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00:00Midi 30, 13h, Europe 1 midi week-end.
00:04La politique, c'est aussi ses tensions autour du projet d'autonomie pour la Corse.
00:10Le projet de loi constitutionnelle a été présenté cette semaine lors du dernier Conseil des ministres à l'Elysée,
00:14juste avant les vacances des politiques.
00:17Un texte qui vise à accorder à l'île de beauté un statut d'autonomie au sein de la République.
00:22Initiative sensible qui place, Jacques Serret, avant même la rentrée, l'exécutif sous tension.
00:27Oui, car Emmanuel Macron soutient le projet tel qu'adopté par l'Assemblée de Corse en mars 2024.
00:34Et cette copie prévoit de donner à l'île de beauté un pouvoir législatif, à l'exception des sujets régaliens.
00:41Elle contient également la notion de communauté historique, linguistique, culturelle,
00:45ayant développé un lien singulier avec sa terre.
00:48Une formule à peine voilée pour introduire la notion de peuple corse.
00:52Le Conseil d'État s'y était opposé.
00:54Emmanuel Macron a décidé de passer outre.
00:57Conséquence, le chemin parlementaire de ce projet s'annonce semé d'embûches à la rentrée.
01:02Et dans cette perspective, le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau dénonce déjà un texte à ses yeux
01:07communautariste qui constituerait en cas d'adoption un pas dangereux.
01:13L'actuel patron de LR devrait ainsi peser de tout son poids dans les prochaines semaines
01:17pour faire valoir ses arguments.
01:18Emmanuel Macron devra donc rallier bien au-delà de son propre camp
01:23s'il veut faire adopter cette révision constitutionnelle d'ici à la fin de l'année.
01:27Et sur un tel sujet, le pari est loin d'être gagné.
01:30Jacques Serret du service politique d'Europe 1.
01:32Et pour mieux comprendre le sujet, nous donnons la parole tout de suite à Paul-André Colombani,
01:36député Corse du Sud.
01:38Bonjour monsieur Colombani.
01:40Bonjour monsieur, merci pour votre invitation.
01:42Avec plaisir.
01:42Pouvez-vous nous expliquer les raisons de cette demande ?
01:45Pourquoi demandez-vous cette autonomie ?
01:48Et comprenez-vous aussi, on l'a entendu dans le sujet de Jacques Serret,
01:50les craintes qui sont émises par Bruno Retailleau, notamment chez les Républicains ?
01:55Oui, bien sûr.
01:57C'est évident que ce sujet n'est pas simple à traiter.
01:59Nous, aujourd'hui, dans quelques jours, on va commémorer l'anniversaire d'Aller.
02:04C'est la naissance des revendications du nationalisme corse.
02:07C'était il y a 50 ans.
02:09Et depuis 50 ans, mon territoire, la Corse, a subi des dizaines de drames, des morts.
02:15Il n'y a pas d'autre département qui a pu vivre ça.
02:18On ne peut pas comparer la situation qu'on a vécue depuis 50 ans en Corse.
02:22Et malheureusement aussi, c'est le seul département où un préfet a été assassiné.
02:26Donc, pour nous, ce processus, il est là pour faire sortir tout le monde par le haut.
02:30Il y a un certain nombre de planètes qui sont alignées, pas encore toutes.
02:32Mais j'espère que ce processus va nous permettre de sortir la Corse par le haut
02:37et de stabiliser, de nous donner des outils pour mieux gérer notre territoire.
02:41Parce que souvent, les grandes lois qui sont votées à Paris, dans notre île, ne fonctionnent pas.
02:46Et cela entraîne tout un tas d'inégalités.
02:48C'est pour ça que vous voulez cette autonomie, justement.
02:52L'autonomie, si on reprend, on a l'avis du Conseil d'État depuis quelques jours à disposition.
02:59Il faut bien faire entendre une chose, c'est que le point 8 de l'avis du Conseil d'État
03:04nous dit que ce statut d'autonomie, s'il était consacré,
03:07ne mettrait pas aucun des grands principes de la République en danger.
03:10Ça, il va falloir que les représentants des Républicains l'entendent.
03:14Ils sont majoritaires au Sénat, mais ils ont de moins en moins d'électeurs.
03:18Ils sont de moins en moins représentatifs de l'opinion publique française.
03:21Nous, quand on va aller dans les assemblées, il y a le président Macron qui nous a soutenus depuis le début,
03:25qui a été à l'initiative du processus.
03:26Il y a beaucoup de gens qui ont travaillé, Gérald Darmanin, le Premier ministre de Bairrou,
03:30François Repsanet, qui suit le dossier Corse depuis très très longtemps.
03:34J'espère que les gens se poseraient les bonnes questions.
03:36Vous parlez justement de... vous voulez plus d'autonomie pour pouvoir prendre certaines décisions.
03:42C'est ce que vous nous dites.
03:43C'est qu'en fait, en métropole, des décisions sont prises.
03:47Ça ne colle pas avec ce qui se passe sur l'île de beauté.
03:49C'est ça que vous nous expliquez, en fait.
03:50C'est exactement. Aujourd'hui, on a un énorme problème de foncier, de spéculation immobilière, de contraintes.
03:57Aujourd'hui, sur ma commune, vous ne pouvez plus loger des instituteurs.
04:00Quand les instituteurs ne peuvent plus se loger, c'est l'école de la République qui est en danger,
04:04c'est l'enseignement des enfants, tout la base de ce qu'on doit loyer.
04:07Donc, aujourd'hui, nous, on a besoin de leviers qui permettent de gérer notre territoire
04:13avec plus de justesse et moins d'inégalités.
04:17Ce n'est pas plus d'argent, encore une fois, parce qu'il y en a qui vont faire certains raccourcis.
04:22Je vous donne l'exemple du... si un jour, on a une compétence sur la culture.
04:27Aujourd'hui, la partie culturelle du budget est distribuée par Paris.
04:31Si un jour, on nous donne ce levier-là, on ne va pas demander plus d'argent,
04:34on va se demander ce budget-là pour gérer.
04:36Et on ira, devant nos électeurs, rendre des comptes, savoir si on a bien fait ou mal fait.
04:39Vos opposants parlent de communautarisme.
04:42La notion de peuple corse a choqué certains,
04:44parce que vous vous éloignez, justement, de certaines...
04:47de ce qu'on appelle l'indivisibilité de la République.
04:49Vous comprenez aussi que ça puisse choquer certains Français ?
04:53Le peuple corse a déjà été voté...
04:55La notion de peuple corse a déjà été votée il y a 30 ans pour la Sondé Nationale.
04:59Moi, ce n'est pas ce qui me heurtait,
05:00mais on nous a demandé de travailler entre les totems et les tabous.
05:03C'est la phrase du président Macron quand il a initié ce processus.
05:08Entre peuple corse et communauté, on est descendu d'un cran.
05:14Mais on ne peut pas se contenter du mot qui a été mis au niveau du Conseil d'État,
05:17qui parle d'habitants.
05:19Nous, ce sont des fondamentaux qui vont nous permettre de travailler sur un certain nombre de leviers.
05:24Quand on parle de lien à la terre ou à sa terre,
05:26c'est le levier qui va permettre de traiter les problèmes de foncier
05:29dont je vous parlais il y a quelques minutes.
05:33Très bien. On va suivre ce dossier avec beaucoup d'intérêt.
05:36Merci Paul-André Colombani.
05:38Merci pour votre invitation.
05:39Avec plaisir, vous êtes, je le rappelle, député corse du Sud.

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