Nathan Devers : «L'Italie est la zone d'arrivée des flux migratoires en Europe. La France avait pris des engagements concernant l'accueil des exilés. Nous ne les respections pas. C'est ça qui a amené Giorgia Meloni au pouvoir.»
00:00Je pense que déjà sur Madame Mélanie, il faut voir d'où elle vient, pourquoi elle est arrivée au pouvoir.
00:05Et en l'occurrence, l'Italie, ce n'est pas tout à fait la même chose que la France sur un point.
00:08Une raison évidente géographique, c'est que l'Italie, avec l'Espagne, est la zone d'arrivée des flux migratoires en Europe.
00:16Et que sur ce point, il faut reconnaître qu'il y avait une sorte de manquement à leurs engagements de la totalité des pays européens, dont la France.
00:25Qui n'étaient pas suffisamment solidaires de l'Italie.
00:27Exactement. Nous étions censés nous répartir. Nous avions pris des engagements dans cette direction.
00:33Des engagements qui n'étaient pas contraignants, mais quand même des engagements pour une sorte de répartition équitable de l'accueil des exilés qui arrivaient dans les conditions qu'on sait en Italie.
00:44Et nous ne le respections pas.
00:45Et donc, évidemment, l'Italie se retrouvait avec un poids qu'elle était la seule à avoir sur les épaules et avec une Europe qui feignait de l'aider, mais qui ne l'aidait pas.
00:54Et dans ces circonstances, je crois que c'est ça qui a amené Georgia Meloni au pouvoir.
01:00Ensuite, on peut avoir aussi une réflexion un peu internationale sur ces sujets.
01:06C'est-à-dire ne pas voir l'immigration comme un phénomène de politique intérieure, mais comme un phénomène mondial.
01:12D'abord, on peut remarquer que les flux migratoires ont augmenté en Espagne.
01:16Et que c'est aussi... Alors, certes, ils ont baissé en Italie, mais la porte d'entrée de l'Europe s'est aussi déplacée.
01:22Et deuxièmement, il faut aussi voir que Mme Meloni, elle a...
01:26Alors, on peut la comprendre dans sa logique de réel politique, c'est ce que vous allez me dire.
01:30Mais elle a copiné avec les régimes les moins fréquentables de la région.
01:34M. Kay Sayed, le président tunisien, qui est quelqu'un vraiment de pas recommandable à aucun niveau,
01:40et qui a une gestion lui-même, d'ailleurs, des flux migratoires, qui n'est même pas inhumaine,
01:43qui n'est même pas le mot, c'est même inhumaine, est un petit mot là-dessus.
01:46Il a dit à Mme Meloni, vous dites tout haut ce que nous pensons et ce que nous disons tout bas ici.
01:53Il l'a accueilli avec qui lui a serré la main.
01:55Je ne suis pas sûr... Enfin, il lui a serré la main, je veux dire, moralement, je ne parle pas du geste.
01:59Je ne suis pas sûr que cette manière de faire des partenariats avec précisément ce qui est la source du problème dans la région,
02:05dans la région de départ, des régimes autoritaires qui prennent toutes les richesses pour eux,
02:09qui suppriment à leur peuple tous les droits politiques,
02:12toutes les perspectives d'épanouissement économique,
02:14je ne suis pas sûr que ça change quoi que ce soit, en fait, à la racine du problème.
02:20Vous dites que c'est une manière de régler le problème à court terme, mais pas à long terme.
02:23Mais ça sert peut-être les intérêts de l'Italie.
02:25D'accord, mais quand on a cette réflexion, on peut l'avoir en européen,
02:28et on peut l'avoir aussi, non pas en mondialisme, mais avec un regard mondial.
02:30Elle n'est pas présidente de l'Europe.
02:31Elle n'est pas présidente du monde, on est d'accord.
02:33Mais en tout cas, les gens vont tout aussi avoir besoin de fuir les pays de départ,
02:38et notamment la Tunisie, avec Meloni que avant Meloni.