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À l’affiche de « Rapaces » depuis mercredi 2 juillet, Mallory Wanecque, 18 ans, est l'étoile montante du cinéma français. Révélée dans « L’Amour Ouf », elle nous confie ses inspirations et ses espoirs, tout en s'efforçant de garder la tête sur les épaules. ⁣
Transcription
00:00Notre métier, il est trop cool, mais on ne s'offre pas des vies.
00:02Je ne mérite pas plus que quelqu'un qui travaille à l'usine.
00:05Mais je pense que c'est parce que je viens d'une famille ouvrière
00:07et que je sais ce que c'est travailler et se casser le dos.
00:11Donc non, je garde la tête sur les pieds, et puis la tête sur les pieds.
00:14Je garde la tête sur les pieds, mais oui, Malorie.
00:16Avec mon père, on a une relation beaucoup de potes.
00:19Mon père, c'est un peu comme mon meilleur ami.
00:21Alors qu'avec ma mère, c'est beaucoup plus ma maman,
00:23c'est celle qui m'engueule, tout ça.
00:26Donc, j'ai retrouvé beaucoup de ça dans la relation que j'ai avec Samuel.
00:29de mon père dans le fil.
00:32Je pensais que ça nous rapprocherait.
00:37Alors mes parents ne me conseillent pas du tout sur ma carrière
00:39parce qu'ils sont très loin de ça.
00:41Ce n'est pas qu'ils me conseillent, c'est qu'ils me mettent en garde
00:43sur des choses, mais c'est forcément...
00:46C'est normal que tu aies peur.
00:47Ta fille, à 14 ans, elle prend son premier train pour aller à Paris
00:50pour travailler, à 17 ans, elle prend son appart.
00:52Tout va très vite, elle se retrouve exposée à toucher de l'argent.
00:56Donc forcément, ça fait peur.
00:57Mais tout le monde, que ce soit mes agents, les réalisateurs, les acteurs, tout le monde.
01:02Encore une fois, ils me mettent en garde et puis surtout, ils me disent
01:04« En fait, tu as 18 ans, donc c'est OK de faire des erreurs. »
01:06On est tous passés par là, ce n'est pas un métier facile, donc ce n'est pas grave.
01:10Il y a Adèle qui a une très belle carrière, qui a des très bons choix de films,
01:13qui est hyper complète, qui est une restate de ouf avec qui j'adore sa carrière
01:17et j'adore surtout cette femme en tant qu'humaine.
01:21Et moi, celui qui me fascine, c'est à Raïm, celui qui me fascine, qui me trouble
01:25par son professionnalisme, par son envie, par sa détermination.
01:29J'ai rencontré maintes et maintes fois et je n'ai jamais été lui dire bonjour
01:32parce qu'il m'impressionne, je ne sais pas quoi le dire.
01:35Tout le monde me dit « Vas-y, viens, je te le présente ».
01:36Nos épaules se touchent, on se croise, nos regards se croisent,
01:39mais je n'ai jamais été lui parler parce qu'il m'impressionne de fou.
01:41Je dors toujours au même endroit, je côtoie toujours les mêmes personnes,
01:44je mange toujours de la même manière, je mange toujours au même endroit,
01:46je fais mes courses au même endroit, je fais voir ma famille de la fin.
01:49Tout est pareil.
01:50On me reconnaît dans la rue et c'est ça la seule chose qui a changé.
01:53On a réussi à toucher là où Gilles voulait toucher les gens,
01:55c'est qu'en fait, ça unit les gens et tout le monde vient de le voir.
01:57« Oh, j'ai tellement kiffé, j'ai été tellement touchée, je l'ai revu trois fois,
02:00avec mon mec, avec ma mère, avec mon pote.
02:02Ça nous a unis, je me suis remis avec mon mec, je me suis mis avec un mec, comme ça. »
02:06C'est hyper touchant.
02:07Je ne sais pas plus que quelqu'un.
02:08Notre métier, il est trop cool, mais on ne s'offre pas des vies.
02:10Je ne mérite pas plus que quelqu'un qui travaille à l'usine.
02:13Mais je pense que c'est parce que je viens d'une famille ouvrière
02:15et que je sais ce que c'est travailler et se casser le dos.
02:20Donc non, je garde la tête sur les pieds, et puis la tête sur les pieds.
02:22Je garde la tête sur les pieds, mais oui, Malorie.
02:25Je garde la tête sur les épaules parce que je suis très bien entourée.
02:27Peut-être que ça m'est arrivé à un moment de changer de comportement,
02:30puis ma famille, elle me l'a dit, mon copain me l'a dit,
02:32les gens autour de moi m'ont dit.
02:35Et là, je me suis rendu compte, ça m'a fait un aétrochoc.
02:38Les gens croient que je suis une personne, mais je n'ai pas envie parce que ce n'est pas moi.
02:42Je suis beaucoup sur les réseaux sociaux, et en même temps,
02:44c'est aussi ce qui nous informe, surtout en ce moment.
02:48Et en même temps, j'ai l'impression que nous abrutis aussi.
02:49Moi, je me rends compte qu'avec ma petite sœur, il y a un fossé énorme.
02:53En fait, j'ai l'impression qu'on régresse plus que ce qu'on progresse.
02:55On écrit encore moins, on fait des vocaux, on écrit vite fait,
02:58on fait beaucoup de voies orthographes.
03:00On s'inscrit de moins en moins.
03:01Là, avec l'IA, avec l'intelligence artificielle, on ne réfléchit plus nous-mêmes.
03:04Moi, je suis d'avis à dire qu'on ne pourra jamais remplacer une vraie voix,
03:08on ne pourra jamais remplacer un vrai acteur.
03:10Mais forcément, c'est assez dingue ce qu'on peut faire.
03:12Et oui, évidemment que j'ai un peu peur, mais je crois qu'il n'y a pas plus authentique que nous.

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