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À l'Estaque, quartier du nord-ouest de Marseille, plus d'une dizaine de maisons ont été ravagées par l'incendie démarré aux Pennes-Mirabeau. Trop violent et trop rapide, ce dernier a emporté en une nuit les souvenirs d'Olivier, Benjamin et Mehdi. Reportage.

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Transcription
00:00Le feu est arrivé par derrière là.
00:02Il ne reste plus rien, il n'y a rien du tout.
00:03Toutes les affaires sont brûlées, le toit, le jardin, la maison, les murs de dedans.
00:08Une vie entière est partie en fumée.
00:10Ça fait bizarre quand on a connu ça toute sa vie.
00:15Il n'y a plus de colline, il n'y a plus d'arbre, il n'y a plus rien.
00:17On a reçu un message qu'on devait rester confiné.
00:20Mais si on serait resté confiné, on serait mort dans le feu.
00:23Le feu, il a passé la colline à 14h05, 14h10.
00:35On est parti à 14h42, il avait brûlé la moitié de la colline déjà.
00:40Et il n'y a plus rien.
00:41Il n'y a plus rien, il n'y a plus rien.
00:43C'est fini, il y a quatre murs, ça fume encore dedans.
00:46Ça allait être trop vite, on est parti juste avec les papiers, terminé.
00:49On est à la maison, ma belle-mère là-haut, il n'y a rien.
00:52Mon beau-frère à côté, il n'y a plus rien.
00:54Là, il y a mon beau-frère, il y a 85% dans la maison qui a pu se fumer.
00:59Et il n'y a que la belle-sœur qui a résisté.
01:02Seigneur.
01:03Il faut vite qu'il descende par contre.
01:04Si ça va plus loin, le plafond, c'est des landry.
01:09Allez, ne restez pas là, il n'y a pas de la voiture.
01:11La voiture, pour ça, on la recule.
01:17Le feu a repris.
01:19Le feu a repris, donc là.
01:20Du coup, il faut vite faire parce que notre partie, c'est que du bois.
01:25Et si ça s'embrase, c'est la folie.
01:27On a essayé de mettre un peu d'eau autour pour ne pas qu'il s'approche de la maison, le feu.
01:31Au final, ça a tout brûlé.
01:33Les enfants, ils sont en train de s'étouffer avec la fumée.
01:36Ce n'était pas possible.
01:37Du coup, on a dû évacuer seuls.
01:38Dans d'autres quartiers de l'Estac, le château Bourgville, il y a des gens qui ont été évacués.
01:42Ma cousine à Saint-Henri, sur les collines, ça s'appelle le vallon de Saint-Henri, ils ont été évacués.
01:48Bon, ils sont rentrés là ce matin, je crois.
01:50Il y en a qui ont dormi dans les voitures.
01:51Il y en a qui ont surveillé toute la nuit pour ne pas que ça crame encore plus, quoi.
01:57Et ce matin, voilà.
01:58Et bien, c'est triste.
02:06Tout qui est parti à une fumée, tout, tout.
02:09Tout est parti à une fumée, tout notre stock.
02:11Oh là là, on ne peut même plus travailler, quoi.
02:14Pas à zéro, mais comme d'habitude, on va se débrouiller.
02:19Comme d'habitude.
02:20Ce n'est pas un souci, on va essayer d'avoir des crédits.
02:25On va essayer de racheter tout le matériel.
02:28Lui, il a pris cher.
02:30Michel, je ne sais pas.
02:31Si on était confinés, on était morts.
02:36L'étage, il y avait plein de bouquins, il n'y avait plus rien.
02:39J'avais des photos.
02:43Tout mon bureau.
02:45Je venais de finir les travaux sur le toit, d'ailleurs.
02:48En fait, toutes les poudres commençaient à brûler comme ça.
02:50Donc, j'ai réussi à éteindre celle-là.
02:52Là, tout ça, j'ai réussi à éteindre.
02:54Et ça, tout seul.
02:55En fait, ça a sauté de maison à maison, en fait.
02:57Et donc, la maison qui est un peu plus bas là-bas, qui est une petite maison, je crois, a complètement explosé.
03:03Je ne sais pas, il devait y avoir du gaz.
03:05C'est une vieille dame, elle n'était pas chez elle.
03:07Et ses deux chiens étaient là.
03:09Et les chiens sont morts dans la maison.
03:11Ça n'arrive pas qu'aux autres.
03:13Et de perdre beaucoup.
03:16Donc, moi, j'habite en Balestac.
03:17Je n'habite pas ici.
03:19J'ai accueilli mes parents toute la soirée, très inquiets de ne pas pouvoir venir voir ce qui se passait.
03:23Et on constate aujourd'hui que beaucoup de choses ont été perdues depuis très longtemps.
03:33On a grandi ici.
03:34On est complètement impuissants face à ça.
03:36On sait tous que le réchauffement climatique est là.
03:39Que ça va être de pire en pire.
03:42Et voilà, on continue à balancer des avions.
03:44Et on envoie des avions.
03:45Et on envoie des avions.
03:46Il faut que les choses changent.
03:48Ce n'est pas possible.
03:48On va vivre un enfer, en fait.
03:50Hier, c'était un enfer.

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