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  • 09/07/2025
Invité sur CNEWS pour parler des centres de rétention administrative, Nicolas Pouvreau-Monti de l'Observatoire de l'immigration et de la démographie a rappelé que la priorité était accordée aux «profils les plus dangereux».

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Transcription
00:00Avec ce nouveau délai, s'il est confirmé au Sénat, l'État se laisse une plus large marge de manœuvre pour garder plus longtemps des profils dangereux.
00:08Et les profils dangereux, ce n'est pas l'exception, c'est plutôt la norme.
00:11On sait que 90% des profils d'étrangers qui sont retenus dans les centres de rétention administratives sont connus pour des troubles à l'ordre public ou pour des condamnations pénales récentes.
00:20On en a même un quart qui vient directement de la sortie de prison jusqu'au centre de rétention.
00:25Mais ça pose effectivement deux types de questions qui resteront à résoudre.
00:28La question des moyens logistiques, le ministre en parle à juste titre.
00:31On a à peine 2 000 places en centre de rétention aujourd'hui en France.
00:34Il en faudrait au moins 15 000 pour éloigner ne serait-ce que les profils dangereux.
00:39Et ça renvoie à la question aussi des fragilités qui restent dans notre droit et qui pourraient amener à des libérations anticipées, malgré ce délai étendu.
00:47Parmi l'ensemble des étrangers qui ont été en centre de rétention l'an dernier, seuls 40% ont vraiment été éloignés du territoire.
00:52Et tous les autres qui n'ont pas été éloignés ont pour motif principal, très majoritaire, des libérations ordonnées par les juges.
00:59Donc si je vous comprends bien, ça fait quand même 13 000 personnes qui potentiellement sont dangereuses et qui resteraient dans la nature quand même.
01:06Alors la question qui se pose est de savoir quelle est la part aujourd'hui des gens dangereux parmi l'ensemble des étrangers interpellés en situation irrégulière.
01:14On a eu l'an dernier 147 000 interpellés en situation irrégulière pour, j'y reviens, 2 000 places en CRA, donc c'est quand même très disproportionné.
01:22On choisit aujourd'hui de mettre prioritairement dans les centres de rétention, non pas les profils les plus faciles à éloigner, mais les profils les plus dangereux.
01:29Ça, c'est un changement de doctrine qui date du ministère d'Armanin.
01:32Mais si on voulait s'assurer de l'éloignement aussi complet que possible de ces profils dangereux, il faudrait limiter l'intervention du juge et il faudrait aussi effectivement au moins 15 000 places de rétention.

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