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Les Vraies Voix avec Jacques Pessis, animateur des "Clefs d'une vie" sur Sud Radio ; Jean-Luc Reichmann, animateur et comédien.
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##LE_COUP_DE_PROJECTEUR_DES_VRAIES_VOIX-2025-07-14##
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NewsTranscription
00:00Les Vraies Voix Sud Radio, le code projecteur des Vraies Voix.
00:04Pendant plusieurs décennies, il a bousculé les codes audiovisuels.
00:07Thierry Ardisson est décédé ce lundi 14 juillet à l'âge de 76 ans.
00:12Il fut une figure majeure de la télévision française,
00:14célèbre pour son style impertinent, souvent très borderline.
00:17Son ton acéré, mais en provocation et humour noir,
00:20a marqué ses interviews et ses émissions,
00:22créant un genre à part entière.
00:24À travers son travail, il a redéfini les frontières du débat télévisé
00:27et il a laissé évidemment une empreinte indélébile
00:30dans le paysage médiatique français.
00:31À ce sujet, la déclaration de l'Elysée dit beaucoup du personnage.
00:35Je cite, l'homme en noir nous laisse en deuil.
00:38Animateur et producteur de cinéma et de télévision,
00:40Thierry Ardisson imposa pendant des décennies
00:42au paysage audiovisuel français une voix, une silhouette,
00:46un style, un esprit teinté de curiosité et d'irrévérence.
00:50Nous vous posons la question sur le compte X de Sud Radio.
00:53Regrettez-vous la télévision des années Ardisson ?
00:55Vous êtes nombreux à nous donner votre avis.
00:59Vous dites oui à 67%.
01:01Vous regrettez la télévision des années Ardisson.
01:05Jean-Luc Rechman est avec nous, Judith Béler.
01:07Bonsoir Jean-Luc.
01:09Bonsoir Judith, bonsoir Fred, vous allez bien ?
01:11Ça va et vous ?
01:12Oui, heureux de vous avoir, mais c'est vrai,
01:14dans ces conditions, c'est un peu tristouné.
01:16Il vous a marqué, vous, Jean-Luc Thierry Ardisson ?
01:20Oui, mais il m'a plus que marqué, Fred.
01:22Ce sont des décennies qu'il a marqué, c'est ça qu'il faut se dire.
01:25C'est-à-dire qu'il y a au moins trois générations qui l'a marqué, lui.
01:30Thierry, c'était avant tout l'art de toujours se remettre en question.
01:34J'ai eu la chance de le connaître il y a très très longtemps.
01:36Il était au service de la créativité, quoi.
01:39Et qui plus est, c'était un artisan, Fred.
01:41Il avait toujours des maîtres et des maîtres de fiches à la main.
01:45C'est lui-même qui les écrivait.
01:47C'était un maniaque du travail bien fait.
01:49C'est pour ça que je dis que c'était un artisan.
01:50Il n'y avait pas de prompteur.
01:52À l'heure où vous voyez tous ces animateurs qui sont formatés,
01:56soit pour des annonceurs, soit pour des philosophies de chaîne.
02:00Lui, il était synonyme de cette créativité,
02:04je pense, de cette simplicité.
02:05Et puis, il avait un côté visionnaire, quoi.
02:07C'est ça, il y a...
02:10Pour lui, c'est le mec d'au moins trois générations.
02:16Et puis, moi, je l'ai connu dans la pub, Fred.
02:18Ah oui, en plus.
02:20Je l'ai connu avant d'être connu médiatiquement.
02:23Moi, quand je faisais des voix publicitaires,
02:25puisque vous avez connu un peu mon passé,
02:26on se connaît depuis longtemps, Fred.
02:27Oui, c'est vrai.
02:28On a bourlingué un peu.
02:30On n'en saura pas plus, ça.
02:32C'est dommage.
02:32J'aurais bien voulu avoir des infos, moi.
02:35Non, c'était...
02:36À propos des matchs de handball,
02:38je vous en dirai plus, je dis.
02:40Oh, Antenne, je veux bien, on s'appelle juste après.
02:42Mais moi, j'avais fait pour lui.
02:44Rappelez-vous, il avait un magazine
02:45qui s'appelait Entrevue, Interview.
02:48Et puis, c'était moi qui lui faisais sa voix off.
02:51Alors, c'était juste une voix off.
02:53Dans Interview, cette semaine,
02:54toutes les vérités sont bonnes à dire.
02:57Et c'était ça.
02:59Il avait...
02:59C'était lui qui faisait le buzz avant le buzz.
03:02Le côté plus bas, c'est 40 ans de pub, lui.
03:05C'est la barre Ovo-Maltine.
03:07Il avait compris qu'il fallait 8 secondes à l'époque.
03:10Maintenant, les jeunes, ils scrollent au bout d'une seconde
03:12et puis ils sont passés à autre chose.
03:13C'est joli, ça.
03:14Non, mais c'est vrai.
03:15Quand il a dit...
03:17La barre Ovo-Maltine, c'était lui.
03:19J'ai 8 secondes pour vous dire que la barre Ovo-Maltine,
03:21c'est de la dynamique.
03:22Il avait quand même anticipé sur le comportement du téléspectateur.
03:29Au bout de 8 secondes, il se barrait.
03:31Donc, il a fait une pub chez 8 secondes
03:32pour vous dire que la barre Ovo-Maltine,
03:34et le mec, il explosait en plein vol.
03:36Mais c'est ça qui était fantastique.
03:38Moi, j'ai fait beaucoup de pubs avec lui,
03:40les chaussées aux moines.
03:41Vas-y, vaza, c'est lui.
03:42Rappelez-vous.
03:43Vas-y, vaza.
03:43Oui, ça n'arrête jamais, ça.
03:46Ça n'arrête jamais.
03:48Donc, voilà, il était comme ça.
03:50Et puis, moi, il m'a interviewé moult fois.
03:52Et à chaque fois, il m'accompagnait dans ses interviews.
03:54Il avait tout préparé.
03:56Il travaillait ses interviews.
03:57C'était un grand professionnel.
03:58C'est ça qu'on entend dans votre voix.
04:00Mais plus que ça, il faisait toutes ses fiches à la main, je dis.
04:04Et puis, vous savez, quand il était heureux
04:07et que je voyais qu'il était heureux face à moi
04:09dans toutes ses émissions,
04:11puisque vous avez parlé d'impertinence,
04:14mais pour moi, il était élégant.
04:15Il était toujours surprenant.
04:17Il avait un côté visionnaire, cette créativité.
04:19En fait, dans son oeil, qu'il lui disait,
04:22c'est que quand je le regardais,
04:24je lui disais, mais excusez-moi, Thierry,
04:27mais comment vous savez ça ?
04:28Et c'est lui-même qui a été chercher
04:32toutes ses petites informations personnelles.
04:35Mais je vous assure,
04:36toutes ses fiches étaient à la main,
04:37écrits en gros.
04:38Il avait des mètres et des kilomètres de fiches.
04:41Et tout ça, c'était Thierry.
04:42Et le feu d'artifice, c'est qu'il part un 14 juillet.
04:45Alors, c'est le comble jour de la Révolution française.
04:49Ça, c'est fantastique.
04:50Merci beaucoup, Jean-Luc.
04:52Merci pour votre témoignage.
04:54Avec un grand, grand plaisir.
04:55On est toujours avec Jacques Pessis.
04:56Jacques Pessis qui est animateur chez nous
04:58des Clés d'une vie sur Sud Radio.
05:00Il avait récemment reçu Thierry Ardisson.
05:02Je vous rappelle que l'émission a été rediffusée aujourd'hui
05:03et que vous pouvez la réécouter un peu partout
05:05sur nos plateformes.
05:08Jacques, vous, vous le connaissiez.
05:10Évidemment, vous avez raconté sa vie
05:11comme vous savez si bien faire.
05:13Moi, j'ai quand même une question sur le côté borderline du personnage
05:16parce qu'on est obligé d'en parler de sa dernière sortie
05:19quand il a dit Gaza, c'est Auschwitz
05:20et puis de quelques autres petites choses
05:22du type, pardon, parlons vrai sur Sud Radio,
05:26sucer, c'est trompé, qu'il a dit à Michel Rocard.
05:29Bon, est-ce que c'était pas un petit peu trop parfois quand même ?
05:31On peut se poser la question.
05:33Il faut savoir d'abord que Thierry Ardisson,
05:36il y avait l'animateur et il y avait l'homme.
05:38Moi, j'attends avec impatience le portrait
05:41que Audrey Gresson-Marin va faire sur lui
05:43parce que je suis convaincu
05:44que l'homme était très différent.
05:46Son épouse.
05:47Il provoquait.
05:47En public, il provoquait.
05:49Alors, la dernière interview de la télé,
05:50elle est contestable
05:51parce qu'encore une fois,
05:53les choses n'ont pas été coupées
05:55et je l'ai reçu le lendemain
05:56dans l'Éclé d'une vie.
05:58Il était très malheureux de l'interview
05:59parce qu'il considérait que c'était
06:00absolument pas la vérité de ce qui s'était passé.
06:04Ensuite, il avait un peu marre des interviews.
06:07Et on sent, il était là depuis deux ans,
06:09il le savait.
06:10Et puis ce côté provocateur,
06:11il l'avait perdu.
06:12Et moi, quand j'ai découvert l'homme
06:14au-delà du provocateur,
06:16j'ai découvert quelqu'un de passionnant.
06:18Et je pense qu'il s'est lui-même pris
06:19à son personnage de provocateur
06:22alors qu'il était tout autre
06:23et qu'on va le découvrir aujourd'hui.
06:26Raphaël Rémi-Leleu,
06:28vous, vous n'avez pas forcément suivi
06:30les émissions de Thierry Ardisson,
06:31a priori.
06:32Pas du tout, non.
06:33Bon, il y a aussi la fameuse scène
06:35avec Lyo sur Marie Trintignant.
06:38Il y en a quelques-unes des grosses bourdasses,
06:40si on peut dire les choses comme ça.
06:42Qu'est-ce que ça vous inspire, vous,
06:45de votre point de vue,
06:46de vue de chez vous ?
06:47C'est toujours en plus un peu délicat
06:50quand on parle d'hommage,
06:52qu'il s'agit d'un homme de télé,
06:53d'un artiste,
06:54c'est que moi, je suis là aussi
06:55en tant que femme politique,
06:56donc avec mes convictions.
06:57Et ce qui est certain,
06:58c'est que j'avais beaucoup
06:59de points de désaccord
07:01avec Thierry Ardisson.
07:01Vous auriez-je non voulu le rencontrer
07:02pour vous engueuler avec lui ?
07:03C'est ça que vous avez dit tout à l'heure.
07:04Je l'ai rencontré.
07:05Un peu plus longuement, en tout cas.
07:07Je pense que ça aurait été
07:08une engueulade intéressante.
07:11Mais on ne serait probablement
07:12pas partis en vacances ensemble
07:13et on n'aurait probablement pas construit
07:16de grandes choses ensemble.
07:18Mais non, moi,
07:19je n'ai pas de nostalgie
07:20de cette télévision,
07:22de cette époque.
07:23Déjà parce que
07:24ce n'est pas la mienne,
07:24donc difficile d'être nostalgique
07:26de quelque chose
07:26qu'on n'a pas connu.
07:28Et parce que moi,
07:29je l'ai connue
07:30à travers ces différents épisodes,
07:32y compris ceux
07:32les plus problématiques.
07:34Vous avez parlé de Lyo,
07:35il y a eu aussi la séquence
07:37avec Christine Angot.
07:39Moi, j'ai vu quand même
07:40pas mal de séquences comme ça
07:41avec du sexisme,
07:43avec de la volonté d'humiliation.
07:45Et ça, c'est sûr
07:46que quand on le voit
07:47avec mes yeux,
07:49on ne regrette pas ça.
07:50Et d'ailleurs, je le transpose.
07:51Je me dis,
07:51mais qui aujourd'hui
07:52aimerait être traité
07:53comme ça
07:54sur un plateau télévision
07:55qui se dit que le débat...
07:56C'est vrai que quand on regarde
07:57des émissions des années 90,
07:59ce n'est pas très vieux,
07:59on se dit à faire
08:00qu'il y a des carrières.
08:01Et ça ne concerne pas
08:02que Ardisson, exactement.
08:03Donc on ne va pas non plus
08:04lui faire porter
08:05tout le poids
08:05de son époque.
08:07Là, on n'est plus
08:07sur notre question.
08:08La télé des années...
08:09Mais c'est sûr que moi,
08:10je reconnais
08:10que c'est un grand professionnel
08:11et ça ressort
08:12de tous les témoignages.
08:13On a un petit extrait.
08:15Rencontre avec Gainsbourg,
08:16c'est ça, écoutez.
08:21Qu'il soit un peu
08:22mongolo, Lulu, non ?
08:24Il est fou,
08:25c'est fou allié.
08:28Alors, c'est ça qui est fou,
08:30c'est-à-dire que c'est provoque,
08:31mais il va provoquer
08:32le plus grand...
08:32Il provoque un provocateur.
08:33Voilà, c'est ça.
08:34Sean Skull, là-dessus.
08:36Oui, moi j'ai connu Ardisson
08:37en regardant ses vidéos
08:39sur Internet,
08:40sur Arditube.
08:42Et à mon sens,
08:42il faut distinguer
08:45l'homme
08:47qui faisait de la provoque,
08:48mais également son oeuvre.
08:50Et je pense qu'à son époque,
08:51il y avait une télévision
08:52plus intéressante,
08:53où il n'y avait pas
08:54un politiquement correct
08:55omniprésent
08:56et on pouvait discuter,
08:58plutôt parler librement
08:59de sujets comme
09:00la monarchie, par exemple,
09:02qui lui était chère.
09:03Et il était monarchiste, oui.
09:04Oui, et à mon sens,
09:06c'était une certaine époque.
09:08Allez, Jacques Pessis,
09:09on vous laisse le mot de la fin
09:09sur Thierry Ardisson.
09:11Moi, je pense qu'il y a eu
09:12trois époques de télévision.
09:13Un jour, Ardisson m'a dit
09:14qu'il avait beaucoup
09:15à Philippe Bouvard
09:16qui avait ouvert,
09:17avec samedi soir,
09:18la provocation.
09:19Et Ardisson a repris
09:20ce principe-là
09:21en allant beaucoup plus loin
09:22dans cette époque
09:24de sexisme
09:24qui était effectivement
09:25à la mode
09:26et aujourd'hui
09:27qui ne passerait pas.
09:28Et il en a profité
09:29en publicitaire
09:30et en travailleur.
09:31Parce qu'on peut reprocher
09:32beaucoup de choses
09:32à Ardisson,
09:33mais moi,
09:34je l'ai dû bosser
09:34et je peux vous assurer
09:35que des gens
09:35qui bossent leur dossier
09:37à ce point-là,
09:39il n'y en a pas beaucoup
09:39et il en faisait partie.
09:41Et aujourd'hui,
09:42ça manque des gens
09:43comme ça
09:43qui travaillent une émission
09:45avant d'arriver
09:46sur le plateau.
09:47Eh bien,
09:48merci beaucoup Jacques.
09:49D'ailleurs,
09:49vous aussi,
09:49vous travaillez vachement
09:50vos émissions.
09:51Je les recommande
09:52à nos auditeurs,
09:53à nos auditrices.
09:54C'est les clés d'une vie,
09:55c'est sur Sud Radio.
09:56Et votre émission,
09:57vous avez interviewé
09:58Thierry Ardisson,
09:59elle a été rediffusée
10:00aujourd'hui
10:00et elle est réécoutable
10:02sur toutes les plateformes.
10:03Merci beaucoup Jacques Pessis.
10:04Merci Judith,
10:05merci Frédéric.
10:06Merci Jacques.
10:07Et ce soir,
10:08on vous retrouve
10:08avec Claude Lelouch.
10:09C'est juste après
10:11Les Vrais Voix du Tour de France.
10:13Claude Lelouch,
10:14j'adore, j'adore.
10:14Oui, alors avant
10:15Les Vrais Voix du Tour de France,
10:16nous on a la légende,
10:17Cyril Guimard aussi,
10:18qui est bien.
10:18Oui, tout à fait.
10:18On revient sur le tour.
10:20Voilà.
10:20Allez, on retrouve tout de suite
10:21Thomas Binet.
10:23Merci à nos Vrais Voix du jour.
10:24Chanskul.
10:25Chanskul,
10:26qui est analyste
10:27politico-millénaire
10:28et Raphaël-Rémy-Leleu,
10:29vous êtes conseillère de Paris,
10:30écologiste et co-autrice
10:31de Beyoncé,
10:32est-elle féministe ?
10:32Merci à tous les deux.
10:33Merci à vous
10:34d'avoir partagé avec nous aujourd'hui.
10:36Tout de suite,
10:36Thomas Binet.
10:37Et on se retrouve après
10:38pour le Tour de France.
10:38Et on se retrouve après,
10:39bien sûr.
10:39Eh oui, attention.
10:41A tout de suite.
10:41A tout de suite.
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