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Avec Philippe Brun, député PS de l'Eure et fondateur de Ligne Populaire

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##L_INVITE_POLITIQUE-2025-07-15##

Catégorie

🗞
News
Transcription
00:00Sud Radio, l'invité politique, Benjamin Glaze.
00:078h30 Sud Radio, parlons vrai avec mon invité politique ce matin,
00:11Philippe Brun, député PS de l'heure, fondateur de l'Inde Populaire
00:14et membre de la Commission des Finances.
00:16Philippe Brun, bonjour.
00:17Bonjour Benjamin Glaze.
00:17Et merci d'être avec nous ce matin, nous y sommes donc.
00:20François Bayrou présentera cet après-midi ses mesures
00:22pour faire 40 milliards d'euros d'économies dans le budget 2026.
00:26Le texte sera soumis au Parlement à l'automne.
00:28Pas de censure automatique de la part du PS et les Bruns ?
00:31Il est encore possible que vous ne la votiez pas ?
00:34Il faut un budget pour la France.
00:36Il y a un moment ou un autre où il faudra de toute façon
00:39qu'on trouve un accord, ce qu'on a réussi à faire l'année dernière.
00:42Il faut bien donner un budget à la France.
00:43On verra bien si au mois d'octobre, les discussions seront suffisamment abouties
00:47pour que nous puissions trouver un accord sur le budget.
00:50En tout cas, il va falloir que le Premier ministre corrige sa copie
00:53compte tenu de ce qui a été annoncé jusqu'ici.
00:55D'abord, je tiens à le dire, 40 milliards, nous estimons que c'est un effort
00:58qui est trop important et qui va casser la croissance, casser l'économie.
01:02À un moment où on a une consommation qui est très faible,
01:03je parlais avec des directeurs de supermarchés,
01:05on a un phénomène de déconsommation.
01:07Les chiffres d'affaires du supermarché sont flats,
01:09les gens consomment beaucoup moins.
01:11Notre niveau de pauvreté augmente fortement.
01:13C'est l'étude de l'INSEE qui est sortie la semaine dernière.
01:15Tout à fait, au plus haut depuis 30 ans.
01:16Donc nous pensons que l'effort est trop important sur une année, 40 milliards,
01:18qu'il faut l'étaler sur plusieurs années.
01:20Et surtout, il doit être équitablement réparti.
01:22Il ne faut pas que ce soit toujours les mêmes qui payent.
01:24Justement, sous quelles conditions vous pourriez,
01:26si ce n'est voté le budget, en tout cas, ne pas censurer le gouvernement ?
01:29Ça passe forcément par la création d'une taxe sur les plus grandes fortunes,
01:34les plus gros patrimoines ?
01:35En tout cas, ce qui serait inacceptable,
01:36c'est que d'un côté, on ponctionne les petits retraités,
01:39on impose aux salariés des réductions de remboursement de leurs médicaments,
01:45des franchises médicales,
01:47qu'on augmente un certain nombre de taxes, par exemple, sur la vie quotidienne,
01:51et que, dans le même temps, les plus riches, les plus hauts revenus,
01:54les plus hauts patrimoines soient totalement exemptés d'efforts.
01:57Ce que nous proposons, effectivement, c'est la taxe dite Zuckmann,
02:00alors qu'on peut aménager dans ces modalités...
02:02Qui prévoit un taux d'imposition minimum pour les très grandes fortunes.
02:06... sur les très très hauts patrimoines,
02:06et qui vise à éviter, effectivement, les mécanismes d'optimisation.
02:10Je la fais simple pour ceux qui nous écoutent.
02:12Vous mettez tous vos biens, y compris personnels, dans une holding,
02:15et ça vous permet de ne pas payer d'impôts.
02:17Vous mettez votre voiture, vous mettez votre appartement,
02:19vous mettez votre yacht si vous en avez un,
02:20vous mettez votre hélicoptère,
02:22et vous pouvez même le transmettre à vos enfants sans payer d'impôts.
02:25Donc ça, tout ça, c'est pas normal.
02:26Donc on propose une taxe qui devrait rapporter entre 10 et 15 milliards.
02:29Et vous voulez qu'elle soit intégrée, cette taxe-là, dans le budget ?
02:33M. Garde, on la proposera des parlementaires,
02:35et jusqu'à preuve du contraire, c'est encore le Parlement qui fait la loi dans ce pays.
02:38Donc moi, à la Commission des Finances...
02:39Elle a été rejetée par le Sénat, cette taxe en l'occurrence.
02:42Donc on la proposera à l'Assemblée Nationale en Commission des Finances,
02:45et nous souhaitons qu'elle soit gardée dans la copie finale.
02:47On ne peut pas dire à la fois aux gens,
02:48il y a des efforts terribles à faire,
02:50on va devoir réduire des budgets,
02:51on va devoir moins prendre en charge la rénovation de votre logement,
02:55on va devoir couper, et puis dans le même temps,
02:56dire, les plus riches de ce pays,
02:59qui ont pu bénéficier de 60 milliards d'euros de baisse d'impôts par an,
03:02grâce à Emmanuel Macron depuis 2017,
03:04seront exemptés d'efforts.
03:05Il faut de la justice, il faut que ce soit équitablement réparti.
03:07Philippe Brun, à droite, comme au centre,
03:10on déclare que vous n'avez qu'un mot à la bouche du côté du PS,
03:13c'est l'impôt, les impôts.
03:15Qu'est-ce que vous répondez à cela ?
03:16On ne fait qu'une seule proposition,
03:17c'est cette taxe qui touche seulement 3000 contribuables,
03:203000 contribuables sur 70 millions presque de Français aujourd'hui.
03:25Je ne crois pas qu'on soit dans la folie fiscale.
03:27Je crois que c'est une généralisation,
03:29et finalement, un argument politique assez peu convaincant,
03:31dire les impôts de manière générale,
03:33quand en vérité, qui aujourd'hui a réfléchi de manière très sérieuse
03:36à augmenter la TVA, c'est le gouvernement.
03:38Ce n'est pas nous.
03:39Et le gouvernement ne va pas mettre, je le crois,
03:40cette augmentation de TVA.
03:42Nous y sommes très fortement opposés
03:43dans les consultations qui ont été faites avec nous.
03:46Ça veut dire que,
03:47ce n'est pas une fin en soi,
03:49ces annonces de François Bayrou,
03:50l'objectif du PS,
03:51vous, vous allez continuer à négocier avec François Bayrou,
03:54avec le gouvernement, jusqu'à l'automne ?
03:56Écoutez, en tout cas, c'est notre devoir de le faire.
03:58Parce que la France doit avoir un budget,
04:00on ne peut pas fonctionner sans budget.
04:01On a vu l'année dernière,
04:01à quel point c'était très difficile au moment de la loi spéciale,
04:04gèle des investissements, gèle des subventions,
04:05des établissements publics au bord de la faillite,
04:08des associations au bord de la faillite aussi.
04:10Donc, on sait qu'on a une date limite,
04:12c'est mars-avril,
04:13où il faut qu'on trouve un accord
04:14pour que le pays puisse tourner,
04:16et puis pour donner aussi de la confiance
04:17aux acteurs économiques,
04:18aux ménages qui ne savent pas
04:19s'ils peuvent investir ou pas,
04:21quel sera le montant de remboursement
04:23de leur rénovation énergétique,
04:24quels seront les taux d'intérêt.
04:25Bref, il faut qu'on arrive à trouver un accord.
04:27Alors maintenant,
04:28est-ce que cet accord,
04:29on peut le trouver avec François Bayrou ?
04:31Je n'en sais rien.
04:31Est-ce que nous avons confiance en François Bayrou ?
04:33On a très peu confiance en lui.
04:35Le PL s'avait déposé une motion de censure
04:36qui a été rejetée.
04:38Il y a peut-être une question de cohérence
04:39à censurer pour le budget ?
04:42Oui, deux fois de suite.
04:42Et donc, nous avons peu confiance en François Bayrou.
04:45Est-il le meilleur interlocuteur
04:47pour obtenir un accord sur le budget ?
04:48Je ne le pense pas.
04:50Parce que, par le passé,
04:51il n'a pas montré sa grande fiabilité
04:53dans la discussion avec nous.
04:54Donc, censure pour pouvoir négocier
04:56avec quelqu'un d'autre que François Bayrou ?
04:58Écoutez, d'abord,
04:59on avait proposé cela au mois de juin.
05:01On a dit qu'il faut changer de Premier ministre
05:03pour avoir quelqu'un,
05:04en tout cas,
05:05qu'il soit de droite, de gauche, du centre,
05:06que sais-je,
05:08au moins quelqu'un qui respecte
05:09les accords qu'il passe.
05:09C'est déjà une première étape.
05:12Là, au moment où nous nous parlons,
05:13cette motion de censure n'a pas été adoptée
05:15parce que le Président national
05:15ne l'a pas votée.
05:17Là, nous rentrons en discussion
05:18parce que c'est notre devoir de parlementaire,
05:19c'est notre honneur de le faire,
05:21en ayant les yeux ouverts
05:22sur le manque de crédibilité
05:24aujourd'hui du Premier ministre
05:25et les difficultés que nous aurons
05:26assez terribles
05:28de lui faire confiance à nouveau.
05:30Il faudra donc des engagements
05:31très forts de sa part
05:32pour que nous ne censurions pas.
05:33Philippe Brin, je rappelle,
05:34vous êtes député APS de l'heure,
05:36membre de la Commission des Finances.
05:37François Bayrou,
05:38qui pourrait faire de 2026
05:39une année blanche,
05:40c'est-à-dire gel des dépenses de l'État
05:41sans tenir compte de l'inflation.
05:43C'est la pire ou la moins pire
05:45des solutions, selon vous ?
05:47Écoutez, l'année blanche,
05:48en vérité, déjà,
05:49c'est une économie
05:49assez peu substantielle.
05:51C'est 6 milliards d'euros seulement
05:52d'année blanche
05:53sur les 40 dont on parle.
05:55Et l'année blanche,
05:56c'est l'année noire
05:57pour les classes populaires.
05:57Il y a une étude qui a été faite
05:58par l'OFCE,
05:59qui est un institut d'études économiques,
06:01qui dit que l'année blanche,
06:02elle est trois fois plus dure
06:03pour les 10% les plus pauvres
06:05que pour les 10% les plus riches.
06:06Pourquoi ?
06:07Quand vous avez une retraite
06:08à 5 000 euros,
06:08qu'on ne la revalorise pas
06:09de 1,5%,
06:10vous vous en sortez.
06:12Quand vous êtes
06:12à la mutualité sociale-agricole,
06:14vous êtes un artisan
06:14qui a cotisé toute sa vie
06:16mais qui a une petite retraite
06:17et que vous avez une retraite
06:18à 700, 800 euros par mois
06:20à taux plein
06:21et qu'on ne revalorise pas
06:23votre retraite
06:24alors que vous allez
06:24travailler tous les jours
06:25avec les prix au supermarché.
06:27Ils augmentent plus que de 1%.
06:28Les prix alimentaires,
06:29ils ont encore pris 5%
06:30l'année dernière.
06:31Ils avaient pris 14%
06:32l'année d'avant.
06:32Ils avaient pris 18% encore
06:33l'année d'avant.
06:34Donc, on voit bien
06:34qu'on a besoin de revaloriser
06:35ces pensions.
06:36L'année blanche,
06:37c'est très dur
06:39pour les gens
06:40qui n'ont que leur travail
06:41pour vivre
06:41et qui n'ont pas beaucoup de revenus.
06:42Ça veut dire que cette année blanche,
06:43elle ferait basculer
06:43encore plus de Français
06:44sous le seuil de pauvreté ?
06:46Oui.
06:46Donc, il faut...
06:47S'il y a une année blanche,
06:48nous ne sommes pas
06:48totalement défavorables,
06:50elle doit avoir un seuil.
06:51C'est-à-dire qu'il n'y a pas
06:52d'année blanche
06:53pour les gens
06:53qui ont une retraite
06:54en dessous de 2000 euros.
06:55Ça me paraît évident.
06:56On peut même mettre
06:56un peu plus haut le plafond.
06:59Parce que c'est injuste.
07:01Vous avez travaillé
07:01toute votre vie
07:02et le contrat, quand même,
07:03quand vous cotisez,
07:04c'est que votre retraite
07:05soit indexée sur l'inflation.
07:06Gèle du barème de l'impôt
07:07sur le revenu,
07:08gèle des minimas sociaux,
07:09ça aussi, c'est non pour vous ?
07:10C'est non.
07:11On ne va pas dire aux gens
07:11une famille monoparentale,
07:13une mère seule
07:14avec deux enfants,
07:16on ne va pas lui geler
07:17son APL
07:18ou ses prestations,
07:20son allocation
07:20de soutien familial.
07:21Ce n'est pas juste.
07:23Quand on voit aujourd'hui
07:24que le coût de la rentrée scolaire
07:25augmente encore,
07:26ce n'est pas possible de le faire.
07:28Donc, encore une fois,
07:29oui, pour discuter d'économie,
07:31mais il faut qu'elle soit
07:32équitablement répartie.
07:33Et là, on a une ligne rouge
07:34puisque c'est un petit peu
07:35la question qui est sous-jacente
07:36de votre interview.
07:37Nous, la ligne rouge,
07:38c'est les classes populaires
07:39et les classes moyennes.
07:39Voilà.
07:40Tout ce qui tape
07:41les classes populaires
07:41et les classes moyennes,
07:42nous y serons défavorables.
07:44C'est non pour vous.
07:44Et donc, ce sera non pour nous.
07:45A l'inverse,
07:46est-ce qu'il faut mettre
07:47à contribution
07:47les retraités les plus aisés
07:49à partir de quel montant,
07:51quel niveau ?
07:52Écoutez, nous, nous sommes
07:52en tout cas favorables
07:53à ce qu'on réfléchit.
07:54C'est une désindexation
07:55pour les retraités aisés.
07:57Je le dis,
07:57quand vous avez une retraite...
07:58C'est quoi un retraité aisé ?
07:59Quand vous avez une retraite
08:00à 5 000 euros,
08:01je pense que vous allez
08:02vous en remettre
08:02si une année,
08:03on n'augmente pas
08:04votre retraite d'un pour cent.
08:06Ça va bien se passer.
08:06Maintenant, soyons clairs,
08:08les désindexations,
08:09c'est de la politique
08:10de gribouille.
08:11Ça ne règle pas
08:12les problèmes financiers
08:13de la France.
08:13Ce serait simple,
08:14il suffirait juste
08:15de tout désindexer
08:15et d'attendre au soleil
08:17en attendant
08:17que le problème
08:18des finances publiques
08:18se résolve.
08:20Donc non.
08:21C'est de la paresse intellectuelle
08:22comme le disait
08:23François-Xavier Bellamy à l'air ?
08:24Bien sûr, c'est de la paresse.
08:25C'est parce qu'en vérité,
08:26il n'y a aucune économie sérieuse
08:28qui n'a été documentée jusqu'ici.
08:30Il n'y a eu aucune association
08:31d'ailleurs des parlementaires
08:32parce qu'on a des idées
08:33à la Commission des Finances
08:34qui ne nous a pas associés
08:35pour retrouver ces économies.
08:37Et puis surtout les économies...
08:38Ça a été une erreur
08:39de François Bayrou ?
08:40Oui, je crois
08:40parce qu'il y a eu
08:41des discussions
08:41qui ont permis
08:42d'avoir un accord
08:42sur le budget
08:43où nous avons été
08:44ultra responsables
08:45pour deux ou pour trois
08:46au Parti Socialiste
08:47pour essayer de débloquer
08:47la situation.
08:48Il aurait dû ensuite dire
08:50écoutez, maintenant
08:51on a six mois
08:51pour préparer le prochain budget.
08:53Associons l'ensemble
08:54des forces politiques,
08:55faisons des dialogues
08:56de Bercy XXL
08:57où on construit ensemble
08:59le prochain budget
08:59avec toutes les forces politiques
09:01ensemble
09:01et il y a un certain nombre
09:02de sujets qu'on peut porter.
09:03Ce n'est pas ce qui a été fait.
09:04Là, il a sorti
09:05des tiroirs de Bercy
09:06un certain nombre
09:06de propositions.
09:07On verra ce qui sera annoncé
09:08à 17h cet après-midi.
09:10Mais en tout cas,
09:11ce qui est clair,
09:12c'est qu'il faut avoir
09:13des économies
09:14sur plusieurs années.
09:15C'est-à-dire que les économies
09:16qui vraiment permettent
09:17de baisser la dépense,
09:18vraiment de réduire le déficit,
09:20il faut les programmer
09:21sur plusieurs années.
09:22Exemple, vous supprimez
09:23une agence,
09:24ça ne va pas vous amener
09:26des économies tout de suite.
09:27Ça va prendre plusieurs années.
09:28Donc tout ça,
09:28il faut qu'on arrive
09:29à discuter.
09:31Même chose sur le sujet fiscal.
09:32Ce n'est pas possible
09:33de dire que quoi qu'il arrive,
09:36quoi qu'il en coûte,
09:36il n'y aura aucune
09:37mise à contribution
09:38des revenus du capital,
09:40des gens qui ne sont pas...
09:41Mise à contribution
09:41des entreprises.
09:42On parle notamment
09:43d'un coup de rabot
09:44sur les allégements
09:44de charges sur les entreprises.
09:46Vous y êtes favorable ?
09:47Alors, nous,
09:48nous ne proposons pas
09:48une hausse générale
09:49de la fiscalité des entreprises
09:50parce qu'encore une fois,
09:52dans un moment
09:52où la croissance est faible,
09:53on est à 0,6 ou 0,5
09:54au lieu de 1,1.
09:55Ça veut dire que
09:56par rapport à l'objectif
09:57du gouvernement,
09:57la croissance,
09:58elle est à la moitié
09:59de ce que le gouvernement
09:59avait dit.
10:00Donc, on a un problème économique.
10:01On a une petite hausse du chômage,
10:02on a un problème de demande.
10:03Donc, on dit qu'il faut regarder,
10:06avoir la main qui tremble
10:06quand même sur ces sujets.
10:08Qu'est-ce qu'on peut faire ?
10:09D'abord, un, on dit
10:09qu'il faut regarder
10:10les aides aux entreprises
10:11de manière générale.
10:12Il y a un rapport du Sénat...
10:13211 milliards
10:13faits publics aux entreprises
10:15en 2023.
10:16Mais il y a quand même
10:16un sujet sur la situation
10:18à laquelle on est aujourd'hui.
10:18On a un niveau
10:19de fiscalité des entreprises
10:20qui est plutôt élevé.
10:21Et en même temps,
10:22on distribue
10:23et pas à toutes les entreprises,
10:25aux plus grandes d'entre elles.
10:26Lors du dernier budget,
10:27on avait proposé, nous,
10:28une baisse d'impôts
10:29pour les PME.
10:31Pour qu'ils puissent bénéficier
10:32d'un taux d'IS réduit
10:33dans des proportions
10:33plus importantes qu'aujourd'hui.
10:35Parce qu'il y a toujours,
10:37toujours une inégalité très forte.
10:38Alors, ça s'est réduit.
10:39Mais les PME payent toujours plus
10:40d'impôts sur les sociétés
10:41rapportés à leurs bénéfices
10:43que les grandes entreprises.
10:45Ce qui est un problème
10:45quand même
10:46avec ces mécanismes d'exonération.
10:47Donc, il faut regarder
10:48sur les...
10:49Nous, on propose depuis longtemps,
10:50c'est votre question.
10:52Exonération de cotisation sociale
10:53sur les salaires
10:54qui sont élevés
10:55à plus de 2,5 SMIC.
10:56Il y a un premier pas
10:57qui avait été fait
10:58l'année dernière.
10:59On peut continuer cette année.
11:01C'est un rapport
11:01qui avait été rendu
11:02par mon collègue Jérôme Gage
11:03et Marc Ferracci
11:04qui est aujourd'hui au gouvernement
11:05qui disait qu'en fait,
11:06on arrosait du sable
11:07avec de l'eau.
11:08C'est-à-dire que
11:08ces exonérations de cotisation
11:09à plus de 2,5 SMIC,
11:11ça ne créait pas d'emplois.
11:12En vérité, c'était juste
11:12une aubaine pour les entreprises.
11:14Donc, il faut qu'on regarde ça
11:15de manière très précise.
11:16Le gouvernement qui envisagerait
11:17de supprimer un jour férié,
11:18d'en faire un jour de plus,
11:19travailler,
11:20mais non rémunéré,
11:21ça existe déjà
11:22pour cette journée de solidarité
11:23pour les personnes âgées
11:24et handicapées.
11:25Vous êtes favorable
11:25ou pas à la suppression
11:27d'un nouveau jour férié ?
11:29Là aussi, c'est de la gribouille.
11:30Vous faites l'année blanche,
11:31ça fait 6 milliards.
11:32Vous enlevez un jour férié,
11:33c'est 3 milliards par jour férié.
11:36C'est pas à l'eau d'un.
11:37Est-ce qu'on peut accepter
11:38que dans un pays démocratique,
11:40on travaille gratuitement
11:41plusieurs jours par an
11:43pour financer la sécurité sociale ?
11:46Il y a déjà une journée de solidarité,
11:47on ne va pas en faire 10 non plus.
11:49Et puis, les jours fériés,
11:50je rappelle quand même,
11:51parler avec les hôteliers restaurateurs,
11:52parler avec les campings,
11:53parler avec le secteur du tourisme.
11:56Si la France,
11:56c'est un grand pays touristique,
11:57plus de 10% de son PIB,
11:59c'est parce qu'on a aussi
12:00effectivement ces week-ends
12:01qui sont des moments
12:02de divertissement,
12:04de loisirs
12:05et qui permettent
12:06de créer de la consommation
12:07et bien sûr
12:08de l'emploi derrière.
12:10Donc, moi,
12:10je suis défavorable
12:11à ce qu'on supprime
12:12des jours fériés.
12:13Ce n'est pas ça la solution aujourd'hui.
12:14Aujourd'hui,
12:15on a un problème de taux d'emploi
12:16mais pas de l'ensemble
12:17de la population.
12:18De taux d'emploi,
12:18c'est les très jeunes
12:19et chez les seniors surtout.
12:22Donc, si on a aujourd'hui
12:23un sujet à faire
12:23plutôt que de supprimer
12:24des jours fériés,
12:26c'est avoir
12:26un grand accord professionnel.
12:27Il y en a un
12:28qu'on vient de ratifier
12:28mais qui permette
12:30de régler cette histoire
12:31de travail des seniors.
12:32Moi, je vois dans ma permanence
12:33à Louvier dans l'heure,
12:33les gens viennent me voir
12:34des seniors à 55 ans.
12:37Ils sont à 10 ans
12:38de la retraite en vérité
12:39et qui ne trouvent pas de travail
12:40et qu'on n'accepte pas
12:41dans les entreprises.
12:42Donc là,
12:43il y a un travail énorme à faire
12:44et là,
12:45on est prêt à se mettre
12:45autour de la table
12:46pour trouver des solutions
12:46sur le chômage des seniors.
12:48Philippe Brun,
12:48est-ce qu'il faut réduire
12:49le nombre de fonctionnaires
12:50en France ?
12:52Ça dépend de ce que ça veut dire.
12:53Est-ce qu'il faut réduire
12:53le nombre de profs ?
12:54Plus de 23% en 25 ans.
12:55Est-ce qu'il faut réduire
12:56le nombre de profs ?
12:57La réponse est non.
12:58On a des classes surchargées
12:59à 30 et des non-remplacements
13:00terribles.
13:01Est-ce qu'il faut réduire
13:02le nombre de policiers ?
13:03Je crois que la situation
13:04de sécurité
13:04est-ce qu'il faut réduire
13:06le nombre de militaires ?
13:08On est tous d'accord
13:09pour dire,
13:09on en parlera peut-être
13:10tout à l'heure,
13:10qu'on a besoin
13:11de se renforcer
13:12compte tenu des menaces
13:13qui pèsent aujourd'hui
13:14sur le pays.
13:15Est-ce qu'il faut réduire
13:15le nombre d'infirmières
13:16et le nombre de lits
13:16dans les hôpitaux ?
13:17Je ne le crois pas non plus.
13:19Alors après,
13:19il y a une question...
13:20Est-ce qu'il faut réduire
13:20le nombre de fonctionnaires
13:21à ce moment-là
13:22sur d'autres postes ?
13:24Le Sénat propose
13:24de remplacer
13:25un départ à la retraite
13:26sur deux,
13:27de ne pas remplacer
13:28un départ à la retraite
13:29sur deux
13:30dans la fonction
13:30publique d'État ?
13:31On en a vu
13:32dans la fonction
13:32publique d'État,
13:33on a vu le résultat
13:34parce qu'aujourd'hui
13:34la fonction publique d'État,
13:35c'est les enseignants,
13:36c'est 90% d'électifs
13:38parce que les enseignants,
13:39je rappelle,
13:39c'est 900 000 personnes
13:40et les policiers,
13:42les gendarmes,
13:44la fonction publique hospitalière
13:45qui fait partie
13:45de la fonction publique d'État,
13:46on est d'accord
13:47que tout cela,
13:48c'est des métiers
13:48dont on a besoin aujourd'hui.
13:50Après,
13:51il peut y avoir une question
13:51sur un certain
13:52de fonctions support.
13:54On peut poser la question
13:56sur...
13:57En France,
13:57on a une bureaucratie
13:59très importante
13:59et si on simplifiait
14:01un certain nombre
14:01de procédures,
14:02naturellement,
14:03il y aurait moins besoin
14:03de contrôle
14:04et donc moins besoin
14:05de fonctionnaires
14:05qu'on pourrait redéployer
14:06sur d'autres missions.
14:08Mais le problème aujourd'hui,
14:09je ne pense pas
14:09que ce soit le nombre
14:10de fonctionnaires
14:10ou le nombre d'agents publics.
14:11Le problème qu'on a aujourd'hui,
14:13c'est qu'on dépense
14:14beaucoup d'argent
14:15pour un certain nombre
14:16de politiques
14:16avec des résultats
14:17qui sont assez faibles
14:18parce que c'est des politiques
14:19qui sont mal conduites
14:20avec de mauvais indicateurs
14:21et de mauvaises règles.
14:22Tout ça,
14:23il faut qu'on y travaille
14:23mais poser la question seulement
14:25sur le nombre d'agents publics
14:26ne paraît pas être
14:27la bonne solution.
14:28Philippe Brin,
14:28je rappelle,
14:28vous êtes député PS de l'heure,
14:30membre de la commission des finances.
14:31Je voudrais qu'on revienne aussi
14:32sur les annonces
14:33d'Emmanuel Macron avant-hier.
14:35Augmentation des crédits militaires
14:37en 2026 et en 2027,
14:38la France a-t-elle vraiment
14:39les moyens ?
14:41En tout cas,
14:41elle doit s'en doter
14:43parce qu'aujourd'hui,
14:44on voit bien
14:44qu'on a des difficultés
14:45et de recrutement
14:46dans l'armée
14:47et de livraison
14:49des programmes industriels
14:50que nous avons lancés.
14:51Il y a un report de charges,
14:52c'est-à-dire que c'est des factures
14:53qu'on devait payer cette année
14:55et qu'on va finalement payer
14:56l'année prochaine,
14:57de 8 milliards.
14:57Ce qui est gigantesque
14:58parce qu'on n'arrive pas
15:00à sortir tout ce qu'on a demandé
15:02aux industriels.
15:03Donc on a besoin
15:03d'augmenter notre budget
15:05de la défense
15:06compte tenu des menaces
15:07qui pèsent aujourd'hui
15:08sur nous.
15:09Elles sont importantes,
15:10menaces aux portes de l'Europe,
15:12menaces générales.
15:12On ne peut pas faire l'impasse
15:13là-dessus.
15:14On ne peut pas faire l'impasse
15:14sur ce sujet
15:15et je crois que ça doit
15:16nous rassembler.
15:17On a voté de manière transpartisane
15:18une loi de programmation militaire,
15:22il faut trouver des crédits supplémentaires.
15:24C'est un va-t'en-guerre
15:24ou pas Emmanuel Macron selon vous ?
15:26Philippe Brun ?
15:27Pour l'instant,
15:28je ne donne pas ce signe-là.
15:30Il peut lui arriver
15:31d'avoir des déclarations malheureuses,
15:32nous habituer à des coups
15:33de communication diplomatiques
15:35qui ne sont pas suivis
15:35de lendemain.
15:36En tout cas,
15:36ce qui est clair,
15:37c'est que la position de la France
15:39ne s'est pas améliorée
15:40dans le concert des nations
15:41depuis 2017
15:42et qu'aujourd'hui,
15:43nos partenaires ne comprennent pas
15:44très bien où nous allons.
15:46Je crois qu'on a d'urgence
15:47besoin de redresser la barre,
15:49de redire ce qu'est
15:49le message universel de la France,
15:51de ce que sont ses valeurs
15:52dans le concert des nations,
15:54de ce que doit être son message
15:55dans la période très compliquée
15:56que nous connaissons aujourd'hui.
15:57Dernière question,
15:58Philippe Brun,
15:59le ministre de l'enseignement supérieur,
16:00Philippe Baptiste,
16:01a-t-il eu raison de dire
16:02que l'islamo-gauchisme
16:03est un courant qui n'existe pas ?
16:05Il a été recadré
16:05par la ministre de l'éducation,
16:06Elisabeth Borne.
16:07Est-ce qu'il a eu raison
16:08de dire cela ?
16:09Il faut le définir.
16:10Je ne sais pas
16:10ce que ça veut dire
16:11l'islamo-gauchisme.
16:12Ce que c'est que l'islamisme,
16:14c'est un mouvement politique
16:17qui compte imposer
16:18les lois de l'islam
16:20dans le champ politique.
16:21Je connais ce qu'est le gauchisme,
16:22ce qui est des racines
16:23un peu différentes.
16:24Gauchisme,
16:25c'est un mot inventé par Lénine
16:26pour définir tous ceux
16:27qui n'étaient pas léninistes.
16:29Qu'est-ce que l'islamo-gauchisme ?
16:30Je ne vois pas très bien
16:31ce que ça veut dire.
16:32Ça n'a pas de réalité
16:32pour vous aujourd'hui en France.
16:33Qu'est-ce que ça veut dire ?
16:34C'est comme si je disais
16:35l'islamo-droitisme
16:36ou l'islamo-sarkozisme.
16:38On dirait,
16:38mais qu'est-ce que ça veut dire ?
16:39Ça n'a pas trop de sens.
16:40Il faut qu'on m'explique
16:41de qui on parle.
16:43Donc Elisabeth Borne
16:44a eu tort,
16:44en l'occurrence,
16:45de dire que l'islamo-gauchisme
16:46existait aujourd'hui en France ?
16:49Je ne sais pas.
16:50En tout cas,
16:50c'est tellement pas défini,
16:52pas expliqué,
16:53ça ne repose que sur rien
16:54qu'on a du mal
16:55à comprendre
16:56de quoi il s'agit.
16:56Si j'ai dit de dire
16:57qu'il y a des problèmes
16:58de communautarisme
16:58dans notre pays religieux,
17:00quelque religion que ce soit,
17:01je suis d'accord de vous le dire,
17:03si c'est pour dire
17:03qu'à l'université,
17:05il y a des militants
17:05qui sont gauchistes,
17:06parce qu'il y en a toujours eu.
17:07Et heureusement,
17:08c'était mai 68.
17:10Moi, j'étais membre de l'UNEF
17:11quand j'étais jeune
17:11et je me suis soigné.
17:13Bon, tout va bien.
17:14Donc, quand on soit jeune,
17:16on soit bien à gauche,
17:17si vous voulez,
17:17ce n'est pas très grave.
17:18Je veux dire,
17:18on s'en remet
17:19et puis c'est très bien d'ailleurs.
17:20Donc, je ne vois pas
17:21très bien le problème.
17:22Alors après,
17:22je comprends bien
17:23l'idée de lier les termes,
17:25de donner un peu crédit
17:27à l'extrême droite,
17:28mais je sais bien
17:29que ceux qui font cela
17:30ne font que faire augmenter
17:32le score de l'extrême droite.
17:33Philippe Brun,
17:36de la Commission des Finances.
17:37Merci d'avoir été avec nous
17:38ce matin sur Sud Radio.
17:40Il est 8h47.
17:41Dans un instant,
17:42vous prenez la parole.
17:430826 300 300.
17:44Manu vous attend au standard
17:45et puis moi,
17:46je vous accueille à l'antenne
17:46juste après ça.

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