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  • 07/07/2025

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00:00Europe 1 Soir, 19h21, Pierre de Villeneuve.
00:04Toujours dans Europe 1 Soir avec Paul Melun, Victor Hérault,
00:08et pour rendre hommage à Olivier Marlex, j'accueille Sonia Mabrouk.
00:13Bonsoir chère Sonia, merci d'être...
00:15Bonsoir, bonsoir Pierre, bonsoir à tous.
00:17Avec nous, Olivier Marlex, vous l'avez bien connu,
00:21vous avez d'ailleurs réalisé sa première interview au Média, c'était sur Europe 1.
00:25D'une manière un peu générale, Sonia Mabrouk, quel genre d'homme politique était Olivier Marlex ?
00:32Eh bien, pour résumer à la fois sa personnalité, son parcours, son esprit,
00:37je trouve que la classe politique qui lui rend un hommage unanime a bien cerné,
00:42a bien appréhendé la personnalité qu'il était.
00:46C'est compliqué de parler de lui au passé.
00:49C'est vraiment la rectitude et le patriotisme, le patriotisme économique aussi.
00:55C'est un très grand connaisseur des dossiers économiques, des dossiers énergétiques.
01:00Moi, la première fois que je l'ai reçu à Europe 1, à sa demande, c'était sur ces dossiers-là.
01:06Vraiment, j'étais impressionnée par cette culture, par cette rigueur aussi.
01:12Et puis un patriotisme, j'allais dire, pas tellement qu'il n'existe plus,
01:18mais vous voyez, qui confine parfois à une forme de rigidité.
01:21Quand je l'ai reçu, j'avais l'impression vraiment qu'on ne pouvait pas déplacer une virgule, une ligne,
01:29un alinéa à des textes, à des rapports, à des choses qui sont très très précises.
01:33Il était attaché à cela.
01:35C'est un homme de terrain aussi qui connaît très bien sa région.
01:39Il vient aussi d'une famille politique.
01:42Il a une haute idée, je pense.
01:45Il avait une haute idée de la politique telle qu'on ne l'a fait plus beaucoup.
01:50Et même pour nous, je trouve que c'est une leçon pour les journalistes, les jeunes ou les moins jeunes.
01:56Ça m'a beaucoup impressionnée la première fois parce qu'il n'y avait pas de mots faciles.
02:02Il n'y avait pas de punchline, comme on dit aujourd'hui.
02:05Il n'y avait pas, vous voyez, il n'y avait pas d'attaque, si ce n'est.
02:09Et là, sur ces sujets, nos auditeurs savent qu'il était sans, comment dire, il n'y avait aucune compromission
02:14parce que le dossier qui lui tenait à cœur, c'était celui d'Alstom.
02:18Il n'avait pas supporté, comme beaucoup d'ailleurs de parlementaires, d'opposition, de responsables politiques,
02:24ce qui s'était passé.
02:25C'était quand même l'un des fleurons français.
02:27Donc, c'était l'un de ces combats.
02:28Je retiens donc l'intégrité, la rectitude, une forme d'intransigeance, mais en sens noble du terme.
02:36Je vous sens, parce que je vous connais bien, Sonia Mavrouk, pas sonné, mais ça a été un choc pour nous tous
02:45quand on a appris ça dans l'après-midi.
02:48Forcément, Pierre, parce que d'abord, c'est un père, c'est un mari, c'est un fils, c'est un frère, c'est un cousin.
02:56Donc, voilà, c'est d'abord les pensées à la famille, à l'entourage, à Barbara qui travaillait avec lui.
03:03Je lui ai tout de suite appelé.
03:05C'est compliqué, moi, depuis un certain temps, on a essayé de le recevoir et il s'est un peu éloigné.
03:12Il préparait un bouquin, apparemment.
03:14Tout à fait.
03:15Donc, je pense qu'il s'est éloigné pour tout simplement la sortie de son livre.
03:19Mais c'est vrai que c'est un choc, c'est l'effroi.
03:23Ce qui fait un peu chaud au cœur, les mots ne sont pas justes, c'est l'unanimité aujourd'hui des hommages.
03:30C'est-à-dire vraiment tout le monde, tout le monde, je veux dire, tous les opposants
03:33reconnaissent un homme politique d'un respect, vous savez, peut-être même un peu suranné.
03:39Mais là encore, c'est au sens noble du terme.
03:41Oui, on remarque que ces hommages sont sincères, qu'ils viennent d'ailleurs des plus féroces adversaires politiques d'Olivier Marlex.
03:51C'est un savoir-être, un savoir-être, un savoir-être politique.
03:55Moi, j'avais une admiration sincère pour sa connaissance.
03:59D'abord, parce que souvent, il y a une inculture chez nous et chez moi en particulier, je le dis, des dossiers énergétiques
04:05qui réclament vraiment énormément de travail et de connaissances.
04:07Il avait un tel attachement aux soucis et cette rigueur-là, tout était tourné vers le patriotisme, j'insiste, économique.
04:15Pourquoi ? Parce que tout passait par là pour lui.
04:17La France, c'était ses fleurons. La France, c'était ses piliers-là.
04:20Il ne supportait pas, là je parle des combats politiques évidemment, une forme de dépeçage finalement
04:27de ce qui est devenu un manteau d'Arloquin aujourd'hui, notre tissu économique.
04:32Merci beaucoup, merci infiniment Sonia Mabrouk.
04:35Merci Pierre, vraiment, et évidemment, des pensées attristées à sa famille tout d'abord.
04:41À sa famille, et bien sûr à sa famille, son épouse, ses enfants et son père Alain Marlex,
04:48qui, vous l'avez rappelé, était évidemment secrétaire d'État politique également,
04:52c'est une famille de politique. Merci beaucoup Sonia Mabrouk.
04:54On va écouter Olivier Marlex.
04:56Souvenez-vous, c'était justement au micro de Sonia, sur ses news et sur Europe 1,
05:03lors de la loi immigration de Gérald Darmanin.
05:05Il appelait à un référendum sur l'immigration et il critiquait, c'était le 6 novembre 2023,
05:13l'immigration massive.
05:14On ne peut pas vouloir en même temps plus d'immigration et moins d'immigration.
05:17Ce n'est pas possible.
05:18Donc, à un moment, il faut choisir.
05:19Nous, on veut moins d'immigration, beaucoup moins d'immigration.
05:22Si on veut être capable d'intégrer, comme le propose ce texte,
05:25il faut très clairement stopper, de manière volontaire,
05:30assumer l'immigration dans notre pays.
05:32Il y a un consensus très fort dans notre pays sur cette volonté
05:36de reprendre en main notre destin migratoire.
05:37Je pense que si le président de la République faisait un référendum pour dire aux Français
05:41« Voulez-vous reprendre votre souveraineté en matière migratoire ? »
05:44Je pense qu'il aurait 80% de oui, ce serait inespéré.
05:47Et on est même prêt, dans ce cas-là, à l'aider.
05:49Voilà, je reviens sur ce que disait Sonia, deux secondes.
05:51Elle disait qu'il n'y avait pas de punchline, il n'y avait pas de phrase toute préparée,
05:54il n'y avait pas toute prête.
05:55En revanche, la rhétorique, c'est implacable.
05:57C'est implacable, méthodique, claire.
06:01Et je crois, l'intervention que vous montrez là, et toute sa carrière en témoigne,
06:05il y a un authentique gaulliste.
06:06Un authentique gaulliste, avec tout ce que cela comporte dans la figure gaullienne
06:11de l'incarnation du pouvoir, c'est-à-dire le style, la façon légèrement surannée,
06:17aussi je m'associe au mot de Sonia, surannée, de faire de la politique,
06:21au sens assez nerveux du terme.
06:23Surannée, et alors ?
06:23Oui, dans ma bouche, c'est plutôt un compliment.
06:26Et un authentique gaulliste qui n'a pas peur de parler des sujets qui fâchent,
06:30en l'espèce l'immigration, qui n'a pas peur de proposer qu'on redonne le pouvoir au peuple,
06:34la voix au peuple, par la voix du référendum,
06:36il avait aussi eu, Olivier Marlex, la lourde tâche de diriger LR,
06:40en tout cas le groupe LR à l'Assemblée nationale,
06:42après la défaite de Valérie Pécresse en 2022.
06:45Il avait là des troupes qui étaient affaiblies,
06:48et il avait aussi tenu la digue en ces temps-là,
06:52qui était moins faste qu'aujourd'hui pour LR,
06:55depuis l'arrivée de Bruno Roteau au gouvernement.
06:57Donc, oui, un gaulliste, un homme sincère,
07:00droit dans ses bottes,
07:02et la ferveur des hommages qui entourent sa disparition,
07:06nous montre qu'il faisait consensus à l'Assemblée nationale,
07:09et que ses collègues, de tous les bancs d'ailleurs,
07:12j'ai lu des hommages de Sophia Chikirou,
07:14de Mathilde Panot, et jusqu'à Jordan Bardella,
07:17saluent un homme,
07:18qui, quelque part, a toute sa carrière pour lui.
07:21Avec sincérité, c'est ce qu'on disait avec Sonia Mabouk,
07:23il n'y a pas de calcul politicien derrière,
07:25tiens, je vais rendre hommage à Olivier Marlech,
07:27je vais me faire bien voir, non pas du tout,
07:28c'est totalement sincère.
07:30J'allais dire justement,
07:32songer qu'avec de tels mots,
07:33ce qu'on vient d'entendre,
07:35à l'endroit de l'immigration,
07:36la position d'Olivier Marlech,
07:39cet homme est réussi quand même à obtenir
07:41les hommages sincères et émus,
07:42je les crois sincères et émus,
07:44de Jean-Luc Mélenchon, de Manuel Bompard,
07:46de Sophia Chikirou,
07:48pouvait-on imaginer, il y a quelques heures,
07:51que l'Assemblée Nationale,
07:52telle qu'on la connaît aujourd'hui,
07:53et on la commente, Paul, Pierre et moi,
07:55depuis un bon moment,
07:56cette Assemblée Nationale puisse s'unir autant
08:00d'Éric Zemmour,
08:01qui n'est même pas à l'Assemblée d'ailleurs,
08:02mais que tout le champ politique français,
08:04d'Éric Zemmour jusqu'à Jean-Luc Mélenchon,
08:06puisse s'unir et à l'unisson,
08:08rendre hommage à un même homme politique.
08:10Je veux dire, on ne peut pas démontrer autrement,
08:14on le pourrait,
08:14mais je pense que c'est la meilleure preuve
08:16de l'empreinte qu'a laissée Olivier Marlex
08:19dans le paysage politique
08:20et dans la politique avec un grand P
08:23au sens le plus noble du terme.
08:25C'est aussi un homme,
08:26et Sonia le rappelait tout à l'heure,
08:28très engagé,
08:29qui a écrit un livre en 2021,
08:31Les Liquidateurs,
08:33très engagé contre la dissolution,
08:35la liquidation,
08:36le dépeçage de cette France
08:38qui l'aimait tant.
08:39En commençant par Alstom ?
08:40Exactement,
08:41très remonté contre Emmanuel Macron,
08:43c'est à l'occasion d'Alstom
08:45qu'il a pu le rencontrer,
08:46et Pierre, vous le disiez tout à l'heure,
08:47qui était en train d'écrire un autre ouvrage
08:49dont le titre provisoire était,
08:51si j'ai bien compris,
08:53une dissolution française,
08:55donc on reste encore dans la même thématique,
08:57un homme très engagé là-dessus,
08:58et dont, comment dire...
09:00Qui ne supportait pas qu'on casse l'outil de travail.
09:03Exactement,
09:03et dont l'aspect droit et sincère
09:05est reconnu par aujourd'hui tout le monde.
09:07Je voudrais qu'on termine cette séquence
09:09par l'hommage tout à l'heure
09:10sur Europe 1 et sur CNews
09:12de François Puponi,
09:14Georges Fenech et Naïma M. Fadel.
09:16On écoute.
09:17C'était quelqu'un de bien,
09:18c'est vraiment quelqu'un
09:18qui était apprécié par tout le monde,
09:20toujours très respectueux,
09:21qui attachait beaucoup d'importance
09:22à son rôle de parlementaire.
09:24C'est un garçon en plus très honnête,
09:26très courageux,
09:27il a mené lui-même,
09:28il a présidé des commissions d'enquête
09:30très sensibles.
09:31C'est grâce à lui
09:32que je me suis engagée en politique.
09:34C'était un homme extrêmement investi
09:36pour son territoire,
09:37extrêmement proche des habitants.
09:41Il était extrêmement droit,
09:42je rajouterais extrêmement droit,
09:43extrêmement respectueux,
09:44extrêmement sincère.
09:46Il faisait de la politique,
09:47mais la belle politique
09:48qui n'est pas là pour casser
09:51ou pour détruire,
09:52mais qui est vraiment
09:53dans le souci de l'intérêt collectif.
09:57Voilà, on sent l'émotion
09:59dans la voix de Naïma M. Fadel
10:01et je peux vous dire
10:02chers auditeurs
10:04que dans toutes les rédactions
10:05aujourd'hui,
10:05on est très émus,
10:06on a tous de près,
10:07de loin connu Olivier Marlech.
10:08Soit on l'a vu passer,
10:09soit on l'a interviewé,
10:10soit on a une fois
10:11partagé une assiette avec lui,
10:13mais ça a été un choc
10:15pour nous tous
10:15et notamment
10:16cette façon aussi soudaine
10:18de quitter ce monde.

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