Axel Ronde : «On est en train de jouer à la roulette russe avec les policiers municipaux»

CNEWS

Le porte-parole CFTC Police Alex Ronde était l’invité de Midi News Été ce vendredi 18 juillet sur CNEWS. Il s’est exprimé au sujet de l'attaque au couteau dont a été victime une policière dans les Yvelines : «On est en train de jouer à la roulette russe avec les policiers municipaux»

Transcript

00:00En fait, on est en train de jouer la roulette russe avec ces policiers municipaux, finalement.

00:04C'est au petit bonheur la chance.

00:06Là, on voit bien la détermination de l'agression, de l'agresseur qui voulait poignarder ces policiers.

00:14Encore une fois, c'est la police qui ne voit pas qu'elle soit municipale, nationale.

00:19Donc, on doit les armer.

00:21Il n'y a même pas de débat quand on voit les...

00:23Il n'y a aucun débat.

00:24Vous imaginez si la bombe lacrymogène n'avait pas d'effet sur cette personne,

00:27parce que ça arrive, il faut savoir que sur des personnes alcoolisées,

00:30sur des personnes qui ont des produits stupéfiants, ça ne fonctionne pas forcément.

00:35Qu'est-ce qui se serait passé ?

00:37La fonction de la police tombait, par exemple, au sol et se faisait poignarder ?

00:42Non, on ne peut pas jouer comme ça avec l'avis de ces agents.

00:44Ce sont des policiers.

00:45Si on a décidé de leur mettre police dans le dos, on doit leur donner des armes.

00:49Ce n'est pas parce qu'ils sont armés qu'ils vont les utiliser.

00:51Il peut y avoir une personne en couverture, la deuxième équipier,

00:54aurait pu le tenir en joue.

00:56Et si la bombe lacrymogène ne fonctionnait pas,

00:59on aurait pu utiliser...

01:00On voit que c'est quand même dérisoire.

01:01Cette bombe, il y a un couteau.

01:03Bien évidemment, vous avez vu la lame.

01:04Vous avez vu la détermination de cette personne.

01:07Imaginez qu'il ait croisé d'autres jeunes, d'autres personnes.

01:11C'est pour ça que je dis qu'on joue à la roulette russe,

01:14réellement, avec cette sécurité.

01:16On ne peut pas faire une moitié de sécurité.

01:18Soit on l'a fait, soit on ne l'a fait pas.

01:19Donc soit on met des agents sur la voie publique

01:21qui ne portent pas le nom de police

01:23et qui font juste du stationnement, on va dire,

01:26de la verbalisation.

01:28Mais on ne peut pas leur donner des missions de police.

01:30On doit les encadrer avec cet armement

01:34qui est prévu par la loi.

01:36Il faut les former.

01:37Il faut leur donner ces moyens nécessaires

01:39parce que c'est fini.

01:41On a l'impression qu'ils n'ont pas compris,

01:43ces hommes et femmes politiques,

01:45la situation, la réalité du terrain.

01:46On est dans un déferlement de violence

01:49avec des jeunes de 15, 16 ans

01:52qui utilisent des couteaux et qui s'entretuent.

01:55Ils n'ont plus peur de rien.

01:57Donc si vous mettez des gens,

01:58des personnels de la police en danger

02:01parce qu'ils vont, sur des interventions,

02:04ils vont tomber sur une personne déséquilibrée

02:06parce qu'encore une fois,

02:07il y en a énormément dans notre pays.

02:09La psychiatrie est tellement sinistrée en France.

02:13Déjà, l'hôpital public,

02:14c'est déjà extrêmement compliqué.

02:16Alors imaginez la psychiatrie.

02:18Non, ils n'ont absolument aucun moyen.

02:20Et d'ailleurs, pendant l'été,

02:22on le sait très bien,

02:23beaucoup de services ferment

02:24et on remet dehors des personnes

02:27avec des troubles psychiatriques

02:28qui sont en rupture avec leur traitement

02:30parce qu'on ne peut pas surveiller,

02:32finalement, s'ils prennent, oui ou non,

02:34leur traitement.

02:34Sous-titrage Société Radio-Canada

02:39Sous-titrage Société Radio-Canada

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