L'écrivain Nathan Devers était l’invité de Midi News Été ce vendredi 18 juillet sur CNEWS. Il s’est exprimé au sujet de la colère paysanne qui gronde depuis des propos controversés attribués à la députée de Paris : «La profession d'agriculteur est en très grande vulnérabilité»
00:00Moi ce qui m'a marqué dans ses propos de Jandrine Rousseau, il y avait le passage où elle parlait qu'elle n'avait rien à péter de la rentabilité des agriculteurs,
00:08mais il y avait surtout quelques phrases plus loin, quand elle justifiait en fait sa position, la mention de l'expression de l'argent sale,
00:15pour parler de la manière dont le secteur de l'agriculture utilise des produits dangereux, qui mettent en danger l'écosystème, la santé aussi des consommateurs,
00:24elle parlait d'argent sale, et c'est vrai que dans le débat public c'est une expression qui, usuellement, est plutôt réservée à des organisations criminelles,
00:32mafieuses, au trafic de drogue, à ce genre de sujets-là, c'est là qu'on parle d'argent sale.
00:37Je crois qu'il y a en tout cas une forme d'angle mort dans la manière dont certains écologistes ne tiennent pas compte du fait que l'écologie ne peut se faire qu'avec les agriculteurs,
00:48et que précisément, les agriculteurs, aujourd'hui, surtout quand on parle de rentabilité, c'est une profession, tout le monde le sait,
00:55qui est en très grand danger, avec des heures de travail qui sont absolument immenses, des revenus qui sont de plus en plus faibles,
01:03un taux de suicide annuel qui est extrêmement élevé, bref, c'est une profession qui est en très très grande vulnérabilité.
01:11Qu'on puisse parler de transition écologique quand on est Sandrine Rousseau, c'est absolument évident,
01:16mais qu'on le fasse sans penser l'accompagnement des gens qui sont les premiers concernés par cette transition,
01:22c'est une sorte d'angle mort dans la manière même dont on conçoit la justice sociale.
