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Tous les dimanches, Aymeric Pourbaix et ses invités abordent l’actualité d’un point de vue spirituel et philosophique dans #EQE
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00:00Bonjour à tous, bienvenue dans Enquête d'Esprit sur CNews et Europe 1.
00:03Y aurait-il un vrai renouveau de la musique sacrée en France ?
00:06En apparence, le phénomène passe plutôt sous les radars médiatiques,
00:10mais en souterrain, on ose dire en silence,
00:12une multitude de jeunes s'investissent, fondent des cœurs d'une qualité époustouflante
00:17et forment ainsi un réseau d'une vitalité surprenante.
00:21La force de cet élan musical pourra-t-il un jour renouveler la ferveur des paroisses
00:26et peut-être même la foi en France ?
00:29L'adage veut que chanter, c'est prier deux fois.
00:32Eh bien, si c'est vrai, tous les espoirs sont donc permis.
00:35On en parle dans Enquête d'Esprit en partenariat avec France Catholique.
00:51Bonjour Éloi Rochebrine, les informations religieuses avec vous.
00:54Et d'abord, une solution drastique adoptée par les opposants à l'euthanasie.
00:58C'est en Grande-Bretagne que ça se passe.
01:01Bonjour Aymeric, bonjour à tous.
01:02Le projet de loi sur le suicide assisté au Royaume-Uni suscite l'opposition farouche
01:07des églises anglicanes et catholiques.
01:09Il a été adopté au Royaume-Uni à la Chambre des communes le 20 juin dernier.
01:13Un prêtre catholique a interpellé son député en refusant désormais
01:17de lui donner la communion en pleine messe.
01:20Le récit de Tancredi Hôtel.
01:21C'est dans les jours précédant le vote sur le projet de loi sur le suicide assisté
01:27au Royaume-Uni que le père Yann Van, curé de l'église catholique Saint-Joseph de Dorking,
01:32contacte son député local, Chris Corlan.
01:35Il lui suggère notamment qu'un vote en faveur du texte équivaudrait
01:39à une persévérance obstinée dans le péché.
01:42Selon le père Yann Van, voter en faveur du projet de loi serait une contravention
01:46flagrante à l'enseignement de l'église, voire même un acte meurtrier.
01:51Chris Corlan soutient pourtant le projet de loi qui a été finalement adopté
01:55à la Chambre des communes le 20 juin dernier.
01:58En réaction, le père Yann Van a alors annoncé pendant la messe,
02:01deux jours plus tard, que le député se verrait désormais refuser la communion.
02:05Une décision jugée scandaleuse par celui-ci, qui s'en est même plaint
02:09auprès de l'évêque d'Arundel et de Brighton, Richard Moss, en vain,
02:13puisque Mgr Moss s'est farouchement opposé au projet de loi,
02:17demandant justement aux catholiques de son diocèse d'écrire à leurs députés
02:21pour s'y opposer.
02:23Dans une lettre pastorale, l'évêque a notamment déclaré
02:25« Plutôt que d'offrir un choix, cela risque d'exercer une pression considérable
02:30sur les personnes qui traversent une période très vulnérable de leur vie ».
02:34Le projet de loi doit maintenant passer devant la Chambre des Lords,
02:37qui devra également voter sur le sujet.
02:39Un village chrétien de Cisjordanie,
02:42attaqué par des colons israéliens dans la nuit du 25 au 26 juin dernier.
02:46Des maisons et des voitures ont été incendiées.
02:48Depuis, le curé et ses paroissiens vivent dans la peur
02:51et organisent les nuits suivantes des rondes de surveillance.
02:54Mercredi dernier, cinq suspects ont été interpellés par l'armée,
02:58puis relâchés le lendemain.
03:00Dimanche dernier, la France a été de nouveau consacrée
03:03au Sacré-Cœur de Jésus dans le sanctuaire de Parallemonial.
03:05à l'occasion des 350 ans des apparitions à Sainte-Marguerite-Marie.
03:10Un événement historique en présence du cardinal François Boustillot
03:13et l'archevêque de Reims, Mgr Éric de Moulin-Beaufort.
03:16Écoutez.
03:16Nous renouvelons la consécration de l'Église en France au cœur très saint de Jésus.
03:25Seigneur Jésus, dans le mystère de ton cœur transpercé pour l'humanité entière,
03:31vois notre pays de France.
03:34Tu as révélé à des saints nombreux le secret de ton amour.
03:37Nous t'en prions.
03:40Fais lever aujourd'hui encore
03:42ceux et celles qui seront donnés à beaucoup
03:45le goût d'être aimés par toi
03:47et de vivre selon ton amour.
03:51De plus en plus d'édifices religieux menacés de démolition en France
03:55en cause le coût de leur entretien,
03:57qui est à la charge des communes.
03:59Exemple en Mayenne, à Quellen-Singot.
04:01Reportage de Jean-Michel Decaze.
04:03Une église malade de ses infiltrations,
04:07c'est l'image qui s'impose le long de la petite route du hameau de Saint-Gaux, en Mayenne.
04:12A tel point que la municipalité a délimité un périmètre de sécurité depuis décembre 2023.
04:18Un édifice menacé de démolition,
04:21même si les bâtiments de France jugent son état satisfaisant.
04:25Une association d'une centaine de personnes s'est créée pour sauver l'église.
04:30Cet édifice a traversé les siècles,
04:31représente une vraie page d'histoire
04:35que tous les habitants de Saint-Gaux et des environs
04:40ont pu fréquenter dans leur jeunesse.
04:43Leurs parents, bien sûr, s'ils sont parfois mariés,
04:45ont baptisé leurs enfants.
04:47Et donc ça représente vraiment une page d'histoire.
04:49Une histoire à 500 000 euros, répond le maire.
04:52C'est un quart du budget de fonctionnement.
04:54Une commune où il faut entretenir deux autres églises
04:57qui ont déjà coûté 330 000 euros.
05:00Alors à 500 000 euros, on ne rénove même pas l'intérieur.
05:03C'est une mise en sécurité.
05:05C'est-à-dire refaire le clocher qui est fortement abîmé.
05:08Il y a la nef qui est aussi...
05:09Là, les murs, ils sont à refaire.
05:11Si on rénovait l'église de Saint-Gaux,
05:12pour en faire quoi, il faut se poser la question
05:14qu'est-ce que l'on en fait ?
05:15Donc il avait été mis pour faire une salle de spectacle,
05:19tout ça, mais c'est pas concevable dans un petit amour.
05:22En France, 5000 églises pourraient être démolies d'ici 2030,
05:27selon un rapport sénatorial sur le patrimoine religieux.
05:30Dans cette église de Saint-Gaux, aucune messe n'a été célébrée depuis 20 ans.
05:35C'est la fin de votre journal, Emmerick.
05:38C'est à vous pour la suite d'Enquête d'Esprit.
05:40Merci, Éloi Rochebrine.
05:42Quelques grammes de finesse dans un monde de brut.
05:45On en a bien besoin.
05:46On parle musique sacrée dans Enquête d'Esprit aujourd'hui.
05:49En quoi cette musique est-elle au service de la foi ?
05:52Abbé Guillaume-Antoine, bonjour.
05:53Merci d'être avec nous.
05:54Vous êtes le prêtre du diocèse de Coutances,
05:57aumônier national des petits chanteurs,
05:58les Pueri Cantores, comme on les appelle,
06:00et recteur de l'abbaye de la Lucerne.
06:02C'est dans la Manche, qui porte un projet spirituel et artistique.
06:06Vous nous en parlerez.
06:07Avec vous également, Olivier Bardot, bonjour.
06:09Bonjour.
06:09Merci d'être avec nous.
06:10Vous êtes professeur de polyphonie vocale au Conservatoire de Paris.
06:13Et vous enseignez aussi le chant grégorien
06:15au séminaire de la communauté Saint-Martin et de Versailles.
06:19Et puis, vous êtes membre du conseil stratégique d'Ecclésia Cantique.
06:22C'est un mouvement national de rassemblement de jeunes
06:25amateurs de musique sacrée et liturgique, justement,
06:27qui est en plein développement.
06:29Et puis, également, Rogatien d'Espagne est avec nous.
06:32Bonjour.
06:32Bonjour aussi.
06:33Merci d'être avec nous.
06:34Vous avez 24 ans.
06:35Et vous êtes chef du Chœur et Feta,
06:37que vous avez fondé en 2017,
06:39pour rendre, justement, accessible la richesse du répertoire sacré,
06:42en particulier auprès des jeunes.
06:43Vous venez de sortir un disque chez Bayard Music.
06:45Ça s'appelle L'Offrande.
06:47On en parlera également.
06:48Enfin, Clémence Fougeret, bonjour.
06:50Vous avez 22 ans.
06:52Vous êtes étudiante en musicologie, en chant lyrique.
06:55Vous avez fait découvrir la musique à des jeunes,
06:57à des enfants aussi, d'une manière tout à fait étonnante
06:59et une expérience que vous avez vécue aussi comme une forme d'apostolat.
07:03Vous nous en parlerez.
07:04Alors, y a-t-il justement un renouveau de la musique sacrée en France ?
07:08On peut se poser la question quand on regarde les chiffres.
07:10Aujourd'hui, il y a 5000 chorales catholiques en France,
07:14avec une majorité de jeunes de 18 à 35 ans,
07:17dont le Chœur Effata, dont vous faites partie,
07:19que vous avez fondé plus exactement,
07:21Rogatien d'Espagne.
07:23C'est né donc il y a 8 ans.
07:24Je le disais, c'est uniquement un répertoire
07:26de musique spirituelle sacrée.
07:29Pour quelle raison ?
07:30En fait, l'idée du Chœur Effata,
07:33c'est de rassembler des jeunes chanteurs amateurs
07:36prêts à vivre une expérience forte avec la musique sacrée
07:40et dans l'idée de la diffuser le plus largement possible autour de nous.
07:45Et comme ça réunit des chanteurs qui sont tous passionnés mais bénévoles,
07:51c'est pour nous l'occasion d'organiser à chaque fois des concerts à entrée libre.
07:57Et donc, on essaye...
07:59Ce que vous avez fait en juin, la dernière.
08:00Exactement.
08:01On a fait un programme, ça s'appelle Le Chemin d'Ismass.
08:03Et l'idée à chaque fois, c'est de trouver un petit peu des stratagèmes aussi
08:08pour qu'en plus du concert à entrée libre,
08:10l'auditeur qui vient nous écouter puisse vraiment...
08:15Enfin voilà, c'est l'idée de faire aimer ce répertoire immense de musique sacrée.
08:22Et le concert à entrée libre nous permet de toucher aussi un public
08:26qui n'a pas forcément l'habitude d'aller écouter la musique
08:31parce qu'il y a énormément de propositions,
08:34d'autant plus en région parisienne, d'excellente qualité.
08:36Mais à chaque fois, ça a un prix.
08:39Mais il y a un vrai engouement, pardon de vous couper,
08:41mais il y a un vrai engouement pour la musique sacrée aujourd'hui,
08:44que ce soit les candidatures, par exemple,
08:46que vous recevez pour votre cœur ou que ce soit pour le public ?
08:49C'est sûr que depuis sept ans, chaque année,
08:53on est contraint de refuser des chanteurs
08:56pour avoir un effectif stable
08:59et en même temps, on peut faire un peu de travail commun.
09:07Et par rapport au public, on a vu au fur et à mesure des années,
09:10oui, un vrai engouement.
09:13Et voilà, c'est la musique que nous chantons aussi,
09:15qui est réunie et qui attire quand on chante...
09:18C'est la manière dont vous chantez aussi, probablement, non ?
09:20On essaye, on essaye.
09:22Olivier Bardot, vous, vous êtes donc membre
09:24du Conseil stratégique d'Ecclésia quantique.
09:26C'est un grand mouvement qui organise chaque année
09:28un grand rassemblement de chorales de jeunes.
09:31Je cite juste deux chiffres.
09:33En 2016, vous étiez 450.
09:35En 2025, 1400.
09:37Ça veut dire que là aussi, il y a un vrai renouveau ?
09:39Oui, il y a véritablement une dynamique qui se met en place,
09:42c'est que nous constatons avec les personnes
09:45qui ont cofondé Ecclésia quantique.
09:47En fait, si vous voulez, il y a une espèce d'élan irrésistible
09:50pour le beau, pour l'intériorité,
09:53pour une vie spirituelle partagée par ce vecteur privilégié
09:56qui est la musique.
09:58Et je crois que finalement, le dénominateur commun
10:00d'Ecclésia quantique, c'est la joie.
10:01La joie et l'exigence, parce que Ecclésia quantique
10:04a également été promue dans l'idée de fédérer
10:08un peu les différentes compétences,
10:09et elles sont nombreuses chez les jeunes chrétiens,
10:12dans un esprit missionnaire aussi.
10:15pour faire sortir la musique sacrée et liturgique des églises,
10:19puisque régulièrement, lors de ces grands rassemblements,
10:22on chante dans la rue, on chante dans les gares,
10:25on chante sur les parvis,
10:26et les gens sont interpellés de voir ces jeunes
10:28qui chantent avec cœur, avec joie.
10:30Et je crois finalement que c'est le premier témoignage
10:33finalement d'une foi vivante, d'une foi joyeuse.
10:36Abbé Guillaume-Antoine, de votre point de vue,
10:39il y a un vrai changement ou renouvellement générationnel,
10:44c'est-à-dire une génération aujourd'hui de jeunes
10:45qui a envie de s'investir dans cette musique sacrée.
10:49Ça vous semble, de votre poste d'observation, si je puis dire,
10:53un vrai renouvellement par le bas ?
10:54Tout à fait, on le sent vraiment.
10:57C'est vrai au niveau des petits chanteurs,
10:59il y a des chœurs qui se créent un peu partout,
11:02des maîtrises d'enfants,
11:03mais c'est vrai aussi dans les chœurs étudiants, jeunes pros.
11:06C'est un mouvement qui s'amplifie.
11:09Je crois qu'à la base de tout cela,
11:10il y a une vraie soif de beauté.
11:13Quand on chante de la musique sacrée,
11:14on s'expose à des choses d'une très grande sublimité,
11:17qui élèvent l'âme, qui saisissent les chœurs.
11:19Et donc, bien sûr que cette beauté,
11:25c'est, au sens philosophique du terme,
11:27avec un grand B, c'est un transcendantal.
11:29C'est-à-dire que ça nous soulève de notre environnement habituel
11:36pour nous mener jusqu'à Dieu.
11:38Et donc, toute cette beauté crée en nous une sorte de nostalgie
11:42de la source de toute cette beauté qui n'est autre que Dieu.
11:45Ça ne peut être que Dieu qui est la source de toutes ces beautés.
11:48Donc, bien sûr que s'exposer,
11:50en tout cas, pratiquer la musique sacrée,
11:52c'est quelque chose qui ne va pas nous laisser indemne.
11:54Ça peut nous naître très, très loin.
11:56Mais est-ce qu'on peut dire que c'est aussi une conséquence inattendue
11:59de la rupture de la transmission
12:00qui a eu lieu dans les années 70-80,
12:03avec un désir, finalement, de ces jeunes
12:06de se réapproprier tout le patrimoine musical
12:10des siècles précédents ?
12:13Peut-être, Clémence Fougeret,
12:14vous êtes aussi de cette génération.
12:16Vous vous reconnaissez dans ce désir ?
12:18Complètement.
12:18Et je me prenais d'autant plus que tous les étudiants en musique
12:22comme moi ou les jeunes que j'ai pu accompagner,
12:25enfin les plus jeunes que moi que j'ai pu accompagner,
12:27ne connaissent pas, en fait, ce répertoire.
12:29Ça m'a beaucoup marquée de voir que,
12:31dans des églises, des enfants ne savaient pas du tout
12:34ce que c'était que le grégorien.
12:36Alors, moi, je...
12:37Vous avez placé la barre très haut, quand même.
12:39Oui, bien sûr, mais je ne viens pas particulièrement
12:41d'une famille où on va à la messe en rite traditionnelle,
12:45pas du tout, mais ça reste un patrimoine
12:48dans l'église très important.
12:51Et c'est merveilleux de pouvoir faire découvrir
12:53tout ce patrimoine de l'église
12:56à des enfants, à des lycéens,
12:58et particulièrement au conservatoire,
13:00ça m'a également marquée,
13:02de voir que mes collègues arrivaient à Dieu par la musique.
13:06J'étais témoin de très belles conversions.
13:08Donc, oui, je suis complètement d'accord avec ça.
13:10Ce qui est intéressant aussi, Rogatien d'Espagne,
13:12c'est qu'il y a un double mouvement.
13:13Donc, il y a un engouement pour cette musique sacrée
13:16chez les jeunes, mais il y a aussi, en parallèle,
13:18si je puis dire, en tout cas, un désir d'élever le niveau.
13:21Globalement, ces jeunes, ils ont envie d'aller
13:24vers des formes musicales un peu, justement,
13:27anciennes, le grégorien,
13:28mais aussi la polyphonie.
13:30Comment vous l'expliquez, ça ?
13:31Et vous le pratiquez, d'ailleurs,
13:33parce que dans votre répertoire,
13:34il y a toutes ces formes, y compris contemporaines,
13:37mais aussi anciennes.
13:37Oui, mais c'est sûr.
13:39En fait, je pense qu'on a tous cette expérience
13:42dans notre vie, quand on côtoie
13:44des personnes que l'on admire
13:47ou quand on côtoie, pour nous, musiciens,
13:50on passe nos journées à travailler en compagnie
13:52de génies comme Jean-Sébastien Bach
13:55ou tous ces grands compositeurs
13:58que la Terre a apportés.
14:01C'est sûr que ça nous pousse à nous élever,
14:06ça nous donne envie d'en savoir plus,
14:08d'en connaître plus,
14:09d'aussi développer le plus largement
14:12nos talents,
14:15les talents que le Seigneur nous a donnés.
14:18Et donc, je pense que c'est vraiment aussi
14:19une manière de se mettre au service des autres
14:23et de progresser.
14:26Alors, parlons à présent des petits chanteurs,
14:29Abbé Guillaume-Antoine, dont vous êtes l'aumônier.
14:31Les petits chanteurs à la Croix-de-Bois
14:32ont été créés en 1906.
14:33Aujourd'hui, il y a 60 000 petits chanteurs
14:37dans le monde,
14:383 000 en France,
14:38dans 34 départements.
14:41C'est une inspiration qui remonte au Moyen-Âge.
14:45Racontez-nous, expliquez-nous
14:46dans quelles intentions ça a été créé à l'époque.
14:49Alors, oui, c'est une longue histoire.
14:51Les maîtrises d'enfants,
14:53effectivement, elles sont nées
14:54dans le sillage des abbayes
14:55et des cathédrales.
14:58Et il y a eu effectivement
14:59une histoire assez mouvantée
15:00parce qu'après des siècles d'existence,
15:02la Révolution française a en quelque sorte
15:04constitué une rupture majeure
15:06puisque tout cette...
15:07Pour quelles raisons ?
15:08Alors, tout simplement,
15:09parce qu'il y a eu une volonté, oui,
15:11avec l'interruption du culte
15:14et la mise en place de...
15:16C'est-à-dire que le culte et la musique,
15:17ces maîtrises étaient étroitement associées ?
15:19Bien sûr, tout à fait.
15:21Ces maîtrises étaient dans le sillage,
15:23dans l'environnement des cathédrales
15:26et des abbayes.
15:28Et donc, il a fallu reconstruire,
15:31en quelque sorte,
15:31tout ce maillage
15:32qui a connu une certaine rupture.
15:37Et donc, c'est tout le travail
15:38qui a accompli
15:39à partir du début du XXe siècle.
15:41Donc, l'abbé Maillet
15:42et quantité d'autres à sa suite.
15:45Donc, il a donné naissance
15:46à notre fédération aujourd'hui.
15:47Et j'oserais dire
15:48que le travail n'est pas
15:49complètement achevé
15:50puisqu'il y a encore
15:51beaucoup de diocèses,
15:53de départements
15:53qui, aujourd'hui,
15:54n'ont pas de cœur d'enfant,
15:55qui n'ont pas de maîtrise d'enfant.
15:56Et l'un de nos voeux ardents,
15:58aujourd'hui,
15:59au sein de la fédération
16:00des pluricantores,
16:01c'est de faire renaître
16:02ces maîtrises partout
16:03parce que, tout simplement...
16:04Susciter des vocations.
16:04Exactement.
16:05Elles suscitent
16:06des fruits de grâce
16:08et de beauté
16:09dans les cœurs
16:09absolument extraordinaires.
16:11Et donc,
16:12c'est vraiment se priver
16:12d'un grand trésor
16:13que de ne pas avoir
16:15de maîtrise dans...
16:16Alors, justement,
16:17pour cela,
16:17vous avez mis en place
16:19un écosystème
16:20extrêmement intéressant
16:21qu'on pourrait résumer ainsi.
16:23Un cœur d'enfant,
16:24une école,
16:25une paroisse.
16:26Écoutez Melchior Plasmans,
16:27il est directeur
16:28des Pueri Cantores
16:29sur cet écosystème.
16:31L'idée,
16:33c'est de permettre
16:33la création
16:34dans des établissements
16:35catholiques,
16:36en lien avec les paroisses,
16:38pour déjà
16:39avoir un élan missionnaire
16:42en interne,
16:42permettre aux enfants
16:43de faire ce qu'ils savent faire,
16:45c'est-à-dire chanter
16:46dans leurs paroisses.
16:47Donc,
16:48c'est le premier élan missionnaire,
16:50c'est aider les enfants
16:50à découvrir l'intériorité,
16:52finalement.
16:55Deuxième élan missionnaire,
16:56c'est évidemment
16:57au moment
16:58de l'animation
16:59d'une liturgie
16:59ou alors en concert
17:01ou en tournée.
17:02La musique sacrée
17:03qu'ils interprètent,
17:04et nous,
17:04c'est notre conviction,
17:05elle ne peut pas être
17:07plus sacrée
17:08que si jamais
17:09elle est chantée
17:10par un enfant.
17:11Finalement,
17:11Dieu a mis dans le cœur
17:12d'un enfant
17:13cette naïveté
17:13si juste
17:15et si mystérieuse
17:16que le chant
17:17d'un enfant
17:17est sacré par nature,
17:19quand bien même
17:20ce n'est pas forcément
17:21du répertoire sacré.
17:22Et donc,
17:23quand le répertoire
17:23est sacré,
17:24ça magnifie
17:25ce répertoire
17:27et puis le chant
17:28que chantent
17:29ces enfants.
17:29Alors,
17:30une réaction
17:31à Béguiom-Antoine,
17:32ce triptyque,
17:34je dirais,
17:35une paroisse,
17:36une école,
17:36un cœur d'enfant,
17:37c'est un peu
17:37le tiercé gagnant ?
17:39Voilà,
17:39exactement,
17:40c'est sûr
17:40que ça permet
17:42de retisser
17:44ce réseau,
17:45enfin voilà,
17:46et finalement,
17:47il arrive souvent
17:48que les écoles
17:49soient un petit peu
17:49dissociées
17:50d'édifices,
17:51par exemple,
17:52souvent d'une
17:52très grande sublimité.
17:54On a comme ça
17:55de nombreux exemples
17:56d'édifices
17:57qui sont des chefs-d'œuvre
17:58absolus,
17:59qui nous ont été livrés
18:01par les...
18:03Et malheureusement,
18:04qui sont parfois menacés
18:05de destruction,
18:05on l'a vu.
18:06Exactement,
18:06et alors ça permet
18:07tout simplement
18:07de retrouver
18:08la bande son,
18:09on pourrait dire,
18:10de l'édifice
18:10et c'est génial
18:13d'imaginer
18:13que de Vézelay
18:15jusqu'en Mont-Saint-Michel,
18:16du Puy-en-Velay
18:16jusqu'à Saint-Jacques-de-Poncelle,
18:18en passant par
18:18Notre-Arme-de-Paris,
18:19voilà,
18:19tous ces édifices
18:20retrouvent
18:21leur bande son,
18:21finalement.
18:22Ça fait renaître
18:22le tissu local,
18:24c'est effectivement extrêmement...
18:25Et puis,
18:26bien sûr,
18:26avec tout ce maillage,
18:28ce réseau
18:29de...
18:30tout simplement
18:31humains,
18:32avant tout,
18:33et c'est aussi
18:34au cœur de notre mouvement,
18:35c'est-à-dire
18:35qu'il y a vraiment
18:36cette pédagogie,
18:38cette beauté
18:39que les enfants mettent
18:40descend dans leur cœur
18:43et leur permet aussi
18:44de vivre humainement
18:45quelque chose
18:46d'une force inouïe.
18:47Olivier Bardot,
18:48on a entendu
18:48dans ce que disait
18:50Melchior Plasmens,
18:50donc le directeur
18:51des Pueric Antores,
18:52parler de redécouvrir
18:54l'intériorité.
18:55Est-ce que véritablement,
18:56on peut dire
18:56que ce soit les enfants
18:57ou les jeunes
18:59ou les plus âgés,
19:01c'est vraiment le but
19:01de la musique sacrée,
19:02selon vous ?
19:03C'est l'un de ses buts,
19:04en tout cas.
19:04Ce n'est pas le seul.
19:06Il y a aussi,
19:06évidemment,
19:07une notion d'élévation
19:08dont je reparlerai tout à l'heure
19:09qui est absolument
19:10indispensable à concevoir.
19:13Mais moi,
19:13ce qui m'interpelle,
19:14si vous voulez,
19:15c'est qu'on est en train
19:16de changer de paradigme.
19:17En fait, en France,
19:18on avait ce poids
19:20un petit peu de l'histoire
19:20qui avait coupé
19:21la musique chorale
19:22de ses racines.
19:23L'Abbé en a parlé
19:24tout à l'heure.
19:25Et ce fossé
19:27est en train de se combler.
19:28Pourquoi ?
19:29Parce que finalement,
19:30le regard sur la musique chorale
19:31change.
19:32La musique chorale
19:33se professionnalise.
19:34En fait,
19:34depuis 20 ans,
19:35moi je suis au premier
19:36l'âge de ça
19:36puisque j'enseigne
19:37au Conservatoire de Paris.
19:38Et alors que la musique chorale
19:40était toujours regardée
19:41avec un peu de méfiance
19:41et de suspicion
19:42parce qu'étant
19:43intrinsèquement liée
19:45à l'Église.
19:45Et on sait que
19:46l'Église étant séparée
19:47de l'État en France,
19:48il y avait toujours
19:49ce côté un peu
19:50de frottement
19:51entre les deux choses.
19:52le cheval de Troie,
19:54on va dire.
19:54Exactement.
19:55Alors qu'aujourd'hui,
19:56finalement,
19:56dans un domaine
19:57purement laïque,
19:58on est face
19:59à une page vierge,
20:00finalement,
20:00qui fait que
20:01les étudiants,
20:02même les institutions,
20:04ne sont plus du tout
20:05hostiles, en fait,
20:06à la présence
20:06de la musique sacrée.
20:07Je voudrais quand même
20:08rappeler que la musique sacrée,
20:09évidemment,
20:10même si elle est d'abord
20:10la musique des chrétiens,
20:12n'est pas seulement
20:13l'apanage des chrétiens.
20:14En fait,
20:14c'est quelque chose
20:15qui est un héritage,
20:16un lègue
20:16qui appartient absolument
20:17à tout le monde.
20:18Un patrimoine universel.
20:19C'est un patrimoine universel
20:20et ce qui m'intéresse,
20:21c'est qu'il y a énormément
20:22de gens aujourd'hui
20:23qui investissent le domaine
20:24de la direction de chœur,
20:26du chant choral,
20:27de haut niveau,
20:28que ce soit en étant
20:28chef de chœur,
20:29que ce soit en étant formateur,
20:30que ce soit en étant professeur,
20:32avec finalement
20:33une espèce de grande
20:34liberté d'esprit
20:35par rapport à l'approche
20:36de la musique sacrée,
20:37même si elle est considérée
20:38dans un premier temps
20:39que dans une dimension esthétique,
20:41c'est déjà un premier pas,
20:42en fait,
20:42pour lui reconnaître
20:43cette prééminence,
20:44finalement,
20:44qui est présente
20:45dans notre patrimoine
20:46artistique national.
20:47Juste rapidement,
20:49Clémence Fougeret,
20:50avant la pub,
20:51votre expérience
20:52de faire chanter des enfants,
20:53parce qu'on a entendu
20:54là, tout à l'heure,
20:55quelque chose
20:56d'assez étonnant,
20:56finalement,
20:57que les enfants,
20:59il y a une spécificité
21:00du chant d'enfants,
21:01justement,
21:02ça, vous l'avez constaté aussi ?
21:03Complètement,
21:04je l'ai constaté
21:05à de nombreuses reprises,
21:06particulièrement pendant la messe,
21:08des enfants,
21:09même des enfants
21:09qui venaient là,
21:11je trouve que ça va aussi
21:12en parallèle
21:13avec un système de patronage,
21:15ça veut dire que
21:15les enfants viennent là,
21:17pas forcément
21:18parce que c'est chrétien,
21:19mais parce que justement,
21:20on les occupe,
21:20donc les parents déposent
21:21leurs enfants,
21:22et les enfants découvrent
21:23un peu le sacré
21:24avec la musique.
21:25Moi, j'ai emmené
21:26des enfants ou des lycéens
21:28pour la première fois
21:28à la messe,
21:29et ça m'a bouleversée
21:31de voir à quel point
21:32leur chant qui venait du cœur,
21:34quand on expliquait
21:34pourquoi on chantait
21:35et pourquoi on était
21:37dans ce service
21:38de la messe
21:39avec le chant,
21:40de voir à quel point
21:41ils mettaient
21:41une intention particulière
21:42et un soin particulier
21:43dans leur chant,
21:44dans leur voix.
21:45C'était très émouvant
21:46de se sentir
21:47très vulnérable
21:49par rapport
21:50à tous ces enfants
21:51qui chantaient
21:52avec tout leur cœur,
21:53et je trouve
21:53que ça portait énormément
21:54dans la prière.
21:56Alors,
21:56on va évidemment
21:57poursuivre cette conversation
21:59dans un instant.
22:00Est-ce que cette musique sacrée
22:01justement est une porte
22:02d'entrée
22:03vers le ciel ?
22:05Vous restez avec nous,
22:06bien sûr,
22:06on se retrouve
22:07dans quelques minutes.
22:07De retour
22:10dans Enquête d'Esprit
22:11sur CNews
22:12et Europe 1
22:13avec France catholique.
22:14Nous parlons
22:15de la musique sacrée.
22:16En quoi est-elle
22:17une porte d'entrée
22:18vers le ciel ?
22:19Est-ce qu'elle élève
22:19véritablement
22:20nos âmes ?
22:21On en parle
22:22avec l'abbé Guillaume Antoine.
22:23Il est prêtre
22:24du diocèse de Coutances,
22:25aumônier national
22:26des petits chanteurs
22:27les Puéricantores
22:28et recteur
22:29de l'abbaye de la Lucerne.
22:30C'est une expérience
22:30très intéressante
22:31dont on parlera.
22:32Avec lui également
22:33Olivier Bardot.
22:34Il est professeur
22:35au Conservatoire de Paris.
22:36Il enseigne aussi
22:38au séminaire
22:39de la Communauté
22:40Saint-Martin
22:40et de Versailles
22:41et membre du Conseil
22:42stratégique d'Ecclésia Cantique.
22:44Et puis également
22:45Rogatien d'Espagne
22:46est avec nous.
22:47Chef de chœur
22:48du chœur EFATA.
22:49Il a 24 ans
22:49et il essaye
22:51de rendre accessible
22:51la richesse
22:52du répertoire sacré
22:53auprès des jeunes.
22:54Il vient de sortir
22:54un disque
22:55qui s'appelle
22:55L'Offrande
22:56chez Bayard Musique.
22:57Et puis enfin
22:58Clémence Fougeret.
22:59Elle est étudiante
23:00en musicologie
23:00et en chant lyrique
23:02et elle a fait découvrir
23:03la musique à des jeunes
23:04d'une manière
23:05absolument étonnante.
23:06Elle nous racontera.
23:07Alors il y a un adage
23:08qui veut que
23:09chanter
23:10c'est prier deux fois.
23:11Est-ce que c'est vrai
23:12à Bégué-Omantouane ?
23:13Bien sûr.
23:15Moi je pense toujours
23:15aux deux montants
23:16de la croix.
23:18Il y a un montant vertical
23:18et un montant horizontal.
23:20Alors il faut tenir
23:21les deux.
23:22C'est-à-dire que
23:22cette musique sacrée,
23:25ce chant
23:25évidemment
23:27nous élève,
23:28nous fait tendre
23:30vers Dieu
23:30et d'une manière
23:31extrêmement puissante.
23:32mais si toute cette beauté
23:35n'érigue pas notre vie,
23:37si ça ne redescend pas
23:38dans l'humble quotidien
23:38et si ça ne nous rend pas
23:39meilleurs avec nos semblables,
23:41c'est vain,
23:42ça ne sert à rien.
23:43Donc bien sûr
23:44que le but
23:45c'est de nous transformer.
23:46N'est-ce pas ?
23:47Rogatien d'Espagne
23:48une réaction là-dessus
23:48parce que
23:49est-ce que finalement
23:49ça ne peut pas être
23:50uniquement
23:51je dirais
23:51quelque chose d'esthétique
23:53qui satisfait les sens
23:55mais qui n'élève pas
23:56vraiment vers Dieu ?
23:57Il n'y a pas un risque
23:58quand même ?
23:59Sans doute.
23:59mais l'idée
24:02de chanter
24:03le fait de chanter
24:05et prier deux fois
24:06ça me parle beaucoup
24:07parce que
24:08je trouve que
24:09quand on chante
24:11en tout cas
24:11quand on a l'expérience
24:12de chanter
24:13souvent
24:13on met plus de temps
24:16à dire une phrase
24:17que lorsqu'on la parle
24:18et donc
24:19c'est tout bête
24:20mais c'est d'ailleurs
24:21l'une des caractéristiques
24:22du chant grégorien
24:22souvent
24:23les compositeurs grégoriens
24:25ornent
24:26les derniers mots
24:28des phrases
24:29ou même les dernières syllabes
24:31et on chante
24:32pendant 30 secondes
24:34sur la dernière syllabe
24:34d'un mot
24:35et ce qui je trouve
24:37en tout cas
24:37dans notre expérience
24:38de chanteur
24:38ça permet aussi
24:39de prendre un petit peu
24:40plus de temps
24:40pour méditer
24:42pour comprendre
24:42vraiment ce qu'on vient
24:43de dire
24:44et donc je trouvais ça intéressant
24:45ça prend du temps
24:45d'aller vers l'intériorité
24:47comme une sorte
24:47de rumination
24:48de rumination
24:50et je trouve que c'est très beau
24:54très porteur aussi
24:54dans la pratique du chant
24:56Olivier Bardot
24:57oui le bouleversement
24:59en fait
24:59il vient aussi bien
25:01chez les croyants
25:02que chez les profanes
25:02pourquoi ?
25:03parce que
25:03on en reparlera sans doute
25:05tout à l'heure
25:05la musique de chœur
25:07c'est d'abord en fait
25:07une vibration commune
25:08c'est une énergie
25:09qu'on partage
25:10donc en fait
25:11ça touche absolument
25:11tout le monde
25:12ça vient finalement
25:13ré-ensemencer
25:14le fond spirituel
25:16qui est présent
25:17dans le chœur
25:17de chacun
25:18et
25:18l'expérience
25:21de communion
25:22très profonde
25:23déjà dans un premier temps
25:24humaine
25:25en fait
25:25tout simplement humaine
25:26entre les personnes
25:27qui chantent
25:28avec une même énergie
25:29et une même intention
25:30vers un même but
25:31lorsque il y a
25:33un propos
25:33et un sujet
25:34qui est sacré
25:35ça vient interroger
25:36le sacré
25:37dans le chœur
25:37de la personne
25:38qui chante
25:38et donc après
25:39évidemment
25:39ça c'est éminemment mystérieux
25:41c'est éminemment intime
25:42on n'est pas là
25:43pour simplement
25:44convertir les gens
25:46j'allais dire
25:46à coups de musique sacrée
25:48je pense que
25:49l'esprit saint
25:50l'esprit qui passe
25:51par la communion
25:52vécue en fait
25:52dans le chant
25:53réalise ce travail
25:54on est juste là
25:55en fait
25:55comme catalyseur
25:56pour que les gens
25:57découvrent par eux-mêmes
25:58que cette intériorité
25:59elle est féconde
26:00Clémence Fougeret
26:01est-ce que justement
26:03la musique
26:03est facteur d'unité
26:05la musique sacrée
26:06parce qu'elle peut aussi diviser
26:08je veux dire
26:09c'est une réalité
26:09que effectivement
26:10dans les paroisses
26:11la question du choix
26:13des sensibilités
26:14etc.
26:14liturgique
26:15peut aussi influencer
26:17la musique
26:18et donc
26:19quelle est votre expérience
26:20en la matière
26:21je dirais que
26:22pour moi
26:22c'est complètement
26:23à double tranchant
26:24dans la mesure où
26:25effectivement
26:25il y a des grandes divisions
26:26quant à la musique liturgique
26:28mais je trouve que
26:30quand je disais
26:31le grégorien
26:31on ne connait pas
26:32tout à l'heure
26:32c'était surtout
26:33on a
26:35à l'époque
26:35de mes parents
26:36ces sources
26:39de grandes angoisses
26:40le fait de
26:41de liturgies différentes
26:42alors qu'à notre génération
26:43c'est qu'on ne connait plus
26:44les enjeux
26:45donc en fait
26:46c'est
26:46on a un terrain
26:47totalement vierge
26:48pour reposer des fondations
26:49et pour reconstruire
26:50quelque chose
26:51et en fait
26:51là où c'est facteur d'unité
26:52je dirais que c'est
26:53dans la mesure où
26:54nous on essaye
26:55de prendre les outils
26:56que l'église nous donne
26:57et on essaye de travailler
26:59avec ces outils
26:59pour faire le plus beau possible
27:01et que notre prière
27:02soit la plus unie
27:03et la plus commune
27:04et donc
27:05on n'a pas
27:06tellement d'enjeux
27:07je dirais
27:08de politique
27:09de l'église
27:10le terrain pour nous
27:12est complètement vierge
27:13et donc
27:13oui c'est facteur d'unité
27:15complètement
27:15alors on va écouter
27:16dans un instant
27:17enfin d'ici quelques minutes
27:18un chant contemporain
27:20que vous avez
27:21mis en musique
27:22Rogatien d'Espagne
27:23mais juste avant
27:24on va écouter aussi
27:25du grégorien
27:26pour montrer justement
27:26les différents types
27:28les différents types musicaux
27:30ça s'appelle
27:30Record d'Arrêt
27:31c'est un offertoir
27:32grégorien
27:33qui a été chanté
27:34par les moines
27:35du Barou
27:35c'est dans le Vaucluse
27:36pour la fête
27:38une fête de la Vierge Marie
27:39Notre-Dame du Mont Carmel
27:40le 16 juillet
27:41écoutez
27:42le 16 juillet
27:44le 16 juillet
27:46Sous-titrage MFP.
28:16Abbé Guillaume-Antoine, comment on peut expliquer ce retour chez les jeunes ? On vient d'entendre Clémence nous en parler, ce retour du grégorien, parce qu'effectivement c'est une musique qui est née dans les monastères, en quoi est-elle pertinente pour aujourd'hui dans des lieux totalement différents ?
28:41Même les paroisses aujourd'hui, il y a un gap, si vous pouvez me permettre, un fossé entre la pratique et ce chant, non ?
28:50Effectivement, on sent que ce renouveau vient des jeunes générations. C'est le grégorien, mais c'est aussi la grande polyphonie sacrée. Je crois que ce qui sous-tend tout cela, c'est qu'on va dans un monde qui va très vite, où tout semble ne pas avoir de pérennité.
29:07Et donc je crois qu'il y a une aspiration des jeunes générations à justement s'attacher à des choses qui ne se démodent pas.
29:14Et donc on a eu peut-être cette tendance dans l'église pendant un certain nombre de décennies de proposer des répertoires qui justement ne visaient pas cette pérennité.
29:25Il y avait une certaine médiocrité des formes et un certain nombre de jeunes aujourd'hui, ils veulent du solide, ils veulent quelque chose qui va dilater leur cœur, qui va les construire durablement.
29:34Et donc qui est peut-être plus exigeant. Donc il y a une recherche d'exigence des formes, mais pour un plus grand bien, parce que c'est évidemment une beauté extraordinaire.
29:42Et le grégorien, ou la grande polyphonie sacrée, ça correspond à cela parce que ça nécessite un apprentissage.
29:49Et on voit aussi cela dans notre fédération des petits chanteurs, c'est-à-dire que les jeunes sont en quelque sorte façonnés par le...
29:56C'est vraiment c'est ton expérience, Regatien, comme chef de cœur auprès de jeunes, de voir combien le fait de devoir en quelque sorte tuer à grosse goutte pour sortir à moter, c'est très formateur pour les jeunes.
30:12Olivier Bardot, une réaction là-dessus et notamment peut-être une deuxième question.
30:17Vous formez des prêtres aux grégoriens. Pourquoi c'est important particulièrement pour les prêtres ?
30:21Je rappelle quand même que ça reste le champ de l'église, le grégorien.
30:24Oui absolument, c'est même mis absolument de façon totalement explicite dans la présentation générale du Michel Romain que ça reste la première musique d'église.
30:32Je vais en reparler dans un instant.
30:34La première chose que je voudrais dire, c'est rebondir sur ce que disait l'abbé.
30:37Il y a aussi un phénomène de déracinement en fait.
30:40Moi je suis de la même génération que Guillaume, pas de la génération de Rogastien et de Clémence.
30:46Et donc en fait j'ai expérimenté en fait ce champ à la mode qui était un peu déraciné en fait et qui m'a fortement déplu moi personnellement.
30:57Ça c'était quoi les années 70 ?
30:58Voilà c'est ça, 80. Ne me vieillissons pas trop quand même.
31:01Voilà donc moi j'ai surtout connu ça dans les années 80 et ça m'a fortement déplu même à ma sensibilité de musicien en devenir.
31:08C'est ce que vous entendiez dans les paroisses.
31:10On va dire les choses telles qu'elles sont, ça m'a éloigné de la foi.
31:13J'y suis revenu progressivement justement grâce à la grande polyphonie sacrée que j'ai expérimenté à la maîtrise.
31:19Et ensuite dans un second temps, moi j'ai repris des études de Grégorien à 38 ans.
31:23Donc parce que j'avais été frappé au contact de la communauté Saint-Martin par l'immédiateté de l'intériorité et de la prière en présence de cette musique.
31:32Je crois que finalement le fait que le Grégorien et la grande polyphonie venant du fond des âges,
31:38en fait elle nous rattache au temps de in illo tempore.
31:42C'est-à-dire en fait à toutes ces générations qui ont prié avec ces musiques-là avant nous et à toutes celles qui continueront à le faire après nous.
31:49Donc finalement ça nous décentre.
31:51C'est intemporel.
31:52Oui c'est intemporel mais au sens profond du terme.
31:54C'est-à-dire c'est quelque chose qui nous met en relation finalement avec l'humanité toute entière, passé, présente et future.
32:02Et ça je trouve que c'est extrêmement fort parce que du coup ça nous tourne vers l'essentiel.
32:05Quand on chante du Grégorien, et vous répondez à votre deuxième question, il y a un vide mental qui se fait.
32:10C'est-à-dire qu'en fait on se débarrasse du côté émotionnel des choses qui a tendance à être très envahissant dans une certaine forme de musique liturgique actuelle.
32:18Le dépouillement, la sobriété du Grégorien seigne particulièrement finalement à la mise en condition du corps, parce que nous sommes des êtres incarnés, pour la prière.
32:27Et c'est vraiment quelque chose qui va être finalement vecteur d'un flux.
32:31Et le fait de le réapprendre aujourd'hui à la fois dans les paroisses, à petite dose pour que les gens l'acceptent, et dans les séminaires évidemment qui forment les futurs prêtres de demain,
32:42c'est à mon avis quelque chose de très important parce que ça reconnecte les gens à l'essentiel.
32:47– Une dernière réaction là-dessus peut-être, Abbé Guillaume-Antoine ou Clémence Fougeret, il y a une question qui se pose quand même,
32:52c'est que ce que nous dit Olivier Bardot c'est très beau, mais concrètement dans les paroisses aujourd'hui, est-ce que la marche n'est pas un peu trop haute ?
32:59– Il faudra du temps, mais je pense qu'il y a une vraie actualité de tout cela.
33:02Il y a tellement de vertus dans le chant grégorien, on n'a pas besoin d'expliquer aux gens que c'est un répertoire pour Dieu.
33:08Vous entrez dans une église, vous entendez des grégoriens, vous comprenez tout de suite que c'est pour Dieu, ça vous saisit, vous comprenez, il n'y a pas de discours à produire.
33:15Et puis quand je parle de vertus, c'est que le chant grégorien correspond au rythme de la nature, au niveau du rythme, ça correspond à la rythmique qu'on voit dans les vagues sur le bord de la mer,
33:29ou bien le vent qui vient frapper les arbres, que sais-je, donc il y a une sorte de force inouïe, c'est quelque chose de très écologique d'une certaine manière.
33:39Et puis c'est un répertoire qui est inusable, donc on chantait il y a mille ans et qu'on chantera encore dans mille ans,
33:45voilà. Clémence Fougeray ?
33:46Je suis complètement d'accord, aussi dans la mesure où, comme disait Rogatien, tout va très vite pour nous,
33:52on est tout le temps sollicité par la musique, nos oreilles sont tout le temps sollicitées,
33:57et justement le grégorien permet, plus que ce vide, je dirais un espace assez considérable,
34:05qui laisse complètement Dieu venir dans nos âmes.
34:09Et je trouve ça très beau, ce chant-là, justement, moi qui ne le connaissais pas depuis petite,
34:14qui l'ai découvert, ça m'a énormément marquée de me dire ce grégorien qui va à un rythme lent,
34:22qui, enfin, voilà, on a le temps de prier, on a le temps d'être face à Dieu et de se laisser aviser par lui,
34:29et je trouve ça assez fort à transmettre et à partager avec, notamment, mes amis qui ne connaissent pas non plus le chant grégorien.
34:35Alors, Rogatien d'Espagne, Votre cœur et Fata vient de sortir un CD de sélection des meilleurs cantiques populaires,
34:43donc là, on n'est plus dans le registre du grégorien, mais du chant d'assemblée, justement, populaire.
34:49On va écouter un extrait, et le CD s'appelle L'offrande, chez Bayard Music, et puis une réaction d'autre part, ensuite.
34:56On va écouter un extrait, et le CD s'appelle L'offrande, chez Bayard, chez Bayard, chez Bayard, chez Bayard, chez Bayard, chez Bayard, chez Bayard.
35:13C'est ça, c'est le CD s'appelle L'offrande, chez Bayard.
35:43effectivement, ne connaissent pas forcément,
35:45ne sont pas familiers de ces chants d'assemblée.
35:47Le chant s'appelle « Tu fais ta demeure en nous, Seigneur »,
35:49mais que vous avez arrangé
35:51d'une manière polyphonique,
35:53on l'a entendu, c'est magnifique, mais est-ce que c'est
35:55une manière de vouloir justement élever
35:57le niveau à partir de chants qui sont
35:59communément pris dans les paroisses, dans les églises ?
36:01Alors, le but, effectivement,
36:03de notre disque,
36:05l'offrande, c'est
36:06tout simplement de proposer
36:08à des chœurs,
36:10à des innombrables chœurs qui existent en France,
36:13d'investir le domaine
36:15du chant d'assemblée
36:16pour que
36:18dans les liturgies,
36:21il y ait une sorte
36:22de grande cohérence dans l'ensemble de la musique
36:25liturgique. On a parlé du chant grégorien,
36:27on a parlé de polyphonie sacrée.
36:29Pour avoir une cohérence
36:31dans cette musique et inciter
36:33aussi l'assemblée à chanter avec le chœur,
36:36tout en permettant
36:37au chœur de déployer la polyphonie
36:39et donc d'habituer aussi les oreilles
36:40des
36:42des chrétiens qui assistent
36:44et qui participent à la messe,
36:46d'habituer à entendre
36:48de la musique polyphonique
36:49et donc par là
36:51de les amener aussi
36:53à un autre répertoire.
36:55Le pape Léon XIV a parlé récemment
36:56du chant polyphonique
36:58à propos d'un compositeur fameux,
37:00Palestrina,
37:01mais en disant que vraiment
37:02l'objectif, c'était
37:04la sanctification des fidèles
37:06en premier lieu,
37:07la musique sacrée notamment.
37:08Cependant, Olivier Bardot,
37:11cette dimension populaire,
37:12il est important
37:13de la tenir également
37:14parce qu'effectivement,
37:16on peut brocarder
37:17certains cantiques
37:18qu'on a entendus
37:19dans les églises.
37:20Néanmoins,
37:20cette dimension populaire,
37:21il ne faut pas la lâcher non plus.
37:22Ah non, certainement pas.
37:24Et d'ailleurs,
37:24même le grand répertoire
37:25est là pour nous le rappeler.
37:28Par exemple,
37:28je prends un exemple,
37:29le prochain concert
37:30qu'on va donner
37:30avec Stella Maryse de Noël
37:31sera autour de la messe
37:33de Minuit Charpentier.
37:34Qu'est-ce que c'est
37:34la messe de Minuit Charpentier ?
37:35C'est des thèmes profanes
37:36ou des thèmes populaires chrétiens
37:39mais vraiment des petits gens,
37:40des paysans,
37:41Joseph et bien mariés,
37:42que tout le monde connaissait
37:43et qui ont été ensuite magnifiés
37:44exactement de la même manière
37:45que le travail de Rogatien
37:48auquel je rends hommage.
37:50Magnifié finalement
37:51par ce grand compositeur
37:52qui était Charpentier.
37:53Donc en fait,
37:53il ne faut surtout pas
37:54séparer la musique savante
37:56de la musique populaire.
37:57La musique populaire,
37:58c'est ce qui parle au cœur des gens
37:59parce qu'elle est incarnée justement.
38:01C'est la musique de leur quotidien.
38:02C'est la musique de leurs grands-parents.
38:04C'est la musique
38:05qui a versé leur enfance
38:06et le fait ensuite
38:07d'en prendre finalement
38:08le substrat,
38:09de s'en emparer
38:10pour créer une belle polyphonie,
38:12évidemment,
38:13c'est quelque chose
38:13qui existe depuis toujours.
38:15Je rappelle avec un deuxième exemple
38:17que Josquin Després,
38:18par exemple,
38:19prend,
38:19ou Clément Jeannequin,
38:20prennent des thèmes
38:21que tout le monde connaît
38:22et il va jusqu'à composer
38:23des messes
38:24à partir du thème
38:25La bataille de Marignan
38:26ou avec...
38:28C'est ça le génie finalement.
38:29C'est à voir.
38:29dire les choses
38:30de manière simple.
38:30Jean-Sébastien Bach
38:31qui a passé
38:33dans toutes ces cantates
38:35d'église
38:36qui réunissaient
38:37tous les chrétiens
38:38et à chaque fois
38:40soit l'ensemble
38:41de la cantate
38:42était basé
38:42sur un thème de chorale
38:43ou en tout cas
38:44à chaque fois
38:45conclu
38:45par un chorale
38:47que tous les chrétiens
38:49connaissaient.
38:50Alors,
38:50on va se rendre
38:51à présent
38:51à l'abbaye de la Lucerne
38:53dont vous êtes le recteur
38:54à l'abbé Guillaume-Antoine
38:55parce qu'il s'y déroule
38:57une expérience
38:57c'est un peu
38:58un laboratoire
38:59justement artistique
39:00musical certes
39:01mais d'autres arts
39:04et notamment
39:05il y a une exposition
39:07qui va avoir lieu
39:08donc c'est dans la Manche
39:09que ça se passe
39:10l'exposition
39:11à partir
39:12d'un mouvement
39:14qui s'appelle
39:14Saint-Luc en Suisse
39:15regardez ce reportage
39:17écoutez
39:17et puis on en reparle
39:18tout de suite après
39:19c'est signé
39:19Éloi Rochebrine.
39:21Ça y est
39:22les œuvres du groupe
39:23d'artistes Saint-Luc
39:24sont prêtes
39:25chargées dans le camion
39:26depuis la Suisse
39:27direction l'abbaye de la Lucerne
39:29pour une exposition
39:30cet été
39:30c'est une première en France
39:32elle met en lumière
39:32des artistes suisses
39:33qui se sont levées
39:35contre l'industrialisation
39:36de l'art sacré
39:37pour créer une synthèse d'art
39:38au service du culte
39:39et de la liturgie
39:40ce que nous rappelle
39:41Martin de Beaulieu
39:42commissaire de l'exposition
39:43Ils ont souhaité
39:44vraiment proposer
39:45quelque chose d'original
39:46des œuvres uniques
39:48et avec une grande
39:49exigence esthétique
39:50ils souhaitaient avant tout
39:51proposer un art total
39:53et éviter de produire
39:55des pièces
39:56qui seraient placées
39:57dans une église
39:58mais qui pourraient
39:59être déplacées ailleurs
40:00Le groupe Saint-Luc
40:01remporte un franc succès
40:02au début du XXe siècle
40:03grâce notamment
40:04à l'église
40:05et à l'évêque de Lausanne
40:06Mgr Besson
40:07Alors beaucoup
40:08d'églises suisses
40:09regorgent d'œuvres
40:10l'exposition à la lucerne
40:11révélera l'étendue des talents
40:13Nous allons exposer
40:13notamment un orfèvre
40:15une brodeuse
40:16un peintre
40:17un verrier
40:17etc.
40:18Il est évident
40:19que nous n'avons pas pu
40:19déplacer des églises entières
40:21ni des fresques
40:22ni des vitraux
40:23qui sont actuellement
40:24fixés dans des églises
40:26mais nous avons pu avoir
40:28quand même des vitraux
40:29qui ont été décelés
40:30des retables
40:31de grande dimension
40:32de la paramentique
40:34des vases liturgiques
40:36Une richesse artistique
40:37que Martin de Beaulieu
40:38veut faire découvrir
40:39aux français
40:40à l'abbaye de la lucerne
40:41avec aussi
40:42un autre objectif
40:43Je pense que l'art
40:44a une véritable vocation missionnaire
40:45et qu'il est vecteur de conversion
40:47et je crois que
40:49dans notre siècle actuel
40:51il peut y avoir
40:52parfois
40:52une tentation
40:54à faire appel
40:54à des designers
40:55très connus
40:56mais qui ont peu de messages
40:58à faire passer
40:59sur la foi
40:59à travers leurs œuvres
41:00et à la fois
41:01il y a aussi
41:02de jeunes artistes
41:03qui peinent
41:04peut-être à être connus
41:05ou à recevoir des commandes
41:07et qui peuvent aussi
41:08sans doute
41:08tirer
41:09à partir de cet exemple
41:10du groupe de Saint-Luc
41:11des idées
41:13des inspirations
41:13pour s'organiser
41:15et essayer de se faire connaître
41:17A la lucerne
41:18les visiteurs sont attendus
41:19cet été
41:19à partir du 23 juillet
41:21jusqu'au 17 août
41:22Abbé Guillaume Antoine
41:23l'art vecteur de conversion
41:25c'est ce qu'on a entendu
41:26c'est vraiment ça
41:28votre objectif
41:28à travers l'expérience
41:29qui est menée
41:30plus largement
41:31à l'abbaye de la lucerne
41:32autour de tous ces projets
41:33artistiques
41:33culturels
41:34musicaux
41:34C'est notre expérience
41:36j'irais presque quotidienne
41:38à l'abbaye
41:38c'est vrai que
41:39on cherche à offrir
41:41cette beauté
41:42et à réconcilier aussi
41:44enfin voilà
41:45et susciter
41:45cette fécondité
41:49de ce dialogue
41:50un peu
41:50entre différentes disciplines
41:52on a beaucoup parlé
41:53de musique sacrée
41:53mais c'est beau
41:54je trouve
41:54d'élargir comme ça
41:55à la fin
41:55et de voir que
41:57finalement
41:57c'est tout l'art sacré
42:00enfin voilà
42:00qui mène
42:03ce même combat
42:04on pourrait dire
42:05d'élever les âmes
42:07et de les transformer
42:09et donc voilà
42:10c'est notre humble expérience
42:11à la lucerne
42:12d'être un petit laboratoire
42:13de cela
42:14et de permettre
42:15pendant tout l'été
42:16il va y avoir
42:17différents artistes
42:19peintres
42:20sculpteurs
42:20qui vont séjourner
42:21à l'abbaye
42:22et donc c'est toujours
42:23extrêmement intéressant
42:24de voir ce dialogue
42:25et tout ce que ça peut
42:26susciter
42:27comme renouveau
42:28Mais votre objectif
42:29parce que cette exposition
42:30Saint-Luc
42:31ce n'est pas choisi au hasard
42:32c'est un vrai renouveau
42:34artistique et liturgique
42:36qui a eu lieu
42:36donc au début du siècle
42:38ça veut dire que vous
42:38vous souhaiteriez
42:40idéalement
42:40effectivement
42:41renouveler cette expérience
42:42pour la France notamment
42:43Exactement
42:44c'est tout à fait l'objectif
42:45on avait exposé
42:47l'an passé
42:47donc les ateliers
42:48d'art sacré
42:49donc
42:50et là
42:51il était purement français
42:52et l'objectif
42:53c'est donc
42:53de commencer
42:54à susciter
42:55une réflexion
42:56envers un nouveau manifeste
42:57pour nos 21ème siècle
42:58Manifeste de l'art sacré
42:59Voilà
42:59du renouveau de l'art sacré
43:01et donc susciter
43:02on pourrait dire
43:03une sorte de nouvelle
43:03corporation d'artistes
43:05qui puissent renouveler
43:06les formes
43:07et offrir les mystères
43:07de la foi
43:08dans un langage d'aujourd'hui
43:10Olivier Bardot
43:11on a aussi entendu
43:12dans ce reportage
43:13ce souhait finalement
43:15qu'il faut faire
43:16de la place aux jeunes
43:17si je le traduis
43:18aux jeunes
43:19artistes sacrés
43:21c'est important
43:22donc ce renouvellement
43:23générationnel
43:24qui est en train
43:24de se produire
43:25et dont on parle
43:25depuis le début
43:26de cette émission
43:27Oui c'est très important
43:28parce qu'en fait
43:28je pense que
43:29les jeunes catholiques
43:30par rapport à notre génération
43:31à nous
43:32avec Guillaume
43:32cette génération
43:34est beaucoup plus décomplexée
43:35en fait
43:36elle s'est choisie
43:38finalement la mission
43:38comme premier terrain
43:39de jeu
43:40j'allais dire
43:41elle n'entretient pas
43:43de rapport de défiance
43:44vis-à-vis de l'Église
43:45elle n'a pas
43:47cette espèce
43:48de conception
43:48de la foi
43:49qu'on garde pour soi
43:50par relativisme
43:51donc elle est avant tout
43:53missionnaire
43:53et missionnaire
43:54de l'intériorité
43:55par la beauté
43:57et par l'exigence
43:58il y a un évêque
43:59il y a quelques années
44:00qui avait dit
44:00qui s'était adressé
44:02à une assemblée de jeunes
44:03en disant
44:03jeunes
44:04vous avez le devoir
44:05en tant que chrétien
44:06d'être compétent
44:07je trouve que c'est
44:08très bien vu
44:09parce que
44:10aussi bien dans les matières
44:11artistiques
44:12que dans les autres domaines
44:13les lettres
44:14les sciences
44:15pourquoi pas aussi
44:16je veux dire
44:16il y a tout un
44:17tout un domaine
44:18par exemple scientifique
44:19à réinvestir
44:20avec ce qu'on a apporté
44:22par rapport à notre foi
44:22et à notre vision du monde
44:24et bien ça c'est extrêmement important
44:26parce qu'il y a
44:26une espèce de convergence
44:27qui est évidente
44:29chez la génération
44:30qui est en train de naître
44:31et de devenir
44:32les adultes de demain
44:33et ça c'est extrêmement réjouissant
44:36alors on va justement
44:37leur demander de réagir
44:38à cette génération
44:39cette génération qui émerge
44:40avec quand même
44:41une question
44:42Rogatien d'Espagne
44:43c'est que
44:43vous choisissez
44:44pas non plus
44:45n'importe quelle forme
44:46artistique
44:47musicale en l'occurrence
44:49et que
44:49vous vous situez aussi
44:51un peu en réaction
44:52contre une certaine
44:53médiocrité
44:54disons les mots
44:55oui alors
44:56on essaye
44:57on essaye effectivement
44:58d'aller nous nourrir
44:59là où
45:00on a l'impression
45:01qu'il y a les choses
45:02les plus
45:02les plus nourrissantes
45:04c'est vrai que
45:05on a parlé
45:05de plein de compositeurs
45:08c'est vrai que
45:09c'est toujours
45:09c'est toujours très enrichissant
45:11et tellement
45:12ça nous apporte
45:13tellement de choses
45:14d'aller à la source
45:15des plus grandes
45:16j'aime beaucoup
45:18une phrase
45:18que dit souvent
45:20un maître de chapelle
45:21à Versailles
45:22c'est que
45:23dans la vie
45:26en fait
45:26il y a les sources
45:27et les robinets
45:28et les robinets
45:30doivent être absolument
45:31connectés aux sources
45:32vous êtes le robinet
45:34et la source
45:34c'est les anciens
45:35voilà
45:35et puis on essaye
45:36d'être un robinet
45:37d'une bonne qualité
45:38mais
45:39bon
45:40la tuyauterie
45:41fonctionne
45:42Clémence Fougeret
45:43c'est source de conversion
45:45la musique
45:45dans votre expérience
45:47complètement
45:47à tous les niveaux
45:49d'ailleurs
45:49aussi bien au conservatoire
45:51j'ai deux amis
45:51qui ont quand même
45:52été convertis par
45:53Bach et Paulinck
45:54c'est à dire
45:55racontez-nous quand même
45:56alors il y en a un
45:58que j'ai connu
45:59après sa conversion
45:59et c'était plutôt Bach
46:01et il y en a un
46:02c'est Poulinck
46:03on a chanté
46:04enfin on a chanté
46:05c'est pour chœur d'homme
46:05donc pas moi
46:06mais les prières
46:07de Saint François
46:08et il a été très très marqué
46:10et en fait
46:10on avait un projet commun
46:11on avait toutes nos pauses
46:12en commun
46:12et je pense que
46:15je porte ma médaille
46:16au conservatoire
46:17donc voilà
46:18il m'a dit
46:19tu es chrétienne
46:20viens
46:21on parle de Dieu
46:22ce chant m'a marqué
46:23et enfin
46:24je vais essayer
46:25c'était très difficile
46:27et très impressionnant
46:28d'ailleurs
46:28d'être
46:29bon après c'était
46:30un dialogue d'égal à égal
46:31mais de voir
46:33enfin voilà
46:34on n'avait pas du tout
46:35le même âge
46:36il a 28 ou 29 ans
46:37il en est beaucoup plus loin
46:39dans la musique
46:40par rapport à moi
46:40et en fait
46:42on a parlé
46:42de la valeur de la musique
46:44de ce conducteur
46:45vers le beau
46:46et au fur et à mesure
46:47de l'année
46:48il a fait son chemin
46:50à la fin de l'année
46:50il m'a dit
46:51voilà
46:51est-ce que tu veux bien
46:52m'emmener voir un prêtre
46:53donc je ne sais même pas
46:56moi qui l'ai emmené
46:57je lui ai donné un numéro
46:57il y allait tout seul
46:58il se fait baptiser
46:59à Pâques prochain
47:00et moi j'avais vraiment
47:02demandé de l'aide
47:02à Sainte Thérèse aussi
47:03je lui avais dit
47:03Sainte Thérèse
47:04je vous fais une neuvaine
47:05à la rose
47:06comme ça
47:06pour qu'il soit aidé
47:07parce que je me sens
47:08tellement misérable
47:09pour parler de Dieu
47:10que je ne suis pas forcément
47:12l'outil le plus
47:13effectif pour en parler
47:14et j'avais fait
47:16cette neuvaine à la rose
47:16et j'avais demandé
47:17comme grâce
47:17de recevoir un bouquet
47:18de roses rouges
47:19en signe de sa conversion
47:20et en fait
47:21c'est mes lycéens
47:23que j'avais accompagnés
47:24dont certains étaient
47:25plus ou moins loin
47:26de la foi
47:26qui m'ont offert
47:27au mois de juin
47:27un bouquet de roses rouges
47:28et une semaine après
47:29cette amie me disait
47:30ben voilà
47:30j'ai demandé mon entrée
47:32en catechumena
47:32et je me...
47:34Préparation au baptême
47:35pour les adultes
47:36voilà donc ça
47:37oui effectivement
47:38c'est source de conversion
47:39D'autres exemples
47:41ou Abbé Guillaume-Antoine ?
47:43Oui par exemple
47:44au sein des
47:45pluris Cantores
47:46on voit comme ça
47:47énormément de jeunes
47:48qui découvrent la foi
47:49souvent donc
47:50qui sont des établissements
47:51scolaires
47:52où il y a un cœur d'enfant
47:53et donc beaucoup
47:54eh bien
47:54sont attirés
47:56par la beauté
47:57par leurs camarades
47:58qui leur parlent
47:58de ce qu'ils vivent
47:59au sein du cœur
47:59et finalement
48:01ils se retrouvent
48:02eh bien
48:03à découvrir
48:04le bon Dieu
48:05en chantant
48:06ses louanges
48:07dans la liturgie
48:09et eh bien
48:10c'est...
48:11voilà
48:11bien sûr
48:12on respecte profondément
48:13la conscience
48:14des jeunes
48:14c'est eux
48:16qui font leur cheminement
48:17et vraiment
48:18on s'agenouille
48:18devant leur conscience
48:19mais c'est impressionnant
48:20de voir qu'en fait
48:21ils se sont rejoints
48:23très profondément
48:24et finalement
48:24je pense par exemple
48:25à la Basilique Saint-Cernin
48:27à Toulouse
48:27je ne sais plus combien
48:28ils ont eu
48:296 ou 8 baptêmes
48:30cette année encore
48:31voilà c'est très beau
48:33C'est dire l'enjeu
48:33effectivement
48:34donc de la musique sacrée
48:35merci à tous les quatre
48:37d'avoir éclairé
48:38de votre passion
48:39cette belle question
48:41de la musique sacrée
48:42quelques annonces
48:43pour terminer
48:43justement
48:45un festival Poulain
48:46qui aura lieu
48:47du 11 au 16 août
48:48à Espalillon
48:49c'est dans l'Aveyron
48:49et il y aura également
48:50la messe du 15 août
48:52de l'Assomption
48:52qui sera retransmise
48:53à cette occasion
48:54à 10h30
48:55sur l'antenne
48:56de CNews
48:57et puis une exposition
48:58alors cette fois
48:58ce n'est plus de la musique
48:59mais de l'art
49:01de la peinture
49:01c'est Giotto
49:02reproduction des fresques
49:04d'Assise
49:04juillet et août
49:05à l'église
49:06Notre-Dame de la Mer
49:07c'est à Bénodé
49:07en Bretagne
49:09et puis bien sûr
49:09on peut vous retrouver
49:10dans vos différentes activités
49:12Rogatien d'Espagne
49:13je renvoie aussi
49:13à votre disque
49:15L'Offrande
49:15chez Bayard Musique
49:16voilà c'est magnifique
49:17merci encore
49:18et puis toujours
49:19de l'art
49:20c'est dans France Catholique
49:21de cette semaine
49:21une exposition
49:22à Moulins
49:23au musée de la visitation
49:24donc là c'est vraiment
49:25de l'art liturgique
49:26c'est magnifique
49:27voilà quelques photos
49:29qui s'affichent
49:30et à retrouver
49:31sur notre site aussi
49:32france-catholique.fr
49:34pour ceux
49:35qui n'ont pas l'image
49:36bien sûr
49:37on pense à nos auditeurs
49:38d'Europe 1
49:38merci Aurélie Lucano
49:40aux équipes techniques
49:41de CNews
49:42et puis la semaine prochaine
49:43et bien nous parlerons
49:44nous partirons en Bretagne
49:46à Saint-Anne-Doré
49:47qui est la capitale spirituelle
49:49de la Bretagne
49:49pour parler des 400 ans
49:51des apparitions
49:52de Saint-Anne
49:53qui est la mère
49:54de la Vierge Marie
49:55à un paysan breton
49:56voilà
49:57et ce sera la fin
49:58de ce jubilé
50:00on parlera bien sûr
50:01de Saint-Anne
50:01qui est la grand-mère
50:02de tous les bretons
50:03merci à vous
50:04d'avoir suivi cette émission
50:05et bien sûr
50:05l'info continue
50:06vous restez à notre écoute
50:07je vous remercie
50:08de la Vierge Marie
50:08à la Vierge Marie
50:12à la Vierge Marie
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