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Transcription
00:00Julien, dans quel contexte vous avez grandi après la disparition de vos parents ?
00:04Ça ne devait pas être très très simple ?
00:06J'ai eu une enfance finalement normale.
00:10J'ai grandi chez moi, dans ma maison.
00:13Je sais, c'est curieux pour un jeune homme de 15 ans de rester, entre guillemets, seul chez lui.
00:18Il y avait un couple de gardiens qui s'occupaient de l'intendance de la maison.
00:24En fait, adulte d'un coup à 15 ans.
00:25À 15 ans, du jour au lendemain, adulte.
00:27J'aurais pu arrêter l'école, Jules m'en a empêché et je n'aurais pas joué avec ça.
00:32Jules, c'était le grand-père, il était très rigoureux, il tenait absolument à ce que les études soient poursuivies.
00:37Il a été très dur au niveau des études, que ce soit avec moi, mais bien évidemment avec son fils.
00:42Parce que Jules avait fait de très très grandes études.
00:46La question c'est, quel adolescent étiez-vous ?
00:49Parce que quand on est le fils d'eux, ce n'est jamais très simple.
00:51Alors, c'est à la fois simple et à la fois compliqué.
00:55Déjà qu'on est le fils d'eux, je peux le dire maintenant du haut de mes 45 ans, je n'ai jamais fait de bêtises.
01:02Non.
01:02Jamais.
01:03C'est pas possible.
01:04Je peux vous prendre en photo ?
01:06Non mais, de bêtises.
01:08Ce que je veux dire, c'est ce qu'un adolescent pourrait faire.
01:11Je ne pouvais pas, parce que je suis le fils d'eux.
01:13Alors si vous imaginez le fils d'eux qui a, je n'en sais rien moi, triché dans le métro, comment on dit, quand on passe...
01:20Quand on passe sous le portillon.
01:22Oui, voilà.
01:22Je ne peux pas faire ça.
01:24Oui, frauder.
01:26Je ne pouvais pas faire ça, donc j'ai été quand même très attention à l'image que je pouvais donner.
01:32Oui, mais est-ce qu'à un moment, vous avez eu un moment de rupture ou de rébellion vis-à-vis du nom d'Assin ?
01:37Parce que ça ne devait pas être simple tous les jours quand même, non ?
01:40Non, c'est plus, oui, à l'adolescence où, ah ben c'est normal, t'as eu une bonne note, t'as ceci, t'as cela, c'est normal, t'es le fils d'eux.
01:48Oui, bien sûr.
01:49Bon, ça commence à être un peu fatigant, mais ça disparaît très vite, très vite.
01:54Bon, qu'est-ce qui vous a poussé à écrire le livre aujourd'hui ?
01:57C'est un besoin, c'est une urgence, parce que vous avez mis du temps quand même ?
02:00C'est un besoin, voilà, parce que je me retrouve depuis quelques années, vraiment, c'est devenu mon métier.
02:05Ça l'a toujours été en Dancy, mais là, c'est vraiment, c'est mon boulot de tous les jours.
02:12Et j'avais vraiment envie de rétablir déjà des vérités, sur le décès de mon père, par exemple, on a entendu tout et n'importe quoi.
02:20Tout et n'importe quoi, bien sûr.
02:22Un biographe qui écoute un biographe, qui écoute un autre biographe, au final, le costume blanc est le plus blanc et les grilles.
02:28Donc, je voulais vraiment rétablir ça, parler de la vie, voilà, quand on est un fils d'eux, on se dit, bon, bah, tout va bien.
02:34Mais quelle image vous aviez de votre père, lorsque vous étiez enfant ? Parce que vous ne l'avez pas connu.
02:38Pour moi, c'était normal.
02:40Pour moi, je voyais mon père à la télé, c'était quelque chose de normal, c'était un job comme un autre.
02:46Et c'est toujours à cette fameuse adolescence qu'on se rend compte que passer à la télé et d'avoir un papa célèbre, ça n'est pas normal.
02:53Mais vous avez vécu avec lui à travers le récit des autres, en fait.
02:56Tout à fait, moi j'ai appris l'artiste, je l'ai appris au travers des médias, du public, qui le connaissent aussi bien que moi, finalement.
03:02Et comme le public fait, c'est un peu un membre de la famille, puisqu'ils connaissent mon père aussi bien que moi.
03:09Donc, quand j'apprends des choses, j'ai envie de le transmettre au public.
03:13Est-ce qu'il y a des anecdotes ou des témoignages qui vous ont touché, que vous ne connaissiez pas en préparant le livre ?
03:19Alors, il y a une histoire, c'est une anecdote, on revient un petit peu sur l'été indien, on était en train de parler hors antenne des cigarettes.
03:26Il y avait un monsieur, Gérard Estardi, qui a fait la réalisation de l'été indien, entre autres, et sur sa console, il fumait.
03:37C'est Bernard, hein ?
03:38Bernard, pardon.
03:39On avait même preneur de son, c'est ça.
03:41C'était des studios et sa fille Julie qui nous écoute peut-être.
03:44Et qu'est-ce qui faisait le son de Dassin ?
03:50Eh bien, ce serait la cendre de cigarette qui tapait sur les potards.
03:54Et personne ne comprenait même comment cette console fonctionnait encore.
03:58C'est vrai que Bernard Estardi, c'était le magicien d'enregistrement.
04:01Il enregistrait Dassin, il enregistrait Dalida, il enregistrait Claude François.
04:05Et alors, il avait quelque chose de formellement interdit, il avait un petit émetteur de radio,
04:10et il écoutait le mixage des chansons sur un tout petit poste.
04:15Il dit, le client, il achète un poste à Dibas, à Carrefour, il faut que ce soit de la même...
04:20Eh bien, je fais la même chose.
04:21Eh bien, voilà.
04:22J'ai des enceintes chez moi qui sont bien, et des très simples,
04:26parce qu'au final, les gens n'écoutent pas sur du matériel de studio.
04:30Julien, vous avez été surpris par certains aspects de sa personnalité en menant votre enquête,
04:34parce qu'en fait, c'est une enquête.
04:35Oui, on connaît Joe Dassin très chic, très strict, un petit peu, un côté un peu strict.
04:43Mais au fait, excusez-moi du terme, il était très déconneur.
04:46Ah bon ?
04:46Ah oui.
04:47Et son meilleur ami, Carlos, que j'ai eu la chance de rencontrer,
04:51c'était deux têtes de garçons brillants,
04:54qui avaient fait de hautes études, qui parlaient plusieurs langues,
04:59mais ils adoraient déconner ensemble.
05:01Bougalou du loup-garou, Seigneur météo, Big Bisou.
05:03C'est Dassin.
05:04Chez les carpentiers, bien sûr, on a vu des déguisements.
05:07Oui, mais c'est Dassin qui les a écrites, pour son ami.
05:09On n'imagine pas du tout, Joe Dassin, écrire Bougalou du loup-garou.
05:16Je suis avec Julien Dassin, ce matin, le fils de Joe Dassin,
05:20qui vient de publier un livre, Il était une fois nous deux,
05:23Joe Dassin, mon père.
05:24C'est un jeudi, souviens, toi on avait suivi.

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