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On l’imagine souvent seul, un scalpel à la main, dans le silence clinique d’une salle d’autopsie. Le médecin légiste est pourtant bien plus que cette image figée. Il est le premier maillon d’une chaîne judiciaire, celui qui donne une voix aux corps et aux victimes.
Dans cette interview, le Dr Bernard Marc, médecin légiste raconte son métier tel qu’il est vraiment : au carrefour du vivant et du mort, au croisement de la science, du droit ou encore de la psychologie. Un métier qui se féminise, qui évolue avec l’imagerie 3D ou l’IA, mais qui reste profondément humain.

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Transcription
00:00Le médecin légiste, on le voit toujours sortant de sa chambre froide,
00:03toujours un personnage truculent, mais parfois bizarre, étrange.
00:08J'essaie d'apporter une autre image.
00:17C'est une vision de notre société, une vision de la brutalité de notre société.
00:22Le médecin légiste s'occupe des situations de crimes,
00:25situations de décès suspects, il est là post-mortel,
00:28et puis il est là aussi pour toutes les victimes,
00:30les victimes de tous âges, les enfants, les personnes âgées,
00:35les problèmes de toute la violence sexuelle,
00:37les problèmes de l'agressivité ou des agressions faites aux femmes,
00:40des violences intrafamilières.
00:42Il est le témoin le plus fidèle de ces situations,
00:44parce que c'est celui qui est le plus proche.
00:47Il est véritablement sur la scène de crime,
00:49il est à entendre la victime, il est à constater ses lésions.
00:52Le médecin légiste, on le voit toujours sortant de sa chambre froide,
00:59toujours devant sa table d'autopsie,
01:01toujours un personnage truculent, mais parfois bizarre, étrange.
01:06J'essaie d'apporter une autre image,
01:08une image qui est celle d'une profession,
01:11qui comme les professions médicales d'ailleurs se féminisent beaucoup.
01:14À l'heure actuelle, le médecin légiste est souvent une médecin légiste.
01:17Et donc c'est un petit peu une idée de parler du métier tel qu'il est aujourd'hui,
01:20de parler des nouvelles techniques, de l'imagerie 3D maintenant.
01:25L'autopsie devient de moins en moins utile, nécessaire.
01:31On va s'occuper du vivant, du mort,
01:34on va avoir à connaître de la science,
01:37la science de l'imagerie, de la toxicologie,
01:41la génétique vraiment très avancée,
01:43la balistique, du droit, du droit pénal,
01:45mais du droit civil aussi.
01:46Les connaissances en psychologie.
01:49Et nos correspondants ne sont pas que médecins.
01:51Nos correspondants sont un magistrat, un technicien, un chimiste.
01:55C'est un exercice assez merveilleux et assez encyclopédique,
01:59rare en exercice médical aujourd'hui.
02:04Le médecin légiste, il va être la vision médicale dès le départ.
02:09Il va pouvoir donner des premiers éléments.
02:11Il va aider les enquêteurs et les magistrats.
02:13Il va repérer une trace qui n'est pas logique.
02:16Il va comprendre mieux les derniers instants.
02:19Puisque le médecin légiste, il est du début à la fin dans la procédure.
02:23Il est sur la scène de crime,
02:25sur la scène de la victime,
02:26donc initialement, tout initialement,
02:29et puis au moment de l'expertise,
02:31et puis au moment, évidemment,
02:33de déposer devant une cour d'assises ou une cour criminelle.
02:35Ce qu'on prend, c'est une force d'assurance, de tranquillité.
02:42On ne s'habitue jamais et des situations nous remettent en cause.
02:45Quand on a été vraiment remis en cause,
02:47on sait sur le temps que l'on met à rédiger un rapport.
02:50On a besoin d'un temps pour pouvoir passer à l'écrit,
02:53pour pouvoir dire les choses.
02:54Voir la vie différemment, c'est obligatoire.
03:00Et on peut la voir, évidemment,
03:02sous un angle où on s'aperçoit que la vie en dehors,
03:05elle peut être très belle.
03:06Et on va exalter et être heureux
03:09que la vie soit belle ailleurs
03:10et qu'elle ait de jolies composantes.
03:12Parce que l'homme peut faire le pire,
03:14mais aussi, il peut faire le meilleur.
03:15La réponse est non.
03:20Ma compagne vous le dirait,
03:21je suis un abominable spectateur
03:24pour ce genre de choses.
03:25Je vais dire non, ce n'est pas là,
03:26on n'intervient pas à ce moment-là,
03:28que se passe-t-il, etc.
03:29Donc, je dois être un peu exclu.
03:31Mais, lorsque la fiction nous laisse un peu l'espace,
03:34je peux être un bon téléspectateur
03:36ou un bon spectateur.
03:38Et un utile conseiller pour le cinéma,
03:40puisque j'ai eu le plaisir d'être conseiller
03:42pour des grands réalisateurs,
03:44pour Dominique Molle,
03:45pour la nuit du 12, c'était une chance,
03:46mais aussi pour Régis Varnier,
03:48dont parvite et revient tard.
03:52Résilience.

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