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Michel De Lempdes, directeur associé d'Omnes Capital, était l'invité de Laure Closier dans French Tech, ce vendredi 11 juillet. Il a évoqué les cibles d'investissement d'Omnes Capital, notamment la transition énergétique, la mobilité et la rénovation des bâtiments, ainsi que les entreprises Deeptech européennes en phase d'hyper-croissance, dans Good Morning Business. Retrouvez l'émission du lundi au vendredi et réécoutez la en podcast.

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Transcription
00:00Il est 8h23 sur BFM Business, notre invité ce matin c'est Michel Delon, vous êtes directeur associé d'Omnes Capital.
00:06Vous investissez dans les deep tech européennes en phase d'hypercroissance.
00:10Est-ce que vous allez regarder la coupe du monde de football des robots dont nous a parlé Anthony Morel il y a quelques instants ?
00:16J'aimerais bien, j'aimerais bien, mais les vacances arrivent.
00:20Ça peut être un truc de vacances ?
00:21Ah ben cool clairement !
00:22Les investissements dans les robots notamment, ça fait partie de ce que vous regardez dans le détail.
00:26Vous venez de lever 112 millions d'euros, avec quelles cibles précisément ?
00:30Alors, je vais peut-être vous dire un mot sur Omnes Capital pour commencer quand même.
00:33Donc Omnes Capital, on est une société de gestion en private equity.
00:36Donc en fait, notre métier est très simple, on lève des fonds auprès d'institutionnels et de personnes physiques.
00:41Et on investit ces fonds en fait dans des entreprises non cotées.
00:43Et ça, on le fait sur trois grandes thématiques.
00:45Un, tout ce qui est lié à la transition énergétique.
00:47Donc on a des fonds qui investissent dans des champs éoliens, des champs solaires.
00:50On a des fonds qui investissent dans la mobilité, dans la rénovation de bâtiments
00:53pour les rendre plus efficaces en termes de consommation d'énergie.
00:56Dans des DASA Center.
00:57Et puis on investit dans la Deep Tech.
00:59Et moi, je m'occupe de ça.
01:00Et puis voilà, on a 7 milliards d'euros sous gestion.
01:02On est 70 personnes.
01:03On est européens.
01:04Évidemment, on est français.
01:05Nos racines sont françaises.
01:06Mais on a déjà des bureaux à Zurich, à Bruxelles et à Munich.
01:10Et donc pour répondre à votre question, évidemment, on vient de lancer ce fonds
01:13qui est en fait un deuxième millésime, puisque nous avions déjà lancé un fonds Deep Tech en 2019 et en 2020.
01:19Et avec ce fonds, on cible des entreprises Deep Tech.
01:21Qu'est-ce que c'est qu'une entreprise Deep Tech ?
01:22C'est une société qui développe en fait une innovation de rupture issue de la recherche fondamentale.
01:26Et donc nous, on va le faire sur trois grands segments.
01:28On va faire tout ce qui touche à l'IA, au niveau applicatif.
01:32Donc voilà, de l'IA au service pour la découverte de nouvelles molécules, par exemple, pour la robotique ou des choses comme ça.
01:38Premier segment.
01:39Deuxième segment, c'est tout ce qui touche à la durabilité.
01:41J'y reviendrai.
01:42Et puis le troisième segment, c'est tout ce qui touche à la souveraineté et à la défense.
01:45Alors là, on parle de technologie d'innovation de rupture.
01:48Comment est-ce qu'on repère, justement, quand on est un investisseur, ces pépites-là ?
01:52Est-ce que vous avez des équipes dédiées qui lisent toute la littérature scientifique, toutes les publications, qui traînent dans les laboratoires de recherche ?
02:00Parce que là, pour le coup, on est sur des entreprises qui...
02:02C'est le début du début.
02:03Voilà, c'est le début du début.
02:04Ça peut être vraiment la prochaine révolution industrielle, comme ça peut être un flop total.
02:09Alors, j'ai deux réponses à ça.
02:10D'abord, nous, on investit, en fait, en stage d'urligro.
02:12C'est-à-dire qu'en fait, on veut une validation client.
02:15Donc, on essaie de ne pas prendre le risque technologique.
02:17Et qu'est-ce qu'on appelle une validation client ?
02:19C'est soit un gros carnet de commandes, soit déjà du chiffre d'affaires.
02:23Et avec un chemin vers la rentabilité, on gère le risque.
02:26On en prend déjà beaucoup, on ne peut pas tous les prendre.
02:28Et donc, on veut un chemin vers la rentabilité, je dirais, à un horizon de 24 mois.
02:32Alors, maintenant, comment...
02:33C'est encore de la deep tech, quand on a déjà un cas de commandes, du chiffre d'affaires.
02:36Vous savez, quand vous investissez dans l'ordinateur quantique,
02:38quand vous investissez dans The Exploration Company qui développe des cargos spatiaux,
02:41croyez-moi, on est vraiment dans la deep tech.
02:43Maintenant, pour répondre à votre question, comment est-ce qu'on les identifie ?
02:45Parce que c'est une très bonne question.
02:47Je peux vous donner quelques chiffres.
02:48Nous, on voit à peu près 1 000 opportunités par an.
02:50La période d'investissement d'un fonds, c'est 5 ans.
02:52Ça fait à peu près 5 000 opportunités par an.
02:54Et on va investir dans entre 20 et 25 sociétés.
02:57Donc, vous voyez que le niveau de sélection est très fort.
02:58Alors, qu'est-ce qu'on fait ?
03:00En fait, on analyse les grandes tendances qui sont données par les États,
03:03par France 2030 en France, par la DARPA aux États-Unis,
03:07le département de l'énergie aux États-Unis.
03:08On regarde les grandes tendances, le nucléaire, le spatial, etc.
03:12Et on regarde, puisque les États-Unis ont toujours un petit peu d'avance,
03:14on essaie de les rattraper, évidemment.
03:16Mais on essaie de regarder dans quelle mesure il y a de l'argent privé
03:18qui vient à la rencontre de ces grandes tendances.
03:21Alors, de deux choses l'une.
03:22Soit il n'y a pas d'argent privé qui y va, et on se dit c'est trop tôt.
03:24Soit il y a de l'argent privé qui vient investir à la rencontre de ces grandes thématiques.
03:28On se dit c'est intéressant.
03:29Et là, qu'est-ce qu'on fait ?
03:30Eh bien, écoutez, on fait beaucoup de ref calls,
03:31on a fait beaucoup d'appels téléphoniques auprès d'experts,
03:34et on décortique la chaîne de valeur.
03:35Donc, quand on regarde le nucléaire, on se dit est-ce qu'il faut investir dans les SMR,
03:38est-ce qu'il faut investir dans la fusion, etc.
03:40Et on essaie de se faire une conviction en disant quel est le maillon de cette chaîne
03:43qui est le plus intéressant.
03:45Une fois qu'on a identifié ce maillon, on se dit voilà,
03:47on continue de faire beaucoup d'appels téléphoniques auprès d'experts,
03:50et on se dit quelles sont les sociétés en Europe qui sont les plus prometteuses.
03:53Et c'est comme ça qu'on tombe sur un The Exploration Company qui développe des cargos spatiaux.
03:58Mais il y a autant de cibles que ça, vous parlez de 5 business,
04:01parce que parfois on ençoit quand même d'autres personnes à tête de fond qui nous disent qu'on manque de cibles.
04:07Alors pas du tout.
04:08En fait, en deep tech, on est sur un marché qui est en très forte croissance.
04:10Quelques chiffres au niveau français, européen et mondial.
04:13En France, les startups deep tech en 2020 levaient 1 milliard d'euros.
04:185 ans plus tard, c'est 5 milliards.
04:20En 2018, il y avait 170 startups créées par an en deep tech.
04:24Aujourd'hui, on est à plus de 400 par an.
04:26Donc vous voyez qu'on est x6.
04:27Donc on est sur des chiffres qui sont très fortes croissants.
04:29Au niveau européen, c'est 27 milliards d'euros levés par des startups deep tech en 2024.
04:34C'est plus 18% par rapport à 2023.
04:38Et quand on se compare par exemple à la Chine, c'est 32 milliards.
04:4127 milliards en Europe, 32 milliards en Chine.
04:43Certes, un peu plus de 50 milliards aux Etats-Unis.
04:46On n'est pas mal.
04:46On n'est pas si mal.
04:47Alors sur les secteurs les plus prometteurs, vous parliez de l'intelligence artificielle, la santé.
04:51Est-ce que vous pouvez nous donner 2-3 exemples concrets de pépites sur des trucs qui pourraient potentiellement révolutionner le monde dans les années qui viennent ?
04:57Je prends cet exemple.
04:58Par exemple, nous, on a investi dans une société qui s'appelle G-Exploration Company.
05:01On la connaît bien, on l'a dit un bébé d'amour.
05:03On a la chance de soutenir Hélène depuis longtemps, qui développe des cargos spatiaux réutilisables.
05:09Voilà, et qui a la vision de s'intégrer et de créer une vraie société européenne.
05:16On a investi par exemple dans une société allemande qui s'appelle Quantum System, qui développe des drones et qui a cette capacité en fait à sans cesse se renouveler.
05:23Vous savez, cette révolution deep tech, j'en ai parlé, c'est évidemment la capacité de développer des technologies de rupture issues de la recherche fondamentale.
05:29Mais c'est aussi un moyen, enfin une méthode industrielle nouvelle qu'on appelle le test and learn.
05:34Donc vous voyez, un processus itératif, très rapide.
05:37Et si ça ne marche pas, ce n'est pas grave, on a appris.
05:39Puis si ça marche, on avance.
05:41Et donc Quantum System, c'est une société qui fait maintenant plusieurs centaines de millions d'euros de chiffre d'affaires.
05:44C'est intéressant parce que c'est dans la défense.
05:45Il y a aussi beaucoup de deep tech dans la défense parce qu'il y a potentiellement derrière des applications dans le monde civil.
05:50Et ça, c'est en gros, vous faites une pierre.
05:51Le dual.
05:52Nous, on estime que pour les quatre crannées qui viennent, pour des startups deep tech, le potentiel dans ce segment-là, c'est plus de 4 milliards d'euros.
06:00Et à la fin, sur l'ensemble de votre carrière, vous vous êtes planté sur combien de dossiers ?
06:03Vous me direz que votre taux de déréussite, c'est quoi ?
06:04Toujours trop, mais ce qui est important, et je pense que c'est pour ça qu'on peut se positionner sur la deep tech,
06:08nous, on a un multiple historique depuis 20 ans de plus de 1,7 fois réalisé avec 14% de théorie.
06:13Bon, ça ne fait pas trop de plantage.
06:15Et le taux d'échec des deep tech par rapport aux startups traditionnels, c'est 7 sur 10 qui se plantent au bout de quelques années.
06:21Mais en fait, oui, mais vous avez...
06:23Non, c'est pas pire.
06:24Non, c'est pas pire parce que vous avez un actif.
06:26Oui.
06:27Vous avez un actif.
06:27Oui, c'est ça.
06:28Vous avez un actif.
06:28C'est sur une recherche fondamentale, donc vous pouvez en faire quelque chose.
06:31Exactement.
06:31Merci beaucoup, Michel Delande, d'être venu ce matin dans la matinale de l'économie.

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