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Ce lundi 14 juillet, Wilfrid Galand, directeur général adjoint de Montpensier Arbevel, et John Plassard, responsable de la stratégie en investissement chez Cité Gestion, étaient les invités de l'émission BFM Bourse présentée par Guillaume Sommerer. BFM Bourse est à voir ou écouter du lundi au vendredi sur BFM Business.

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00:00BFM Business, vos placements, nos conseils. BFM Bourse, Guillaume Paul.
00:10Allez 17h30, BFM Bourse, bonsoir à toutes et à tous. On est à 5 minutes de la clôture à la Bourse de Paris.
00:15On regarde tout de suite ce qui se passe sur les marchés. Autant vous dire qu'il ne se passe pas grand chose.
00:20Le CAC 40 qui perd 0,24%, 7810 points.
00:24Et du côté de Wall Street, c'est assez calme aussi à la mi-séance, plus 0,06% pour le Dow Jones, 44 400 points.
00:33Et puis le Nasdaq lui aussi qui grappille à les 0,2%, 20 627 points.
00:39On ne s'est pas trop affolé après les nouvelles prises de parole de Donald Trump ce week-end.
00:42Vous savez qu'il a annoncé qu'il a brandi des droits de douane potentiellement de 30% sur l'Union Européenne et le Mexique à partir du 1er août.
00:50Donald Trump qui est en train de s'exprimer là à la Maison Blanche aux côtés du secrétaire général de l'OTAN.
00:55Marc Routteux qui décide, qui menace Donald Trump d'appliquer des droits de douane très sévères contre les alliés de la Russie
01:01en cas d'absence d'accord sur la guerre en Ukraine d'ici 50 jours.
01:05Je suis déçu du président Poutine.
01:07On va suivre ce que dit Donald Trump dans les prochaines heures parce que vous savez qu'il est question, peut-être, on verra bien,
01:14de sanctions qui pourra cette fois concerner le pétrole russe.
01:16On continue à suivre cette conférence de presse qui est en train de donner Donald Trump dans le bureau ovale
01:21aux côtés du secrétaire général de l'OTAN.
01:23Pour parler de toute cette actualité boursière, on sera dans un instant avec John Plassard
01:27qui va nous rejoindre si la technique nous le permet, qui est arrivé à l'instant.
01:30Bonsoir John, est-ce que vous êtes avec nous ?
01:32Oui, je vous vois.
01:32Bonsoir John.
01:33Bonsoir.
01:34Bienvenue.
01:34Merci d'être avec nous.
01:36Responsable de la stratégie d'investissement à la banque Cité Gestion.
01:39Puis Wilfried Galland qui est avec nous également.
01:40Je le vois aussi.
01:41Bonsoir Wilfried.
01:43Directeur stratégiste Montpensier Finance.
01:45Oui, déjà un petit premier commentaire peut-être Wilfried sur ces marchés relativement résilients
01:50face au nouveau coup de boutoir de Donald Trump samedi dernier.
01:5430% de droits de douane sur l'Union Européenne et le Mexique.
01:57Bon, ça ne fait pas vraiment tenser les marchés en ce moment.
01:59Oui, selon les marchés et selon beaucoup d'analystes, en fait, on est quasiment dans l'épure du comportement de Donald Trump.
02:12C'est-à-dire, je donne une échéance.
02:16Ensuite, je donne un coup de boutoir supplémentaire pour montrer que je ne plaisante pas.
02:24Et puis après, je donne un peu de temps pour négocier.
02:28Je remets un coup de pression.
02:29Et finalement, je finis par conclure sur quelque chose qui était à peu près dans la fourchette moyenne à basse de ce qui était évalué dans le premier temps.
02:39Donc, pour l'instant, en tout cas, les marchés restent dans cette ligne de conduite.
02:48Il n'y a rien de très neuf en attendant, évidemment, peut-être véritablement de nouvelles informations en provenance de la Maison-Blanche.
03:00Mais pour l'instant, en fait, on reste vraiment dans cette logique-là.
03:02Donc, on s'intéresse davantage à la saison des résultats qui va arriver et éventuellement, effectivement, à un certain nombre de tensions qu'on peut avoir sur d'autres types de marchés.
03:12Mais pour les marchés actions, on reste vraiment dans l'expectative et on considère qu'en fait, jusqu'à présent, en tout cas, jusqu'à ce qu'on s'approche de cette fameuse date butoir du 1er août,
03:23il n'y a pas véritablement de quoi s'affoler.
03:25Et c'est ce qu'on voit, effectivement, sur tous les indices, à part, peut-être, quelques valeurs très exportatrices qui se font un petit peu coûte.
03:33Mais c'est vraiment anecdotique aujourd'hui.
03:34Oui, c'est vraiment anecdotique.
03:35Bon, on parlera, bien sûr, de la saison des résultats.
03:37C'est le temps fort, ça commence de bain avec certaines banques américaines.
03:40John, je ne place ça à votre regard sur ce nouveau coup de boutoir et la résilience, effectivement, des marchés.
03:45Voilà, on semble considérer qu'il ne reste qu'un jour d'ici le 1er août et que d'ici là, tout peut se passer, évidemment.
03:51Oui, bien sûr. Mais je pense qu'en fait, on a vu que depuis le début de l'année, c'est ça qui est très intéressant.
03:58Il faut rappeler que depuis l'arrivée de Donald Trump au pouvoir, à la Maison-Blanche,
04:02vous avez quand même la moyenne des importations américaines, des taxes d'importation américaines,
04:09qui étaient avant l'arrivée de Trump de 2,4 %.
04:11On est un peu plus de 12 % en moyenne aujourd'hui.
04:15Donc, on a l'impression que les investisseurs, malgré cette hausse, qu'on le veuille ou non,
04:22et on sait qu'il y a des retours en arrière de Donald Trump, etc.,
04:25mais on voit que concrètement, la moyenne des importations, des taxes d'importation sont plus élevées aujourd'hui.
04:31On a l'impression que les investisseurs comprennent que les entreprises arrivent à encaisser le choc pour l'instant.
04:39Et comme l'a dit Wilfried, c'est très intéressant de savoir que ce sera évidemment le message des entreprises qui débutera demain,
04:47on aura le temps d'en parler, qui sera le plus important, beaucoup plus que le bruit qui est fait par Donald Trump,
04:53parce qu'il utilise toujours la même tactique, c'est-à-dire essayer de faire peur pour avoir au moins un minimum.
05:01Pour le volume, non, ce n'est pas un retour en arrière, ce n'est pas un renversement de veste ou de tendance,
05:09c'est exactement la même tactique que Donald Trump utilise depuis le jour 1,
05:14que ce soit au niveau politique, que ce soit au niveau géopolitique, et bien évidemment que ce soit au niveau économique.
05:22Je note un rendez-vous demain, il y a un chiffre, un indicateur américain qui va tomber,
05:26ce sont les derniers chiffres de l'inflation qu'on suivra évidemment, qu'on suivra comme le laisse sur le feu,
05:3117h35, on est à la clôture, je pense, de la bourse de Paris, voilà, clôture,
05:37en légère baisse ce soir, 17h35, moins 0,27% pour le CAC 40 qui termine ce soir à 7808 points,
05:46on va peut-être voir le palmarès des valeurs qui termine en hausse, la plus forte hausse,
05:51elle est pour Orange ce soir à plus 1,73%, 13,22€, plus 1,4% pour Thalès et Bouygues,
05:57Thalès 254,60€, Bouygues 39,06€ et puis une hausse de 1,2% pour Accor,
06:03et puis côté baisse maintenant, c'était les performances qui est lanterne rouge ce soir,
06:08encore moins 2,3%, quasiment 85€, baisse aux alentours de 2% pour Stellantis et Capgemini,
06:148,43€ pour Capgemini, 137,10€ pour Capgemini, 8,43€ pour Stellantis et puis baisse également
06:22d'1,5 à 1,6% ce soir à la clôture pour STMicroelectronics, 27,26€ et LVMH qui perd 1,7% également,
06:30479,55€. Voilà donc la clôture ce soir à la bourse de Paris, séance qui ne restera pas dans les annales.
06:38On regarde un petit peu ce qui se passe du côté des taux d'intérêt, Wilfried,
06:42parce que cette nouvelle saillie de Donald Trump, évidemment, pourrait relancer les tensions sur les taux d'intérêt.
06:48On a vu un petit mouvement ce matin à la hausse sur les taux allemands et pour cause,
06:51après la sortie de Donald Trump sur les droits d'honneur européens,
06:54et apparemment c'est un petit peu retombé, un petit peu à l'image de ce qu'on voit sur les marchés actions finalement.
06:59Oui exactement, en fait, je pense que les marchés de taux se posent d'une certaine manière
07:05un peu les mêmes questions que les autres marchés.
07:10Est-ce qu'en fait on est à la veille d'une récession et donc il faut anticiper une baisse de taux assez forte
07:18et donc potentiellement différente entre les différentes échéances de taux,
07:26entre les taux courts et les taux longs ?
07:27Est-ce qu'on va avoir une pontification ? Est-ce qu'on va avoir une aplanification ?
07:30Ou est-ce qu'à l'inverse, on est finalement à la veille d'une croissance relativement résiliente
07:37parce que les entreprises, on le disait tout à l'heure avec John,
07:41est-ce que les entreprises vont finalement réussir à s'adapter dans une économie américaine
07:46qui est une des économies en fait les plus fermées du monde ?
07:52En fait, l'économie américaine dépend assez peu des importations et des exportations
07:58et en particulier quand on restreint ça au marché des biens et non pas au marché des services,
08:03finalement, ce n'est pas une économie qui dépend énormément de l'extérieur.
08:07Alors c'est très différent selon qu'on parle par exemple des métaux,
08:11donc on sent qu'effectivement il y a un peu de tension sur le marché des métaux,
08:16mais sur le marché des taux d'intérêt, en fait on voit qu'il y a véritablement
08:20beaucoup d'interrogations aussi sur l'impact de cette fameuse loi fiscale,
08:24la fameuse loi Aoba qui vient de passer.
08:27Est-ce que cette loi va permettre de relancer la croissance à court, moyen terme ?
08:31On sait que les marchés en fait au-delà de 6-12 mois, ils ne s'intéressent plus à grand-chose.
08:36Est-ce qu'effectivement elle va réussir à relancer la croissance
08:39par ces déficits fiscaux qui se cumulent ?
08:42Ou est-ce qu'à l'inverse, elle va tellement causer de déséquilibres
08:46qu'on va avoir une augmentation très forte du coût de financement de l'économie américaine,
08:51une fuite devant le dollar et donc une remise en cause du point central
08:57que constituent les États-Unis au sein du monde financier et économique.
09:02Et on sent que les marchés hésitent beaucoup et donc il n'y a pas énormément de mouvements finalement,
09:06même sur le marché des devises.
09:07On voit que les mouvements sont quand même très limités maintenant.
09:11On a fait une grande partie du chemin et maintenant on a une espèce d'attentisme
09:16qui nous prend tous en attendant de savoir qu'est-ce que le 1er août
09:20et au-delà effectivement les résultats d'entreprises
09:23et peut-être les pressions sur la Fed nous réservent.
09:25Jeunes sur ce marché d'auto aussi effectivement qui pour l'instant reste assez résilient.
09:30Comment vous voyez les choses ?
09:32Écoutez, si on parle de l'Europe, il y a aussi une chose qu'il faut regarder,
09:36c'est que vous savez que Bruxelles préparerait, alors avec des guillemets,
09:40une salve de contre-mesure qui pourrait frapper jusqu'à 72 milliards d'euros de biens américains.
09:47Alors rappelons qu'il y a une première salve qui devait entrer en vigueur demain 15 juillet
09:51et que suite aux déclarations de Donald Trump, on a suspendu tout cela
09:54pour se donner encore une petite chance.
09:55Voilà, je referme la parenthèse.
09:57Oui, tout à fait, tout à fait.
09:58Mais ce qu'il faut aussi regarder, c'est Bruxelles, la réponse de Bruxelles.
10:02Parce que si Bruxelles devait répondre, évidemment, Donald Trump ne verrait pas ça d'un bon oeil
10:07puisqu'il aime bien que les gens répondent ou se soumettent d'une certaine manière à ses volontés.
10:16Et donc ce qu'il faudra regarder, c'est aussi ce que Bruxelles va faire.
10:19Et potentiellement, le mouvement de Bruxelles et les rétorsions de Bruxelles,
10:24c'est-à-dire qu'on parle de plus en plus d'une salve commune en Europe,
10:29ce qui serait tout à fait nouveau, pourrait mettre un peu de tension sur les rendements allemands.
10:34Vous parliez avant des rendements allemands et même des rendements français.
10:38Donc ça, c'est une des choses qu'il faut aussi regarder au-delà, bien évidemment,
10:41du déficit et puis de tout ce qui va se passer sur les budgets,
10:46que ce soit le budget allemand et puis de l'autre côté sur le budget américain.
10:49Donc c'est un peu un jeu de dupe ici et vous l'avez dit,
10:53on a eu peur au début de séance avec ces 30% potentiels de mise en place
10:59de taux d'imposition américains et puis aussi par les mesures de rétorsion.
11:05Donc ça va être très, très volatil ces prochaines semaines.
11:07Ça va être très, très volatil.
11:08Bon, peut-être qu'on s'attendait effectivement à espérer un traitement aussi favorable
11:12que celui des Anglais qui, eux, ont obtenu 10% de droits de douane.
11:14Bon, par les talcues des choses, en tout cas, ça n'est pas le cas.
11:17Mais il reste effectivement une quinzaine de jours d'ici le 1er août.
11:20Puisqu'on parlait des taux, ça nous amène à parler un petit peu de la Fed.
11:23Je ne sais pas si vous avez vu la nouvelle offensive de Donald Trump
11:28vis-à-vis de Jay Powell, le patron de la Fed.
11:31Alors, pour vous dire à quel point les hommes ne sont pas en odeur de synthé,
11:33Donald Trump, on est à évoquer la rénovation du siège de la réserve fédérale américaine.
11:38Chantier évalué à 2,5 milliards de dollars,
11:42présenté par l'administration Trump comme une gafferie absolue.
11:46et certains y voient un argument de plus de Donald Trump pour expédier Jérôme Powell outre-pas.
11:52Comment est-ce que vous regardez cet épisode, Wilfried ?
11:55C'est la suite du feuilleton « Je t'aime, moi non plus ».
11:57Tout ça, rappelons-le, à à peine un an du départ de Jay Powell,
12:01de la réserve fédérale américaine.
12:02Oui, tout à fait. Je ne sais même pas si c'est « Je t'aime, moi non plus »,
12:06c'est véritablement que je te déteste.
12:08Là, on est vraiment dans l'amour vache.
12:11Mais je dis ça parce que c'est lui qui l'a nommé à l'époque.
12:13Oui, mais ce qui est très particulier, c'est qu'effectivement,
12:17on sent bien que, comme le disait justement John tout à l'heure,
12:21Trump déteste quand on lui résiste.
12:24Il déteste les attitudes qui ne sont pas des attitudes de soumission absolue à son pouvoir.
12:31Et celui qui incarne la résistance et le pouvoir, en fait,
12:36puisqu'il a un pouvoir qui est effectivement très important,
12:38c'est précisément Jérôme Powell.
12:40Et donc, l'administration Trump et Trump lui-même
12:44essayent de trouver tous les angles d'attaque possibles pour le déstabiliser.
12:49Alors, on a parlé d'une nomination en avance de son successeur.
12:52Là, effectivement, on le voit l'attaquer sur la manipulation de fonds fédéraux
13:02dont il a parfaitement la maîtrise.
13:05D'ailleurs, Jérôme Powell, quand on regarde le détail du Federal Reserve Act,
13:09il est totalement dans son rôle de travailler justement à l'amélioration du siège
13:15et des bâtiments de la réserve fédérale.
13:19Mais on voit que, véritablement, tout se ligue, en fait,
13:23pour l'administration Trump, pour essayer de le déstabiliser.
13:25On a eu des rumeurs, hier et avant-hier,
13:28en provenance en particulier de Freddie Mac et de Fannie Mae,
13:32ces deux géants de l'hypothécaire américain.
13:34Des rumeurs disant que Jérôme Powell s'apprêtait à démissionner.
13:37Il y a eu plusieurs informations qui ont fuité dans pas mal de réseaux là-dessus,
13:45qui n'ont pas donné suite, bien sûr.
13:48Mais on voit qu'il y a vraiment une pression très, très forte sur la Fed et sur Jérôme Powell.
13:53Et effectivement, le fait qu'il n'ait pas baissé les taux depuis maintenant,
13:57ça fait quasiment sept mois qu'il n'a pas baissé les taux,
13:59alors que la conjoncture, effectivement, n'est pas en train de s'accélérer.
14:03Et on voit que l'inflation est plutôt en train de se stabiliser.
14:05On va attendre demain. Mais c'est sûr que c'est véritablement un motif de ressortiment très fort
14:10pour l'administration Trump et ce n'est pas prêt de s'arrêter.
14:13John, vous considérez que Jérôme Powell est encore l'un des derniers,
14:16quasiment le dernier adulte dans la pièce, peut-être avec un Scott Bessent au 13h aujourd'hui.
14:21Est-ce que pour vous, c'est un des derniers garde-fous dans l'agitation ambiante ?
14:25En tout cas, c'est le dernier indépendant.
14:27C'est-à-dire que Scott Bessent a clairement dit
14:29« Je ferai ce que Donald Trump me dit de faire ».
14:31Même s'il essaye d'influer de son côté, un peu comme Marco Rubio,
14:35d'une certaine façon, que Marco Rubio a également un peu ce rôle-là.
14:40Mais Jérôme Powell est protégé à la fois par le statut de la réserve fédérale
14:44et par des avis qui ont été rendus pas directement sur la Fed,
14:48mais qui ont été rendus sur les administrations fédérales
14:50de la part de la Cour suprême américaine qui a carrément dit
14:52que Donald Trump n'avait pas le pouvoir de faire partir avant son terme Jérôme Powell.
15:00Et ça, effectivement, ça rend totalement hystérique Donald Trump
15:04qui veut que tout le monde se soumette.
15:06John, comment vous regardez ce feuilleton-là ?
15:09Cet épisode, un de plus entre Powell et Trump.
15:13Écoutez, très honnêtement, je le regarde d'assez loin.
15:16Parce qu'en fait, je vais vous dire une chose.
15:17Si Powell devait démissionner ou s'il devait être démissionné pour juste cause,
15:24vous savez qu'il y a ce fameux article américain qui dit que pour juste cause,
15:29il y a tous les juristes qui s'y attaquent, savoir est-ce qu'on a le droit
15:32de licencier Jérôme Powell ?
15:36C'est un sujet, c'est long, mais je vais vous dire une chose.
15:40Ce qu'on oublie, c'est que la politique monétaire américaine et européenne,
15:46elle est guidée par un consensus de comité et pas simplement et seulement par le président.
15:52Et donc ça, c'est important.
15:53Il faut regarder ceux qui sont frocons, il faut regarder ceux qui sont colombes.
15:57Et même, je dirais que si Jérôme Powell devait être démis de ses fonctions,
16:01qui devait partir, comme les rumeurs qu'on a eues ce week-end, comme l'a dit Wilfried,
16:07eh bien, je ne suis pas sûr, alors il y aurait un choc sur le moment,
16:11mais je ne suis pas sûr que ça changerait grand-chose.
16:13On est quand même dans une situation où c'est les domaines économiques actuels,
16:18donc l'inflation et l'emploi, qui sont très regardés par les membres de la Fed.
16:23Et je dirais que si vous mettiez de côté Donald Trump,
16:27alors ce qui est assez compliqué dans ces moments-là,
16:29mais si vous mettiez Donald Trump de côté,
16:32eh bien, avec les circonstances actuelles,
16:36une inflation qui, selon les anticipations de la Fed,
16:39doit repartir en deuxième partie d'année,
16:42et l'emploi qui, selon toujours les prévisions de la Fed,
16:47doit remonter en deuxième partie d'année,
16:49je ne vois pas vraiment pourquoi la Fed baisserait ses taux.
16:52Et donc, on est dans une situation où,
16:55selon toute logique d'objectivité et d'indépendance,
16:59eh bien, la Fed, et pas simplement Jérôme Powell,
17:02la Fed suit exactement une lignée selon ses mandats,
17:06c'est-à-dire la stabilité des prix et le plein emploi.
17:08– Ça, c'est le point de vue très rationnel de Jay Powell,
17:10que ne partage pas Trump.
17:11Je vois Wilfried qui sourit, qui a envie de réagir,
17:13peut-être à ce que vient de dire John Wilfried.
17:16– Oui, je pense qu'il y a plusieurs angles d'approche
17:20sur la politique de la Réserve fédérale.
17:22Ce qui est clair aujourd'hui, c'est que,
17:24quand on regarde les données d'aujourd'hui,
17:28les taux réels américains sont extrêmement élevés.
17:32Et donc, effectivement, il n'y a pas de raison objective
17:35de garder ces taux-là, sauf à envisager une poussée assez forte
17:39de l'inflation dans les mois qui viennent.
17:40La Réserve fédérale n'a cessé de nous alerter
17:43sur cette possibilité-là.
17:45On a été tous surpris, je pense,
17:47de voir que les chiffres d'inflation au mois de mai
17:49ne reflétaient pas du tout, mais pas du tout,
17:52une augmentation de l'inflation.
17:56On a plutôt une légère baisse.
17:57Donc, en fait, toute la question, c'est effectivement
17:59de savoir si Jérôme Powell peut tenir longtemps cette ligne-là,
18:06et effectivement, avec un comité qui, on le sent quand même,
18:09commence à se fragiliser.
18:10Quand on écoute un certain nombre de commentaires
18:12d'officiels de la Fed, on voit que les approches
18:16sont un petit peu différentes maintenant
18:17au sein du Conseil des gouverneurs.
18:20Et donc, on va suivre avec beaucoup d'attention
18:23les prochains chiffres d'inflation,
18:25mais globalement les prochains chiffres économiques
18:26pour savoir si la Fed n'est pas quand même en train
18:30de maintenir une pression monétaire finalement
18:32trop importante sur l'économie américaine,
18:35avec des taux réels qui restent quand même très importants.
18:37On est dans des taux réels qui aujourd'hui sont de l'ordre de 1,5%,
18:40c'est élevé quand même.
18:40C'est demain, ces chiffres de l'inflation,
18:42c'est demain qu'ils tomberont au début d'après-midi pour nous.
18:44Bien sûr, on les commentera sur BFM Business.
18:46Je reviens à la conférence de presse de Donald Trump
18:49avec le secrétaire général de l'OTAN,
18:51Marc Routteux, qui vient de se terminer.
18:53Alors, vous savez que Donald Trump avait dit
18:55avant le week-end, je ferai des annonces importantes
18:57lundi concernant la Russie.
18:58Certains estimaient que ça pourrait concerner le pétrole russe.
19:02Il n'y a pas eu du tout d'annonce.
19:04Pas de sanctions annoncées sur le pétrole russe.
19:06On s'est contenté du côté de la Maison-Blanche
19:08d'annoncer à l'instant des droits de douane secondaires
19:10sur les alliés de Moscou.
19:13Mais on n'a pas obligé s'attaquer au sacro-saint pétrole russe.
19:16John, est-ce que Trump faiblit au moment de hausser le ton ?
19:21Il dit des choses très dures sur Poutine aujourd'hui.
19:24Il dit que ce n'est pas un assassin, mais il est brutal.
19:26Mais pas de sanctions sur le pétrole russe, ce soir, finalement.
19:30Il nous a surprendu quelque chose, on dirait, visiblement, Trump.
19:35Oui, c'est-à-dire que le rêve, et puis ce qu'il a promis,
19:38c'était d'arrêter la guerre en Ukraine après une semaine ou un jour.
19:42Je ne sais plus combien de temps il avait dit.
19:42Deux jours, oui, 48 heures, allez.
19:44Donc, voilà, deux jours.
19:46Donc là, ça fait un légèrement plus.
19:48Et en fait, aujourd'hui, le problème, c'est que s'il se met à dos
19:52Vladimir Poutine, il est très difficile
19:55de revenir en arrière immédiatement.
19:58Alors, on sait que tout est possible avec Donald Trump.
20:01Mais ici, je dirais que l'une des sanctions,
20:04et c'est ce qu'il a mis en avant, avant la réunion d'aujourd'hui,
20:08c'est de dire, on va livrer plus d'armes qu'anticipées à l'Ukraine.
20:12Et je pense que ça, selon lui, toujours, c'est une forme de taper sur les doigts
20:20de Vladimir Poutine en disant, ben voilà, on va continuer à alimenter en armes l'Ukraine.
20:27Maintenant, évidemment, il y a plusieurs choses.
20:30On l'a dit, c'est l'arrêt et de ne pas se mettre Vladimir Poutine à dos.
20:34Mais l'autre chose, c'est exactement ce que vous disiez,
20:36ce n'est pas que le prix du baril s'envole de nouveau.
20:40Puisqu'on a vu les réactions qu'il y avait eu immédiatement après les attaques en Iran.
20:47Le prix du baril avait monté très rapidement avant de baisser.
20:52Mais ça, c'est aussi une des promesses de Trump,
20:55c'est de garder le prix du baril et le prix de l'essence,
20:58la pompe pour les Américains, assez bas.
21:00Donc, s'il s'attaque au pétrole, le prix du baril, évidemment, va monter.
21:06Donc, c'est vraiment un jeu qui est très, très…
21:08un jeu d'équilibriste, difficile à dire pour Trump.
21:11On n'a pas l'impression que c'est un équilibriste.
21:13Mais c'est un jeu qui est très compliqué.
21:15D'accord avec l'analyse de John Wilfrid.
21:18Il a préféré fournir des missiles Patriot pour ne pas appuyer sur le bouton du pétrole russe,
21:22finalement, là, sur cette affaire Trump.
21:25Pour lui, ce qui est très clair, c'est que le cours du pétrole
21:30et donc le prix du galon d'essence aux États-Unis,
21:33c'est un élément extrêmement important de sa politique.
21:35Il faut voir aujourd'hui, si on regarde le montant dépensé annuellement
21:41par les Américains en carburant,
21:46on est à peu près à 400 milliards de dollars par an.
21:50400 milliards de dollars, l'année en 2023, on était à 600 milliards de dollars.
21:54Donc, simplement par la baisse du pétrole,
21:57en fait, on a eu une baisse quand même assez considérable
22:00des montants dépensés par les Américains en carburant.
22:05Et ça, ça veut dire que c'est directement quelque chose qui est réinjecté dans l'économie.
22:09Et donc, pour Donald Trump, c'est extrêmement important
22:11de ne pas faire monter le prix du baril.
22:14et il fera attention d'être véritablement très prudent
22:19pour ne pas taper l'électorat qui regarde effectivement tous les jours
22:25le prix à la pompe aux États-Unis.
22:30Et donc, il fera tout son possible pour faire autre chose
22:32que s'attaquer directement au pétrole russe.
22:34C'est possible de s'attaquer à toute autre chose,
22:35mais certainement pas au pétrole russe.
22:38Le cuivre, ça va toucher directement les industriels,
22:41mais ça ne touche pas directement son électorat.
22:44En tout cas, pas son électorat dans le pouvoir d'achat direct.
22:47Et ça, pour lui, c'est très important.
22:48Bon, conclusion, la grande annonce consistait en fait
22:50à la fourniture des missiles des systèmes patriotes
22:52qu'il a annoncés effectivement il y a quelques heures.
22:55Il nous reste trois minutes, hélas, pour dire un mot de la saison des résultats.
22:57Donc, parce que c'est aussi ça que maintenant que vous regardez les marchés,
23:00Wilfried, gardez la main.
23:01Comment est-ce que vous voyez cette saison qui débute demain ?
23:03Ce sont les marques américaines, comme à l'accoutumée,
23:05qui ouvrent les hostilités, pour le coup.
23:07On attend plutôt une saison assez positive
23:10sur le plan des résultats.
23:13Comme toujours, ça a été très bien piloté
23:14par les entreprises américaines,
23:18puisqu'on a eu une petite revue à la baisse
23:19récemment des anticipations.
23:24Ceux qui vont ouvrir le bal sont effectivement
23:26les banques américaines,
23:27et on va suivre effectivement l'état du crédit aux États-Unis.
23:29C'est très important,
23:31en particulier sur le volume de crédit d'une part,
23:32et sur la part du crédit
23:35qui est considérée comme étant à risque
23:37par les banques.
23:39On va voir si effectivement l'économie
23:41de ce point de vue-là,
23:41à la fois du point de vue des petites entreprises américaines,
23:44du point de vue des particuliers américains,
23:46est-ce qu'on a une fragilisation ?
23:48Ça, ça va être très important.
23:49Et puis bien sûr,
23:50mais ce sera un petit peu plus tard
23:51dans la saison des résultats,
23:53pour les indices,
23:53la clé, toujours,
23:55ce sera les géants de la technologie aux États-Unis.
23:57C'est eux qui vont véritablement nous définir la tendance.
24:01On sait qu'on a eu des annonces encore aujourd'hui extrêmement spectaculaires
24:04de méta, en l'occurrence,
24:06sur des investissements dans la technologie.
24:08Il y a plusieurs centaines de milliards de dollars annoncés.
24:11Donc comment est-ce que ça va être intégré
24:13par les différents acteurs de la tech ?
24:16Ça viendra plutôt dans 15 jours.
24:20Là, on va vraiment s'attacher au cœur
24:22du tissu économique américain,
24:24à savoir le crédit.
24:25Oui, Améter, qui a encore fait le buzz aujourd'hui,
24:27on en reparlera dans le 10 minutes d'oréco dans quelques instants.
24:30John, qu'est-ce que vous attendez, vous,
24:31de cette saison qui débute demain, finalement ?
24:33La résilience, finalement ?
24:36Oui, une résilience et une accélération.
24:39Vous savez, si vous regardez les attentes,
24:40les entreprises du S&P 500
24:42devraient annoncer une croissance des bénéfices
24:43de près de 5 %,
24:45une croissance des revenus proche de 4,2 %.
24:49Ça, c'est pour ce trimestre-là.
24:51Mais si on prend sur toute l'année,
24:52la croissance des bénéfices est de 9 %,
24:56et puis vous avez une croissance des revenus de 5 %.
24:59Donc, en fait, on est dans une situation
25:01où on devrait théoriquement avoir des bons résultats,
25:04Wilfried l'a dit,
25:05mais une accélération sur le reste de l'année.
25:09Donc, on n'est pas du tout dans cette situation
25:10où on est dans une récession,
25:12pas du tout dans cette situation
25:14où on avait l'impression
25:15que les entreprises américaines et européennes,
25:18mais disons américaines,
25:18eh bien, ont peur de ce qui est en train de se passer
25:22au niveau de la Maison-Blanche
25:24et des relations internationales.
25:27On a l'impression que la vie poursuit
25:31son long fleuve tranquille
25:32avec une croissance des bénéfices absolument extraordinaire.
25:36Voilà, pour cette saison des résultats
25:37qui débutent demain, effectivement,
25:38avec quelques banques américaines,
25:39puis côté CAC 40,
25:40ça sera un peu plus tard dans la semaine.
25:42C'est Publicis sur le CAC 40, en l'occurrence,
25:44qui va ouvrir le bal.
25:45Les marchés, pour l'instant, tiennent le coup.
25:47Ah, qu'on dise un mot quand même, messieurs, pour finir.
25:49Allez, on a quelques secondes.
25:50Du Bitcoin qui a encore franchi un nouveau record
25:51puisqu'on a passé la barre des 123 000 dollars aujourd'hui.
25:55Wilfried, jusqu'où s'arrêtera-t-il,
25:56comme dit l'expression ?
25:59Ça, c'est un bien mal à qui peut le dire.
26:01Mais en tout cas, ça signale quand même
26:03une espèce d'inconfort
26:04vis-à-vis des monnaies classiques,
26:06et en particulier du dollar.
26:07Le fait de se tourner massivement vers le Bitcoin,
26:11c'est un élément qui, pour moi,
26:13signale une espèce d'intranquillité générale
26:18sur les équilibres financiers et monétaires mondiaux.
26:22C'est véritablement quelque chose à suivre.
26:23John, pour vous, le Bitcoin, 123 000 désormais ?
26:28150 000 ou 200 000, allons-y.
26:30Oui, on est au casino.
26:32On a vu qu'évidemment, il y a des effets
26:34qui sont assez importants,
26:38notamment des ETF.
26:39On a eu les chiffres de BlackRock.
26:41On a vu que les ETF cryptos
26:44enregistraient un afflux de plus de 2,4 milliards de dollars
26:47au cours de la semaine écoulée.
26:49On voit que ça continue de monter.
26:52On a plein d'exemples et de superlatifs.
26:55Celui qui me fait assez rire,
26:56c'est le fameux créateur du Bitcoin.
26:59s'il existe, Satoshi Nakamoto,
27:03qui, théoriquement, serait le 11e homme
27:06le plus riche du monde.
27:08Vous avez beaucoup de gens qui disent
27:09qu'il sera bientôt le 2e homme d'ici 2026,
27:12alors que personne, théoriquement, ne le connaît.
27:15Donc, on est dans une situation
27:16où il faut être sur les crypto-monnaies.
27:19Ça se démocratise de plus en plus.
27:22Et effectivement, on ne peut plus dire
27:24que c'est quelque chose qu'on ne savait pas
27:25parce qu'on est dans l'ordre.
27:27Et on en a parlé.
27:28Vous voyez, vous avez plein d'entreprises maintenant
27:29qui acceptent le Bitcoin pour l'achat de billets d'avion,
27:33pour l'achat de voitures, etc.
27:35Et que ça s'est véritablement démocratisé.
27:38Mais ce qu'il faut faire attention, bien évidemment,
27:40c'est cette volatilité, tant à la hausse qu'à la baisse.
27:43Comme toujours, 123 000 en attendant, nouveau record pour le Bitcoin aujourd'hui sur les marchés.
27:48Voilà, c'est terminé pour ce soir.
27:49Merci messieurs, merci beaucoup d'avoir été avec nous en ce 14 juillet sur BFM Business.
27:54Wilfried Galland, directeur de la stratégie chez Montpensier Finance.
27:58Et puis, John Plassard, responsable de la stratégie d'investissement à la banque Cité Gestion.
28:01Merci beaucoup messieurs d'avoir été avec nous ce lundi 14.
28:05Et à très vite avec grand plaisir, évidemment, pour de nouvelles aventures sur BFM Business.
28:0817h58, dans un instant, je vous retrouve le 18h éco jusqu'à 18h30 sur BFM Business.
28:13A tout de suite.
28:16BFM Bourse, vos placements, nos conseils sur BFM Business.

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