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«Le droit d'asile est dévoyé en France», selon Philippe Fontana
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00:00
6h, 9h, Europe 1 matin.
00:03
Europe 1, il est 7h12, votre invité ce matin, Alexandre Lemaire et Maître Philippe Fontana, avocat spécialiste du droit d'asile.
00:10
Bonjour Philippe Fontana.
00:11
Bonjour.
00:12
Nous revenons ce matin avec vous sur cette récente décision de la Cour nationale du droit d'asile.
00:17
Elle vient d'accorder le statut de réfugié à une palestinienne.
00:20
Alors, deux choses importantes dans cette décision.
00:23
Octroie de ce statut à raison de sa nationalité, parce qu'elle est palestinienne, et en raison de persécution dans la bande de Gaza.
00:32
Ça, ce sont deux mots, deux motivations très importantes qui vont déterminer la suite.
00:37
C'est-à-dire que c'est une décision qui va certainement faire jurisprudence.
00:40
Oui, parce qu'elle est rendue par la grande formation de la Cour nationale du droit d'asile, c'est-à-dire son président, son vice-président,
00:47
la présidente de section, trois assesseurs issus du Conseil d'État et trois assesseurs issus du commissariat aux réfugiés.
00:57
Dans mon livre qui est paru il y a deux ans, La vérité sur le droit d'asile, j'ai exposé le dévoiement du droit d'asile,
01:04
puisque la majorité des demandeurs à l'asile sont animés par des considérations économiques,
01:11
et non pas par la persécution dont ils font l'objet dans leur pays d'origine.
01:17
C'est-à-dire que le système est dévoyé ?
01:19
Le système est dévoyé depuis longtemps.
01:21
Et la difficulté, c'est que non seulement il est dévoyé, mais il prend une ampleur qui est insoupçonnée.
01:28
Sachez qu'il y a près de 154 000 personnes qui, en 2024, ont sollicité une protection internationale auprès de l'OFPRA.
01:37
Mais là, ce n'est plus un dévoiement du droit d'asile auquel on assiste.
01:41
On assiste à une déconstruction qui est arrivée très rapidement par la Cour nationale du droit d'asile.
01:48
Et il y a deux décisions qui ont été rendues à un an d'intervalle.
01:52
La première sur laquelle j'avais écrit, c'est la décision rendue le 11 juillet 2024,
01:57
qui prétend que toute femme, parce qu'elle est afghane, ou toute afghane parce qu'elle est femme,
02:05
faisant partie d'une catégorie sociale, peut prétendre être éligible au droit d'asile en France.
02:14
Vous voyez les conséquences importantes.
02:17
La deuxième décision dont on parle aujourd'hui, c'est celle qui est rendue exactement un an après le 11 juillet 2025,
02:25
qui prétend que d'une part, il y ait une nationalité palestinienne, alors que ces nationalités n'existent pas.
02:31
Il y a des apatrides d'origine palestinienne.
02:34
Il n'y a pas d'État palestinien reconnu.
02:36
Il y a des habitants qui habitent la bande de Gaza.
02:40
Et ça, d'une part, et deuxièmement, la Cour nationale du droit d'asile prétend dicter la politique étrangère de la France,
02:49
puisque comme Amnesty International parle de destruction, donc de génocide,
02:54
elle, elle parle de persécution par les méthodes de l'armée israélienne de manière indistincte.
03:01
Oui, tout est dans le choix des mots, effectivement.
03:03
Non, mais le choix des mots est très important.
03:04
Alors, vous avez, pour que nos auditeurs comprennent facilement le maquis judiciaire de l'asile de la protection internationale,
03:12
vous avez quatre types d'asile de protection qui sont reconnus en France.
03:16
Vous avez l'asile constitutionnel pour les combattants de la liberté.
03:20
Massoud eut été éligible, mais vous savez que les vrais combattants de la liberté restent dans le pays.
03:25
Le commandant Massoud en Afghanistan.
03:27
Voilà, ils restent dans leur pays pour défendre les libertés.
03:30
Vous avez ensuite les personnes qui demandent le droit d'asile parce qu'elles sont persécutées,
03:36
ça c'est la Convention de Genève de 1951,
03:39
en fonction de leur race, de leur nationalité, de leurs opinions politiques ou de l'appartenance à un groupe social,
03:44
par exemple des homosexuels qui sont persécutés dans leur pays parce qu'ils sont homosexuels.
03:48
Et là, en France, on a quand même accordé l'asile,
03:52
sur le fait de cette reconnaissance que je viens de définir,
03:57
à 100 000 Afghans ces dernières années,
03:59
dont 40% sont analphabètes.
04:02
Ensuite, vous avez la protection subsidiaire,
04:04
c'est-à-dire que la France, poussée par les directives européennes,
04:09
c'est un régime moins protecteur que le régime de réfugiés.
04:13
Il est dangereux puisque la France peut accorder cette protection à toute personne
04:19
qui est victime de violences aveugles.
04:22
C'est-à-dire que sur un territoire comme au Soudan, exposé à une guerre,
04:25
ou comme sur la bande de Gaza, vous pouvez bénéficier de cette protection.
04:29
Et enfin, vous avez la protection temporaire qui est accordée aux Ukrainiens.
04:32
Si je reviens à cette décision du 11 juillet 2025,
04:36
dans un premier temps, c'est l'État qui est allé chercher cette palestinienne et son fils,
04:40
cette palestinienne dont la maison a été partiellement endommagée,
04:44
dont le fils a été blessé aux jambes.
04:46
La France est allée la chercher, en Égypte, lui a accordé un laissé-passer consulaire,
04:51
elle a sollicité l'asile et l'OFPRA lui a accordé la protection subsidiaire.
04:56
C'est-à-dire que l'État a accordé une protection internationale à cette femme,
05:00
elle n'en était pas satisfaite, poussée par des associations comme le JISTI
05:04
ou comme la Ligue des droits de l'homme.
05:06
Elle a saisi la Cour nationale du droit d'asile,
05:08
non pas pour avoir cette protection qu'elle avait obtenue,
05:11
mais pour obtenir l'asile.
05:13
Philippe Fontana, j'ai beaucoup de questions à vous poser.
05:14
Tous les demandeurs d'asile palestiniens désormais pourront prétendre
05:17
au statut de réfugié en France au terme de cette décision ?
05:19
Oui, alors heureusement, il n'y en a que quelques centaines qui ont sollicité l'asile
05:23
parce qu'il est difficile de sortir de la bande de Gaza,
05:26
que ce soit par l'Égypte ou par Israël.
05:28
Mais c'est le symbole, encore une fois,
05:32
où lorsque vous prétendez obtenir le statut de demandeur d'asile,
05:36
c'est-à-dire d'être réfugié, d'être reconnu comme réfugié,
05:40
c'est à vous d'apporter la preuve qu'il y a un lien
05:42
entre le motif de persécution que vous alléguez,
05:45
encore une fois, la race, la nationalité, l'engagement politique,
05:50
et l'acte.
05:51
Or, dans le cas de cette palestinienne,
05:53
il n'y a pas de corrélation entre la persécution dont elle s'estime victime.
05:59
Effectivement, il y a des actes de guerre dans la bande de Gaza.
06:01
Mais quand vous lisez cette décision,
06:04
la motivation de décision qui est purement à charge,
06:07
on ne voit jamais les motifs de l'OFPRA
06:09
qui ont entraîné la décision de l'OFPRA.
06:11
Vous verrez qu'on ne parle que de l'armée israélienne
06:15
et qu'on ne parle jamais des exactions des ramesses.
06:17
Si on prend un peu de hauteur,
06:18
on parle beaucoup des économies à trouver
06:19
depuis les annonces mardis de François Bayrou.
06:21
Et vous le dites d'ailleurs dans votre livre,
06:22
tout cela, le système d'octroi du statut de réfugié,
06:25
a un coût pour notre finance publique.
06:27
Alors, ne serait-ce que sur la ligne budgétaire
06:31
consacrée à la politique de l'asile en France,
06:33
en 2024, c'était 1,2 milliard d'euros.
06:36
Annuel.
06:37
Annuel. Parce que qu'est-ce qui se passe ?
06:38
Lorsque vous sollicitez l'asile,
06:40
vous entrez la plupart du temps illégalement en France,
06:44
vous vous présentez, vous obtenez un titre de séjour précaire,
06:48
une autorisation de séjour en France,
06:50
vous êtes logé et vous recevez une indemnité,
06:53
l'assurance maladie prend en charge vos dépenses
06:57
pour les hospitalisations, etc.
07:00
Et donc, vous êtes quasiment,
07:02
vous êtes prise en charge par l'État.
07:04
Et là, c'est un coût.
07:05
Donc, vous avez d'une part cette décision
07:07
qui est juridiquement critiquable,
07:12
et j'espère que le directeur général de l'OFPRA
07:14
va se pouvoir en cassation,
07:15
parce que ce n'est pas terminé.
07:17
Et vous avez surtout un angle mort
07:19
dans la politique d'immigration de la France.
07:21
C'est ce que vous appelez l'angle mort
07:22
de la politique d'immigration de la France, oui.
07:24
Quand même.
07:25
Cette décision a été rendue il y a une semaine déjà.
07:28
À part Europe 1,
07:31
qui s'en est saisi,
07:32
à part quelques articles
07:35
que je lui avais grand intérêt,
07:37
est-ce que les pouvoirs publics
07:39
se sont préoccupés de cette décision ?
07:41
Écoutez, vous êtes venu nous le dire ce matin
07:43
sur Europe 1, Philippe Fontana,
07:45
je vous en remercie,
07:45
spécialiste du droit d'asile, je le rappelle.
07:48
Je rappelle également votre livre
07:49
La vérité sur le droit d'asile,
07:51
s'est publié aux éditions de l'Observatoire.
07:53
Merci d'avoir été avec nous ce matin.
07:54
Merci de m'avoir regardé.
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