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00:00Nous parlerons bien sûr de tout cela tout à l'heure.
00:01Mais d'abord, Nelson, on va revenir, si vous le permettez, sur votre incroyable carrière.
00:06Vous avez couvert une dizaine de Jeux olympiques.
00:0915.
00:10Été-hiver confondu.
00:12Été-hiver confondu.
00:13Des centaines de compétitions.
00:15Si vous deviez garder une seule interview mémorable, je sais que vous en avez fait des milliers, ce serait laquelle ?
00:21Je vais peut-être vous surprendre.
00:23L'été dernier, lorsqu'il y a eu les Jeux paralympiques, parce que je ne vais peut-être pas revenir trop longtemps en arrière,
00:27il y a un garçon qui s'appelle Timothée Adolphe, qui est totalement aveugle.
00:31Il se trouve que je suis le parrain d'une fondation pour chiens d'aveugle, je suis content de les citer,
00:34qui est dans une région pas loin que vous connaissez, la fondation Frédéric Gaillan, non loin d'Avignon.
00:41Et grâce à cette fondation, il a obtenu un chien.
00:45Pour un chien d'aveugle, ça lui sauve la vie, la vue et la vie.
00:49Les sprinters, double médaillé d'argent aux Jeux paralympiques, 200-400 mètres.
00:53Pour ça, là, c'est sûrement le guépard argenté.
00:55Et lorsqu'on a fait une interview, il est venu, il a dit, il a parlé de cette fondation,
00:59ce qui était vraiment très très gentil, en plus devant quand même pas mal de monde,
01:02beaucoup de millions de téléspectateurs.
01:04Il dit, voilà, j'ai mon chien qui s'appelle Thor.
01:05Thor, c'est une ville non loin d'Avignon, justement.
01:07Le Thor, oui.
01:07Il était en train de regarder son papa, le Thor, oui, en train de regarder son papa, les quatre fers en l'air.
01:11Je me dis, là, bon, comment...
01:13Rien que d'en parler comme ça, pratiquement un an après,
01:16je me dis, ce métier vaut parfois la peine d'être vécu.
01:18Alors, bien sûr, j'ai des rencontres innombrables avec Raphaël Nadal, avec Usain Bolt, etc.
01:22Mais ce genre d'anecdote, pleine d'humanité, me touche beaucoup.
01:27Alors, est-ce que vous avez déjà été intimidé par un sportif que vous alliez interviewer ?
01:33Ça, c'est une bonne question.
01:34Non, merci beaucoup, j'en ai d'autres.
01:35Non, non, mais c'est vrai que...
01:37Non, c'est vrai, parce que, bon, quand on se retrouve face à Usain Bolt,
01:42mais ce qui m'a... Usain Bolt, bon, quand même, c'est pas n'importe qui.
01:45Comme Raphaël Nadal, avec 14 victoires.
01:48Je sais bien que les records sont faits pour être battus,
01:50mais celui-là, 14 victoires à Roland-Garros,
01:53quel que soit le talent de Yannick Siner ou de Carlos Alcaraz,
01:56je ne pense pas que ce record puisse être battu.
01:58Donc, effectivement, quand on est face à ces géants,
02:02on a tendance un petit peu sur la réserve, sur la retenue,
02:04on y va comme ça un peu.
02:05Mais, au fond, ces personnes, je peux vous parler de Carl Lewis, Usain Bolt,
02:09déjà nommé, etc., ce sont souvent les plus simples.
02:12Et peut-être que vos témoignages à tous confirment cela.
02:15Ce sont souvent les plus simples, les plus grands sont les plus simples,
02:17tant et tant, tant que l'on puisse éviter l'entourage.
02:21Y compris dans mon métier, bien entendu.
02:22Mais je pense que vous...
02:23Absolument.
02:25En plus, ils vous connaissent tous.
02:26Vous faites partie du décor.
02:28Au fil du temps, évidemment, notamment les athlètes américains.
02:31Oui, ce sont des...
02:32En plus, là, John McEnroe,
02:34il y a gentil à me citer deux fois dans son livre.
02:36Et ça, c'est vrai que ce sont des souvenirs merveilleux.
02:39Comment on se prépare avant une compétition ?
02:40Vous révisez ? Vous bossez ?
02:42Alors, je veux dire, c'est intéressant, là, vous avez parlé de plus d'alcool après minuit,
02:47je crois que c'est ça.
02:48Et vous, c'est plus d'alcool du tout.
02:49C'est-à-dire que...
02:50Oui, c'est-à-dire, je me dis qu'au fond, d'ailleurs,
02:52j'en vois qui sourit.
02:56J'en vois qui sourit.
02:57C'est Jean-Pierre qui m'a fait rire sur...
02:58Non, mais j'imagine que dans une compétition de Jeux Olympiques,
03:02au tout moment dans l'Angaros, ou que sais-je,
03:03je ne pense pas que les sportifs sombrent dans la boisson.
03:07Je ne pense pas.
03:08Donc, je pense qu'il y a une forme de respect,
03:11de maintenir le même régime,
03:13qui pour moi, en plus, n'est pas un sacrifice.
03:15Donc, voilà, c'est vrai que j'ai plein de témoignages.
03:17Vous savez, bon, vous pensez bien que
03:19Thomas Tisse et Roland-Garros, les tentations sont assez...
03:21Ou une petite coupe de choses.
03:22Ben non, justement, non.
03:23Je trouve que c'est par respect pour soi-même,
03:25par respect pour les athlètes,
03:26par respect pour l'environnement.
03:27Et je me sens très très bien ainsi.
03:28Eh bien, vous n'aurez pas ces tentations ici, dans le studio.
03:31Je vois qu'il y a de l'eau minérale excellente, d'ailleurs.
03:34Je me contente très bien.
03:35Il y a un petit rituel avant de prendre l'antenne, ou pas ?
03:39Oui.
03:42C'est-à-dire que la caméra, qui souvent peut faire peur,
03:47pour moi, la caméra, c'est un visage heureux.
03:49C'est celui de mes parents.
03:50C'est celui de mes filles.
03:53Voilà, c'est un petit peu ça.
03:55Pour moi, la caméra est une amie.
03:57Et non pas...
03:58Évidemment, je ne pense pas à une seule seconde
04:00qu'il peut y avoir beaucoup, beaucoup de monde derrière.
04:03Voilà, la caméra est une amie.
04:05Ça, c'est mon petit rituel.
04:08Et puis, peut-être aussi,
04:10pensez un petit peu à mon père,
04:11qui est là-haut d'anciel,
04:12qui est celui qui m'a le plus orienté
04:15vers la communication, vers le sport.
04:17Et je dirais, au sens plus large, vers le sourire.
04:19Alors, chacun sait que vous êtes polyglotte,
04:21bien entendu.
04:22I try, oui.
04:23I try.
04:24Il y a une langue, parmi toutes celles que vous pratiquez,
04:26que vous maîtrisez moins bien ?
04:28Alors, il y a un regret.
04:30Oui.
04:31C'est que j'aurais voulu pratiquer le russe.
04:33Parce que j'ai lu les grands romanciers russes.
04:37Enfin, j'ai écouté les musiques.
04:38Enfin, les musiques, la musique,
04:39mais il y a parfois aussi des opéras avec des paroles.
04:41C'est vrai que des écrivains comme Tolstoy,
04:44comme Dostoyevsky...
04:45Dostoyevsky, j'ai lu beaucoup, beaucoup.
04:47Évidemment, en français.
04:48Mais vous connaissez tous, les uns et les autres,
04:50la sonorité du russe,
04:52qui est tout simplement merveilleuse.
04:53Et quand on lit Pouchkine ou Dostoyevsky,
04:56on a envie de les lire dans le texte.
04:57Donc, c'est plutôt un regret.
04:59Mais il y avait Léon Zitrone.
05:00Oui, c'est exact.
05:01Qui, d'ailleurs, maniait parfaitement le russe,
05:02puisqu'il était russe.
05:03Vous l'avez côtoyé.
05:05Moi, je ne l'ai pas eu ce genre.
05:07Je lui ai succédé.
05:08Vous étiez jeune.
05:09Non, il n'y avait aucune espèce d'ironie.
05:11Il n'y avait aucune espèce d'ironie.
05:14Je ne sais plus exactement en quelle année
05:15c'était un Léon Zitrone.
05:17Je crois que c'était la fin des années 90, 95.
05:20Voilà, c'est ça.
05:20Mais en revanche, je lui ai succédé
05:22aux commentaires de patinage.
05:23Et croyez-moi,
05:24ce n'était pas n'importe quelle succession.
05:27Souvent imité, caricaturé.
05:29Vous l'avez bien vécu ou pas ?
05:30Oui, très, très bien.
05:31C'est vrai ?
05:32Oui, d'autant qu'en plus,
05:33j'ai rencontré quelqu'un,
05:34vous connaissez tous, Bruno Gaccio,
05:35qui était donc l'auteur des guignols.
05:38Et qui me disait qu'au fond,
05:40cette marionnette-là,
05:41elle mettait plutôt les gens en avant.
05:42Elle permettait surtout de faire des interviews
05:44avec différentes personnes,
05:45très variées.
05:47Et que voilà,
05:48je n'ai jamais eu de problème.
05:49Et puis en plus,
05:49ce sont peut-être mes origines anglo-américaines
05:52qui me font dire
05:52que je n'ai jamais eu de problème
05:53avec l'autodérision.
05:54Vous savez, c'est assez facile
05:57et ceux qui me connaissent
05:59savent que c'est mon cas.
06:01Qu'est-ce que ça va ?
06:02Qu'est-ce que ça ?
06:03C'était moi, ça.
06:05Pourtant, ce n'est pas très ressemblant.
06:07Yves Lecoq.
06:08Une interview qui a dérapé
06:11ou un grand moment de solitude à l'antenne ?
06:13Je vois ce que vous avez dit.
06:15Un grand moment de solitude à l'antenne,
06:17vous faites sans doute allusion
06:18au télisman américain Michael Chang.
06:20Tout à fait.
06:22Je n'ai pas le texte sous les yeux,
06:24je n'ai rien sous les yeux.
06:25C'est-à-dire, pour faire court,
06:27vous savez, j'en rie encore.
06:30C'est il y a peut-être 30 ans comme ça.
06:32Vous vous souvenez tous de Michael Chang,
06:33j'imagine.
06:34Bien sûr.
06:34C'était en 95 ans.
06:35C'était après la finale contre Muster.
06:37Julien a donné surtout le tennis
06:39parce qu'on a quelques souvenirs ensemble.
06:41Contre Muster, exactement.
06:44Donc, il y a une effervescence extraordinaire
06:46dont on n'entend rien.
06:47Et Michael, qui faisait à chaque allusion,
06:50quart de finale, demi-finale,
06:51faisait allusion au Seigneur,
06:52Jesus, Lord Jesus, Lord Jesus, Lord Jesus.
06:54Lord Jesus, avec 15 000 personnes autour,
06:58c'est devenu Luigi, Gigi,
07:00le pizzaïolo du coin.
07:01Et donc, à la place de parler du Seigneur,
07:06je traduis en disant
07:08Luigi que j'avoue ne pas connaître.
07:11Et à ce moment-là,
07:12quelqu'un que vous connaissez,
07:13Jean-Paul Lotte,
07:14dans ce moment-là,
07:14on se souvient,
07:15et Michel Drey,
07:16auquel je porte hommage
07:17parce que tous les deux sont des gens
07:18que j'aime énormément,
07:19ils le savent.
07:21Normalement, la consigne
07:22n'est pas de se contredire à l'antenne.
07:23Mais là, Nelson,
07:25il faisait allusion à Jésus.
07:27Alors, Luigi, je ne connaissais pas,
07:28mais bon, Jésus,
07:29c'est Nelson Montfort
07:31qui est notre invité ce matin
07:32sur Europe 1.

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