès
10:08en désignant comme procureur général un Américain,
10:11Joseph Kinnan.
10:13Kinnan est un homme froid et dur
10:15qui s'est illustré dans les années 1930
10:17dans la lutte contre les gangsters.
10:20L'ironie,
10:21c'est que l'homme qui fut chargé
10:23de faire appliquer la prohibition
10:24était un alcoolique au dernier degré.
10:27« Les seules fois où je l'ai rencontré à l'officier club,
10:30il avait toujours un verre de husky à la main.
10:33Et quand il vous sourit,
10:35il a l'air d'un crocodile prêt à vous dévorer. »
10:38Avec lui, pas de dérapage en vue au sujet d'Hero-Hito.
10:42Les autres procureurs ne sont que ses adjoints
10:44et il les a prévenus.
10:46« Si vous n'êtes pas d'accord avec moi,
10:48vous pouvez toujours démissionner. »
10:52La France au départ est traitée avec sévérité
10:55et n'est pas considérée comme une victime par les Américains.
10:59Sous prétexte qu'en 1940,
11:02les autorités de Vichy ont conclu un traité
11:04autorisant le Japon à s'installer sur son territoire,
11:08en Indochine.
11:08Kinnan considère donc la France avant tout comme complice.
11:15Il faut lui expliquer que Vichy et la France libre,
11:18ce n'était pas la même chose.
11:20Que la France se considère plutôt comme
11:22la première victime occidentale du Japon,
11:25bien avant les Américains ou les Britanniques.
11:28Avec des affrontements dès septembre 1940
11:30et des massacres effroyables.
11:32Les Américains finissent par convenir
11:38que la France peut être considérée
11:40comme victime de l'agression japonaise.
11:463 mai 1946.
11:48Première séance publique du procès.
11:52Les accusés arrivent dans un bus
11:53aux vitres occultées peu avant 9h du matin.
11:58Naturellement, les caméras sont là
12:00pour fixer leur visage faussement impassible.
12:02qui seront exhibés aux actualités.
12:08Ils sont 28.
12:107 de plus qu'à Nuremberg.
12:13Cela suffira pour juger
12:14la clique militariste.
12:16Il faut bien faire un choix
12:17et se limiter à quelques « big fish »
12:20selon l'expression de MacArthur.
12:23Sur la désignation des accusés,
12:25je dois t'avouer que je suis un peu circonspect.
12:28Non pas que ce soit
12:29de petits innocents au cœur pur,
12:30mais qui les a choisis ?
12:33Et sur la base de quelles instructions ?
12:36On ne sait rien.
12:38Et ils n'en savent pas plus.
12:40Le tribunal militaire international
12:42d'Extrême-Orient
12:43se réunit dans un lieu hautement symbolique.
12:46L'ancien quartier général de l'armée japonaise.
12:49On jugera donc la guerre
12:50là où elle a été décidée.
12:52Le bâtiment a été réaménagé
12:55et la salle d'audience
12:56copiée sur celle de Nuremberg.
12:59C'est une sorte de rectangle
13:00avec une longue estrade
13:02réservée aux juges.
13:04Devant eux,
13:05les accusés avec leurs avocats,
13:07un avocat japonais
13:08et un avocat américain
13:09pour chaque prévenu.
13:11Au milieu,
13:12un petit box
13:13où défileront témoins et accusés.
13:14Quatre anciens chefs du gouvernement,
13:25neuf anciens ministres,
13:26six généraux,
13:28des diplomates,
13:29des hommes d'affaires,
13:31un conseiller de l'empereur
13:32et même un idéologue,
13:35Shumei Okawa.
13:37Théoricien de la supériorité raciale
13:39des Japonais
13:40et de la guerre inévitable
13:41avec l'Occident.
13:43Mais dès le début,
13:44il s'agite sur son banc.
13:51Il est désormais surveillé de près.
13:54Le haut responsable
13:55de la sécurité du tribunal
13:57se place juste derrière lui
13:59et pose sa main sur son épaule
14:01pour le calmer.
14:12Subitement,
14:12un geste sans doute calculé
14:15car Okawa sait qu'il est filmé.
14:18Retenu par une main ferme,
14:20Okawa continue pourtant
14:21à s'agiter.
14:22Devant les experts psychiatres,
14:42il se prétend la réincarnation
14:44de Jésus,
14:45de Mahomet
14:45et de Bouddha
14:46tout à la fois.
14:48Les experts déclarent
14:49qu'il n'est pas en mesure
14:50d'être jugé.
14:52Il est donc sorti
14:53de la prison de Sugamo,
14:55sera absent du procès
14:56et interné
14:57en hôpital psychiatrique.
15:00Le plus important
15:01des accusés,
15:02c'est lui,
15:03ce petit homme
15:04aux lunettes rondes
15:05et à la fine moustache.
15:06Idé qui t'au jour.
15:08Premier ministre
15:09et ministre de la guerre
15:10d'octobre 1941
15:12à juillet 1944,
15:15c'est lui
15:15qui a présidé
15:16à l'attaque
15:16de Pearl Harbor
15:17et à la conquête
15:18des Philippines,
15:19de l'Indonésie,
15:20de Singapour,
15:21de la Thaïlande
15:22et de la Birmanie.
15:24On a tellement parlé
15:25de Tojo
15:26que l'on s'attend
15:27à voir le diable
15:28sortir de sa boîte
15:29et non,
15:31ce n'est qu'un homme.
15:33Il ne se fait
15:33aucune illusion
15:34sur le sort
15:35qui l'attend
15:35et il tente
15:36de se suicider
15:37en septembre 1945
15:39quand la police
15:40militaire américaine
15:41vient l'arrêter,
15:43épaulée par un bataillon
15:44de journalistes.
15:47Refusant d'ouvrir
15:48sa porte,
15:49il demande
15:50de quel droit
15:50on vient troubler
15:51sa retraite.
15:53Après quoi,
15:55par manque de temps,
15:58Tojo a opté
15:59pour un coup
15:59de revolver
16:00dans le cœur
16:01plutôt que le suicide
16:02rituel,
16:04le seppuku,
16:05un sabre
16:06enfoncé dans le ventre.
16:09C'est un échec.
16:11Baignant dans son sang,
16:13Tojo est sauvé
16:14in extremis
16:15par les médecins
16:15américains
16:16grâce à une transfusion
16:17sanguine.
16:18reconduit en prison,
16:31le général finit
16:32par accepter son sort.
16:34Je veux être
16:34un bon perdant,
16:36confie-t-il.
16:38Ce petit homme
16:39a l'air inoffensif
16:40qui est en fait
16:42l'un des principaux
16:42criminels de masse
16:43du XXe siècle
16:44et désormais
16:45un homme seul.
16:47Son suicide raté
16:48lui ayant fait
16:49perdre son honneur,
16:51les autres détenus
16:51de la prison
16:52refusent de lui
16:53adresser la parole.
16:55Tojo finit
16:55par se réfugier
16:56dans la poésie
16:57en attendant
16:58l'ouverture du procès.
16:59De leur côté,
17:04les Japonais
17:04se désintéressent
17:05de ce grand
17:05spectacle judiciaire
17:07car ils ont
17:08d'autres chats
17:08à fouetter.
17:10Dans des villes
17:11dévastées
17:11par les bombardements,
17:13la priorité,
17:14c'est d'avoir
17:14un toit
17:15et de manger.
17:17Avec 9 millions
17:18de sans-abris,
17:1913 millions
17:19de chômeurs
17:20et une inflation
17:21galopante,
17:22les années d'après-guerre
17:23sont des années
17:24de misère
17:24qui voient fleurir
17:26les bidonvilles
17:26au milieu des ruines
17:27et les potagers
17:28entre les gravats.
17:30La tuberculose
17:31fait des ravages.
17:32230 000 Japonais
17:34en mourront
17:34rien qu'en 1945.
17:37Pour la majorité
17:38de la population,
17:40le quotidien,
17:41c'est la pénurie
17:42et la faim.
17:43C'est le temps
17:44des files d'attente
17:45pour un bol de riz,
17:46du marché noir
17:47et de la débrouille.
17:49Et puis,
17:502 millions de soldats
17:51sont toujours prisonniers
17:52et leurs familles
17:53attendent leur retour.
17:56Si les Américains
17:57libèrent les leurs
17:57dès 1945,
17:58les soviétiques
18:00soumettront leurs captifs
18:02au travail forcé
18:03jusqu'en 1956.
18:05Alors,
18:06le sort des dirigeants
18:07qui ont conduit
18:08le Japon à sa perte
18:09indiffère les Japonais
18:11et même
18:12on les maudit.
18:14Ils deviennent
18:14les boucs émissaires
18:15de tous les péchés
18:16de la nation.
18:18Collectivement,
18:20le peuple
18:20ne se sent pas coupable
18:21mais innocent,
18:24victime.
18:24Cette guerre,
18:29la population japonaise
18:30l'a payée chère.
18:32700 000 civils
18:33morts sous les bombardements,
18:35le feu atomique,
18:36la destruction totale
18:38et pour les survivants,
18:40la mort lente
18:41des irradiations.
18:42Enfin,
18:51les Japonais
18:52ignorent en grande partie
18:53les atrocités
18:54de leur armée.
18:55C'est le mérite
19:01du procès de Tokyo
19:02de faire état
19:02de ces crimes,
19:03de les exposer
19:04en place publique,
19:06de soulever
19:06l'indignation
19:07de la population.
19:09Les accusés,
19:10eux,
19:11n'ont pas d'état d'âme.
19:12Il y a eu
19:13des millions de morts
19:13en Asie, oui,
19:15mais ce n'est pas leur faute.
19:19Deuxième jour
19:20du procès.
19:20Ils sont l'un après l'autre
19:35interrogés
19:35sur ce qu'ils vont plaider.
19:38Coupables
19:38ou non coupables.
19:41Oshino Naoki,
19:43économiste en chef
19:44en Manchurie.
19:48Seishiro Itagaki,
19:50général de l'armée impériale
19:52et ministre de la guerre.
19:56Jiro Minami,
19:58général de l'armée impériale
20:00et ancien gouverneur
20:01de la Corée.
20:04Akira Muto,
20:06général et chef
20:07d'état-major en Chine.
20:13Osami Nagano,
20:15chef d'état-major
20:16de la marine.
20:20Iwane Imatsui,
20:22général responsable
20:23du massacre
20:24de Nankin,
20:25capitale de Chine.
20:25Ideki Tojo,
20:31général de l'armée
20:32et premier ministre du Japon,
20:34principal artisan
20:35de l'attaque
20:36sur Pearl Harbor.
20:41Il incarne
20:43le militarisme japonais.
20:46Ces 28 bourreaux
20:46qui se prétendent
20:47innocents
20:48doivent cependant
20:49répondre
20:50de 55 chefs
20:51d'accusation
20:51de crimes,
20:52conformément
20:54à la charte
20:54du tribunal
20:55international
20:55militaire
20:56d'Extrême-Orient
20:57que MacArthur
20:59a écrit lui-même
21:00en suivant
21:01scrupuleusement
21:01la feuille de route
21:02américaine
21:03pour juger
21:04les crimes de guerre.
21:08Il est faux
21:09d'affirmer
21:09que le vainqueur
21:10qui a obtenu
21:11une réédition
21:12sans condition
21:12exerce toute la souveraineté.
21:14Je suis en complet
21:15désaccord
21:16avec l'idée
21:16qu'il n'y a
21:17aucune limite
21:18possible
21:18au pouvoir législatif
21:19de MacArthur
21:20au Japon.
21:20Il y a celle
21:23imposée
21:23par la loi
21:24internationale
21:24elle-même.
21:27Le 4 juin,
21:29le procureur
21:30Kinan
21:30commence à lire
21:31un acte
21:31d'accusation.
21:32C'est maintenant
21:34ma responsabilité
21:35de vous présenter
21:38un outil
21:41de notre
21:41théorie
21:42et de la
21:42qui nous
21:44nous
21:44nous
21:44nous
21:44nous
21:45et les
21:46faits
21:46qui nous
21:46nous
21:47prouvoir
21:47que
21:48chacun
21:49soit
21:49accusé
21:50Lorsque la séance
22:12d'inculpation
22:13est levée
22:13Kinan
22:15publie un communiqué
22:16de presse
22:16stipulant que
22:17ceux qui brisent
22:18et violent
22:19les traités
22:19internationaux
22:20doivent être présentés
22:21à l'opinion publique
22:22pour ce qu'ils sont
22:23réellement
22:24des criminels.
22:37Le procureur Kinan
22:39revient sur l'attentat
22:40qui a déclenché
22:41l'invasion
22:42de la Manchurie.
23:12Et pour évoquer
23:18la Manchurie, le tribunal a convoqué un témoin de marque, le dernier empereur de Chine, le fils du ciel Puli.
23:37Destitué par la révolution chinoise de 1912, il a été installé par les japonais à la tête de l'état fantoche du monde choukou.
23:46L'envahisseur a même organisé le couronnement en grande pompe.
23:51Mais il n'est rien d'autre qu'une marionnette destinée à dissimuler le pillage du pays.
24:00Les soviétiques, qui l'ont arrêté en 1945, l'ont sorti de sa prison et amené à Tokyo.
24:07Les soins de la mort
24:37La presse et les curieux sont venus en masse.
25:07La presse et les curieux sont venus en masse.
25:37La presse et les curieux sont venus en masse.
26:07Ils devaient rendre des comptes, sous menace de mort s'ils n'obéissaient pas.
26:11Le général Douara, le ministre des Finances Hoshino, ou encore le général Minan.
26:17« Ma tendre épouse, si tu as lu les journaux, tu sais que nous avons interrogé un témoin exceptionnel, le fils du ciel Pui, un homme très décevant.
26:31Il a passé son temps à accuser les Japonais, à se présenter comme une victime alors qu'il en a été le zélé collaborateur.
26:38À mon avis, il est trop théâtral pour être sincère. »
26:47Après la Manchourie, les Japonais poursuivent leur invasion en Chine.
26:51Et la prise de sa capitale Nankin, dont le sac va durer six semaines.
27:10Un massacre général, assassinat de masse, pillage, incendie, viol.
27:19À Tokyo, le témoignage du révérend John McGee est accablant.
27:36Ce missionnaire américain était installé à Nankin depuis 1912, et il assistait au déchaînement de violences.
27:44« Je suis un missionnaire de l'Épiscopal à Nanking, de 1912 à 1940. »
27:52« Comment a-t-il été ? Et quel est-il été ? »
27:54« C'était incroyablement terrible. »
27:58« La mort se commençait immédiatement, de plusieurs manières. »
28:03« On en a presque presque deux ans. »
28:08« On se commençait à tenir la réalité d'une mort… »
28:10« … et on a presque de la mort de l'Ép tokens. »
28:11« On a presque de peu près de l'Épilée et d'une dévée de l'Épilée de l'Épilée. »
28:15« Son, on a presque de l'Épilée de l'Épilée et d'un âmbilée de l'Épilée. »
28:15« On a presque de l'Épilée de l'Épilée. »
28:20« Ils ont sentiés. »
28:22« Les enfants étaient en train d'épilée par un élèque de l'Épilée par un èpilé par un »
28:25« … et un épilé par un épilé par faut. »
28:27Ce qui est exceptionnel, c'est que John McGee a tourné un film avec une petite caméra 16 mm
28:48qui apporte les premières preuves du massacre de Nankin.
28:52Président local de la Croix-Rouge, il a notamment tourné dans un hôpital improvisé.
28:57Cette jeune fille a osé résister quand un soldat a voulu la violer.
29:03Elle a été corrigée à coups de poing et de baïonnette.
29:07Cette petite fille a reçu elle aussi un coup de baïonnette et a perdu son père et sa mère, tués devant ses yeux.
29:15Cet homme a été arrosé d'essence et brûlé vif.
29:18Au total, le tribunal estime à 200 000 le nombre de victimes du sac de Nankin.
29:33Sans compter les dizaines de milliers de femmes violées.
29:36Le récit de ces atrocités nous faisait frémir.
29:41J'en avais l'estomac renversé.
29:44Alors, je les regardais dans leur boxe.
29:48Ils ne manifestaient aucune émotion.
29:52Au banc des accusés, le général Iwane Matsui commandait les troupes japonaises à Nankin.
29:58A l'époque, lors du défilé de la victoire, il était entré dans la ville, fier comme Artaban.
30:15Il a préparé sa défense par écrit, lu par son avocat américain.
30:19Le motif et l'objectif du gouvernement japonais pour le dispatcher de ses troupes au sud de la province de Chiang-Sou, en 1937.
30:30Quand j'ai assumé la commande de l'expédition de l'expédition, j'ai promisqué moi-même de soudre le problème entre Japan et la Chine.
30:38Les offisants chinois et les gens devraient être pacifiés et protégés tant que possible.
30:43Le combat dans la région de Shanghai est seulement à l'installer de la subjugation des troupes de la Chine.
30:50Vous dites que certains jeunes jeunes jeunes et hommes ont commisqué des troupes à Nankin.
31:03Oui ?
31:04C'est le prince Asaka qui commandait son armée.
31:22Mais Asaka est le neveu d'Irohito.
31:24Et pour les Américains, il n'est pas question de mettre en cause la famille impériale.
31:29Matsui devra donc seul porter la responsabilité du massacre.
31:36Je ne peux pardonner de telles atrocités.
31:39Pourtant, je pense qu'on devrait les classer comme crimes de guerre conventionnelle.
31:43Nul besoin de les classer comme crimes contre l'humanité.
31:48Le juge français a-t-il eu vent des expériences médicales de l'unité 731 ?
31:54Installée à Pingfang, en Montchourie, depuis 1932,
31:58Cette unité, créée par mandat impérial, est dirigée par le docteur Shiro Ishii.
32:06Il a rassemblé autour de lui les meilleurs universitaires.
32:10Officiellement, il travaille sur la pollution de l'eau.
32:14Mais en réalité, leurs recherches portent sur les armes bactériologiques et chimiques.
32:19Le docteur Ishii, le mangue et les japonais, a utilisé des milliers de prisonniers comme cobayes
32:26pour leur injecter quantité de maladies comme la peste, le choléra ou le typhus.
32:31On estime à au moins 300 000 les victimes de ces expérimentations,
32:41dont 20 000 décédés de la peste qui s'étaient répandues dans les villages alentours
32:45à la suite de la destruction de l'unité par l'armée japonaise
32:49pour effacer toute preuve qu'ils l'impliquent dans les expérimentations.
32:52La question de l'unité 731 n'est pas soulevée au tribunal de Tokyo.
33:02Une tractation a eu lieu entre le docteur Ishii et l'armée américaine,
33:06qui lui garantit l'immunité en échange des résultats de ses recherches.
33:17On ne parle pas non plus de la Corée.
33:19Annexée au Japon depuis 1910 et grande absente du procès,
33:25alors que des centaines de milliers de Coréens ont été réduits au travail forcé dans les usines japonaises
33:30et que des milliers de Coréennes ont été radiées pour servir de chair à plaisir dans les bordels militaires.
33:41Nuremberg s'est achevée en 1946.
33:43Mais à Tokyo, l'année 1947, commence sans qu'on puisse voir la fin du procès.
33:51L'électricité, le téléphone, l'eau courante ont été rétablies à Tokyo.
33:57Et le pays est en pleine reconstruction.
33:59Le procès poursuit sa plaidoirie des crimes de la soldatesque nippone.
34:08Lorsqu'est évoquée la marche de la mort de Bataan aux Philippines en avril 1942,
34:13le juge Delphine Jarania se retire.
34:19Lui, l'ancien prisonnier, qui endura cette marche forcée sans eau ni nourriture,
34:26avec des gardiens qui tuaient selon leur bon plaisir,
34:30ne peut être à la fois juge et parti.
34:32Le soldat Kandon est appelé à témoigner.
34:42Le soldat Kandon est appelé à témoigner.
35:02Les travaux de chemin de fer
35:32de Bangkok à Rangoon, en pleine forêt vierge,
35:35le long de la rivière Kauai,
35:37coûteront la vie de 90 000 prisonniers,
35:40dont 15 000 soldats alliés.
35:43La faim,
35:46la maladie,
35:48la violence,
35:49rythment ce voyage au bout de l'enfer.
35:51Le général Akiramuto est moins fier dans son boxe
35:59qu'il ne l'était sur ses images à Sumatra ou aux Philippines.
36:03Car avant que le procès de Tokyo ne démarre,
36:06de multiples tribunaux ont déjà vu le jour.
36:09À Manille,
36:10à Saigon,
36:11à Singapour,
36:12en Chine,
36:13en Australie,
36:14pour juger des officiers supérieurs
36:16et même de simples soldats.
36:19Ici,
36:20le général Tomoyuki Yamashita
36:22au procès de Manille.
36:25Il est tenu responsable
36:26de nombreux crimes de guerre,
36:28de tortures systématiques
36:29et de massacres de civils philippins,
36:32ainsi que des prisonniers de guerre alliés.
36:33à Manille,
36:35à Manille,
36:36à Manille,
36:37à Manille,
36:38C'est ce que je ne sais pas.
37:08Au total, un millier de militaires a été condamnés à la peine de mort lors de ces procès locaux dont le but est de punir.
37:17C'est maintenant au tour de l'Australien Colin Fleming Bryan, rescapé des geôles japonaises à Singapour, d'apporter son glace en témoignage.
37:41Le 6 de february, j'ai été capté par les forces de japonais.
37:46Un japonais me apprécié, m'apprécié à suivre, et il était accompagné par deux ou trois soldats.
37:55C'est parti.
37:56C'est parti.
37:57C'est parti.
37:58C'est parti.
37:59C'est parti.
38:00C'est parti.
38:01C'est parti.
38:02C'est parti.
38:03C'est parti.
38:04C'est parti.
38:05C'est parti.
38:06C'est parti.
38:07C'est parti.
38:08C'est parti.
38:09C'est parti.
38:10C'est parti.
38:11C'est parti.
38:12C'est parti.
38:13C'est parti.
38:15et les pieds et les pieds
38:17en la mort.
38:19Un petit mur était un peu
38:23et après quelques secondes
38:25j'ai eu l'impression de faire
38:27un sensage de doublé
38:29sur le couloir
38:31et je suis tombé
38:33sur le couloir
38:35et je suis tombé sur le couloir
38:37et je suis tombé sur le couloir
38:39et je suis allé
38:41mais je suis allé en train de me faire
38:43et je suis allé en conscience
38:45quand je me suis allé
38:47je suis allé à l'intérieur de la mort
38:49avec des poutes
38:51et des poutes sur le couloir
38:53sur le couloir
38:55de la mort
38:57les mains étaient stilles derrière
38:59et les toilettes ont fallé
39:01et j'ai décidé de
39:03m'exprimer
39:05pour les trois jours
39:07je me suis allé
39:09et je me suis allé dans la ville
39:11à la demande de la défense japonaise
39:17il montre ses blessures
39:19à la demande de la défense japonaise
39:21il montre ses blessures
39:23ce genre de choses
39:35vient enfin pour les français
39:37le tour de l'Indochine
39:39le procureur Oneto
39:41évoque les actions contre la résistance
39:43et l'attaque sans sommation de mars 1945
39:45avec de nouveau
39:49les massacres
39:51les viols
39:53et les mauvais traitements des prisonniers
39:55que l'on abat comme des chiens
39:57la défense des accusés japonais
39:59appelle le capitaine Ferdinand Gabriag
40:01responsable des crimes de guerre
40:03des japonais commis en Indochine
40:05et d'emblée
40:07l'avocat Logan le met en difficulté
40:09on juge les criminels
40:21d'après le crime qu'ils ont commis
40:23le procureur Oneto intervient
40:33le procureur Oneto intervient
40:35M. le Président j'objecte à cette question
40:37qui me paraît dépassée
40:39la base du témoignage
40:41fourmis par le capitaine Gabriag
40:43ça va y aller plus loin
40:45mais je pense que M. Logan
40:47est essayé de mettre la fondation
40:49je comprends que vous avez fait cette investigation
40:51vous essayez de déterminer
40:53si une personne était criminelle
40:55sans savoir
40:57sur quel côté
40:59les prisonniers de guerre
41:03ça n'a l'air de rien
41:05mais comme les résistants ne sont pas considérés
41:07comme des troupes régulières
41:09ils ne sont pas protégés par les conventions de Genève
41:11dans ce cas
41:13il n'y a pas crime de guerre
41:15le procureur Oneto est hors de lui
41:21c'est au tour de Pearl Harbor
41:23d'être enfin examiné par les juges
41:25c'est une opération
41:29sans déclaration de guerre préalable
41:33le matin du 7 décembre 1941
41:35en attaquant les Etats-Unis
41:37Tojo a scellé son sort
41:39et celui de son pays
41:41les Etats-Unis
41:43les Etats-Unis
41:45les Etats-Unis
41:47les Etats-Unis
41:55Ni en sont pas
42:03Mais à en croire son avocat, ce n'est pas lui qui a attaqué les Etats-Unis, mais le contraire.
42:25Pour arrêter l'expansionnisme du Japon, Roosevelt avait décidé un embargo sur les livraisons de pétrole
42:31et gelé les avoirs japonais dans les banques américaines.
42:35Les Etats-Unis ont donc poussé le Japon à l'agression.
42:39L'avocat japonais Kiyose défend les raisons apportées par Tojo.
42:43Les Etats-Unis ont été instituées par Japan en self-defense et en self-existence.
42:51L'avocat américain Bluett lit la défense de Tojo répondant aux accusations de crimes de guerre.
43:19À Nuremberg, où l'on faisait le procès du système nazi, les prévenus expliquaient qu'il n'était qu'un rouage.
43:49que le seul et vrai coupable était Hitler.
43:53Mais à Tokyo, ceux-ci ne peuvent pas se dérober en accusant leur supérieur, car ce supérieur est leur empereur.
44:01C'est au tour du marquis Koichi Kido, garde des Sceaux et conseiller de l'empereur, d'être interrogé par Kinan, le procureur général américain.
44:12Résolving dispute.
44:13Mr. Kido, vous êtes l'un des accusés en ce cas.
44:17Did l'empereur de japonais n'avoir quelque chose à faire avec cette décision, à la conférence de la conférence ?
44:24As it's written in my affidavit, this conférence was decided on very suddenly, and I reproached Konoye about this.
44:34The emperor thought it was a very bad thing.
44:36What was decided there was that the Japanese-American negotiations, which had been carried on for a some time past, should be vigorously continued.
44:48Kinan oriente ces questions pour impliquer Tojo, plutôt que l'empereur.
44:59Didn't you well realize that when you helped Tojo reach the position of prime minister, in the middle of October 1941, you were placing within his hands the decision as to whether or not there would be war or peace with the Western power.
45:18Enfin, celui qu'on attend depuis le début, Idekito Jo, est conduit à la barre.
45:26Ce petit homme, droit, prend sur lui la responsabilité de la défaite et ne craint pas la mort, puisqu'elle seule peut réparer son échec.
45:37Ce samouraï moderne fait une déposition de 250 pages.
45:41Comme il n'a aucune illusion sur le sort qui l'attend, il conteste carrément la légitimité du tribunal.
45:51Le Japon n'a pas commis d'agression.
45:53Il a agi en état de légitime défense.
45:56Et donc, il n'a pas à être jugé.
45:58L'un des procureurs américains commence l'audition de Tojo.
46:15Le témoignage de Tojo provoque une véritable crise entre les magistrats.
46:19Le témoignage de Tojo.
46:49Mais sentant un danger pour l'empereur, Kinnan intervient.
46:53Au présent, je suggère que le tout le court soit évole.
46:59Et, furthermore, que ce court a déjà dit que le character de l'avance n'est pas admissible.
47:06Et si cette rule soit à être relaxé, nous suggérons que ce testemonnaie soit producée par un plus impressionant.
47:15Alors, je suis pressé pour le raison pour cela, M. Chief of Counsel.
47:20Le raison, M. President, est très simple.
47:24Nous sommes maintenant à la termination, ou à la post-wit, je crois, de ce trial.
47:30Et il y a beaucoup de duties required de la Chiefe de Counsel,
47:34que tous de ce court, je suis sûr, sont bien apprisé à ce moment-là.
47:38Je suis sûr, de course,
47:42je dois accomplir la cross-examination myself
47:45sous ces circonstances de ces circonstances.
47:48Commence alors,
48:18un duel entre le juge Webb,
48:20qui défend les intérêts du tribunal,
48:22et le procureur Keenan,
48:24qui défend les intérêts américains.
48:48Il n'y a pas d'admission de l'admission de l'admission de l'admission.
48:58Il n'y a pas d'admission de l'admission de l'admission de l'admission de l'admission.
49:22Kinan et lui ordonne de faire
49:24pression sur Tojo pour que l'empereur
49:26ne soit pas appelé à la barre.
49:41Mais Tojo persiste
49:42et signe.
49:50L'affaire est chaude.
49:52Tojo a incriminé l'empereur.
49:55Colère des américains
49:56qui ne veulent reconnaître aucune preuve
49:58de la responsabilité d'Hirohito
50:00dans la guerre.
50:03MacArthur convoque le président Webb
50:05et lui parle franchement.
50:08Les Etats-Unis
50:09ont décidé de faire du Japon un allié.
50:11Ils ont besoin de l'empereur
50:12pour garantir la loyauté des japonais.
50:17Hirohito ne sera pas jugé.
50:18Un point c'est tout.
50:19J'étais peut-être naïf en arrivant ici
50:27avec la conviction
50:28qu'il y avait une justice à rendre
50:30mais la justice est relative.
50:33Il vaut mieux être vainqueur
50:34que vaincu.
50:36Sous l'égide de MacArthur,
50:42un nouveau Japon est en train de naître
50:44qui tourne le dos à la guerre.
50:46Les Etats-Unis apportent des millions de dollars
50:49pour reconstruire le pays.
50:51En échange,
50:52ils imposent leurs règles politiques,
50:54économiques et leur culture.
50:57Et les mœurs s'américanisent.
50:59La nouvelle constitution
51:03entièrement rédigée par MacArthur
51:05supprime l'armée.
51:07Hirohito se prête de bonnes grâces
51:09à son nouveau rôle.
51:11Lui qui se dissimulait
51:12aux yeux de ses sujets
51:13pour conforter son statut de divinité
51:15multiplie les apparitions publiques
51:19à la demande de MacArthur.
51:21Ses sujets ne se prosternent plus
51:23mais se bousculent pour l'approcher.
51:25Même à Hiroshima
51:27dont la destruction n'aurait pas eu lieu
51:30s'il avait cédé
51:31à l'ultimatum lancé par les Américains.
51:37La bombe d'Hiroshima, justement,
51:40éclate aussi de façon imprévue
51:42au procès de Tokyo.
51:44Les Japonais ont commis
51:45de terribles crimes contre les civils
51:47mais les Américains aussi.
51:52Un des avocats des accusés,
51:54Bruce Blackney,
51:55renvoient dos à dos
51:56les accusateurs et les accusés
51:58en montrant du doigt
51:59la monstruosité de l'arme atomique.
52:01La bombe d'Hiroshima est mort.
52:09Nous connaissons le nom de l'homme
52:11qui a misé l'atomique
52:14de l'atomique de l'atomique
52:15de l'atomique de l'atomique de l'atomique.
52:18Nous connaissons le chef de Stade
52:20qui a misé l'atomique.
52:25Nous connaissons le chef
52:26L'idée que le peuple japonais
52:41est lui aussi une victime
52:42de la guerre déclenchée
52:43par ses propres dirigeants
52:45favorise l'adhésion
52:46de la société nippone
52:47à la démocratie.
52:48A l'heure où la guerre froide
52:51oblige à choisir son camp,
52:53le Japon resserre ses liens
52:55avec les Etats-Unis.
52:58Il est donc temps d'en finir
52:59avec le procès de Tokyo.
53:04Engoncé dans son juridisme,
53:06le juge Bernard est très critique.
53:07Complot, crime contre la paix,
53:12voilà des concepts
53:13de droit international
53:14bien improbables.
53:16Quant à l'empereur,
53:18responsable de tout
53:19et coupable de rien,
53:20c'est injuste
53:21qu'il échappe à toute poursuite.
53:23Non, je n'accorderai
53:25la peine de mort
53:26à aucun des accusés.
53:31Les juges chinois et philippins
53:33réclament la peine de mort.
53:35Webb est pour la prison
53:36à perpétuité.
53:38En revanche,
53:39le juge indien Pâle,
53:41par anti-occidentalisme,
53:43souhaite la relaxe des accusés.
53:46La situation devient donc impossible.
53:50Les Américains provoquent alors
53:51un coup d'État judiciaire
53:53excluant quatre juges
53:55des délibérations.
53:56Le président Webb,
53:58Pâle,
53:59Rowling
53:59et bien sûr,
54:01Henri Bernard.
54:03Cela fait deux ans
54:04que je suis ici.
54:05Eh bien,
54:06me voilà tout bonnement
54:08interdit,
54:08non pas de siéger,
54:10mais de donner mon avis.
54:11Ce 12 novembre,
54:32pour l'énoncer du verdict,
54:35le silence est impressionnant.
54:36C'est au président Webb
54:46que revient la tâche
54:47de prononcer la peine.
54:49Il l'accomplit
54:50avec une répugnance manifeste.
54:52Au total,
55:15sept accusés sont condamnés à mort,
55:1716 autres à la prison à vie,
55:19deux seulement écopes de peine limitées,
55:217 et 20 ans
55:22pour les anciens ministres
55:24des Affaires étrangères,
55:25Mamoru Shigemitsu
55:27et Shigenori Togo.
55:30C'est terminé.
55:32Ce 12 novembre 1948,
55:36deux ans après son inauguration,
55:38le procès prend fin.
55:39Les juges exclus
55:43des délibérations
55:44ne sont pas satisfaits.
55:46Henri Bernard
55:47est le premier
55:48à rédiger un jugement
55:49de 10 sentiments
55:50par loyauté
55:51et par devoir.
55:53Pour justifier le crime
55:56contre la paix,
55:58la cour a imputé
55:59aux Japonais
55:59une guerre d'agression.
56:01Il n'y a pas
56:02de guerre d'agression.
56:04Il y a la guerre
56:04et rien d'autre.
56:08Et nous,
56:09qui avons tué
56:10des centaines de milliers
56:11d'hommes,
56:12de femmes et d'enfants
56:13innocents
56:13dans les bombardements,
56:15nous n'y prouvons
56:16aucune honte.
56:17Nous ne sommes pas horrifiés
56:19par nos propres actes.
56:20Le 22 décembre 1948,
56:26les sept condamnés à mort
56:27écrivent leurs dernières lettres
56:28à leur famille.
56:30Ils sont conduits
56:32vers le bloc d'exécution
56:33où ils sont pendus
56:35par d'anciens prisonniers
56:36de guerre
56:36qui se sont portés volontaires
56:38pour être leurs bourreaux.
56:41La corde au cou.
56:43Ils ont tous crié
56:45« Banzai ! »
56:47avant de mourir.
56:50Si la greffe démocratique
56:57a pris sur le vieux Japon féodal,
56:59c'est grâce au procès de Tokyo
57:01qui a délivré le pays
57:03de sa culpabilité
57:04en lui sacrifiant
57:06quelques victimes expiatoires.
57:09Une purge du sommet
57:10en était le prix à payer.
57:13Avec la guerre froide
57:13qui a commencé,
57:15il faut oublier le passé
57:16grâce à une grande armistice.
57:17Pour se concilier
57:20les bonnes grâces
57:21de leurs nouvels alliés,
57:22les États-Unis
57:23acceptent que les condamnés
57:25de Tokyo soient graciés.
57:27Et dès 1955,
57:29tous les criminels de guerre
57:30encore en vie
57:31ont été libérés.
57:36Atoyama,
57:37devenu premier ministre,
57:39n'est autre qu'un ancien purgé.
57:40Okawa,
57:43l'idéologue
57:44de la supériorité
57:45raciale japonaise
57:46qui avait tapé
57:47sur la tête de Tojo,
57:48retrouve la raison
57:49comme par miracle
57:50dès la fin du procès.
57:53Du passé,
57:54on fait table rase.
57:56Les négationnistes
57:57ont pignon sur rue,
57:58les manuels d'histoire
58:00oublient les massacres.
58:02Pour le peuple japonais,
58:04les pendus
58:04sont considérés
58:06comme martyrs.
58:06L'empereur Hirohito,
58:10lui,
58:11est mort dans son lit
58:12en janvier 1989,
58:15entouré d'honneurs
58:16et peut-être de fantômes.
58:19À ses proches,
58:20il a confessé
58:21un sentiment de malaise
58:22à l'idée que des criminels
58:24puissent être honorés.
58:28Pensait-il
58:29aux 30 millions de morts
58:30d'une guerre
58:31qu'il avait approuvée
58:32et pour laquelle
58:33il ne fut jamais jugé ?
58:36Sous-titrage Société Radio-Canada
58:38Sous-titrage Société Radio-Canada
58:39Sous-titrage Société Radio-Canada
58:40Sous-titrage Société Radio-Canada
58:42Sous-titrage Société Radio-Canada
58:43Sous-titrage Société Radio-Canada
58:44Sous-titrage Société Radio-Canada
58:46Sous-titrage Société Radio-Canada
59:16Sous-titrage Société Radio-Canada

Recommandations

1:09
À suivre