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00:00Europe 1 Soir Week-end, 19h-21h, Guillaume Lariche.
00:04Avec Jules Torres, journaliste politique au JDD, et Victor Héros, journaliste politique à Valeurs Actuelles.
00:09Bonsoir messieurs.
00:10Bonsoir.
00:10Bonsoir Guillaume.
00:11Bonsoir à tous les deux, on reçoit David Béliard, maire adjoint à Paris et candidat écologiste aux prochaines municipales.
00:17Bonsoir M. Béliard.
00:18Bonsoir.
00:19Alors dites-moi, en septembre, à l'ONU, au travers de la voix d'Emmanuel Macron,
00:22la France va procéder à la pleine reconnaissance de la Palestine comme État, c'est le choix du chef de l'État.
00:27Est-ce que c'est aussi le vôtre et celui de la mairie de Paris et de la gauche ?
00:31C'est le choix, effectivement, d'Emmanuel Macron.
00:35Il le fait tardivement.
00:36Je pense que c'est important aujourd'hui pour avancer et que cette reconnaissance se fasse.
00:42Donc moi, je le salue et je salue cette décision, même si elle est tardive.
00:46Et surtout, elle n'exonère pas la France d'agir.
00:49Aujourd'hui, ce qui se passe, c'est les images que nous voyons et les informations que nous avons,
00:54notamment depuis quelques jours, montrent un peuple affamé.
00:58Il est nécessaire d'avancer sur la reconnaissance de l'État palestinien,
01:01mais il est aussi nécessaire, notamment pour la France, d'avancer sur des actes concrets
01:05pour pouvoir trouver une résolution et arrêter le massacre qui se passe en ce moment à Gaza.
01:12David Béliard, le président de la République entend par cette reconnaissance de l'État palestinien apporter,
01:16dit-il, une contribution décisive à la paix au Proche-Orient.
01:19Le Hamas, qui dirige la bande de Gaza, est un parti politique terroriste.
01:22Est-ce qu'on peut discuter avec des terroristes ?
01:25D'abord, vous savez, la question de la reconnaissance de l'État palestinien,
01:30c'est un peu le présupposé pour pouvoir discuter.
01:33Il a quand même mis pas mal de conditions aussi pour pouvoir créer cette question.
01:37Oui, très bien, mais vous savez, la question de la reconnaissance,
01:41évidemment, elle s'accompagne d'un certain nombre de conditions.
01:43Je connais bien le débat, mais je pense que c'est le présupposé qui est le présupposé nécessaire
01:47pour pouvoir commencer à parler.
01:49Parce que si vous voulez dialoguer, si vous voulez avoir un interlocuteur pour dialoguer,
01:53il faut le reconnaître pleinement.
01:55Et aujourd'hui, qu'est-ce qui se passe ?
01:57C'est que nous avons un peuple, un État, en tout cas un État que nous allons reconnaître,
02:02qui aujourd'hui est victime véritablement d'une guerre meurtrière, un génocide,
02:07et qu'il nous faut aujourd'hui trouver les voies de la résolution de ce conflit.
02:12Avec un premier élément qui est celui d'arrêter, d'affamer cette population.
02:18Donc oui, effectivement, pour reprendre la question que vous me posiez en tout début de cette interview,
02:23oui, je suis favorable à la reconnaissance de l'État palestinien par la France.
02:28Oui, je pense que c'est une condition nécessaire pour pouvoir avancer dans un processus
02:33qui est un processus de résolution de conflit.
02:35Et enfin, je pense que nous avons besoin que la France s'engage plus fortement encore
02:44qu'elle ne le fait depuis le début de ce conflit,
02:49pour arriver à trouver une solution qui soit une solution de paix.
02:52Jules Torre, c'est une question pour vous.
02:53Bonsoir M. Béliard, est-ce que la situation à Gaza, pour la résoudre,
02:58ne devrait-elle pas commencer par la démilitarisation complète du Hamas,
03:04et la libération des otages israéliens ?
03:07Ça fait partie, vous savez, des éléments que nous demandons,
03:10puisque vous me posez cette question.
03:12Ça fait partie des éléments pour lesquels nous d'ailleurs militons
03:15et pour lesquels j'ai pour ma part, par exemple, manifesté dès le mois d'octobre,
03:22après les attentats, après l'attaque terroriste qu'a subie Israël,
03:27justement pour demander la libération des otages.
03:30Donc oui, bien sûr que la libération des otages,
03:32ça fait partie des éléments de discussion et de négociation.
03:36Mais pour continuer et pour avancer dans cette discussion,
03:40il faut arrêter aussi d'affamer le peuple palestinien,
03:44et notamment les Gazaouis.
03:45Mais est-ce que vous comprenez que pour le gouvernement israélien,
03:48cette question des otages, elle est primordiale, elle est majeure,
03:50et elle ne peut pas être secondaire.
03:53Et en l'état actuel des choses, il y a encore des dizaines d'otages,
03:57on ne sait pas s'ils sont encore vivants.
03:59Est-ce que vous comprenez aussi que ce régime israélien a des comptes à rendre aussi
04:04aux familles des victimes et donc des otages qui demandent leur libération immédiate
04:10et qui sont dans les geôles du Hamas depuis maintenant le 7 octobre 2023 ?
04:14Il y a une différence entre le fait que je le comprenne sur un plan politique,
04:19et notamment une politique intérieure.
04:21Je note quand même qu'une partie de la société civile israélienne
04:23ne partage pas cette priorisation, en tout cas cette façon de faire,
04:29c'est-à-dire de répondre par cette nécessité de retrouver des otages,
04:33et notamment des otages vivants,
04:36de mener cette guerre qui, vous le voyez, est une guerre jusqu'au boutiste,
04:42qui vivent à l'extermination ou au massacre, en tout cas, des Gazaouis.
04:46Donc il y a aujourd'hui, je pense, une autre voie,
04:50et moi je le dis très modestement, je suis élu local à Paris.
04:53Donc moi je souhaite que Paris aille plus loin encore dans le soutien
04:57qu'elle doit faire à Gaza, comme elle l'a fait.
04:59Et j'ai soutenu aussi cela.
05:02Lorsque nous avons mis la Tour Eiffel aux couleurs du drapeau israélien,
05:07je pense qu'aujourd'hui, il faut éteindre ou mettre la Tour Eiffel aux couleurs du drapeau palestinien,
05:13parce que les conditions nécessaires, c'est que lorsque vous parlez de la question de la libération des otages...
05:17Donc là vous plaidez pour avoir la couleur de la Palestine sur la Tour Eiffel, sur la dame de fer.
05:21La question de la libération des otages, ce que nous avons demandé, c'est d'éteindre la Tour Eiffel.
05:26C'est ce qui a été voté par le Conseil de Paris,
05:28c'est-à-dire d'avoir un acte, qui est un acte symbolique, avec la Tour Eiffel,
05:34pour manifester le soutien de la capitale auprès des Gazaouis.
05:39Ça c'est ce que nous avons voté au Conseil de Paris, sur l'initiative des élus écologistes,
05:44et qui a été voté par le Conseil, et que nous souhaitons aujourd'hui mettre en œuvre.
05:48Ça c'est ce que nous demandons, mais encore une fois, à la question sur la libération des otages,
05:54le fait de demander et de vouloir la libération des otages,
05:58et de comprendre même cette question politique aussi,
06:02qui n'est pas d'ailleurs que de politique interne,
06:04qui est une question plus large, puisque je le partage moi aussi,
06:07eh bien on ne peut pas répondre aujourd'hui par une guerre qui est une guerre d'extermination,
06:12et une guerre d'une violence absolue.
06:13J'entends M. Béliard, dans ce que vous dites...
06:16Nous sommes dans un engrenage de guerre et de sang, et nous devons en sortir.
06:22Mais dans ce que vous dites, dans ce que vous exprimez,
06:24c'est que le sort des otages, vous en parlez comme un point de négociation,
06:28pourtant c'est primordial, me semble-t-il, non ?
06:30Mais pour vous, le point de négociation,
06:33je ne parle pas de vie humaine comme des points de négociation,
06:37vous me posez la question de savoir si je pense que c'est quelque chose de primordial.
06:41Oui, bien sûr, c'est quelque chose de primordial,
06:43c'est quelque chose d'aussi primordial que la vie des Gazaouis,
06:46et en particulier des enfants, que nous voyons s'éteindre,
06:50et dans une violence absolue...
06:52Attention, je ne pose pas du tout l'avis d'une personne,
06:54on est d'accord là-dessus, il n'y a pas d'échelle de la douleur là-dedans.
06:56Moi non plus, je vous dis simplement,
06:58je vous dis simplement que si vous voulez avoir une voie de sortie,
07:03et c'est pour ça que je suis favorable à la reconnaissance de l'État palestinien,
07:07parce que je pense que ce que nous portons, nous, écologistes,
07:12depuis des années et des années,
07:13c'est-à-dire une paix, deux États, ou deux États, une paix,
07:15c'est que nous avons besoin, effectivement, de prendre tout en considération.
07:21Et je le redis encore une fois,
07:24que pour arriver à une voie de paix,
07:29il faut arrêter d'abord ce qui est en train de se passer à Gaza,
07:33et c'est la question de la libération.
07:35Et la question de la libération des otages,
07:37c'est effectivement partie des points primordiaux.
07:40Jules Torres a une question pour vous.
07:41Vous avez répondu à ma première question sur la libération des otages,
07:45pas forcément à la deuxième, sur la délitérisation du Hamas.
07:49On sait très bien que c'est le Hamas, aujourd'hui,
07:51organisation terroriste, qui dirige la bande de Gaza,
07:55la bande de Gaza dans laquelle l'autorité palestinienne,
07:58qui devrait normalement récupérer l'autorité de la Palestine,
08:01n'est pas entrée, en tout cas Mahmoud Abbas n'est pas entrée depuis 2007.
08:04Comment est-ce qu'on fait pour reconnaître un État palestinien,
08:06et pour arrêter, en effet, ce qu'il se passe dans la bande de Gaza,
08:10avec une autorité qui est non pas le FATA, mais le Hamas ?
08:14Ou alors vous dites qu'il faut donner le pouvoir au Hamas ?
08:19Non, ce n'est pas ce que je dis.
08:20Vous savez, puisque le Hamas est un mouvement que je considère comme un mouvement terroriste,
08:24je ne souhaite pas qu'il soit aujourd'hui en état de gérer l'état de Palestine.
08:33Ce n'est pas ce que je dis.
08:35Moi, ce que je dis, en tout cas, c'est que, je vais vous répondre de mon point de vue élu local parisien,
08:43c'est que pour arriver à un système de gouvernance qui soit un système de gouvernance qui soit démocratique,
08:49avec des partis et des collectifs avec lesquels nous pouvons discuter,
08:53eh bien, il nous faut d'abord commencer par la reconnaissance de l'État palestinien.
08:58Peut-être que cette réponse ne vous satisfait pas, mais ça me semble, en tout cas, moi, un présupposé très important.
09:04Vous n'êtes pas là pour me satisfaire, monsieur le candidat ?
09:07En tout cas, manifestement, je ne suis pas là pour parler de ce qui se passe pour les municipales à Paris,
09:13puisque vous m'interrogez sur la situation internationale.
09:15Très intéressante et très importante, mais j'ai noté qu'elle était très obsessionnelle pour vous.
09:19Elle est tout à fait primordiale, et je vous ai dit, et d'ailleurs, je me suis exprimé sur ce que je pensais que Paris devait pouvoir faire,
09:29en particulier sur des actes symboliques, je pense qu'on peut aller même beaucoup plus loin,
09:34mais peut-être qu'on peut aborder aussi la question des municipales à Paris,
09:37et justement, je vais m'interpeller comme candidat.
09:39On va lui laisser poser sa question, allez-y, Victor.
09:41Bonsoir, David Béliard, justement, je viens aux municipales.
09:43Alors, écoutez, vous avez déclaré récemment, il n'y aura personne sur ma liste qui a tenu des propos homophobiles,
09:50c'est heureux, ça je suis d'accord avec vous, mais vous voulez faire une liste commune à gauche,
09:54et vous êtes en train de négocier avec notamment Sofia Chikirou,
09:57future candidate, candidate supposée de la France Insoumise,
10:01dont on sait qu'elle a déclaré, qu'elle a parlé plutôt de bande de tafiole de merde.
10:05Ma question est très claire, David Béliard, est-ce que vous pouvez nous promettre ce soir, à l'antenne d'Europe 1,
10:11que Sofia Chikirou ne figurera pas sur votre liste au municipal ?
10:14Alors, je vais vous le redire de manière très générique.
10:17D'abord, je vais vous reprendre les propos qui ont été les miens.
10:20Il n'y aura pas sur ma liste des gens qui ont eu des propos antisémites,
10:24qui ont eu des propos racistes, quels que soient les racistes et homophobes.
10:29Et ça s'appliquera à tout le monde.
10:31Je pense que ça répond parfaitement à votre question,
10:33et je vais peut-être rentrer un tout petit peu dans le détail politique.
10:35Ah, j'aimerais bien.
10:36Parce que c'est important.
10:37D'abord, aujourd'hui, nous ne sommes pas en négociation avec LF.
10:41Nous ne sommes pas en négociation avec les insoumis, nous sommes en discussion.
10:44Et c'est fort heureux, parce que c'est une force politique qui existe, qui pèse,
10:49et qui a un certain nombre de propositions sur Paris, sur les municipales,
10:52sur la question de la métropole du Grand Paris.
10:55Et moi, je ne suis pas dans le dédain, et je ne crois pas aux gauches irréconciliables.
10:59Donc, je discute avec les insoumis, comme je discute avec le Parti Socialiste,
11:03avec Place Publique, ou avec le Parti Communiste français,
11:06parce que je crois, oui, qu'il nous faut explorer les voies pour arriver à une union de type nouveau front populaire.
11:12Mais vous pouvez donc vous promettre que Sophia Chiquirou n'aura rien à voir avec votre liste ?
11:16Cette union de nouveau front populaire, vous êtes obsédé.
11:21À chaque fois que je suis interviewé, on me parle de Sophia.
11:23Je vous pose une question, j'entends un oui ou non.
11:24Non, mais moi, je vais vous parler de Sophia Chiquirou, des insoumis.
11:30Moi, ce que je vous dis, en tout cas, moi, je vous donne ma position,
11:33qui est une position qui ne concerne pas, qui est une position politique.
11:37Et je pense que cette position politique, elle peut être entendue,
11:40mais qui ne concerne pas une personne, ou qui ne vise pas une seule personne.
11:46Sophia Chiquirou, oui ou non, c'est juste ma question.
11:48Attendez, attendez, non, non, non, non.
11:50On l'attend, effectivement, on l'attend.
11:52Mais non, parce que, moi, je ne sais même pas si Sophia Chiquirou sera candidate.
11:55Non, mais dans l'hypothèse, est-ce que Sophia Chiquirou, vous pouvez nous promettre,
11:58étant donné qu'elle a déclaré banque d'État fêle de mer, qu'elle n'aura rien à voir avec votre liste ?
12:02Moi, je ne fais pas de politique fiction.
12:04Ce n'est pas de la politique fiction, monsieur.
12:06Oui, mais si, moi, je suis candidat à la mairie de Paris, parce que j'ai été désigné par mon parti.
12:11Je n'ai pas, aujourd'hui, de candidature pour les insoumis à Paris, sur la municipale à Paris.
12:17On n'aura pas votre réponse sur cette question-là, il n'y a pas de souci.
12:20On ne va pas faire le déjeuner, vous me réinviterez, vous me réinviterez.
12:23Et on en parlera une prochaine fois.
12:24Au moment où, en fait, les choses possèdent seront clarifiées avec les insoumis.
12:28Par contre, ce que je peux vous dire, parce que ça, c'est une position politique,
12:31et c'est une position politique qui m'apporte énormément,
12:33c'est qu'en effet, sur ma liste, il n'y aura personne qui aura eu des propos, des actes,
12:38qu'ils soient antisémites, racistes ou LBTS.
12:40David Béliard, maire adjoint à la mairie de Paris, Jules Torres,
12:43et une dernière question à vous poser.
12:44Oui, moi, je ne vous demande modestement aucune promesse.
12:47En revanche, je vous demande quelles sont vos différences pour Paris
12:49avec les autres listes qui figurent, notamment à gauche.
12:54Justement, je cherche plutôt les convergences.
12:58Justement, je pense qu'aujourd'hui, quand je regarde un peu les uns et les autres,
13:02nous avons plus de choses à nous dire et à faire ensemble que de divergences.
13:07Et notamment, des propositions et des choses que nous portons, nous, écologistes, depuis très longtemps.
13:12La question de la transformation de la ville, de la digitalisation,
13:16la réduction de la part de la voiture,
13:17la question de la lutte contre la spéculation immobilière,
13:20parce que c'est beaucoup trop cher.
13:21C'est ça, la question du projet, et c'est ce que nous portons.
13:24Moi, je porte un projet qui est un projet d'écologie populaire,
13:28d'écologie sociale, de justice sociale,
13:30et de réponse aussi aux enjeux climatiques.
13:33Ce que je crois aujourd'hui, c'est que dans la grande sphère de gauche,
13:36est progressiste, est citoyenne.
13:39Eh bien, nous avons plein de choses à faire ensemble.
13:41Alors, on a des divergences, bien sûr.
13:43J'ai encore des points qui m'opposent,
13:47notamment aux insoumis ou aux socialistes.
13:49Et il vous reste 6-7 mois pour pouvoir vous coordonner, justement, par rapport à ça.
13:53On va tout coordonner, mais vous savez,
13:56quand on fait une coalition, il faut être exigeant.
13:57La coalition, c'est de dire ce qui nous rapproche,
14:01mais c'est aussi de dire ce qui nous oppose.
14:03Vous voyez, on a fait 5 ans, là, 5 ans, 6 ans,
14:05avec Anne Hidalgo, le Parti socialiste, avec le Parti communiste français.
14:09Et en 2020, nous avons écrit explicitement ce qui nous rapprochait.
14:13Et nous avons écrit aussi ce sur quoi nous divergions.
14:16Et finalement, bon an, mal an.
14:17Alors, je ne suis pas sûr qu'ici, j'ai une grande majorité autour de cette table.
14:21Mais par contre, bon an, mal an, on a quand même géré et transformé cette ville.
14:24Merci beaucoup, David Béliard, d'avoir répondu aux questions d'Europe 1 sur le week-end.
14:27Avec Jules Torres et Victor Hérault,
14:29on se retrouve juste après le journal permanent de Adrien Spiteri.
14:31A tout de suite sur Europe 1.

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