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00:00Je reviens sur le sujet dont je parlais il y a quelques instants, qui concerne la visite d'État d'Emmanuel Macron au Royaume-Uni.
00:07On en parlait, le sujet sensible de l'immigration va donc être abordé au 10 Downing Street.
00:12Alors avant d'en parler, on va écouter Denise McShane, ancien ministre britannique des Affaires européennes,
00:18qui demande plus de fermeté des gouvernements français et britanniques contre les passeurs.
00:23Il était l'invité d'Alexandre Lemaire ce matin sur Europe 1.
00:25Si vous voyez, les Français voyaient depuis des années, des bandes criminels vicieux qui organisent le crime.
00:35Vous parlez des passeurs là, hein ?
00:37Oui, exactement. Dans les autres pays, on est beaucoup plus ferme.
00:42Et voilà, on est content qu'enfin il y ait un ministre intérieur en France qui lutte contre cette criminalité.
00:51Voilà, Denise McShane, ancien ministre britannique des Affaires européennes, britannique sur Europe 1 ce matin.
00:56Une modification de la doctrine, Emmanuel Macron promet des résultats tangibles sur l'immigration clandestine.
01:02Jules Torres.
01:03Bah dis donc.
01:04Je vous rappelle qu'en 2019, il avait promis l'exécution de 100% des OQTF.
01:09Il nous avait promis que sur l'immigration, il aurait des résultats.
01:13C'est vrai qu'on a un petit peu l'impression qu'après 8 ans, il n'y en a pas eu.
01:16Donc c'est vrai qu'on a un peu du mal à croire ces promesses 8 ans plus tôt.
01:20On est à plus 43% pour 2024.
01:24Il y a, oui, à peu près 120 000 personnes qui ont traversé depuis le mois de mai 2018 jusqu'au mois de mai 2024.
01:32Donc c'est vrai que la frontière, en tout cas la Manche, est aujourd'hui une passoire.
01:37Mais bon, comme tout le reste du territoire.
01:38Et on sait très bien que pour régler cette question migratoire et particulièrement la question de l'immigration clandestine,
01:44il faut de la coopération et les accords du Touquet ne sont plus, à mon avis, à la mesure de l'immigration que l'on connaît en France.
01:54Le problème, c'est quand on accueille 500 000 personnes par an et qu'on n'est même pas capable de vous dire combien il y a de clandestins,
02:01je ne vois pas comment on peut régler l'immigration clandestine.
02:03Le rapport du Sénat dit entre 600 000 et 900 000.
02:06Je ne sais pas si on se rend compte quand même que c'est l'équivalent de la ville de Marseille en termes de clandestins.
02:11Donc c'est évidemment très difficile.
02:13Et puis deuxièmement, le Royaume-Uni aussi pourrait faire quelque chose,
02:17c'est-à-dire que c'est l'un des seuls pays d'Europe où les clandestins sont autorisés à travailler.
02:21Donc évidemment que ça fait un appel d'air,
02:25que ça fait perdre cette bataille de la communication qui est la plus essentielle en termes migratoires.
02:31Et côté français, Bruno Retailleau plaide pour un virage assumé avec ce changement de doctrine dont on parlait
02:36pour permettre aux forces de l'ordre d'intervenir dès les 300 premiers mètres en mer.
02:40Alors jusque-là, on avait donné la priorité aux opérations de secours.
02:44Là, on est plutôt dans l'idée d'agir plutôt pour empêcher les départs, Nathan Devers.
02:48Oui, mais moi ce que je trouve très problématique dans cette affaire,
02:50c'est que depuis les accords du Touquet,
02:53la France est sommée par le Royaume-Uni de faire ce que le Royaume-Uni devrait faire lui-même.
02:58A savoir que nous ne sommes pas là, c'est les termes des accords du Touquet,
03:02les Royaume-Uni délèguent à la France la question de la surveillance des gens qui essayent d'arriver de façon clandestine
03:11au Royaume-Uni en traversant la Manche, de les refouler, de les arrêter, etc.
03:15Donc le Royaume-Uni a délégué quelque chose qui relève normalement de sa propre souveraineté.
03:22J'ajoute à cela que les exilés qui arrivent dans le nord de la France,
03:27ce sont des gens qui veulent aller au Royaume-Uni,
03:29qui souvent ne parlent pas français, qui parlent anglais,
03:31qui ont des proches au Royaume-Uni,
03:32qui ont des points de chute entre guillemets dans telle ou telle ville,
03:35qui ont parfois même des perspectives de boulot dans telle ou telle ville du Royaume-Uni.
03:38Et donc la France, c'est une situation absolument ubuesque,
03:41au-delà du fait que c'est tragique,
03:42parce que la Manche est devenue un lieu où des gens meurent régulièrement en se noyant,
03:46mais au-delà du fait que c'est tragique, c'est absurde.
03:48La France empêche, fait le travail de la police à la place du Royaume-Uni,
03:52empêche à des gens qui veulent aller au Royaume-Uni d'y aller,
03:55donc ils restent en France, alors qu'ils n'ont aucun, aucune envie,
03:58et entre guillemets aucune raison de rester en France,
04:00puisque tous les rattachent au Royaume-Uni.
04:02Cette situation est absurde, et je n'ai pas l'impression que le changement de doctrine
04:05réponde à ce problème, à sa racine, qui est la question des accords du Touquet,
04:09qui ne sont pas normaux, qui sont des accords injustes.
04:10Oui, mais depuis 2018, le Royaume-Uni a déjà versé plus de 700 millions d'euros à la France.
04:15C'est de l'argent contre une délégation, ce n'est pas normal.
04:18Et Rotaillot en veut plus, il veut une rallonge, pour renforcer les patrouilles.
04:22Il considère que la coopération est mauvaise,
04:25mais en réalité, tout cela ne sera pas réglé
04:30si on ne gagne pas cette bataille de la communication qui est la plus importante.
04:34Le Danemark a fait comprendre, il y a une dizaine d'années,
04:38que les clandestrins seraient maltraités,
04:42j'utilise ce mot, ce n'est pas réellement ça,
04:44mais qu'ils ne seraient pas bien traités dans leur pays
04:46à partir de l'arrivée au pouvoir de la droite,
04:51suivie par les sociodémocrates.
04:52Donc je peux vous dire qu'aujourd'hui, il y a de moins en moins de demandes d'asile,
04:55et un clandestin, je connais très bien la situation d'Anne,
04:58c'est parce que je m'y suis rendu,
04:59quand on sait qu'on va vivre l'enfer dans un pays,
05:03on ne vit pas dans la clandestinité.
05:04Donc c'est ça aussi, le problème, c'est qu'en France,
05:07aujourd'hui, d'ailleurs, vous regardez tous les sites
05:09qui, par exemple, donnent des conseils aux migrants,
05:12donnent des conseils pour trouver des passeurs,
05:14donnent des conseils pour les routes d'émigration,
05:16on vous dit que la France, c'est un eldorado.
05:19Des associations, bien souvent, en effet, vous avez raison de le souligner,
05:21perfusées par l'État pour des millions d'euros,
05:25mais voilà, on vous dit que la France, c'est un eldorado,
05:27vous allez y vivre parfaitement.
05:29On a des palettes de soins, avec cet AME, par exemple,
05:32que beaucoup demandent à supprimer.
05:36Vous avez des aides sociales quand vous êtes clandestin,
05:38vous pouvez parfois loger à l'hôtel.
05:40En fait, quand on a autant d'aides sociales,
05:42autant de bienfaits et autant de bénéfices
05:45à être dans la clandestinité,
05:47eh bien, vous ne restez pas,
05:49vous ne faites pas ce que l'on vous demande.
05:51Donc parfois, oui, quand vous avez envie d'aller travailler,
05:53vous allez au Royaume-Uni, quand ce n'est pas forcément le cas,
05:55eh bien, vous restez en France.
05:57Vous pourrissez la vie des gens,
05:58vous pourrissez la vie des services publics,
05:59parce qu'en réalité, c'est ça aussi,
06:01et vous pourrissez la vie de nos policiers
06:03qui ne sont pas là pour ça.
06:05En tout cas, Emmanuel Macron travaille
06:07pour tenter de trouver un accord
06:08avec le Premier ministre britannique.

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