00:04Oui, c'était au mois de décembre, en extérieur, dans l'est de la France, il faisait extrêmement froid.
00:10Et il y avait un risque de mort énorme parce qu'on arrive sur un militaire qui était retranché avec 64 tonnes d'explosifs.
00:16Et donc, je fais une enquête sur lui, des problèmes avec ses hiérarchies, des problèmes un peu psychologiques.
00:22Et mon patron me dit « est-ce que tu penses qu'il peut faire tout péter ? »
00:27Je dis « il y a 80% de chances qu'il fasse tout péter. »
00:29Et là, on décide quand même d'y aller parce qu'on ne peut pas rester comme ça, on ne peut pas lancer d'assaut, il est dans un bunker.
00:35Et donc, avant d'aller faire la négociation à sa porte, je vois le démineur et je lui dis « à quelle distance il faut que je me mette pour ne pas mourir ? »
00:46Il a un léger sourire, il me dit « tu peux te mettre où tu veux, tu mourras. »
00:49Il dit « j'ai calculé, c'est mortel dans un rayon de 5 km. »
00:53Donc, on a évacué tous les villages et j'ai commencé la négociation.
00:57Et on a pris une petite équipe d'intervention avec moi, mais réduite parce qu'on ne voulait pas exposer tous les géigènes.
01:04Ils étaient quatre, je crois, cachés dans les forêts à côté de moi.
01:07Et puis, j'ai commencé la négociation et on a mis trois jours pour faire sortir de là-dedans.
01:13Trois jours pour gagner sa confiance.
01:14Et puis, au bout de trois jours, il est sorti.
01:19D'ailleurs, ça m'a surpris quand il a commencé à vouloir sortir.
01:22Ça a été même trop vite.
01:23Je lui dis « attends, t'entends. »
01:24Non, parce que nous, on avait peur qu'il sorte avec un détecteur, un relâchement.
01:29Alors, il y avait beaucoup de choses à prévoir.