00:18Monsieur, s'il vous plaît, est-ce que vous connaissez Michel Ben-Soussan ?
00:22Ben-Soussan, c'est un nom qui me dit quelque chose, mais je ne vois plus.
00:25Jean-François Beltramini ?
00:27Non plus.
00:28Le FC Rouen ?
00:30Le FC Rouen, oui quand même.
00:32Ce sont les joueurs du FC Rouen, vous les suivez un petit peu ?
00:34Ben-Soussan, c'est le gardien de but, c'est ça.
00:36Vous ne connaissez pas quelques noms de joueurs ?
00:37Ceux qui se sont remontés en première division et qui se sont gagnés hier soir, mais c'est à peu près tout.
00:42La présence du FC Rouen en première division ne semble pas avoir soulevé un enthousiasme débordant.
00:47Après une expérience catastrophique en 77, le club avait retrouvé la seconde division avec un passif de 5 millions de francs et l'abandon du statut professionnel.
00:54Petit à petit, une nouvelle équipe va remonter la pente.
00:56A sa tête, ses deux hommes, Robert Vico à gauche l'entraîneur et Bernard Canel à droite aux affaires.
01:02Où en retrouve la première division rembourse petit à petit ses dettes, se structure et cette fois pas de folie, l'équipe dirigeante garde les pieds sur terre.
01:08Il est évident que dans le cas où, malheureusement, nous ne pourrions pas rester en première division, qui est chose possible, ce ne serait pas une catastrophe du tout.
01:20Du fait que nous avons un plan de travail qui est un plan à long terme et qu'ayant un plan à long terme, tous les espoirs nous sont permis.
01:27Ce que nous voulons, c'est faire un travail sérieux.
01:30Et ce que je demande aux gens, c'est surtout qu'ils comprennent bien que nous avons l'équipe de nos moyens et qu'on nous laisse le temps de travailler pour bien apprendre notre métier.
01:38Car la première division, c'est une autre école.
01:41Robert Vico, un mot sur les rapports entre le sportif et l'administratif.
01:45Ça se passe bien entre vous deux ?
01:47Très bien, je dois dire que je suis dans une situation privilégiée, que je n'ai pas connue toujours dans les clubs où je suis passé.
01:54C'est-à-dire que les dirigeants s'occupent du côté financier, administratif et qui me laissent les pleins pouvoirs au point de vue de la composition de l'équipe, du recrutement, des problèmes techniques.
02:04Et à partir de ce moment-là, je dois dire que pour les joueurs, c'est un réconfort moral de savoir que leur place n'est pas en cause à cause des dirigeants,
02:13mais qu'ils me font entièrement confiance sur leur possibilité d'être dans l'équipe ou de ne pas l'aide.
02:19Huit nouveaux joueurs ont signé à Rouen.
02:21Contrairement aux deux autres promus, Mulhouse et Toulouse, aucun joueur de premier plan.
02:25Au total, les huit transferts auront coûté 450 000 francs au club, 45 millions de centimes, presque le prix d'une paire de chaussures de Diego Maradona.
02:34Parmi les nouveaux, deux exemples.
02:38Patrice Monteil, ex-stagiaire en fin de contrat à Lyon, et Daniel Alberto, l'argentin que Lens n'a pas su garder.
02:46Mais il y a aussi les jeunes formés à la dure école du club, comme Jacques Mogis, 22 ans, ou encore Pascal Amour, 23 ans,
02:54deux jeunes arrières dont on reparlera cette saison et qui ont déjà fait part les deux mardi dernier contre Lyon.
02:59Témoin, le premier but, Jacques Mogis a lancé Pascal Amour, qui a tout naturellement trouvé le nouveau, venu du FC Metz, Pascal Raspolini.
03:08Un premier match joué sous l'œil inquiet de l'entraîneur.
03:11Un match au cours duquel les nouveaux ont montré qu'ils avaient parfaitement pris le pli.
03:23Lorsque Patrice Monteil a marqué le second but, grâce à une fin de Jean-François Beltramini, un ancien du PSG,
03:29les 11 000 spectateurs ont explosé.
03:31Et cette victoire a bien sûr fait taire, peut-être momentanément, les critiques sur la relative faiblesse du recrutement.
03:38Le 3 n'est pas mal, tandis que maintenant il y a 20 joueurs qui sont capables de jouer en première division,
03:47et il n'y a pas de grosse tête, ça peut être bon, tout le monde va se battre pour avoir sa place.
03:51Vous avez remarqué des lacunes ? Quelque chose de particulier ?
03:54Quand ils mènent, ils ont tendance à se laisser un petit peu aller.
03:58Là, ils mènent 2 à 0, ils ont pris un but qu'ils auraient pu éviter.
04:01Le FC Rouen a besoin de tous les soutiens.
04:07Le seul quotidien régional s'est bien sûr fait l'écho de cette première victoire.
04:10Quant à la presse spécialisée, elle semble encore réservée sur les qualités réelles de l'équipe.
04:15Un nom revient sans cesse, celui de Robert Vico, l'entraîneur.
04:18Il a fait monter le PSG en première division, puis le Paris Football Club, et enfin Rouen, sans avoir vécu la descente.
04:25Dans cette équipe sans nom, il fait donc un petit peu figure de seule vedette.
04:28Je crois qu'au contraire, les joueurs, ils sont sensibles, je suis très près d'eux.
04:33Je les défends quand il faut les défendre, je les accable aussi quand il faut qu'ils soient accablés.
04:37Je crois que c'est un tout, et si nous avons cette communion ensemble, c'est parce que je suis peut-être le patron,
04:43et qu'eux l'acceptent comme tel, parce que je crois que je ne fais pas de passe-droits ni aux uns ni aux autres.
04:48Il n'y a pas eu de problème pour cette intégration en première division ?
04:52Enfin, si, on avait énormément de trac quand même, parce que c'était quand même la division 1,
04:57les débuts qu'on a fait, on ne savait pas trop où on mettait les pieds.
05:00Et puis, je crois qu'on s'y fait bien.
05:03On nous a toujours pris pour des petits, même l'année dernière, en deuxième division,
05:08on n'a jamais été parmi les favoris, ce qui n'est pas plus mal finalement.
05:12Et on a prouvé qu'on pouvait aussi bien jouer au ballon.
05:14Le FC Rouen a donc tout approuvé.
05:18A la presse qu'il est digne d'intérêt, au public qu'il s'est assuré le spectacle,
05:22et à la municipalité qu'il est une valeur sûre.
05:25Quant à l'ambiance au sein du club, ne vous en faites pas.
05:27Quel que soit le résultat, l'équipe de Robert Vico fera front.
