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Chaque jour pendant trois semaines, Étienne Garnier parcourt les routes du Tour de France sur une moto au milieu des coureurs, appareil photo à la main. Entre concentration, discrétion et adrénaline, il raconte les coulisses de son métier, exercé au plus près du peloton.

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Sport
Transcription
00:00Je fais des descentes à plus de, parfois, 100 km heure.
00:03Donc moi, ce que je fais, c'est que je débranche mon cerveau,
00:04je donne une totale confiance dans mon pilote
00:06et je me concentre uniquement sur la photo que je dois faire.
00:09Donc je suis Etienne Garnier, je suis photographe pour l'équipe sur le Tour de France.
00:12Je partage le Tour de France avec mon collègue Bernard Papon.
00:15Et là, c'est ma moto.
00:17Voilà, je passe trois semaines sur cette moto
00:20qui nous permet de couvrir les attaques, les échappées, mais aussi les chutes.
00:25C'est quelque chose, l'effet de course, en fait, de manière générale, c'est très important.
00:29Et aussi, quand on est en montagne, on arrive à voir les paysages,
00:34les attaques du maillot jaune.
00:36En général, sur les tables de plaine, les photos, elles sont souvent en roulant.
00:40On s'arrête à des endroits, quand il y a des bons spectateurs,
00:42quand on peut faire ce qu'on appelle une carte postale.
00:45Et en montagne, on s'arrête encore plus souvent dans des virages.
00:49Et c'est là qu'il y a un amas de public assez important.
00:51Ça fait toujours des bonnes photos, c'est les photos qui restent, en fait.
00:53Les photos avec le public, avec le maillot jaune.
00:55En montagne, c'est un vrai défi parce que, de manière générale,
00:57le Tour de France joue toujours dans ces endroits-là.
01:00Et il faut avoir une vraie confiance dans le pilote de la moto
01:03parce qu'on fait des descentes à plus de, parfois, 100 km heure.
01:07Donc, moi, ce que je fais, c'est que je débranche mon cerveau,
01:09je donne une totale confiance dans mon pilote
01:10et je me concentre uniquement sur la photo que je dois faire.
01:14Il faut faire attention aussi aux coureurs
01:15parce qu'évidemment, il ne s'agirait pas de faire tomber le maillot jaune.
01:19Il faut être aussi le plus discret possible dans la course,
01:22laisser la progression pour le résultat sportif.
01:25Mais aussi, par exemple, il y a des petites spécificités.
01:29On ne doit pas passer dans les caméras de la télé.
01:32En fait, l'idée, on doit, nous, photographier la course,
01:34mais on ne doit pas du tout nous voir.
01:36Couvrir le Tour de France, c'est vraiment beaucoup plus dur que dans un stade
01:39parce que, en fait, déjà, ça dure trois semaines.
01:42C'est l'été, donc il fait très chaud.
01:43Ça compte sur l'organisme.
01:45Et du coup, on a une vraie préparation physique.
01:49Un mois avant le Tour, on commence à se reposer.
01:52On commence à faire des petites séances à la salle de sport
01:57pour être toujours frais au bout de trois semaines.
01:59Le pilote est là.
02:00Moi, je me positionne ici.
02:01Et en fait, je me tourne comme ça ou comme ça avec mes appareils
02:06en fonction évidemment de la route, de la position du peloton.
02:09Et voilà, en fait, on ne peut pas travailler en étant retourné totalement.
02:15Donc, je suis obligé de jongler comme ça en me retournant
02:18parce que le peloton est là.
02:20Les coureurs sont toujours derrière moi.
02:21J'ai un objectif 24-70 mm.
02:25En fait, c'est plus un grand angle pour voir quelque chose de plus large,
02:28pour avoir une scène générale, notamment en montagne.
02:31Et après, j'ai un autre objectif qui nous permet de voir un peu plus loin,
02:35de faire notamment beaucoup de gros plans ou de peloton un peu
02:38qui naviguent dans les paysages.
02:40C'est le meilleur terrain de jeu pour un photographe.
02:43C'est très varié.
02:45On peut jouer avec les paysages, jouer avec la course, jouer avec le public.
02:48Il n'y a que ce sport et que le Tour de France qui peut offrir ça.

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