Bruno : "J'étais dans l'évitement des problèmes."

Sud Radio

avant-hier

Avec Bruno, auditeur

Retrouvez Brigitte Lahaie du lundi au vendredi à partir de 14h sur Sud Radio.
---
Abonnez-vous pour plus de contenus : http://ow.ly/7FZy50G1rry
-
________________________________________

🎧 Retrouvez nos podcasts et articles : https://www.sudradio.fr/

________________________________________

🔴 Nous suivre sur les réseaux sociaux 🔴

▪️ Facebook : https://www.facebook.com/profile.php?id=100063607629498
▪️ Instagram : https://www.instagram.com/sudradioofficiel/
▪️ Twitter : https://twitter.com/SudRadio
▪️ TikTok : https://www.tiktok.com/@sudradio?lang=fr
———————————————————————

☀️ Et pour plus de vidéos de Brigitte Lahaie : https://youtube.com/playlist?list=PLaXVMKmPLMDTwSwAdULSG7Mr2gvFiyJvq

##NOEPISODE##

Catégorie

🛠️

Style de vie

Transcription

Afficher la transcription complète de la vidéo

00:00Bonjour Bruno, bonjour Brigitte, bonjour Samuel, bonjour Bruno.

00:04Alors vous êtes monsieur normal, c'est ça ?

00:07Oui, je suis désespérément normal et en fait je m'aperçois que pratiquement toute ma vie je me suis forcé à contrôler.

00:16Alors à contrôler, de temps en temps j'explose aussi, mais à contrôler des choses.

00:21C'est intéressant parce que vous faites le lien entre être normal et contrôlant.

00:24Oui, par exemple je faisais attention à comment je m'habillais quand j'étais à l'école primaire ou encore plus au collège

00:33où les autres sont très à l'affût du moindre problème, j'avais les codes permettant de passer entre monsieur neutre, monsieur normal,

00:40celui qui était dans le mouv et qui ne dépassait pas d'un cran.

00:46Pour vous protéger ?

00:46Oui, bien sûr, pour protéger.

00:49J'avais vite compris, moi j'ai un problème de défense, on va dire, on voit ça dans toutes les cours d'école et partout.

01:00Vous avez les enfants qui foutent des mandats à tout le monde et puis des autres qui s'en prennent de temps en temps

01:04et puis qui se grattent la tête, mais qui ne réagissent pas, puis d'autres qui rendent.

01:07Moi j'avais tendance à ne pas savoir bien me défendre, donc j'étais dans l'évitement des problèmes.

01:14Mais ce n'est pas stupide ça d'être dans l'évitement, parce que finalement, ceux qui ont le plus de stress,

01:23c'est les vrais dominants qui veulent montrer qu'ils sont les plus forts et puis les pauvres qui sont un peu les boucs émissaires

01:29et qui eux sont super stressés, tandis que vous, vous passez entre les gouttes si je puis dire.

01:36Exactement, après il faut écouter un peu Sénèque qui dit que la vie ce n'est pas de passer entre les gouttes,

01:40mais c'est de danser sous la pluie, c'est ça qui est important.

01:43Oui, ou Shakespeare qui disait, soit le monde ressemble à la rose, mais soit le serpent qu'elle dissimule.

01:50Il faut savoir aussi parfois attendre son heure.

01:53Exactement, et donc oui j'ai attendu mon heure.

01:55Et c'est vrai qu'avec maintenant le recul, à la fois j'ai accepté tous les codes, mais à la fois j'ai mes singularités.

02:00Donc j'ai osé devenir qui j'étais, et on va dire que j'ai très bien intégré socialement,

02:06j'ai un métier qui me plaît beaucoup, j'ai une vie familiale formidable, mais j'ai une singularité.

02:11Et c'est vrai que par exemple, j'ai choisi des entreprises dans lesquelles je pouvais être moi-même.

02:15Et être moi-même par exemple, c'est de pouvoir faire, alors j'ai des responsabilités,

02:18et que j'engarge souvent l'entreprise dans mes choix et dans ce qu'on doit faire,

02:24de quand même pouvoir être assez joueur et assez déconneur.

02:29Donc les réunions avec moi, c'est souvent l'occasion de pouvoir dire des bêtises, et de pouvoir en rire.

02:36Je pense qu'une journée sans rire, j'aurais perdu.

02:39Donc je me suis trouvé, ou je me suis fabriqué un environnement professionnel dans lequel c'était autorisé.

02:46C'est ça notre petit grain de folie.

02:49Exactement.

02:50Par exemple, de pouvoir chanter dans les couloirs sans passer pour un fou justement.

02:54Oui, après vous savez, et on l'a déjà dit dans l'émission, Freud qui disait que l'humour est le mécanisme le plus sophistiqué de la psyché humaine.

03:02Il faut rire, il faut rire, il faut de l'humour.

03:03Et c'est un très bon mécanisme de défense.

03:06Aussi.

03:06Donc franchement, je crois que vous êtes normal, oui, semble-t-il.

03:13Mais dans le bon sens du terme, vous n'êtes pas...

03:16Parce que ce que vous aviez l'air de dire au début de votre témoignage, c'est que vous étiez finalement inhibé, vous voyez.

03:22Voilà, c'est ça, obsessionnel.

03:24Et ce qui est assez étonnant, c'est qu'aujourd'hui, lorsqu'on peut faire des réunions,

03:30ou des formations d'ailleurs de management, où on évoque un peu les caractéristiques, les émotions, etc. avec d'autres collègues,

03:37tout le monde est très étonné de penser que j'ai pu être très timide.

03:40Parce que pour tout le monde qui me côtoie dans l'entreprise, je suis l'inverse d'intimide,

03:45puisque je donne l'apparence d'être très à l'aise, de bien maîtriser mes sujets,

03:50d'être un relationnel assez fort et assez enjoué.

03:54Donc tout le monde me dit, mais c'est pas possible.

03:56Mais Bruno, qu'est-ce qui fait que vous étiez aussi timide,

04:01alors que finalement vous n'êtes pas un vrai timide ?

04:04Parce que la timidité, en règle générale, on se la traîne toute sa vie.

04:08Qu'est-ce qui fait ? C'est quoi ?

04:10C'était parce que vos parents vous avez un petit peu inhibés, justement ?

04:15Je pense pas que ce soit eux, je pense que c'est le monde en général qui est inhibé un peu.

04:20Et je dirais que j'avais un tel cocon protecteur formidable dans le lien familial.

04:26D'accord, ok, on comprend.

04:29J'avais cette appréhension, donc j'avais jamais de problème à poser des questions à mes parents

04:32et avoir un dialogue avec eux, etc.

04:34Par contre, dans la rue, demander mon chemin à quelqu'un, c'était une souffrance.

04:38Et peut-être aussi que c'est le fait d'avoir été rudoyé, comme vous dites, à l'école,

04:41avec des petites frappes comme ça, idiotes.

04:44Par contre, petite piste, même si j'entends ce que dit Brigitte,

04:47et je la rejoins sur le fait qu'effectivement vous avez fait beaucoup de chemin,

04:49autorisez-vous à lâcher un peu ce contrôle,

04:52c'est-à-dire à analyser, à observer les choses sur lesquelles vous avez le sentiment

04:55de déployer de l'énergie, parfois peut-être pour rien,

04:57et dites-vous, tiens, je vais m'autoriser à lâcher ça pour voir ce qui se passe.

05:01Et c'est comme ça que vous allez accroître ce qu'on appelle le seuil d'imprédictibilité,

05:04c'est-à-dire la capacité d'une personne à faire face à la nouveauté.

05:08Faites des nouvelles choses, faites des nouvelles expériences,

05:11testez des choses, amusez-vous, puisque vous aimez l'amusement.

05:14Amusez-vous de cette vie qui est si précieuse.

05:17Ça fait écho ce que je vous dis ?

05:19Oui, oui, ça me parle beaucoup, mais je pense que c'est une phase en fait.

05:22Parce que j'ai réduit en 20 secondes 50 ans d'une vie, d'une évolution,

05:28et c'est vrai que j'étais très routinier dans mes habitudes

05:32en tant que jeune homme et en jeune adulte.

05:35Aujourd'hui, à la fois j'aime bien ma routine,

05:38mais comme par hasard, je me suis marié avec une femme

05:42qui, elle, aime beaucoup le changement.

05:44Ah bah vous voyez ?

05:46Vous voyez, on se complète.

05:47Et par rapport à notre titre qui est passé juste avant,

05:50Franck, je souhaite beaucoup de courage,

05:52je suis passé par là, dans une autre vie précédente,

05:54exactement à peu près la même chose.

05:56Et en effet, l'amour, comme vous l'avez dit, Samuel,

05:59ça rend meilleur, ça ne fait pas souffrir.

06:02Ah bah je suis ravi pour vous.

06:03Je le ressens au quotidien.

06:04Ah bah ça fait plaisir.

06:05Et donc, à la fois, j'ai un trait de caractère que je compense

06:09ou que ma femme compense par une façon d'être différente,

06:14ce qui fait que d'ailleurs, quand...

06:15Ça fait une belle complémentarité entre vous,

06:18c'est-à-dire qu'elle, elle vous pousse un peu à sortir de votre quotidien,

06:23et puis vous, vous la remettez quand même dans quelque chose d'un peu plus quotidien,

06:27parce que sinon, elle pourrait partir un peu en brille.

06:29Donc c'est très bien.

06:30Exactement, mais en plus, là où c'est bien, où c'est positif,

06:35par rapport justement à la vie d'avant que j'ai connue,

06:38c'est que je n'espère pas qu'elle va me guérir de ça

06:41ou que je vais la guérir, elle, de son envie de changement un peu plus régulier que le mien.

06:44Mais par contre, on se compense.

06:46Et c'est vrai que par exemple, en termes de conscience des choses,

06:49quand parfois, ça m'agace un peu plus que je ne voudrais,

06:54je me dis, mais c'est pour ça que tu veux la choisir aussi.

06:57Est-ce que c'est si important ou pas ?

07:00Est-ce que c'est si grave ou pas ?

07:01Ah bah vous avez tout compris.

07:04Ça c'est la base, vous savez que ça c'est la base,

07:06c'est-à-dire être capable à un moment de se donner, de se dire,

07:08eh bah oui, la personne face à moi,

07:11ce n'est pas une super héroïne, ce n'est pas une eugresse,

07:13c'est une humaine, il y a des trucs qui vont, il y a des trucs qui ne vont pas,

07:15et je la prends dans sa globalité, je l'aime dans sa globalité.

07:17Bravo Bruno, je pense que franchement, vous vous redonnez de l'espoir là.

07:21Surtout, c'est ce que dit aussi souvent Brésil depuis des années,

07:24et que j'entendais depuis des années,

07:25parce que je suis un vieux maintenant auditeur,

07:28et que j'écoute depuis souvent, et en fait, c'est la différence entre écouter et comprendre.

07:32Pendant longtemps que je vous ai écouté,

07:33et puis un jour j'ai fini par comprendre,

07:35mais sur le coup de ne pas sauver les autres,

07:37de ne pas vouloir, etc.,

07:39un jour ça a changé en bien,

07:42et je dossie un peu à cette émission,

07:43parce qu'elle avait préparé le terrain, je pense,

07:45mais j'avais du mal à comprendre.

07:48Donc j'étais un peu comme dans la situation de Pierre précisément,

07:50qui n'entendait pas tout ce qu'on pouvait lui dire,

07:52mais c'est normal, quand on est dans une crise comme ça,

07:55c'est pas facile, mais ce que je peux lui souhaiter,

07:58c'est qu'il réécoute l'édition,

07:59j'espère qu'il le fera déjà pour s'écouter lui-même.

08:02Et après, je peux lui dire qu'après l'orage,

08:06des fois il y a le beau temps.

08:07Et c'est la preuve,

08:08parce que j'ai vécu très proche de ce qu'il vit aujourd'hui.

08:12– Sous-titrage Société Radio-Canada

Recommandations