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  • 15/07/2025
Aristocrate rebelle, il s'est battu pour la liberté en Amérique et en France. Jamy retrace l'incroyable épopée de ce pionnier des droits.

A la tête d'une équipe de passionnés, spécialistes dans leur domaine, qu'ils soient scientifiques, historiens, médecins, vétérinaires... Jamy nous invite à partager le goût de la connaissance sous toutes ses formes, pendant 26 minutes. Eveiller notre curiosité, questionner le quotidien qui nous entoure, pour nous éclairer sur tous les sujets y compris les plus surprenants, rien n'échappe à l'appétit de savoir de Jamy et de sa bande d'experts.
Les sujets traités sont expliqués, décryptés grâce à des visuels appropriés qui conjuguent réalité augmentée, infographies, 3D et images d'archives... Un éclairage ludique et inédit avec un ton mêlant décontraction, humour et bienveillance. Un programme accessible à tous les publics, qui permet d'apprendre en se divertissant.
Trois rubriques rythment l'émission :
- C chaud : Un thème est décrypté chaque jour par Jamy et son équipe à travers trois angles originaux et complémentaires. Sont abordés une richesse de thématiques et de sujets du quotidien.
- C l'idée : Ce sujet aborde le thème du jour par le prisme de l'environnement avec l'objectif de modifier nos habitudes pour être écoresponsables, sans pour autant être moralisateurs et culpabilisateurs.
- #DisJamy : Jamy répond chaque jour aux questions de sa communauté, « les Epicurieux ».

Année de production : 2021
Une coproduction Elephant et France.tv studio, avec la participation de France télévisions.
Présentée par Jamy Gourmaud,
Produite par Gaël Leiblang, Francois Ducroux, Christophe Guyomard.

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Transcription
00:00Les Américains le respectent autant que les Français. Pas le fromage, hein.
00:04Le général Lafayette, il a changé le cours de nos histoires.
00:09Véritable trait d'union entre la France et les États-Unis d'Amérique.
00:12Il est surnommé le héros des deux mondes. Il est aujourd'hui celui de ses amis.
00:30Bonjour et bienvenue dans mon atelier de la guerre d'indépendance des États-Unis
00:40au début de la Révolution française.
00:42Le général Lafayette a marqué les esprits.
00:45Aujourd'hui, avec ma bande d'experts, on vous raconte comment Lafayette a changé l'histoire
00:50et pas que pour amuser la galerie.
00:53Lafayette, sommaire.
00:55Qui est vraiment le général Lafayette ?
00:57Pourquoi dit-on qu'il est un héros américain ?
01:00Qui sont les Cajuns, ces Français oubliés d'Amérique ?
01:02Aujourd'hui, Jamy et sa bande d'experts retracent le parcours héroïque
01:06d'un homme qui a marché entre deux grandes nations.
01:08Et bien cet engagement, les Américains ne l'ont jamais oublié.
01:11Ils ont une dette envers Lafayette et les Français.
01:14Lafayette est parti combattre aux côtés des insurgés américains à bord de l'Hermione.
01:19Ce bateau a désormais une réplique construite à l'identique.
01:23C'est l'idée est allée à la rencontre des bénévoles passionnés
01:25qui œuvrent pour lui donner tout son éclat.
01:27C'est vrai qu'il ne fallait plus tarder non plus pour réparer,
01:30pour nous permettre ensuite de repartir naviguer.
01:33Enfin, vous le savez, Jamy combat l'ignorance.
01:36Alors dans Dijamy, il vous donnera toutes les réponses
01:38que vous vous posez sur Lafayette et l'Amérique.
01:42Bienvenue dans la Fabrique du Savoir.
01:43Le 17 avril 1777, dans le port espagnol de Pasarès,
01:50un jeune Français embarque pour un long voyage à bord du navire Victoire.
01:55Direction l'Amérique.
01:57Son nom ? Gilbert Dumotier, marquis de Lafayette.
02:02Ce n'est pas un simple matelot.
02:04Ce militaire de carrière est issu d'une lignée aristocratique.
02:07Sa fortune est colossale.
02:10Âgé d'à peine 19 ans, il s'apprête à entrer dans l'histoire
02:13en héros de l'indépendance américaine.
02:16À cette époque, la guerre fait rage de l'autre côté de l'Atlantique.
02:20Le 4 juillet 1776,
02:23les 13 colonies anglaises d'Amérique du Nord
02:25se sont soulevées contre l'autorité de la couronne britannique.
02:29Réunis en congrès à Philadelphie,
02:31leurs représentants ont proclamé leur indépendance
02:34et la création d'une nouvelle nation unie et souveraine,
02:38les États-Unis d'Amérique.
02:40C'est le fameux Independence Day que les Américains fêtent chaque année.
02:44Mais les Anglais ne comptent pas en rester là.
02:47Ils sont bien décidés à se battre
02:49pour reprendre le contrôle des territoires qu'ils estiment leur appartenir.
02:54À des milliers de lieux, à Paris,
02:56le marquis de Lafayette entend parler de cette guerre d'indépendance.
02:59L'événement ne le laisse pas indifférent.
03:02Épris d'aventure et de liberté,
03:04il y voit l'occasion de se battre pour ses idéaux.
03:07Il décide donc de rejoindre ses colons insurgés
03:10pour leur offrir son aide.
03:12Arrivé sur place,
03:13il se présente devant George Washington,
03:16l'un des pères fondateurs des États-Unis,
03:18qui est aussi commandant en chef des forces américaines.
03:22Washington est impressionné par le courage du jeune Français
03:25sur le champ de bataille.
03:26C'est lui qui le nomme général.
03:28Surtout, il n'ignore pas les liens de proximité du jeune homme
03:32avec le roi Louis XVI.
03:34Et ça tombe bien,
03:35car il a besoin de quelqu'un pour plaider sa cause auprès du roi de France.
03:40Il manque d'hommes, d'armes et d'argent.
03:43En 1779,
03:45Lafayette fait donc demi-tour direction Paris.
03:48Du haut de ses 21 ans,
03:50il réussit à convaincre Louis XVI
03:52d'envoyer des renforts aux États-Unis.
03:55Il n'a pas fallu beaucoup insister.
03:57Le roi est convaincu qu'il faut aider ce jeune pays
04:00avec lequel il a scellé une alliance militaire l'année précédente.
04:04Surtout, il y voit une belle occasion
04:06d'humilier l'ennemi de toujours,
04:09les Anglais.
04:09En mai 1780,
04:124000 hommes quittent donc le port de Brest
04:14pour aller bouter l'Anglais hors d'Amérique.
04:18Les renforts français sont décisifs,
04:20particulièrement durant le siège de Yorktown,
04:22le 19 octobre 1781.
04:24Une bataille qui se solde
04:26par une victoire sans appel des États-Unis.
04:29Lafayette est alors promue
04:31au rang de héros national
04:32par ses amis américains.
04:35Ses exploits ne tardent pas non plus
04:36à le rendre très populaire en France.
04:39On le surnomme désormais
04:40« le héros des deux mondes ».
04:42L'engagement de Lafayette
04:44dans la révolution américaine
04:46reflète les idées de liberté
04:47qui commencent à circuler en France à cette époque.
04:50Malheureusement,
04:51le soutien aux insurgés
04:53va creuser encore la dette du royaume.
04:56Laura Mireille a ressorti la facture
04:59et l'indépendance américaine
05:01a coûté très cher à la France.
05:09Je ne pense pas que les cours de comptabilité
05:11faisaient partie de l'instruction
05:12de nos rois de France, Jamy.
05:14Les vieux registres en attestent,
05:16l'État français vit à crédit
05:17depuis le XVIe siècle.
05:19Comme quoi,
05:20la question de la dette publique
05:21n'a rien de nouveau.
05:22Dans l'Ancien Régime,
05:23la monarchie emprunte surtout
05:24pour faire la guerre.
05:26C'est simple,
05:26c'est le plus gros poste de dépense publique.
05:28Enchaînant les conflits au XVIIIe siècle,
05:30le trône de France dépense
05:32des sommes considérables.
05:33Les finances sont donc déjà
05:35bien mal en point
05:36quand Louis XVI accède au trône
05:37en 1774.
05:39Mais lorsqu'une revanche
05:40contre l'Angleterre
05:41lui tend les bras,
05:42le roi a du mal
05:43à résister à une nouvelle guerre.
05:45Contre l'avis de Turgot,
05:46son ministre des Finances,
05:47Louis XVI accorde des prêts
05:49et du matériel
05:50aux insurgés américains.
05:52En 1777,
05:53lors de la bataille décisive
05:55de Saratoga,
05:56les historiens estiment
05:57que 90% des soldats
05:59se battent
05:59avec des armes fournies
06:01par la France.
06:02L'année suivante,
06:03en 1778,
06:04nous entrons officiellement
06:06en guerre contre l'Angleterre
06:07aux côtés des colons américains.
06:09Le soutien de façade
06:10à la grande cause
06:11des indépendantistes
06:12cache à peine
06:13l'opportunisme de la manœuvre.
06:15Il nous faut maintenant
06:16acheminer plusieurs milliers
06:17de soldats
06:18de l'autre côté
06:19de l'Atlantique.
06:20La marine française
06:21engage 63 vaisseaux
06:22dans une coûteuse
06:23bataille navale.
06:25Entre 1778
06:26et 1783,
06:28la France a dépensé
06:29au total
06:29un milliard
06:30de livres tournois.
06:32Cela représente
06:32environ deux ans
06:33de budget de fonctionnement
06:35du royaume.
06:35Cette dépense
06:36extraordinaire
06:37a été financée
06:38par de nouveaux emprunts
06:39qui font encore
06:40grimper notre dette.
06:42En 1788,
06:43elle atteint 80%
06:44de la richesse du pays.
06:46Il faut alors
06:46payer des intérêts
06:47qui pèsent chaque année
06:49de plus en plus lourd
06:50dans le budget.
06:50Pour y arriver,
06:51il n'y a pas 36 solutions.
06:53Soit on baisse
06:53les dépenses du royaume,
06:54soit on augmente
06:55les impôts.
06:56Mais pour cela,
06:57il faut convoquer
06:58les états généraux.
06:59C'est ce que fait
07:00le roi en mai 1789.
07:02Et bon,
07:03disons que ça ne s'est pas
07:04très bien terminé pour lui.
07:05La révolution,
07:06la guillotine,
07:07tout ça.
07:07Mais soyons honnêtes,
07:08Jamy,
07:09les finances françaises
07:10étaient déjà sur la mauvaise pente
07:11avant notre soutien
07:12aux Américains.
07:13Et bien d'autres enjeux
07:14ont pesé sur le déclenchement
07:15de la révolution française.
07:17Mais on peut quand même
07:18se demander
07:18si la guerre d'indépendance
07:20américaine
07:20n'a pas été
07:21la guerre de trop
07:22qui a mené
07:23la monarchie
07:24à l'échafaud.
07:24C'est sûr,
07:26il aurait mieux fallu
07:27faire des coupes
07:28dans le budget.
07:29Merci, Laura.
07:31Le nom de Lafayette,
07:32on l'a dit,
07:33est à jamais associé
07:34à la guerre
07:34d'indépendance américaine.
07:36Ce que l'on sait moins,
07:37c'est que le marqué
07:38a aussi joué
07:39un rôle déterminant
07:40pendant la révolution française.
07:42Lorsqu'il revient
07:43de son troisième voyage
07:44aux Etats-Unis
07:45en 1785,
07:47Lafayette a la tête pleine
07:48des nouvelles idées
07:49qui y circulent.
07:51Il fait partie
07:51de ceux qui pensent
07:52que la monarchie française
07:53doit évoluer
07:54vers plus de liberté
07:56et de démocratie.
07:57L'histoire ne va pas tarder
07:59à lui donner raison.
08:00En juillet 1789,
08:02la révolution française éclate.
08:04Le 9 juillet,
08:06on forme
08:06la première assemblée nationale
08:08constituante
08:09pour voter des réformes
08:10et doter la France
08:11d'une constitution.
08:13Cette nouvelle institution
08:14refuse l'autorité arbitraire
08:16de Louis XVI.
08:17Elle veut fonder
08:18un nouveau régime politique
08:19où le pouvoir
08:20sera désormais
08:21entre les mains du peuple.
08:22Les trois ordres
08:24sont représentés
08:25au sein de cette assemblée.
08:26La noblesse,
08:27le clergé
08:28et le tiers-État.
08:30Lafayette siège
08:31parmi les membres
08:32de la noblesse,
08:33mais c'est pour le tiers-État
08:34qu'il prend fait et cause.
08:36Le 11 juillet 1789,
08:39le marquis présente
08:39un projet de déclaration
08:41des droits de l'homme.
08:43Celui-ci proclame
08:44les hommes libres
08:44et égaux par nature.
08:47Le texte pose les bases
08:48de la future déclaration
08:50des droits de l'homme
08:50et du citoyen
08:51qui est adopté
08:52quelques semaines plus tard.
08:55Lafayette
08:55a le vent en poupe.
08:57Le 15 juillet 1789,
08:59il est nommé
09:00commandant
09:01de la garde nationale,
09:02une fonction
09:03hautement stratégique.
09:05Composé de 50 000 hommes,
09:06ce corps d'armée
09:07est chargé
09:08de défendre Paris
09:09et la Révolution.
09:10Les gardes nationaux
09:11sont reconnaissables
09:12à cet insigne,
09:14imaginé par Lafayette
09:15en personne.
09:16C'est la fameuse cocarde
09:17bleu-blanc-rouge
09:18dont les couleurs
09:19finiront par orner
09:20bien plus tard
09:21le drapeau
09:22de la République française.
09:24Mais la lune de miel
09:25avec le peuple
09:26ne va pas durer.
09:28Le 17 juillet 1791,
09:31Lafayette commet
09:32une grave erreur
09:33de commandement
09:33qui va précipiter
09:35sa chute.
09:36Ce jour-là,
09:37les Parisiens
09:37sont réunis
09:38sur le champ de Mars
09:39pour réclamer
09:40le départ du roi.
09:41Mais la manifestation
09:42dégénère
09:43et Lafayette
09:44ordonne à ses hommes
09:45de tirer sur la foule.
09:47Le marquis
09:48vient de signer
09:49son arrêt de mort.
09:50Les Parisiens
09:51réclament sa tête.
09:52Il ne doit la vie
09:53qu'à sa fuite
09:54l'année suivante
09:54vers les Pays-Bas.
09:56Mais pas de chance,
09:57il est arrêté
09:58par les Autrichiens
09:59qui le jettent en prison.
10:01Il passera
10:01cinq ans sous les verrous.
10:03Un mal
10:04pour un bien
10:05qui lui permet
10:06d'échapper à la guillotine.
10:07Il reviendra
10:08à plusieurs reprises
10:09sur le devant
10:10de la scène politique
10:10dans les années qui suivent.
10:12Essayant
10:12de reprendre en main
10:14son destin
10:14mais en vain,
10:16Lafayette
10:17meurt de sa belle mort
10:18en 1834
10:20à l'âge de 76 ans
10:21après avoir traversé
10:23les affres de l'histoire
10:24sans une égratignure.
10:26Le marquis
10:26avait l'art
10:27de passer entre les gouttes.
10:29Lafayette nous voilà.
10:30Cette phrase
10:31restée célèbre
10:32est lancée en 1917
10:34par un officier
10:35de l'US Army
10:36dans un cimetière parisien.
10:38Mais pourquoi
10:39ce militaire
10:40a-t-il invoqué
10:40le héros français
10:41en pleine première guerre mondiale ?
10:43Notre détective de l'histoire
10:45a forcément la réponse.
10:46Ah !
10:47Justement,
10:47David Chemla,
10:49le voilà.
10:49C'est le 4 juillet 1917
10:56lors d'une cérémonie officielle
10:58au cimetière de Picpuz
10:59dans le 12e arrondissement de Paris
11:01que retentit cette phrase
11:02devenue célèbre.
11:03Lafayette,
11:04we are here.
11:05Lafayette,
11:05nous voilà.
11:06Elle claque cette formule,
11:07Jamy.
11:07Mais le but n'est pas uniquement
11:09d'épater la galerie.
11:10Lafayette,
11:10si on le convoque,
11:11surtout 83 ans après sa mort,
11:13c'est qu'il y a une raison.
11:14Pour comprendre laquelle,
11:15il faut rappeler le contexte.
11:16Trois mois plus tôt,
11:17le 6 avril 1917,
11:19les États-Unis entrent
11:20dans la Première Guerre mondiale.
11:21Rapidement,
11:22la machine militaire américaine
11:23se met en marche.
11:24Les usines d'armement
11:25tournent à plein régime
11:26et tous les Américains
11:27âgés de 21 à 30 ans
11:29doivent se faire recenser.
11:30Deux millions d'entre eux
11:31seront tirés au sort
11:32et envoyés en France.
11:33Les premiers débarquent
11:34à Saint-Nazaire le 26 juin.
11:36Le 4 juillet 1917,
11:37leur commandant,
11:38le général Pershing,
11:39est à Paris
11:39pour une journée de commémoration.
11:41Et oui,
11:42le 4 juillet,
11:42c'est le jour de l'indépendance,
11:43la fête américaine.
11:45Après avoir assisté
11:46à la première cérémonie
11:47aux Invalides,
11:48le général américain
11:49arrive au cimetière de Picpus
11:50pour se recueillir
11:51sur la tombe de Lafayette.
11:52On lui a souvent attribué
11:53cette phrase,
11:54Lafayette nous voilà,
11:55or ce n'est pas lui
11:55qui l'a prononcée,
11:56mais le lieutenant-colonel
11:57Charles Egbert Stanton.
11:59Voici ce qu'il déclare.
12:00C'est avec fierté et amour
12:02que nous déployons nos couleurs
12:03en hommage à ce citoyen
12:04de votre grande république.
12:06Ici et maintenant,
12:07à l'ombre des morts glorieux,
12:09nous engageons notre cœur
12:10et notre honneur
12:10pour porter cette guerre
12:12à une issue victorieuse.
12:13Lafayette, nous voilà.
12:15Mais alors,
12:15pourquoi ce clin d'œil
12:16à Lafayette
12:17et cette formule
12:17« nous voilà » ?
12:18Tu l'as dit, Jamy,
12:19Lafayette,
12:19c'est le héros des deux mondes.
12:21Celui qui a quitté l'ancien,
12:22l'Europe,
12:22pour aller se battre
12:23dans le nouveau,
12:24l'Amérique,
12:24aux côtés des patriotes
12:25pour l'indépendance.
12:30Lafayette et les Français.
12:32Or, cette fois,
12:33ce sont les Français justement
12:34qui ont besoin d'aide
12:34et c'est au tour des Américains
12:36de venir se battre
12:37à leur côté.
12:38Lafayette, nous voilà.
12:39La France, nous voilà.
12:40Mais les Français
12:41vont devoir attendre encore un peu.
12:42Car si les soldats
12:43de l'oncle Sam sont bien là,
12:44ils sont encore loin
12:45d'être prêts à combattre.
12:46Leurs tactiques
12:47ne sont pas adaptées
12:48à la guerre moderne
12:48et ils ne savent pas
12:49se servir de certaines armes.
12:51Pendant plusieurs mois,
12:52ils vont devoir être formés
12:53par des instructeurs français.
12:54Mais le temps presse,
12:55car sur le front,
12:56les poilus et leurs alliés
12:57tentent de survivre
12:58dans l'enfer des tranchées.
13:00Merci David.
13:01Depuis, la petite armée américaine
13:03a fait son chemin.
13:05Elle est aujourd'hui
13:05la première armée du monde.
13:08Grâce à ses exploits,
13:10Lafayette est de loin
13:11le personnage français
13:12le plus honoré aux États-Unis.
13:14On l'a dit,
13:15l'engagement du marquis
13:16pendant la guerre d'indépendance
13:17n'a jamais été oublié.
13:19Et aujourd'hui encore,
13:21l'Amérique ne cesse
13:22de lui rendre des hommages.
13:24Dans tout le pays,
13:25pas moins de 100 villes
13:26et comtés portent son nom.
13:27La cité la plus célèbre
13:29est bien sûr
13:30Lafayette
13:31dans le sud de la Louisiane.
13:33Elle compte plus de 120 000 habitants.
13:35Dans le New Hampshire,
13:36un état situé au nord de New York,
13:38on trouve même
13:39un mont Lafayette.
13:41Partout,
13:41aux États-Unis,
13:42les rues et les monuments
13:44rappellent aux Américains
13:45le courage de celui
13:46que l'on appelle
13:47l'enfant chéri de l'Amérique.
13:49La plupart de ses hommages
13:51datent des années 1824-1825.
13:53C'est la période
13:54où le marquis effectue
13:56sa dernière tournée triomphale
13:57aux États-Unis.
13:58Il est alors reçu
13:59comme un héros national
14:01et honoré de toutes parts.
14:03Mais au pays de l'oncle Sam,
14:05le français n'est pas juste
14:06un nom de ville ou de rue.
14:08On continue à le célébrer
14:10de différentes manières.
14:11Le 8 août 2002,
14:13Lafayette est élevée
14:14au rang de citoyen d'honneur
14:16des États-Unis.
14:17Un privilège rare
14:18qui n'a été accordé
14:20qu'à huit personnalités
14:21parmi lesquelles
14:22Winston Churchill
14:24et Mère Teresa.
14:25En 2015,
14:26une association française
14:27a achevé une réplique
14:29de l'Hermione,
14:30le bateau à bord duquel
14:31se trouvait Lafayette
14:32lors de son deuxième déplacement
14:34aux États-Unis
14:34en 1780.
14:37Le voyage inaugural
14:38de l'Hermione,
14:39le long des côtes américaines,
14:41a été l'occasion
14:41de fêtes grandioses.
14:43Le 4 juillet 2015,
14:45jour de la fête nationale américaine,
14:47120 navires escortent
14:49le bateau dans le port
14:50de New York.
14:51La même année,
14:52le français est consacré
14:53à Broadway.
14:54Il est l'un des personnages
14:55principaux d'une comédie musicale
14:57à succès
14:58qui s'intitule
14:58Hamilton.
15:00Le marquis y apparaît
15:01sous les traits
15:02d'un étranger sans peur
15:03et d'un rappeur hors pair.
15:05Comme quoi,
15:06les Américains ne reculent
15:07devant rien
15:08pour clamer leur admiration
15:10pour ce Frenchie
15:11qu'ils a tant aimé.
15:12Dans la région de Lafayette,
15:14en Louisiane,
15:15vit un petit peuple
15:16originaire de France
15:17que l'on appelle
15:18les Cajuns.
15:19Ils sont un peu plus
15:20de 300 000
15:20à avoir gardé
15:21un lien très fort
15:23avec la langue française.
15:24Qui sont ces irréductibles
15:26Gaulois ?
15:27Lin Landau
15:27nous dresse le portrait
15:28de cette communauté
15:29métissée
15:30et surprenante.
15:37Quand on me dit Cajun,
15:38ça me fait penser
15:39à un mélange
15:40de fruits secs.
15:41Ou encore
15:42à une sorte
15:42de musique country.
15:43Mais bon,
15:47c'est infiniment
15:48plus que ça.
15:49Les Cajuns
15:49ou Cadiens
15:50comme on le dit
15:51en Louisiane,
15:52c'est un groupe ethnique
15:52aux origines franco-canadiennes,
15:54amérindiennes
15:55et créoles.
15:56Pour comprendre
15:57leur histoire,
15:57il faut revenir
15:58trois siècles en arrière
15:59sur les terres
16:00de l'actuel Canada.
16:01Des descendants
16:01de colons français
16:02vivent tranquillement
16:03en Acadie.
16:04Ils sont en majorité
16:05francophones et catholiques.
16:06Mais à la fin
16:07du XVIIIe siècle,
16:08à cause de la guerre,
16:09près de 10 000
16:10et Acadiens
16:11sont déportés
16:11par les Britanniques.
16:12La moitié trouve la mort
16:13pendant cet épisode tragique,
16:15appelé le Grand Dérangement.
16:17Une minorité de survivants
16:18trouvent refuge
16:18en Louisiane,
16:19ex-colonie française.
16:20Ils s'établissent
16:21au milieu des marécages
16:22du Mississippi.
16:23Ce sont nos futurs Cajuns.
16:25Les Cajuns rejoignent
16:26quelques milliers
16:27de colons français
16:28déjà installés
16:28aux côtés d'Amérindiens.
16:30À ceux-là s'ajoutent
16:30des esclaves venus
16:31de Saint-Domingue,
16:33des immigrés espagnols,
16:34allemands,
16:34italiens.
16:35D'où l'incroyable mélange
16:37culturel des Cajuns actuels.
16:38Un reflet de ce métissage,
16:40c'est le français cadien.
16:41Il est proche du québécois
16:42avec des mots empruntés
16:43aux langues amérindiennes,
16:45à l'anglais
16:45et même à l'ouest de la France.
16:47Pas facile de les comprendre.
16:48Par exemple,
16:49pour saluer quelqu'un,
16:50ils disent
16:50« Comment vont les haricots ? »
16:52En 1803,
16:53Napoléon Ier
16:54vend la Louisiane aux États-Unis.
16:55Et un siècle plus tard,
16:56le français est interdit à l'école.
16:58Ceux qui désobéissent
16:59sont punis,
17:00voire battus.
17:01Résultat,
17:01toute une génération
17:02grandit dans la honte
17:03d'être Cajuns
17:04et ne parle qu'anglais.
17:05Heureusement,
17:06les choses changent.
17:07Depuis 1968,
17:08il existe un conseil
17:10pour le développement
17:10du français en Louisiane.
17:12Il est aujourd'hui
17:12enseigné comme seconde langue
17:14dans les écoles élémentaires
17:15de l'État.
17:16En 1971,
17:17l'État de la Louisiane
17:18reconnaît un territoire cadien
17:19composé de 22 paroisses
17:21ou comtés.
17:22En plus de préserver
17:23leur territoire,
17:24les Cajuns luttent
17:25pour préserver leur identité.
17:26Autrefois insultant,
17:27le terme Cajuns
17:28est devenu un symbole
17:29de fierté
17:30parmi les Louisianais
17:31du début du XXe siècle.
17:32Beaucoup se disent Cajuns,
17:33même ceux qui ont
17:34peu de choses à voir
17:35avec les Acadiens
17:36arrivés du XVIIIe siècle.
17:38Et bonjour,
17:38Jamy !
17:39Eh oui,
17:39c'est comme ça
17:40qu'on dit au revoir
17:40chez les Cadiens.
17:42Merci Linlan,
17:43ou Tata,
17:44comme on dit en Cajuns.
17:46Allez,
17:46passons aux trois informations
17:48essentielles à retenir
17:49sur le marquis
17:50de Lafayette.
17:511.
17:52Lafayette joue un rôle
17:53décisif
17:54dans la guerre
17:54de la guerre d'indépendance américaine.
17:55C'est lui qui négocie
17:57auprès de Louis XVI
17:58l'envoi de 4000 hommes
18:00pour aider la jeune république,
18:02une aide qui sera cruciale
18:03contre les Anglais.
18:052.
18:06Lafayette est aussi
18:06un personnage central
18:07dans la Révolution française.
18:09Il est à l'origine
18:10de la Déclaration des Droits
18:12de l'Homme et du Citoyen.
18:143.
18:14Le souvenir de Lafayette
18:16est encore très fort aux États-Unis.
18:18En reconnaissance de son engagement
18:20dans la guerre d'indépendance,
18:21plus de 100 villes et comtés
18:23portent son nom.
18:29Nous l'avons dit,
18:30le 4 juillet 2015,
18:32jour de la fête nationale américaine,
18:34l'Hermione,
18:35la réplique du navire de Lafayette,
18:37était acclamée
18:38dans le port de New York.
18:39Cette réplique du mythique Trois-Mas
18:41a été réalisée
18:42dans l'arsenal de Rochefort
18:44entre 1997 et 2014.
18:47Aujourd'hui,
18:48le bateau a jeté l'encre
18:49dans le port de Bayonne
18:50où il subit des travaux d'entretien.
18:53De nombreux bénévoles
18:54célèbrent à travers ce bateau
18:56la mémoire du Marquis Général.
19:0765 mètres de long,
19:092200 mètres carrés de voile
19:11et 25 kilomètres de cordage,
19:13des dimensions qui font tanguer.
19:15Allez, Jamy,
19:16aujourd'hui,
19:16nous t'embarquons à bord
19:17d'une réplique mythique,
19:19le fameux bateau de Lafayette.
19:20Notre idée,
19:22c'est d'avoir recréé l'Armione
19:23avec des artisans
19:26et des bénévoles.
19:28Si le projet paraît fou,
19:30l'objectif est clair,
19:31redonner naissance
19:32à l'un des bateaux
19:32les plus emblématiques de France.
19:34Construit à partir de 1777,
19:37il fait naufrage
19:38en heurtant un rocher
19:3916 ans plus tard,
19:40en 1793.
19:42Alors, l'Armione,
19:43on a essayé de la reconstruire
19:44pour son histoire.
19:45C'est le navire emblématique
19:47de l'arsenal de Rochefort.
19:48C'est celui qui a emmené
19:49le marquis de Lafayette
19:50aux Etats-Unis
19:50pour la guerre d'indépendance.
19:52L'association se lance donc
19:53dans la reconstruction
19:54de cette frégate du XVIIe siècle,
19:56mais attention,
19:57en respectant les techniques
19:58de l'époque.
19:59Ça a été un gros défi,
20:01autant du point de vue
20:02des savoir-faire,
20:02du point de vue
20:03de l'apport en bois,
20:04en matière première.
20:05L'Armione,
20:06c'est plus de 2000 chaînes,
20:07rien que pour la coque.
20:08Ensuite,
20:08quand on passe dans la mature,
20:09on est sur du pain.
20:10Tous ces bois,
20:10il a fallu les retrouver,
20:11savoir où on peut aller
20:12les piocher.
20:13Donc du point de vue
20:13de savoir-faire,
20:14retrouver des chantiers
20:14qui sont capables
20:15de produire des navires
20:16comme L'Armione.
20:17Depuis 2014
20:18et ses premiers essais
20:19réussis en mer,
20:20la frégate est aujourd'hui
20:21la plus grande réplique
20:22navigante au monde.
20:23Elle a déjà effectué
20:24plus de 20 000 milles nautiques,
20:26mais aujourd'hui,
20:26la coque se fragilise.
20:30Ça sent pas bon, hein ?
20:31Hein ?
20:33Non, t'as vu,
20:33c'est le champi, ça.
20:34Quand on a commencé
20:35à déborder, là,
20:36on avait cette odeur
20:37de champi, là,
20:39qui manquait plus
20:39les oeufs et puis
20:40la petite omelette
20:40qui va avec, quoi.
20:42On devait partir en 2022
20:44pour un voyage
20:46de plusieurs mois
20:46en Europe du Nord,
20:47un voyage qui a été
20:48contrecarré
20:49lorsque, durant la cale sèche,
20:50on a découvert
20:51que la coque était atteinte.
20:53Et voilà,
20:54donc non, c'est vrai
20:54qu'il fallait plus tarder
20:55non plus pour réparer,
20:56pour nous permettre
20:57ensuite de repartir naviguer.
20:59Et avant de larguer
21:00les amarres,
21:01L'Armione doit subir
21:02bien d'autres travaux
21:03de rénovation.
21:04Bénévoles et artisans
21:05sont unis sur ce chantier
21:06pour permettre aux fameux
21:07trois mâts
21:08de reprendre le large.
21:10Du coup,
21:11là, c'est nickel, tu vois.
21:13Si tu le mets comme ça,
21:14hop,
21:15ils ont chacun leur côté.
21:17Et puis là,
21:18t'as un tauron du dormant.
21:19Et là, on est en train
21:19de faire des épissures.
21:21C'est-à-dire qu'on va
21:22tresser le cordage
21:23sur lui-même
21:24afin d'obtenir
21:26ce qu'on appelle
21:26un oeil épicé.
21:27Donc le résultat final,
21:29c'est ça.
21:31Et là, concrètement,
21:31on est en train de faire
21:32ce qu'on appelle
21:33des enfléchures.
21:34Et ça, si vous voulez,
21:35c'est les marches, en fait,
21:37de l'échelle de cordage
21:38qui nous permet de monter
21:39dans les mâts.
21:40800 bénévoles ont déjà
21:41participé à Kéou en mer
21:43depuis la création
21:44de l'Hermione.
21:45Aujourd'hui,
21:45ils sont environ 370
21:47à donner de leur temps
21:48tout au long de l'année,
21:49comme Pauline,
21:49qui participe à cette aventure
21:51depuis deux ans.
21:52On est tous à apprendre
21:54des nouvelles choses
21:54qu'on ne côtoie pas
21:56au quotidien
21:56vu que c'est quelque chose
21:57quand même assez à part
21:58à l'Hermione,
21:59y compris parmi les différents
22:00bateaux qui existent en France.
22:01C'est aussi l'apprentissage
22:02et c'est surtout
22:03la finalité de la navigation,
22:05d'apprendre comment fonctionne
22:06un bateau comme celui-là
22:07en navigation,
22:08puis de travailler
22:09sur tous les petits éléments
22:10qui se trouvent à bord
22:11comme on fait aujourd'hui.
22:14L'Hermione est aussi
22:15un chantier-école
22:16qui ouvre des voies
22:17et permet de former
22:18les marins de demain.
22:19Le chantier est une bonne approche
22:21maritime pour les bénévoles.
22:24Ça apprend vraiment
22:24les nœuds,
22:25le matelotage,
22:26le gréement,
22:28comment l'entretenir,
22:29entretenir les bateaux en bois,
22:31la voilerie,
22:32savoir recoudre les voiles.
22:35C'est vraiment très complet.
22:38Sur plus de 500 jeunes
22:39qui ont navigué
22:40à bord de ce bateau,
22:4110 à 20 %
22:42ont choisi d'en faire leur métier.
22:44D'ici quelques années,
22:45ces futurs matelots
22:46auront la chance
22:46de mettre les voiles
22:47sur la mythique frégate.
22:49La restauration de l'Hermione
22:52a inspiré
22:53d'autres belles initiatives.
22:54Dans le nord de la France,
22:55à Gravelines,
22:56c'est le Jambard
22:57qui est en plein chantier.
22:59Ce vaisseau de premier rang
23:00du XVIIe siècle
23:01a été construit
23:02de A à Z
23:03avec les outils
23:04et techniques de l'époque
23:05par une bande de charpentiers
23:07de marines passionnées.
23:08On leur souhaite bon vent.
23:09Dans cette émission,
23:16vous le savez,
23:16à l'image de Lafayette,
23:18nous venons toujours
23:18à la rescousse,
23:19vous posez des questions
23:20et nous répondons
23:22tout de suite.
23:22C'est dit Jamy.
23:28D'où vient la statue
23:29de la liberté ?
23:31De France.
23:32Eh oui,
23:32la statue de la liberté
23:34est un cadeau
23:34offert par la France
23:36aux États-Unis
23:37pour commémorer
23:38le centenaire
23:38de leur indépendance.
23:40Deux hommes sont
23:41à l'origine de ce geste.
23:42Le juriste
23:42Édouard de Laboulay,
23:44professeur au Collège de France
23:45et fervent américanophile,
23:48et le sculpteur
23:49Frédéric Auguste Bartholdi.
23:51C'est d'ailleurs ce dernier
23:52qui a conçu
23:53et réalisé en France
23:54le plus célèbre monument
23:56de New York.
23:57Il lui a fallu
23:58une vingtaine d'années
23:59pour en venir à bout.
24:01L'armature intérieure,
24:02construite en fer,
24:03a été réalisée
24:04par le spécialiste du genre,
24:06encore un Français.
24:07L'ingénieur Gustave Eiffel,
24:09haute de 46 mètres,
24:11couverte de cuivre,
24:12elle fut d'abord
24:12assemblée en France
24:14puis démontée
24:14pour être transportée
24:16par bateau
24:16jusqu'à New York.
24:18Il a fallu
24:18quatre mois
24:20pour reconstruire
24:20ce puzzle
24:21de 350 pièces.
24:23La statue de la liberté
24:24a été inaugurée
24:26le 28 octobre 1886,
24:29dix ans après
24:30le centenaire
24:30de l'indépendance
24:31des États-Unis
24:31et depuis,
24:33elle trône
24:33sur Liberty Island
24:34à l'entrée de New York.
24:37C'est Jamy,
24:40c'est fini pour aujourd'hui,
24:41mais on se retrouve
24:42très vite dans mon atelier.
24:43Comme le disait Lafayette,
24:45j'ai pu me tromper,
24:46mais je n'ai jamais
24:47trompé personne.
24:48Promis,
24:49je serai au rendez-vous.
24:50– Sous-titrage ST' 501

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