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Dans cet épisode de Médecine sans filtre, c’est Dr Sophie-Hélène Zaimi, alias @thefrenchradiologist, radiologue spécialisée en imagerie thoracique à l’hôpital Cochin, qui répond sans détour aux idées reçues sur sa spécialité. Et il y a du boulot.
Entre ceux qui pensent que la radiologie se résume à regarder « des photos des os », ceux qui confondent IRM et scanner, et ceux qui sont plus calés sur les objets rectaux que sur l’imagerie médicale, les réactions du micro-trottoir sont (très) variées.
Avec calme et pédagogie, la radiologue remet les pendules à l’heure : la radiologie, c’est bien plus que des radios, ça englobe aussi IRM, scanner, échographie, mammographie et même radiologie interventionnelle.
Et les clichés sur les pauses café ? Elle assume. Mieux : elle explique pourquoi elles sont vitales pour rester concentré et éviter les erreurs.
Et les fameux corps étrangers rigolos qu’on découvre parfois à l’imagerie ? Oui, ça existe. Oui, ça fait parfois marrer. Mais pas de jugement, prévient-elle. Le job, c’est de soigner, pas de commenter.
Un épisode sans tabou, drôle et instructif.
Entre ceux qui pensent que la radiologie se résume à regarder « des photos des os », ceux qui confondent IRM et scanner, et ceux qui sont plus calés sur les objets rectaux que sur l’imagerie médicale, les réactions du micro-trottoir sont (très) variées.
Avec calme et pédagogie, la radiologue remet les pendules à l’heure : la radiologie, c’est bien plus que des radios, ça englobe aussi IRM, scanner, échographie, mammographie et même radiologie interventionnelle.
Et les clichés sur les pauses café ? Elle assume. Mieux : elle explique pourquoi elles sont vitales pour rester concentré et éviter les erreurs.
Et les fameux corps étrangers rigolos qu’on découvre parfois à l’imagerie ? Oui, ça existe. Oui, ça fait parfois marrer. Mais pas de jugement, prévient-elle. Le job, c’est de soigner, pas de commenter.
Un épisode sans tabou, drôle et instructif.
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00:00Achetez-vous les bons plots, pensez derrière, il faut vraiment que ce soit « hop » parce que ça inspire derrière.
00:04C'est rassurant de se dire qu'il y a quand même des gens sensés.
00:06Quel est le type d'objet, la taille et les conditions dans lesquelles il s'est retrouvé là ?
00:09C'est quoi ces questions ?
00:10Un canard, une poule, peu importe l'objet, l'important c'est de s'amuser.
00:15Ne bougez pas.
00:19Bonjour, je m'appelle Sophia Lanzaemi, je suis radiologue spécialisée actuellement en imagerie thoracique,
00:24je travaille à l'hôpital Cochin.
00:25Et aujourd'hui justement, je vais commenter un micro-trottoir avec What's Up Doc.
00:30Pour vous, c'est quoi un radiologue ?
00:31Quelqu'un qui fait des radios.
00:33Pour essayer de trouver les problèmes qu'on ne voit pas, du coup, c'est à l'intérieur du corps.
00:37Tout ce qui est respiratoire, cardiologique, poumon, cœur.
00:41Un praticien qui utilise la technique inventée par Curie.
00:45Alors déjà, je vais stopper sur la première réponse qui est « ça regarde des radios ».
00:50Donc oui, beaucoup de gens s'imaginent qu'on regarde juste des radios.
00:53Mais en fait, la radiologie, c'est un milieu qui est hyper vaste.
00:56On a aussi le scanner, l'IRM et l'échographie.
00:59Et surtout pour les femmes, la mammographie.
01:01Et il y a aussi la radiologie interventionnelle,
01:04où les radiologues justement, un peu comme des chirurgiens,
01:07vont intervenir à l'intérieur du corps humain.
01:09Ça peut être plein de choses différentes.
01:11Donc la radiologie, n'oubliez pas que c'est hyper vaste.
01:13C'est quelqu'un qui te fait passer des radios dans un premier temps
01:15et qui découvre les maladies qui sont un peu cachées
01:18et qui évite que tu meurs, surtout ?
01:21Alors oui, le rôle du radiologue, c'est justement de détecter les pathologies
01:26pour pouvoir trouver le traitement.
01:28Le radiologue travaille en binôme avec les manipulateurs radio.
01:31C'est vraiment un couple.
01:32On est indissociable l'un de l'autre.
01:34C'est-à-dire que sans les manipulateurs radio,
01:36qui eux, savent comment faire les images,
01:38on ne peut pas travailler, on ne peut pas interpréter les images si on ne les a pas.
01:41Quelqu'un qui fait partie de l'équipe multidisciplinaire,
01:43qui veut travailler avec le médecin généraliste,
01:45ou les médecins du sport, ou les orthopédistes,
01:47ce qui aide avec ce qu'il a, c'est-à-dire l'IRM, scanner, radio...
01:51Il a réalisé avant, lui ?
01:52On a du vocabulaire.
01:53Je suis podologue depuis 33 ans.
01:55Ah oui, regarde, ça, ça aide dans la santé.
01:57C'est quelqu'un qui vérifie via une image et qui analyse une image.
02:02C'est le médecin qui fait passer des radios pour tout ce qui va être pour les os,
02:05vérifier s'il y a des choses qui sont cassées, etc.
02:06J'imagine qu'il y a autre chose, mais je n'ai pas la réponse.
02:09Ça, tu le considérais comme un vrai médecin, du coup, au même titre que les autres ?
02:13Oui, c'est une spécialité pour moi, je pense.
02:15Bien sûr, sinon, il n'y aurait pas autant d'études pour devenir radiologue.
02:19Vous sauriez faire la différence entre un scanner, un IRM et une radio ?
02:22Oui, à peu près, enfin, moi, je ne suis pas un spécialiste,
02:24mais oui, un scanner, un IRM, l'IRM, résonance magnétique,
02:29le scanner, je ne sais pas ce que c'est.
02:31L'acquisition.
02:31L'IRM, c'est muscle.
02:32J'en ai fait 40 000.
02:33Je me suis pété les gamins croisés deux fois, donc...
02:36Le foot, on connaît ça.
02:37Sinon, je ne serais pas assez pro.
02:39Oui, mais bon, j'étais nul.
02:40Alors, effectivement, l'IRM, c'est pour analyser les parties molles,
02:44mais c'est aussi pour analyser les os, c'est pour analyser, en fait, tous les organes.
02:47On peut tout voir à l'IRM, donc ce n'est pas que pour les muscles.
02:49L'IRM, c'est la globalité, on va dire.
02:53La radio, c'est les os.
02:55Et le scanner, c'est une bonne question.
02:56La radio, c'est les os, mais c'est aussi d'autres choses.
02:59On peut voir les poumons, les radiographies du poumon.
03:01C'est les radios qui sont réalisées parfois en urgence,
03:04quand on cherche une pneumopathie ou un épanchement pleural, etc.
03:08C'est un peu le truc de débrouillage.
03:09Dans ma profession, il y a ce qu'on appelle le syndrome du médecin,
03:11des podologues médecins ratés qui pensent avoir des expériences.
03:16Moi, je travaille toujours, tout ce que je dis à tous leurs amis patients,
03:18c'est vous avez besoin d'une radio, vous avez besoin d'un examen complémentaire
03:21pour que je puisse finir mon traitement.
03:25Mais moi, j'ai juste besoin du bilan écrit parce que je ne suis pas radiologue.
03:29Et ce n'est pas parce que j'ai fait un séminaire d'un week-end dédié à certains podologues
03:32que je vais devenir radiologue, point.
03:34Il a raison en soi.
03:35C'est vrai qu'il y a beaucoup de wannabe radiologue ou wannabe doc.
03:38C'est ce qui fait beaucoup mal dans le milieu de la santé
03:41parce que justement, c'est des gens qui n'ont pas les compétences,
03:43qui vont se dire compétents dans certains domaines
03:45et qui vont du coup conseiller mal les gens.
03:47Et ça, il faut faire très attention aux charlatans.
03:49J'ai une image où c'est vraiment une photo des os.
03:53Je dirais que l'IRM, c'est vraiment plus profond peut-être.
03:56L'IRM, on injecte quelque chose, non ?
03:57Donc l'IRM, on injecte quelque chose.
03:59Oui, on peut injecter un produit de contraste pour l'IRM
04:02et aussi pour le scanner.
04:03Et aussi parfois pour, par exemple, les échographies de contraste,
04:06on peut injecter aussi un produit.
04:08Donc ce n'est pas dédié qu'à l'IRM, l'injection des produits.
04:10Une grosse machine qui fait du bruit où on attend.
04:12L'IRM, ça fait un peu peur.
04:14C'est le gros tube, là, apparemment.
04:16L'IRM, c'est un examen, effectivement, qui peut faire peur
04:18parce que ça prend du temps, numéro un,
04:20par rapport à l'échographie, la radio ou le scanner.
04:23C'est beaucoup plus long.
04:24Donc ça peut durer 15 à 3 quarts d'heure, parfois.
04:26Et ensuite, ce qu'il faut savoir, c'est que c'est un gros anneau
04:29dans lequel on est un peu enfermé.
04:31Et donc, les patients qui sont claustrophobes,
04:33ils n'aiment pas trop cet examen.
04:34Donc parfois, on peut leur donner un traitement
04:36pour que, justement, ils supportent mieux l'examen.
04:38Et puis maintenant, ils ont fait des sortes d'IRM avec des écrans
04:41pour que, justement, on ait moins cette impression
04:43d'être enfermé dans un tube.
04:45Et ensuite, ce qu'elles disent, ce qui est vrai,
04:47c'est que l'IRM, c'est très bruyant.
04:48Donc maintenant, ce qu'on propose aux patients,
04:51c'est de mettre de la musique dans les écouteurs pour les détendre.
04:53Et surtout, si vous passez à une IRM, ne bougez pas.
04:56IRM et scanner, on voit plus de choses, ça c'est sûr.
04:58Ce n'est pas les mêmes rayons.
05:00Alors c'est vrai que IRM et scanner,
05:03c'est un peu ce qui permet d'être le plus fin
05:05dans l'analyse des images.
05:06Les radiologues, ils passent leur journée
05:08à discuter avec les collègues en buvant des cafés
05:10ou ils bossent beaucoup ?
05:11Moi, je le fais bien, donc pourquoi vous, vous le feriez pas ?
05:14Ah, moi, je ne suis pas radiologue.
05:15Vous n'êtes pas radiologue, je prends plus que les autres.
05:17C'est bien d'être à la machine à café de temps en temps.
05:19Non, mais il y en a qui ne sont pas sur place.
05:21Il y a de la radiologie en télétravail.
05:24D'abord, merci aux messieurs qui pensent
05:26qu'on fait bien notre travail.
05:28Donc oui, c'est vrai qu'il y a un peu des préjugés en médecine.
05:30Vous savez, chaque spécialité aime bien se tirer dans les pattes.
05:33Chaque spécialiste va vous dire que sa spécialité,
05:35c'est de la vraie médecine et qu'il travaille plus que les autres.
05:37Mais non, en radiologie, malheureusement,
05:38on ne boit pas que des cafés.
05:40Sinon, je serais peut-être en tachycardie, en réanimation
05:42pour toute la dose que j'ai ingérée.
05:43Et quand il dit que c'est bien d'être à la machine à café de temps en temps,
05:45bien sûr, c'est bien, la pause fait partie du travail.
05:47Il faut s'aérer les neurones aussi.
05:49On n'est pas des robots.
05:50C'est quoi cette question ?
05:51Écoute, tu sais, il y a des gens qui pensent que les radiologues,
05:54ils sont là, juste ils regardent leurs radios,
05:56ils sont tranquilles, ils boivent le café.
05:57Non, ils travaillent, c'est sérieux.
06:00Est-ce que pour voir un radiologue,
06:01c'est un mec qui passe son temps à boire les cafés avec les collègues ?
06:04Pas du tout, je crois pas.
06:05Il est plutôt devant un ordinateur.
06:06J'espère pas.
06:07Alors oui, c'est vrai que maintenant, avec les nouvelles technologies,
06:09la téléradiologie, c'est de plus en plus développé.
06:12Et donc, un radiologue peut interpréter des images
06:15qui sont faites partout en France
06:16et qui vont être recentrées dans un même serveur.
06:19Alors je pense que les gens pensent plus que les radiologues travaillent
06:22que les autres spécialistes à l'hôpital.
06:24Donc c'est rassurant ou pas.
06:26Le radiologue est le premier à découvrir une maladie grave
06:29et se retrouve dans la situation où il doit annoncer justement aux patients
06:34la mauvaise nouvelle.
06:35Comment il appréhende la chose ?
06:36Je ne sais pas, je ne sais pas à sa place,
06:38mais je ne voudrais pas être à sa place.
06:39Cette amie, c'est très dur.
06:40Personne ne voudrait être à notre place.
06:41Elle a annoncé une si mauvaise nouvelle à quelqu'un.
06:44Parfois, il est très heureux d'annoncer la très bonne nouvelle à une famille
06:47et donc on va l'embrasser tellement on est heureux
06:49parce que finalement, rien de grave.
06:51Alors oui, moi, ça m'est déjà arrivé justement
06:53qu'une ou deux patientes me sautent dans les bras en disant
06:56« Merci ma fille, tu m'as porté bonheur ».
06:58Donc oui, ça peut procurer de la joie d'annoncer
07:00que le patient n'a rien d'anormal.
07:03Parfois, on annonce une très mauvaise nouvelle, mais c'est la réalité.
07:06Je ne sais pas si c'est lui qui le dit.
07:08Je pense plus qu'il va voir le médecin et il donne les résultats en gros
07:12et c'est le médecin qui a demandé la radio qui va donner le diagnostic.
07:15Pour moi, c'est comme ça.
07:16Moi, non.
07:17Parce que moi, c'est le radiologue qui est venu m'annoncer quelque chose de pas très cool.
07:21Donc ça dépend en fait.
07:22Si c'est pris sur le tas, je pense que c'est lui.
07:26Enfin moi, pour le coup, c'est lui qui est venu m'annoncer la mauvaise nouvelle.
07:29Ça dépend d'abord du lieu d'exercice.
07:30Par exemple, à l'hôpital, quand on est de garde aux urgences, au scanner,
07:33ou qu'on est au scanner toute la journée, en général, on n'a pas le temps d'aller voir les gens.
07:37Par contre, quand on est à l'IRM et que c'est par exemple des IRM pelviennes
07:40pour rechercher de l'endométriose ou des pathologies gynécologiques,
07:43parfois on peut aller interroger les patientes ou justement leur annoncer quelque chose
07:48parce qu'il faut faire d'autres examens ou qu'il faut poser d'autres questions
07:51pour être sûr qu'on interprète bien les images.
07:53Si on est ému à chaque fois qu'on annonce une mauvaise nouvelle,
07:56même s'il faut qu'il se protège un peu, sinon ce n'est pas possible.
07:59C'est le problème de tous les médecins.
08:02Il y a ce rapport très humain et un peu anesthésié à la fois.
08:06Alors c'est vrai que tous les médecins, on est un peu confrontés à cette situation,
08:10mais je pense que par rapport à d'autres spécialités, et pour être honnête,
08:13oui, je suis moins confrontée à annoncer des choses aux patients.
08:16Quand on est un peu débordé, on n'a pas le temps d'aller expliquer les résultats aux patients,
08:20et c'est dommage.
08:21Et moi, ce que je pense qu'il faudrait faire, c'est qu'après chaque examen,
08:24on mette un temps de consultation de 10-15 minutes pour les radiologues
08:27et que ce soit coté dans notre travail, dans notre planning.
08:30Ça permettrait de faire en sorte que les patients, par exemple,
08:32ils n'aillent pas reprendre un rendez-vous avec un médecin généraliste s'il n'y a rien de grave.
08:35Je pense que chaque médecin deal un peu avec cette part d'humanité.
08:38C'est là toute la beauté du métier de médecin.
08:40Je vous annonce quelque chose qui n'est pas forcément bien,
08:42mais c'est aussi moi qui vais le traiter
08:45et faire en sorte que cette chose pas bien devienne quelque chose de bien.
08:47En fait, oui, c'est vrai, elle a raison.
08:48En gros, on va parfois annoncer une mauvaise nouvelle aux patients,
08:52mais on ne va pas lui dire « Bon, bah voilà, mauvaise nouvelle, rentrez chez vous, c'est mauvaise nouvelle. »
08:55Mais on a les moyens de vous aider pour justement vous soigner.
09:00On va faire ce parcours de soins ensemble, on va faire ce chemin ensemble,
09:03et vous n'êtes pas seul.
09:04Est-ce que ça vous fait peur un peu, les radiations ?
09:06Non. Non.
09:07Non, je sais que de toute façon, on a un nombre de scanners et de radios limités par an.
09:12Alors, elle a raison, il vaut mieux pas faire des scanners tous les jours,
09:15sinon vous risquez de terminer avec un cancer.
09:17Mais il faut savoir déjà qu'il y a une dose d'irradiation naturelle qu'on reçoit chaque année,
09:22enfin c'est à peu près 2 millisillères.
09:24Maintenant, les constructeurs travaillent à faire des machines de moins en moins irradiantes.
09:27La dose reçue aujourd'hui est tellement faible par rapport à ce que c'était avant
09:31qu'on minimise en fait le risque d'avoir un cancer radioinduit.
09:35C'est sans doute un peu dangereux, mais j'avoue que je m'en fous un peu.
09:40C'est l'avantage quand on n'y connaît rien, c'est qu'au moins, bon,
09:42innocemment, je faisais confiance à mon médecin.
09:44Quand j'ai des patients, par exemple, je travaille parfois avec des suspicions de scoliose
09:49ou d'inégalité de longueur chez l'enfant, je leur préconise d'aller faire un EOS,
09:53un EOS, oh là là, je parle anglais, français, un EOS.
09:57C'est 20 fois moins irradiant qu'une radio et ça marche pas mal.
09:59Oui, donc un EOS, en fait, c'est une radio du corps entier
10:02qui permet de voir les courbures, les ongulations des vertèbres
10:06et donc de savoir si le patient a une scoliose ou non.
10:09Ça permet aussi de mesurer la hauteur des membres pour voir s'il y a une inégalité de longueur des membres, etc.
10:15C'est un examen qui est hyper pratique et qui est justement moins irradiant.
10:19Alors, heureusement, là, il n'y a pas trop de complotistes dans l'histoire,
10:22donc c'est rassurant de se dire qu'il y a quand même des gens censés.
10:24Bien sûr, s'il y a un danger pour le patient, on ne va pas lui faire un examen
10:27qui serait un, inutile et deux, dangereux.
10:29Le radiologue, à force de voir de l'imagerie toute la journée,
10:32au bout d'un moment, tout ne commence pas un peu à se ressembler.
10:34Vous savez, quand il voit des radios, il passe sa journée à voir des radios.
10:37Oui, il peut louper. Il peut louper parfois des choses importantes.
10:40Alors oui, c'est vrai qu'il y a un côté parfois un peu répétitif
10:44si on fait le même type d'imagerie tout le temps.
10:46Mais il faut savoir que quand on a une vacation de scanner, par exemple,
10:49on a des scanners du cerveau, on a des scanners du poumon, on a des scanners de l'abdomen.
10:52On a quand même une diversité dans les images qu'on interprète.
10:55Ce qui est difficile en radiologie, c'est de ne pas se faire distraire
10:58parce que quand on est posté, il y a le manip radio qui va nous dire
11:01« Ah, le patient, il vient de faire ses images, est-ce que tu peux aller voir ? »
11:03« Ah, machin, il vient de faire une allergie aux produits de contraste.
11:05Est-ce que tu peux remplir la fiche d'allergie ? Est-ce que tu peux aller voir le patient ? »
11:08Ou alors, on peut être interrompu aussi par le téléphone qui sonne
11:11parce qu'on a des demandes d'examens d'imagerie
11:12ou quelqu'un qui va nous demander de relire un examen.
11:16Donc, il faut savoir qu'en radiologie, on est souvent interrompu
11:18et que l'interruption dans les tâches, c'est la première cause d'erreur.
11:23Après tant d'années de travail, d'expérience et d'études,
11:26ils seront capables ou elles seront capables
11:29de bien faire la différence entre un IRM ou un autre.
11:33Si ça devient trop monotone, oui, peut-être qu'ils pourraient
11:37se retrouver un peu grisés par le boulot.
11:40Si on a fait ça pour les bonnes raisons,
11:43normalement, on arrive à être assez concentré
11:45pour déceler le moindre problème.
11:48Prendre des pauses, savoir s'aérer.
11:50Oui, je pense qu'en plus, chez les médecins,
11:52c'est super important d'avoir une vie sociale à côté.
11:55Oui, alors ça, c'est un fait qui est très important.
11:58Les gens qui font autre chose à côté, qui ont une vie à côté
12:01ou qui ont une passion, par exemple l'art, le théâtre, le sport
12:04et qui ont une vie sociale épanouie,
12:06sont des meilleurs médecins que des médecins
12:09qui sont justement focus que sur la médecine.
12:11Et c'est bien justement d'avoir d'autres trucs pour nous rattacher
12:13parce que parfois, on vit des moments difficiles en médecine.
12:16Je prends du recul, il n'y a pas que la médecine,
12:18il y a d'autres choses.
12:19Sur les autres plans, ça se passe bien.
12:20Je relativise, je ne stresse pas.
12:22Et en effet, de prendre des pauses et de parler avec ses collègues,
12:26de rigoler un peu pour décompresser.
12:28Ce qui est important, c'est de créer une bonne cohésion d'équipe,
12:31de bien s'entendre avec les internes,
12:32de bien s'entendre avec ses co-chefs,
12:34les secrétaires, les aides-soignants, les manip radios,
12:37tous les gens avec qui on travaille.
12:38En fait, il y a vraiment un lien social qui est hyper important
12:41et qu'il faut développer pour justement être bien sur son lieu de travail.
12:44Est-ce que tu ferais plus confiance à l'IA ou à un médecin
12:47dans ce qu'il s'agit d'interpréter tes résultats ?
12:49Waouh !
12:50La question difficile.
12:51Je pense qu'il faut quand même garder cette part humaine.
12:54Donc, pour le moment, je dirais 100% humain.
12:58C'est bien à partir du moment où derrière, l'être humain est là aussi pour...
13:01Et si on l'a laissé à tout seul, c'est une autre disparition.
13:04Donc, il a tout à fait raison.
13:05En fait, aujourd'hui, les études montrent que le radiologue seul, c'est bien,
13:09l'IA seul, c'est très bien aussi,
13:10mais que les deux combinés sont plus performants que l'un ou l'autre seul.
13:14Par exemple, en mammographie, notamment pour le dépistage du cancer du sein,
13:18l'IA, elle va avoir des anomalies
13:19et le radiologue va avoir d'autres anomalies, va tiquer sur d'autres choses.
13:22Et donc, les deux combinés, en fait, ça permet de tout tout screener
13:25et de passer à côté de rien
13:27ou alors de minimiser, en fait, la chance de passer à côté de quelque chose.
13:31Je pense que ça peut très bien se compléter.
13:34L'IA, il faut l'appréhender d'une manière comme un bonus
13:38et pas comme quelque chose qui peut remplacer un médecin.
13:42Parce que ça peut peut-être lui faire gagner du temps.
13:44Là, on n'en a pas assez.
13:46On va aller très loin grâce à l'intelligence artificielle,
13:48notamment pour opérer, notamment pour diagnostiquer.
13:51Donc, à mon avis, on a un très, très beau avenir médical.
13:56Alors, c'est vrai que l'intelligence artificielle,
13:57comme il dit, dans le secteur médical,
13:59ça va être un chamboulement, mais c'est pour le meilleur, encore une fois.
14:02Et ça va toucher, je pense, tous les pans de la médecine.
14:05Vous pensez qu'il se dit quoi, le radiologue,
14:07quand il voit un objet dans un corps qui n'est pas censé se trouver là ?
14:11Je ne sais pas quel est le type d'objet, la taille et les conditions
14:16dans lesquelles il s'est retrouvé là.
14:18Oui, parce que, par exemple, si c'est un enfant
14:21qui a avalé une pièce de monnaie ou une pile-bouton,
14:23donc pile-bouton, bien sûr, urgence totale,
14:26pièce de monnaie aussi, mais vraiment, la pile-bouton,
14:28c'est très, très urgent.
14:29Mais bon, je pense que là, on visait d'autres types d'objets.
14:32Il se demande peut-être comment ça est arrivé
14:35et peut-être comment on va l'extraire.
14:39Donc, après, peu importe l'objet,
14:43l'important, c'est de s'amuser.
14:44Il dit quoi, le radiologue ?
14:47Alors, peu importe, c'est de s'amuser, non,
14:49parce qu'il y a un risque, bien sûr, de perforation,
14:52de saignement, donc voilà, il faut faire attention avec ces objets.
14:55Au début, quand c'est la première fois, il doit se dire
14:57mais les gens, c'était malade,
14:58parce que je pense que les gens, ils sont un peu...
15:00Je pense qu'encore une fois, avec l'expérience,
15:03il doit être dans son mood, un lundi comme un autre.
15:05Oui, alors j'avoue que maintenant,
15:07après en avoir vu plusieurs,
15:09je suis moins, on va dire, étonnée
15:12ou impressionnée ou surprise
15:15que la première fois que j'ai découvert ça.
15:18C'était quelque chose qui n'était pas dans les livres de médecine.
15:20À l'époque, quand j'étais étudiante,
15:21les réseaux sociaux et ce genre de choses,
15:24ce n'était pas trop connu.
15:25Donc la première fois que j'ai vu ça,
15:26j'étais là en mode, ah, mais ça existe, what the fuck ?
15:29Maintenant, quand je vois un truc comme ça,
15:30je me dis bon, bah encore un autre, quoi.
15:31Un canard, une poule,
15:33un cheval en plastique, je ne sais pas.
15:35Je pense qu'il est là avec ses collègues,
15:36il se raconte les petites anecdotes.
15:37Tiens, aujourd'hui, j'ai...
15:39Bah ouais, avec vachement de décalage.
15:40Alors ça, c'est vrai, moi, j'ai un de mes collègues,
15:42c'est un puits à anecdotes
15:44sur tous les cas de radiologie qu'il a eu
15:46pendant son internat et sa carrière.
15:48Mais bon, rassurez-vous,
15:49on parle de ça au Pause Café.
15:51C'est vrai qu'il y a des radiologues
15:52qui arrivent très bien à se souvenir
15:53de ce genre de trucs.
15:54Moi, j'avoue que j'ai des bribes
15:55de souvenirs de quelques trucs.
15:56Je ne sais pas, une encyclopédie,
15:57surtout les trucs un peu dingues que j'ai eus.
15:59En école de médecine,
16:00je pense que déjà,
16:01ils étaient un peu conditionnés
16:02à avoir du recul par rapport à ça.
16:06Et là, avec le boulot,
16:07bon, ça fait partie des petits plaisirs du métier.
16:09Des plaisirs du métier, carrément.
16:11Ils doivent avoir rigolé.
16:12Bah oui, je pense.
16:13Parfois, ils doivent dire,
16:14c'est quand même chaud
16:15parce qu'il y en a qui se mettent
16:16une paire de ciseaux
16:17ou des poupées Barbie.
16:19Achetez-vous des bons plops
16:20quand c'est derrière.
16:21Il faut vraiment que ce soit hop
16:22parce que ça inspire derrière.
16:23Ouais, tiens, il y a un effet vacuum.
16:25Alors, c'est vrai,
16:26les poupées Barbie,
16:27justement, mon collègue
16:28qui a plein d'anecdotes,
16:30il m'a raconté
16:30qu'il y avait un patient
16:31qui s'était mis plein de têtes
16:32de poupées derrière
16:34et que du coup,
16:35il en avait une dizaine
16:36qui s'enfilaient,
16:37comme un petit collet de perles.
16:38Parfois, on se dit,
16:39c'est tellement intense.
16:41Alors, quand je parlais de corps étranger,
16:43en fait,
16:43je voulais plus parler
16:44d'objets du quotidien.
16:45Ah, OK.
16:46Je pense que ça doit le faire beaucoup rire.
16:47Et qu'après,
16:50il en parle à l'apéro
16:52avec ses copains.
16:53Alors oui,
16:53c'est un grand sujet
16:54de dîner mondain,
16:55les corps étrangers trarectaux.
16:57C'est vrai que ça fait souvent
16:58rire la galerie
16:59et ça fait rire aussi
17:00les journalistes
17:01pour les interviews.
17:02C'est vraiment un peu
17:02le sujet un peu léger
17:04de la radiologie,
17:05même si en soi,
17:06pour le patient,
17:07ça ne doit pas être très marrant
17:07de se retrouver aux urgences
17:09avec ça à l'intérieur.
17:11Ça doit être une situation
17:11assez gênante
17:12et qui peut être vécue
17:14un peu comme humiliante.
17:15Mais bon,
17:15sachez que nous,
17:16on s'en fiche.
17:17On est là pour vous soigner,
17:18on n'est pas là pour vous juger.
17:19Ce n'est pas quelque chose
17:20en soi qui est pointé du doigt
17:22comme vraiment honteux.
17:24Il n'y a pas de jugement
17:25et de négativité derrière.
17:27Des fois,
17:27il doit y avoir des trucs...
17:28Appeler des collègues
17:29et rigoler ensemble,
17:30je pense.
17:30Ils pourront partager
17:31la bonne info.
17:31En tout cas,
17:32ça va faire tous les gens
17:32à qui on va vous poser la question.
17:34Dans le corps.
17:36Je pense qu'il doit y avoir
17:36des choses drôles, en vrai.
17:37Parce que je pense
17:37qu'il doit y avoir
17:38des choses qui ne sont pas
17:38si graves,
17:39qui peuvent être effrayantes,
17:40mais qui ne sont pas si graves,
17:41finalement.
17:41Et je pense qu'il doit y avoir
17:42des surprises assez marrantes,
17:43parfois.
17:44Et puis,
17:44je pense qu'aussi
17:45avec le détachement,
17:46forcément,
17:47je pense qu'il s'accorde
17:47une place un peu à l'humour.
17:49J'espère.
17:49Oui, oui.
17:50Moi, j'imagine que du coup,
17:51il va faire sa pause café
17:52avec ses collègues
17:53pour rigoler un bon coup
17:54et ensuite,
17:54il va aller faire en fait ça.
17:55D'abord,
17:55il va aider le mec,
17:56non ?
17:56J'espère.
17:57Moi, il y a la pause café d'abord.
17:58Alors,
17:59on ne va pas aider le mec,
18:00malheureusement ou heureusement.
18:01C'est vrai que c'est plutôt
18:02les urgentistes d'abord
18:03qui les voient en première ligne
18:04et qui essayent de faire
18:05une extraction.
18:06Et quand ce n'est pas possible,
18:07malheureusement,
18:08ça doit aller au bloc opératoire.
18:09En tout cas,
18:09sachez que la radiologie,
18:11c'est une spécialité
18:11qui est passionnante.
18:12Si vous aimez le cerveau,
18:13vous pouvez finir neuroradiologue.
18:14Si vous aimez le cœur,
18:15vous pouvez faire de l'IRM cardiaque.
18:16Ce qui est cool,
18:17justement,
18:17c'est qu'on ne s'ennuie jamais.
18:18C'est vraiment une spécialité
18:19qui est hyper vaste.
18:21Du point de vue prise en charge du patient,
18:23on joue quand même un rôle
18:24qui est essentiel.
18:25Alors certes,
18:25l'IA va arriver,
18:26mais il ne faut pas vraiment le voir
18:27comme une menace,
18:28mais plutôt comme
18:29une ceinture de sécurité.
18:31Moi, je suis vraiment contente
18:32de grandir avec la génération IA.
18:34Donc vraiment,
18:34en radiologie,
18:35on ne s'ennuie pas.
18:36Il y a une bonne ambiance
18:37avec les collègues.
18:38Si vous voulez être radiologue,
18:40eh bien,
18:40venez en radiologie.
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