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Quelques heures après sa victoire retentissante au sommet du Mont Ventoux lors de la 16e étape du Tour de France, Valentin Paret-Peintre nous a ouvert les portes de son hôtel pour un entretien accordé à Cyclism’Actu. "VPP" est donc le premier Français à avoir levé les bras sur cette Grande Boucle, et le premier tricolore à s'imposer au sommet du "Mont Chauve" depuis Richard Virenque en 2002. Encore marqué par l’émotion d’avoir triomphé sur l’un des sommets les plus mythiques du cyclisme mondial, le coureur de la formation Soudal Quick-Step revient avec lucidité et sincérité sur cette journée historique.

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Sport
Transcription
00:00Bon Valentin, merci de nous recevoir à ton hôtel.
00:10On se dit quoi là ?
00:13Pas grand chose, pas grand chose dans ce monde.
00:17C'est difficile encore de réaliser.
00:20J'ai appelé mes parents et ma copine forcément,
00:24mais je n'ai pas trop regardé mon téléphone encore.
00:26Je ne réalise pas encore que j'ai gagné une étape du tour au Mont Ventoux.
00:34Parce que ce n'est pas rien ?
00:35Non, c'est sûr, gagner une étape du tour c'est quelque chose,
00:38mais gagner au Mont Ventoux c'est encore plus magique je pense.
00:42Je vais mettre un peu de temps à réaliser.
00:44Peut-être déjà demain je réaliserai un peu plus et après le tour aussi.
00:49Je pense que quand tout va retomber ça va être spécial.
00:54Il y a que 5 français qui ont gagné au Mont Ventoux,
00:57tu rentres dans une lignée où il y a Pouli dehors, Tévenet,
01:00Jean-François Bernard, Virenc.
01:01Est-ce que tu as l'impression comme ça de faire partie de l'histoire ?
01:05Oui, c'est ce qu'on m'a dit, seulement le 5e français,
01:09mais je pense même si on regarde le palmarès en général des vainqueurs au sommet du Ventoux,
01:15c'est que des grands noms.
01:17Donc c'est très spécial de gagner là-haut et je pense que ça va rester pour longtemps ma plus belle victoire.
01:24Quand tu as Pouchard Virenc, on lui en parle encore 23 ans après,
01:29on se rend compte de la portée, de la dimension, c'est ce genre de tour ?
01:33Oui, c'est sûr.
01:34Encore une fois, j'ai du mal à réaliser, mais c'est mythique le Mont Ventoux.
01:40C'est un tour que tu n'aurais pas dû discuter quelque part,
01:43normalement ce n'est pas prévu à ton programme.
01:45Il y a quelque part comme ça une forme de destin qui peut jouer ?
01:48Oui, c'est ça. Il y a quand même deux formes de destin,
01:52parce que le premier, je ne devais pas être au départ du Tour,
01:54j'aurais été au départ du Giro d'Italie.
01:57Et le deuxième, avec l'abandon de Remco, qui m'a laissé plus de liberté.
02:02Je pense qu'aujourd'hui, avec Remco, je ne serais pas allé dans l'échappée.
02:08Donc, oui, peut-être que c'était écrit quelque part que je devais gagner ici au Mont Ventoux.
02:1424 ans. Est-ce qu'on rentre déjà dans la cour des grands quand on a gagné le Ventoux ?
02:18Non, je ne pense pas. Il faut confirmer.
02:23Il y a aussi beaucoup d'autres courses à gagner.
02:28C'est une étape, gagner sur le Tour, gagner au Mont Ventoux.
02:32Mais ce n'est pas une finalité. J'ai encore beaucoup de choses à faire.
02:37On s'était vu la dernière fois sur la Recode des Mondiaux 2027 à Salonche.
02:42Tu nous expliquais un petit peu, au début de saison galère, depuis le Tireno, etc.
02:46Si on t'avait dit ça quand on s'est vu à Salonche, tu aurais dit quoi ?
02:51J'aurais dit déjà qu'être au départ du Tour, ça serait dingue.
02:57Et gagner une étape, ce serait incroyable.
03:00Alors gagner au Mont Ventoux, je t'aurais dit que tu es fou.
03:03C'est quelque chose que même dans tes rêves les plus fous, on ne peut pas imaginer.
03:09Oui, c'est ça. Mais déjà gagner une étape, c'est vraiment difficile à rêver, à imaginer.
03:16Mais gagner au Ventoux, c'est encore plus dur à imaginer.
03:19Quand on se rapprochait du Mont Ventoux, je disais, allez, 15 kilomètres avant le pied.
03:25Et je disais aussi dans la radio à Pascal Lecorme qui était en train de rouler,
03:29allez, c'est notre jour, on va le faire, on peut le faire.
03:33Et je ne sais même pas si au fond de moi-même, je le croyais.
03:37Je me disais, on y va vraiment pour gagner au Mont Ventoux.
03:41Et voilà, même sur le vélo, c'était difficile de se dire, je suis vraiment en posture de gagner au Mont Ventoux.
03:48On ne se rend pas compte ? Mais c'est quoi grimper le Mont Ventoux ? Raconte-nous.
03:54C'est dur, c'est de la souffrance avant tout.
03:57Mais bon, après, ça va assez vite avec tous les spectateurs au bord de la route.
04:02Ça va assez vite, on prend beaucoup de plaisir.
04:06Et voilà, je pense que c'était autour d'une heure aujourd'hui de monter.
04:09Donc voilà, c'est allé vite, je l'ai fait au mois de mai, juste après ma blessure.
04:15Et c'était allé beaucoup moins vite.
04:16Tu parlais de tes proches, Valentin, tout à l'heure.
04:18Comment est-ce qu'ils ont réagi à cette victoire ? Qu'est-ce qu'ils ont dit ?
04:22Ils sont super heureux, ils ont vraiment vibré.
04:26J'ai appelé mes grands-parents et ils m'ont dit, on a pleuré devant la télé.
04:32Pour moi, c'est plus important de transmettre ces émotions à mes proches, à mes grands-parents
04:37que vraiment de gagner la course en elle-même.
04:41Moi, c'est quand ma grand-mère me dit et mon grand-père me dit, on a pleuré devant la télé,
04:45c'est ce qui me rend le plus fier.
04:47C'est le premier vainqueur français sur le tour.
04:49Ça représente quelque chose aussi ?
04:52Non, pas forcément.
04:53Je dirais non.
04:56Il va peut-être en avoir d'autres.
04:57Le peloton, il est de plus en plus international, donc c'est de plus en plus difficile d'être
05:05une grosse nation, entre guillemets.
05:08Mais voilà, moi, je n'avais pas réalisé ce matin au départ qu'en fait, on n'avait toujours
05:13pas gagné l'étape, les Français.
05:17Est-ce qu'on peut le souhaiter pour la suite ? Un petit maillot à poids ou pas du tout ?
05:21Non, ce n'est pas du tout dans l'idée, dans l'objectif.
05:26Je ne sais pas du tout combien j'ai de points, combien il y avait de points aujourd'hui
05:29au sommet, mais je pense que Lenny est bien parti.
05:32Il a pas mal d'avance et si on se fait la guerre, il risquera de finir sur les épaules
05:37de Pogacar, donc non, je préfère que ce soit Lenny plutôt que Pogacar.
05:43On a envie d'avoir dit la suite du jour, maintenant c'est que du bonus.
05:45Pourquoi pas récidiver dans les Alpes ?
05:49Oui, c'est sûr, j'aurais encore à cœur d'être à l'avant dans les Alpes.
05:53Après, Ilan m'a rendu un beau service aujourd'hui, donc j'aurais à cœur de lui rendre l'appareil
06:00dans les Alpes.
06:02Mais voilà, on verra déjà demain, l'étape est assez propice pour nous, donc on va essayer
06:07de faire quelque chose.
06:10Merci.
06:10Merci beaucoup.
06:11Merci.
06:11Merci.

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