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00:00Punchline, 18h-19h, Anthony Favalli sur CNews et Europe 1.
00:13De retour dans Punchline avec Françoise Laborde, Jonathan Sixx ou Jean-Sébastien Ferjou, Nathan Devers et Axel Ronde pour le syndicat CFTC Police.
00:21Et justement, on va parler de ce phénomène qui explose au retour du beau temps, les rodéos urbains bien malheureusement qui mettent en danger les riverains,
00:30ceux qui s'adonnent aux rodéos urbains eux-mêmes et bien sûr nos policiers, nos pompiers, tous ceux qui occupent et qui passent sur la voie publique
00:39sont menacés par ces délinquants de la route et les signalements, et c'est ça le plus grave et le plus inquiétant,
00:46les signalements ont augmenté au premier semestre de 164% par rapport à l'an dernier.
00:51On voit toutes les explications avec Chloé Tarka et on en discute juste après.
00:56Mini moto, quad ou encore moto de crosse, ces acrobates des bitumes transforment l'espace public en terrain de jeu ultra dangereux.
01:06Le 10 mai dernier, à Yvian-les-Bains en Haute-Savoie, un pompier volontaire avait été violemment percuté lors d'un rodéo urbain.
01:14Mais malgré les accidents, le phénomène ne faiblit pas.
01:18Plus de 40 000 signalements numériques ont été recensés depuis le début de l'année,
01:22soit 220 par jour, en hausse de 164% par rapport à l'année dernière.
01:28Également, depuis janvier, les forces de l'ordre ont mené plus de 10 000 opérations sur le terrain, soit une soixantaine par jour.
01:36Résultat, 1 237 engens saisis et près de 1850 interpellations.
01:41Mais une nouvelle tendance inquiète, la viralité.
01:46Sur Snapchat ou encore Instagram, ces pratiques illégales se diffusent à grande échelle.
01:53Conséquence, des adeptes de toute l'Europe se donnent rendez-vous en France pour organiser des rodéos filmés.
02:00Pour rappel, depuis 2018, un texte de loi sanctionne spécifiquement les rodéos.
02:06Les auteurs encourent une peine pouvant aller jusqu'à un an d'emprisonnement et 15 000 euros d'amende.
02:12C'est une peine qui est encore dérisoire, Axel Rondeau ?
02:15C'est une peine, surtout si elle était appliquée, serait bénéfique finalement.
02:19En tout cas, les individus arrêteraient le rodéos.
02:22Si à chaque fois qu'on a interpellé, c'est à peu près 2000 personnes qu'on a interpellées.
02:27S'ils partent en prison pour une année, je pense que le message passerait et ils arrêteraient de continuer.
02:33Mais non, on sait que ce n'est pas possible parce que la justice n'a pas les moyens de cette délinquance de masse qui inonde finalement le territoire national depuis quelques années.
02:42Elle n'est pas adaptée par rapport à cela.
02:45Il manque énormément de places de prison.
02:48Il manque de places dans des foyers pour les mineurs réellement fermés puisqu'il y a beaucoup de fugue de ces foyers finalement, qui coûtent extrêmement cher en plus en passant.
03:00Voilà, donc il faut une réponse pénale beaucoup plus dure pour que ces individus ne continuent pas.
03:07Alors oui, on saisit ces engins.
03:09Oui, la justice nous autorise, enfin en tout cas autorise l'État à les récupérer ou à les détruire.
03:17Mais voilà, on voit que ça continue.
03:20Pourtant ce sont des motos...
03:21J'ai l'impression qu'on vide l'océan à la petite cuillère.
03:23On vide l'océan à la petite cuillère, mais ces motos coûtent extrêmement cher, entre 5, 10, 15 000 euros pour certains modèles.
03:29Donc on voit bien que ce n'est pas un problème, si vous voulez, d'enfants ou de jeunes qui s'ennuient et qui ne peuvent pas partir en vacances comme on peut l'entendre dans certains milieux intellectuels.
03:41Non, on voit bien que ce sont des délinquants, des délinquants qui sont là, qui sont aussi dans le trafic de drogue et qui marquent leur territoire en disant que c'est chez eux et que c'est eux qui sont les maîtres dans cet endroit.
03:52Et quand les policiers essayent d'intervenir, ça part à l'affrontement, comme on a pu voir à Drancy, en mai, où des fonctionnaires de police, après un rodéo, ont saisi un véhicule et ont été pris à partie par des dizaines et des dizaines de jeunes,
04:08où mon collègue a été obligé de tirer des coups de semences en l'air pour les faire partir.
04:13Et malheureusement, ça n'a pas suffi. Un jeune est venu au contact et il a eu, malheureusement, une balle qu'il a prise en plein ventre.
04:21Donc on est sur des situations qui sont dangereuses, catastrophiques, parce que ces jeunes se mettent en danger, mettent les citoyens et les riverains en danger et mettent aussi les policiers en danger.
04:33Est-ce qu'il faut, quand on est policier, les poursuivre aujourd'hui ? Vous avez la possibilité de le faire maintenant depuis le 19 mai dernier.
04:37Voilà, M. Rotaillot, le ministre de l'Intérieur, nous a donné pour instruction de les poursuivre sur tout le territoire national, parce qu'il y avait des disparitions,
04:46enfin des endroits où on pouvait pas. Là, ça a été harmonisé. Mais c'est bien de nous donner ces moyens, mais qu'est-ce qui va se passer si, malheureusement, un des jeunes venait à décéder quand on est en poursuite ?
05:02Oui, vous seriez placé en garde à vue, vous seriez jugé en Suisse.
05:05C'est ça. Donc nous, nous demandons une présomption de légitime défense, mais aussi, au-delà de ça, nous donner des protections judiciaires par rapport à ces techniques d'intervention qu'on pourrait mettre en place.
05:16Pourquoi pas aussi aller jusqu'au choc tactique comme font nos policiers britanniques, mais avec une formation bien spécifique et un cadre juridique particulier, en tous les cas, de protection.
05:27Parce que nous, si on fait ça et qu'on part en prison, ça n'a aucun sens pour nous. On a un métier qui est compliqué, difficile, et des individus qui sont de plus en plus violents,
05:36et qui n'ont peur de rien, qui sont sans foi ni loi, et qui pourrissent le quotidien des Français. Chaque été, mais chaque jour, finalement, c'est notre quotidien.
05:45Je rappelle le cas de ce pompier, sapeur-pompier volontaire à Évian-les-Bains, qui, à l'extérieur de sa caserne, a été percuté extrêmement violemment,
05:54grièvement, très grièvement blessé, et l'auteur est revenu ensuite lui cracher dessus. Jean-Sébastien Ferjoux.
06:01Oui, bien sûr, Accélion a raison de rappeler que ça dépend beaucoup de politique pénale et d'une réponse pénale adaptée, voire d'ordre politique donné, justement, à la police.
06:11On voit ce que fait le Royaume-Uni, mais je me demande si ça ne dépend pas aussi d'autre chose, qui est une dimension culturelle.
06:16Vous l'avez évoqué, c'est une stratégie, une culture de revendication, finalement, de la domination sur un territoire.
06:22C'est le fait de dire, ces lieux-là sont à nous, c'est nous qui les dominons.
06:27Et ça, je pense que, oui, on peut lutter, on peut le contrer par une politique pénale, mais certainement aussi par un choc culturel.
06:36Je l'évoquais plutôt dans l'émission, le Maroc a décidé, n'a pas toléré que, justement, des Français, de jeunes Français qui viennent passer l'été, fassent des rodéos.
06:44Et donc, ils ont été très rapidement expulsés, les motos ont été saisies, et certains se sont retrouvés rapidement en prison.
06:52Donc, c'est politique. À un moment, la France ne sait plus dire, il y a la loi de la République, et nous assumons qu'il y ait la loi de la République.
07:01Parce que vous y avez fait référence aussi. Certains trouvent en permanence des justifications.
07:04Ah, mais vous comprenez, c'est parce qu'ils n'ont pas les moyens de partir en vacances.
07:08Si tous les gens qui n'avaient pas les moyens de partir en vacances s'imposaient comme ça, parce que ça passe aussi par ce qu'on voit dans les piscines,
07:14ça passe aussi par le fait d'imposer de la musique, parfois, dans certains lieux, d'imposer du bruit dans les transports en commun,
07:19de faire en sorte que les gens soient... Vous le voyez sur le RER, c'est la même chose quand les gens baissent les yeux de peur de croiser,
07:26justement, le regard de quelqu'un qui pourrait les agresser, simplement pour avoir soutenu un regard.
07:32Il faut que, collectivement, nous soyons capables de dire stop, pas pour dire vous n'avez pas votre place parmi nous,
07:38mais pour dire nous devons vivre ensemble. Et non, vous ne pouvez pas être dans cette culture de revendication de la domination.
07:43Françoise Laborde, un dernier mot et ensuite on change de sujet.
07:45Oui, non, deux observations. Moi, ce qui me frappe, c'est que là, ils sont dans un centre commercial.
07:49Ils ne sont pas sur une route, etc. Ils sont dans un centre commercial.
07:52Ils utilisent un escalator, donc on a l'impression qu'il y a en effet un degré supplémentaire.
07:56Et puis, en effet, c'est ce qu'on dit tous. Le but, c'est la transgression.
08:00C'est-à-dire qu'il n'y a pas de limite, il n'y a pas d'interdit et je ne respecte aucun des interdits.
08:06Alors, ils ont été retrouvés, ces jeunes qui étaient dans le centre commercial.
08:09Oui, ils sont partis en prison. Je ne sais pas combien de temps, moins de 2-3 mois.
08:15Je m'avance un peu, mais en tout cas, je sais qu'ils ont été emprisonnés.

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