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Conférence animée par Johanna, vendredi 2 mai 2025 à la Boutique - La Ciotat...

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Personnes
Transcription
00:00On est très très ravis de recevoir Johanna ce soir, qui est portée de la philosophie.
00:06Elle va nous entretenir sur un ARN que vous connaissez, mais Johanna a pris un angle plus original.
00:16D'abord merci pour cette invitation, je suis très heureuse d'être avec vous.
00:20Je vois qu'on est très nombreux à vouloir faire de la philosophie à ma bonne histoire, donc en suravis.
00:24Comme vous l'avez vu dans le titre, on va parler du mensonge en politique.
00:28Je ne pense rien vous apprendre en vous disant que c'est un sujet qui est très vaste.
00:34Pour commencer, je vous conseillerais, si vous ne l'avez pas déjà vu, de regarder le documentaire de Patrick Cohen qui est intitulé « Mensonges en politique », « Mensonges au furiel ».
00:43J'ai découvert en faisant des recherches pour ce sujet qu'il y a aussi un prix du menteur en politique qui est desservé chaque année.
00:50Je ne sais pas si vous savez ça.
00:52Je disais que c'est un sujet qui est vaste, c'est aussi un sujet qui est d'actualité.
00:56Et on va essayer d'entrer dans ce sujet avec des ouvrages qui sont pourtant datés, puisque je vais essayer de travailler avec vous aujourd'hui sur un extrait de « La crise de la culture ».
01:08Un essai qui s'appelle « Vérité et politique » et qui a été publié en 1968 par Anna Arendt.
01:15Et une dizaine d'années plus tard, parce que c'est une réédition en 1968, une dizaine d'années plus tard, pardon, en 1972, elle a publié « Du mensonge à la violence » et un essai là-dedans qui ouvre le livre et qui s'intitule « Du mensonge en politique ».
01:31Donc tout d'abord, pour ce qui est d'Anna Arendt, elle est née à Hannover, en Allemagne, en 1906.
01:37Elle est née dans une famille juive laïque. Elle est issue d'un milieu qui est quand même relativement aisé.
01:43Son père, qui était ingénieur, est mort quand elle était jeune. Elle avait 7 ans. Et sa maman est professeure de musique.
01:51Donc elle peigne dans ce milieu aisé et elle s'intéresse très rapidement à la philosophie. C'est un esprit très brillant, très en avance.
02:00En 1933, à l'arrivée des nazis au pouvoir, elle a été arrêtée par la Gestapo. On ne le sait plus. Elle a été relâchée grâce à l'intervention d'un policier.
02:10Et elle a décidé de s'enfuir en France à ce moment-là. Elle va y passer 7 ans.
02:15Et en 1940, elle est exilée au camp de Gurs, dans les Basse-Pyrénées, près de la frontière espagnole,
02:21où environ 64 000 personnes ont transité entre 1939 et 1944.
02:28Donc dans ce camp, elle vit des conditions de vie extrêmement dégradantes. Il n'y a pas de courante, pas de sanitaire, etc.
02:35Mais il y a peu de surveillance et elle parvient à s'enfuir lors de l'armistice.
02:41Donc elle rejoint Marseille en juin 1940 et elle va pouvoir obtenir un visa d'abord pour le Portugal
02:48et ensuite pour les Etats-Unis grâce à Marianne Fry qui a permis à pas mal de personnes de s'exiler et par là de se sauver.
02:57Quand elle arrive aux Etats-Unis, elle est apatride et elle vit des années qui sont difficiles.
03:02Elle s'intéresse toujours à la philosophie et elle va écrire ce dont on a parlé tout à l'heure, les origines du totalitarisme.
03:07Elle obtient ensuite la nationalité américaine et toute sa vie, elle va s'intéresser à la politique déjà de manière générale
03:14et à la politique dans son pays d'adoption en particulier.
03:17Elle est très investie dans la lutte pour les droits civiques notamment.
03:21Elle va suivre en tant que journaliste pour le New Yorker, le procès Eichmann en 1961.
03:28Et elle rédige cinq articles et un bon fondu qui vont être publiés dans le livre qui s'appelle Eichmann à Jérusalem
03:35« Rapport sur la banalité du mal » et qui paraît en 1963.
03:39Grosse controverse après ce livre parce que l'expression « banalité du mal » a été très mal perçue premièrement
03:45et certainement très mal comprise également.
03:48Elle expliquait que non pas que le mal avait été banal mais que n'importe qui pourrait être l'auteur d'un mal terrible.
03:57Et le fait de dissocier la personne de l'acte, ça a été quelque chose de mal perçu.
04:07Et l'expression certainement aussi, la traduction de l'expression a été très mal perçue.
04:11Elle en a pas mal souffert. Elle a essayé de rétablir la vérité ou sa vérité notamment dans ces ouvrages-là.
04:18Enfin dans celui-là en particulier.
04:21Et voilà, elle est morte en 1975 avant d'avoir pu achever son ouvrage « La vie de l'esprit » qui est également un grand homme.
04:29La classée est assez complexe.
04:33On parle beaucoup d'elle aujourd'hui justement parce que c'est une philosophe mais elle ne voulait pas être appelée philosophe parce qu'elle estime que,
04:41ça a rapport avec notre sujet, le philosophe s'intéresse à l'homme.
04:46Et elle considère que l'homme, ça n'existe pas. L'homme, l'humain, ça n'existe pas. Ceux qui existent, ce sont des hommes ou des humains.
04:53Et c'est cette pluralité qui intéresse Hannah Arendt. Et c'est cette abstraction un peu démesurée de la philosophie qu'elle renie.
05:00Donc elle n'est pas politicienne non plus. C'est vraiment une penseuse du politique et une penseuse de la pluralité.
05:08Elle ne simplifie pas. La lire n'est pas facile. Elle simplifie pas. Elle a énormément de cultures, énormément de références.
05:17Et elle est très consciente d'être inclassable. Elle a toujours dit comme ça dans une interview, elle dit « je ne cadre pas ».
05:24Le mensongeant politique, ça semble être presque un pionnase. Et elle part de ce constat. Et on peut se demander donc pourquoi.

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