La Ligue des droits de l'homme a saisi le tribunal administratif de Nice pour contester l'arrêté pris à Mandelieu-la-Napoule. Cet arrêté interdit le burkini sur les plages de Mandelieu-la-Napoule au même titre que la cigarette, le football, l'alcool, les barbecues ou les narguilés. Le tribunal administratif de Nice a décidé ce vendredi de suspendre l'interdiction des tenues manifestant une appartenance religieuse sur les plages de Mandelieu-la-Napoule.
Le maire LR de la commune, Sébastien Leroy, avait pris un arrêté pour interdire la baignade aux femmes portant un burkini, entre le 15 juillet et le 31 août 2025.
Dans sa décision, la cour rappelle tout d’abord que « le juge des référés rappelle tout d’abord les règles habituelles applicables au sein de l’espace public, qui diffèrent de celles relatives aux services publics, régis, eux, par les principes de neutralité et de bonne organisation du service ».
Et de souligner que, dans l’espace public, « les mesures restrictives doivent être justifiées par des risques avérés de troubles à l’ordre public », ce qui, selon le tribunal, n’était pas établi dans ce cas.
La commune n'ayant pas démontré l'existence d'un tel risque, le tribunal estime que cette interdiction porte atteinte de manière grave et illégale à la liberté d'aller et venir, à la liberté de conscience et à la liberté personnelle."
Pour justifier son arrêté, le maire invoquait pourtant des « troubles à l’ordre public » survenus à l’été 2024 et un « contexte de tensions interreligieuses ». Mais le juge a écarté cette argumentation, estimant que ces éléments ne permettaient pas de démontrer l’existence d’un trouble actuel ou imminent.
« Ni ces incidents, au demeurant non établis, ni le contexte de tensions interreligieuses ne sont susceptibles de faire apparaître que l’interdiction […] serait […] justifiée par des risques avérés de troubles à l’ordre public », a tranché le juge des référés.