- 05/07/2025
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00:00Europe 1 soir week-end, 19h21, Guillaume Lariche.
00:04Et bien ça y est, 19h32 avec Jules Torres et également Sarah Salmane pour repréciser, resituer,
00:11on vous connaît déjà mais quand même au cas où, si besoin, Jules Torres, journaliste politique au JDD.
00:16Sarah Salmane, avocate et auteure de l'ouvrage Le Bon Droit en toute saison.
00:20Bonsoir Sarah, re. Bonsoir à tous. Bonsoir Jules.
00:23Bon, on a vu juste avant avec Bernard Carayon, effectivement, cet A69
00:28où pas mal de manifestants, un millier de personnes réunies,
00:31qui au départ étaient un petit peu réunis d'une manière Bon Enfant,
00:34on fait le barbecue, les chapiteaux, ça passe un bon moment.
00:37Et finalement, 17h, 17h30, allez, tiens, on envoie 300-400 personnes dehors,
00:40on va sortir et là on voit les images, c'est beaucoup de fumée partout,
00:45quelques affrontements, alors je crois qu'il y a eu une cinquantaine d'objets un peu,
00:48on va dire illicites, qui ont été pris par les forces de l'ordre.
00:51J'ai même vu une catapulte.
00:53Ah, attention, c'est pas la catapulte du voyage, on va resituer.
00:56C'est pas le trébuchet.
00:57Non, c'est pas le trébuchet, c'est le petit lance-pierre.
00:59Mais mine de rien, des boules de pétanque, des catapultes...
01:02Ça peut être très dangereux, des boules de pétanque, c'est une arme par destination,
01:05ça peut être vraiment très dangereux, si c'est lancé dans la tête de quelqu'un, ça peut être mortel.
01:09Donc là, on n'est plus sur le côté écologique, on est vraiment sur le côté castagne.
01:11Mais on n'est pas du tout sur le côté écologique.
01:13L'écologie, dans les faits qui nous intéressent, c'est qu'un prétexte pour casser,
01:18c'est un prétexte pour dégrader, pour s'en prendre aux forces de l'ordre.
01:21Je ne suis même pas sûre que parmi les casseurs qui étaient là,
01:27ils viennent uniquement pour casser, et je ne suis pas sûre qu'ils sachent
01:31pourquoi cette autoroute, ils n'en veulent pas.
01:33C'est-à-dire que, moi je me suis posé la question,
01:35est-ce que si on leur demande pour quelles raisons objectives
01:38vous ne voulez pas de cette autoroute, et moi je pense qu'on peut être ouvert au débat,
01:40je ne suis même pas sûre qu'ils puissent répondre à la question.
01:42C'est ça qui est quand même dramatique.
01:44Il y en a qui viennent même avec leurs enfants, et ça je trouve que c'est particulièrement irresponsable.
01:47Surtout si après, ils sont confrontés à ce que c'est fumigène,
01:50et puis ces vagues d'attaques également.
01:52C'est tout le problème dans ce genre de manifestation,
01:55et avec ce type de militantisme.
01:57c'est que bien souvent, ils ont des arguments, toutes ces personnes.
02:01Il y a un mouvement, un mouvement régional,
02:03plutôt même national,
02:05qui est contre cette autoroute à 69,
02:08mais le problème c'est qu'il est purgé,
02:12pris par défaut,
02:13par une poignée de militants plus radicaux.
02:16Alors les Fichés S, les Black Blocs,
02:18l'ultra gauche, l'ultra gauche verte,
02:21que les services de renseignement ont évidemment dans le viseur.
02:24Moi j'ai eu des policiers et des gendarmes avant votre émission,
02:27et c'est vrai que la menace elle était maximale.
02:29J'ai plutôt l'impression que l'État et la préfecture ont fait plutôt le travail,
02:34ont mis des forces de gendarmerie en nombre,
02:36pour éviter qu'on se retrouve dans un format Sainte-Solines,
02:39où pour le coup, les policiers, pendant une journée entière,
02:42avaient été la cible des militants d'extrême-gauche et des militants violents.
02:46Il y a un faille 1 qui était passé tout près de la mort,
02:49qui avait été en urgence absolue,
02:51de nombreux policiers blessés.
02:53Et puis encore une fois, là on est sur un sujet qui,
02:55voilà, la justice s'en charge,
02:58les politiques s'en chargent.
02:59Je crois que le débat sur cette question-là a été plutôt bon,
03:02que tous les turiféraires de cette autoroute ont pu parler,
03:07que les opposants à cette autoroute ont pu parler.
03:09Le débat a été nourri, il n'y a pas besoin de violence,
03:12et donc encore une fois, je pense que c'est contre-productif d'arriver à de tels moyens.
03:15Oui, et puis quand on voit les armes par destination,
03:19c'est qu'il y a une préméditation pour casser.
03:20Quand vous venez à une manifestation pacifique,
03:22puisqu'ils disent que c'est une manifestation pacifique,
03:24vous ne venez pas avec des boules de pétanque.
03:26Il y a un moment, et il y en a plein, des armes par destination qui ont été saisies,
03:29donc on voit vraiment qu'il y a une préméditation,
03:31et que ces gens se déplacent uniquement pour dégrader les biens
03:34et commettre des atteintes aux biens et aux personnes.
03:36Et ça, c'est particulièrement regrettable.
03:38Et moi, ce que je trouve extrêmement contre-productif,
03:41c'est qu'en plus, les écologistes, dans un sens assez large,
03:45vous disent tout le temps qu'ils pensent à la planète,
03:48qu'ils pensent aux gens, qu'ils pensent aux riverains.
03:50Moi, j'ai plutôt l'impression que les riverains qui sont autour de la 69
03:54vont être extrêmement favorisés par tout cela.
03:56J'entendais les arguments qui ont été donnés,
03:58ce serait, je les cite, éco-cidaires,
04:01ça coûterait entre 15 et 20 euros,
04:03ça ne rajouterait en moyenne pour les riverains que 15 à 20 minutes,
04:07mais quand on est dans la ruralité,
04:08quand on a des voitures, déjà qu'on nous fait la chasse à la bagnole en permanence,
04:1215 à 20 minutes par jour pour un trajet aller-retour,
04:15ça fait 40 minutes,
04:16c'est déjà énorme pour beaucoup de familles,
04:18pour des mères de famille qui veulent rentrer plus tôt du travail
04:20pour s'occuper de leurs enfants,
04:21pour des pères de famille qui veulent rentrer plus tôt du travail
04:23pour s'occuper de leurs enfants et les voir davantage,
04:26pour les emmener au sport, pour faire des activités.
04:28Bon, dans la vie de tous les jours et pour les Français,
04:30c'est hyper concernant,
04:32c'est même très important pour des vies de famille
04:35et même pour la vie de loisir,
04:37puisqu'on est aujourd'hui dans une société de loisiveté
04:40et de la passivité qui est voulue par les écologistes,
04:43donc c'est vrai qu'on a l'impression que ce refus de l'autorisation de neuf,
04:47c'est plutôt de l'idéologie et du dogme
04:49que de la réalité politique.
04:51Et puis ce que nous disait Bernard Carayon tout à l'heure,
04:53maire de Lavore dans le Tarn,
04:55c'est que le souci, ce sont ceux qui sont contre,
04:57ce sont plutôt des personnes qui, eux, habitent en métropole
05:00et qui ont toutes les facilités pour pouvoir se mouvoir,
05:04prendre le TGV, prendre l'aéroport international,
05:06mais par contre qui ne galèrent pas forcément à prendre le bus qui ne passe pas.
05:09Vous touchez du doigt à un sujet fondamental sur l'écologie politique d'aujourd'hui.
05:14Les représentants d'Europe Écologie Les Verts,
05:17je ne dis pas qu'ils sont à la manœuvre dans cette autoroute à 69,
05:19mais ils sont tous des urbains,
05:22ils sont tous très déconnectés.
05:24Quand vous prenez tous les sujets très concernants pour les Français
05:26et qui les concernent tous les jours,
05:27c'est-à-dire la bagnole,
05:29ils veulent que vous preniez une voiture électrique
05:31alors que vous n'avez pas de moyens,
05:33alors que vous n'arrivez même pas déjà à faire le plein d'essence.
05:36Sur la question des énergies,
05:38ils veulent supprimer le pétrole, le gasoil.
05:40En fait, le problème, c'est qu'on est aujourd'hui en France
05:42et on n'a pas le moyen,
05:44en tout cas les Français n'ont pas les moyens d'arriver à l'électrique.
05:46Donc ça, ce n'est pas possible.
05:47Ils veulent vous empêcher d'aller dans les villes
05:49si vous n'avez pas une voiture un petit peu récente.
05:51Ça, c'est les ZFE.
05:53Encore une fois, ils sont en permanence
05:55contre les intérêts des Français qui se lèvent tôt,
05:58de la France, des honnêtes gens dont a parlé Bruno Retailleau
06:00et finalement de ces Français qui en ont ras-le-bol
06:03qu'on les emmerde et qu'on les embête.
06:05Alors, vous parlez justement du ministère de l'Intérieur, Bruno Retailleau.
06:08Pour lui, les opposants ont basculé dans la sédition
06:11et l'ultra-violence.
06:12Sarah Salman, est-ce qu'il a raison d'utiliser ces termes ?
06:14Oui, il a raison. Alors après, Bruno Retailleau, il emploie souvent
06:16les bons termes. Il est courageux
06:18sur la sémantique, ça on peut le dire.
06:20Mais ensuite, qu'est-ce qu'on fait pour que ça ne se reproduise pas ?
06:22Parce que là...
06:24Oui, mais c'est quand même le risque parce que
06:26Sainte-Soligne, il y a eu quand même beaucoup de dégâts.
06:28Il y a l'instrumentalisation d'une partie de LFI,
06:31des événements écologiques.
06:33Et maintenant, Bruno Retailleau,
06:34oui, il a raison d'employer ces termes-là,
06:36mais sur le fond, il faudrait quand même agir.
06:38Et moi, je serais curieuse de voir quelles sont les sanctions
06:40pénales parce que s'il y a des contraventions...
06:42Non, non, bien sûr. Vous avez entièrement
06:44de le dire, M. Torres, merci pour votre
06:46intervention. Vous êtes avocate,
06:49il me semble. Tout à fait, tout à fait.
06:50Mais la chaîne pénale, donc la police et la justice,
06:53si Bruno Retailleau fait ce qu'il faut
06:54mais que derrière, ça ne suit pas, ça va quand même être regrettable.
06:57Voilà ce que je voulais dire. Merci d'avoir...
06:58Non, mais je voulais... C'est voilà
07:00de préciser un petit peu votre pensée parce que
07:02ça me semblait un peu flou. Il y a bien une indépendance
07:05entre la justice et le ministère
07:06de l'intérieur.
07:09Mais c'était la même chose
07:10en effet après Sainte-Soline. C'était la même chose
07:12après les émeutes. C'était qu'on avait une réponse politique
07:14qui était très forte dans la condamnation
07:16des actions, qui réclamait
07:18une justice très forte. Le problème, c'est que
07:20eh bien bien souvent,
07:22certains juges, certains magistrats, eh bien
07:24sont beaucoup plus cléments que
07:26le politique le voudrait. Et c'est vrai que
07:28chez les Français, ça s'utilise une certaine
07:30incompression. Quand vous regardez les sondages,
07:32ce qui s'est passé à Sainte-Soline, les Français
07:34auraient été beaucoup plus durs que la justice. Il y a beaucoup de Français
07:36qui pensent. Ils sont entre 70 et 80%
07:38selon les sondages qu'on fait. Vous touchez
07:40à un policier, vous touchez à un pompier,
07:42vous touchez à un représentant de l'autorité
07:45publique et de l'autorité de l'État.
07:47Eh bien, c'est très simple. Vous allez
07:48en prison dès le premier délit.
07:51Il y a beaucoup de Français qui pensent ça. Or,
07:52aujourd'hui, on n'est pas du tout dans ce temps-là
07:54de la justice. Donc, c'est vrai qu'il faudrait
07:56aussi légiférer davantage
07:58et être beaucoup plus répressif. Pas seulement sur la question
08:00de la justice, mais je pense que c'est sur beaucoup de sujets
08:02qu'on pourrait beaucoup faire.
08:03Vous avez quoi, en tête, Jules Torres, quand vous parlez de législation ?
08:05Il n'y a pas besoin de législation. On a déjà l'arsenal juridique. Il faut juste appliquer
08:08ce qu'on a déjà. Ce serait déjà pas mal.
08:10Vous pouvez toujours voter des lois pour
08:12alourdir, par exemple, on parlait tout à l'heure
08:14de la boule de pétanque ou des armes
08:16par destination. On pourrait alourdir
08:18les amendes qu'on pourrait avoir ou
08:20complètement, ou les
08:22condamnations et les peines
08:24encourues. Ça, pour le coup, le législateur
08:26peut s'en saisir. Et ensuite, c'est aux magistrats
08:28de l'appliquer. Encore faut-il que les magistrats
08:30et les juges appliquent ce que veut
08:32le politique.
08:32Il y a déjà des peines qui existent. Alors, pour les contraventions, vous avez raison
08:35de le dire, mais il faut savoir qu'il y a beaucoup de contraventions qui ne sont pas
08:37payées. Vous, je vous mets une amende, demain, vous la
08:39payez. Comment ça ? Exactement.
08:42Il y a beaucoup d'amendes qui ne sont pas
08:43payées. Donc, déjà, il faudrait quand même que les amendes soient payées.
08:45Les perdent les profits.
08:47Exactement. Et après, pour les peines qui existent,
08:50on peut
08:51augmenter la loi, mais déjà, appliquons ce que nous avons.
08:53Si on appliquait déjà les peines
08:55que l'on a, ça ne serait pas comme ça.
08:57C'est que là, pendant ces 4 mois de sursis, si le maximum
08:59c'est 3 ans de prison, et qu'on se dit
09:02« Il n'y aura jamais 3 ans de prison », c'est théorique.
09:04Oui, ce n'est pas dissuasif. Donc, après, le débat
09:05qu'on pourrait avoir, c'est plutôt sur les peines planchées,
09:07plutôt qu'à mon sens, augmenter des peines qui sont
09:09déjà assez lourdes, en théorie. Alors, justement, par rapport
09:11à toute cette tension, vous allez rester avec moi, et on parlera
09:14tout à l'heure, notamment, de quelque
09:16chose qui peut surprendre, ce fameux drapeau
09:17palestinien, comme ça, accroché sur ce
09:19château, alors qu'on est venu, normalement,
09:21censé défendre une autoroute
09:24et contester sa création. On en parlera
09:26tout à l'heure, cher Jules Torres et
09:28chère Sarah Salman. Tout de suite,
09:29et bien sûr, Europe 1 à 19h42. Je vous propose
09:32de se retrouver dans quelques minutes
09:33pour le journal permanent.
09:35Europe 1 Soir Week-end, 19h21
09:38sur Europe 1
09:39Europe 1 Soir Week-end, 19h21
09:42Guillaume Lariche
09:43Michael Dorian, qu'on retrouvera à 20h
09:45tout à l'heure pour son journal.
09:48De retour sur le plateau
09:49d'Europe 1 Soir Week-end, le studio d'Europe 1 Soir Week-end
09:52avec Jules Torres et avec Sarah Salman.
09:54Bonsoir à tous les deux, merci d'être
09:56ici. Je voulais revenir avec vous sur,
09:57bien évidemment, cette actualité de la 69.
10:00Aujourd'hui, toutes les caméras sont présentes
10:02sur place pour montrer ces images.
10:04On commence à voir quelques affrontements
10:05entre forces de l'ordre et également
10:08manifestants sur place.
10:10On parle d'un millier de personnes
10:12qui étaient réunies sur ce château
10:14dans le Tarn et qui a décidé
10:16finalement de quitter la base
10:18pour aller se balader, comme il le disait
10:20au départ aux différents médias.
10:22Finalement, la balade a un petit peu tourné au vinaigre.
10:24Quelques affrontements, des gaz lacrymogènes,
10:27des boules de pétanque, même un lance-pierre.
10:29On y va pour taper du CRS, taper du gendarme.
10:33Jules Torres ?
10:34Ah oui, mais d'ailleurs, il ne se cache pas.
10:37Je ne parle pas de la majorité
10:39de ces manifestants,
10:40mais encore une fois, c'est comme bien souvent
10:42dans ces milieux de contestation,
10:45ils sont débordés par des éléments
10:46beaucoup plus radicaux qui, eux, revendiquent
10:48d'être à câble, anti-flics,
10:51de vouloir mettre fin à l'état policier.
10:54À câble, à câble, à câble, à câble, à câble.
10:55À câble, à câble, à câble, à câble, à câble.
10:56Tous les flics sont des bâtards.
10:58Voilà, c'est des personnes qui veulent
10:59qu'il n'y ait plus de policiers,
11:02qui veulent qu'il n'y ait plus de gendarmes.
11:03Donc à ce titre-là, ils sont extrêmement cohérents.
11:05Mais la France ne doit pas accepter
11:07que ces policiers soient attaqués.
11:10Je crois qu'ils font déjà un travail monumental,
11:12faramineux, nos policiers et nos gendarmes.
11:15Et donc, ces contestations-là,
11:18on ne doit pas les légitimer
11:19en aucune sorte.
11:21Et c'est, moi, ce que j'avais beaucoup reproché
11:22à l'époque, à Sainte-Soligne,
11:24quand il y avait des députés
11:25avec des écharpes tricolores
11:26qui étaient avec ceux
11:28qui, justement, s'en prenaient
11:29à nos forces de l'ordre,
11:31à nos policiers.
11:31C'était inconcevable.
11:32Et je pense notamment à Marine Tondelier.
11:34Oui, vous avez raison de le rappeler.
11:36Ce qui m'interroge aussi,
11:37c'est le drapeau palestinien.
11:38J'ai un peu du mal à comprendre
11:39pourquoi on met un drapeau palestinien
11:42et ce n'est pas la première manifestation
11:43où on voit ce drapeau palestinien.
11:44Oui, la place de la République,
11:46il n'y a pas longtemps,
11:49absolument aucune justification
11:50qu'on soutienne la cause palestinienne.
11:53Pourquoi pas ?
11:53On peut en discuter,
11:54on peut en débattre,
11:55on peut la soutenir.
11:56Mais pourquoi on soutiendrait
11:58la cause palestinienne
11:59avec les écolos dans cette manifestation ?
12:01Je veux dire, ça n'a aucun sens.
12:02Et si on avait mis, par exemple,
12:03un drapeau israélien,
12:04je peux vous dire que ça serait
12:05extrêmement mal passé.
12:06Donc, moi, ça m'interroge
12:10qu'on mette un drapeau palestinien.
12:10À votre avis, avec ce drapeau,
12:12ils essayent de faire réagir
12:13ce qui se passe justement
12:14en ce moment dans ce studio.
12:15On réagit parce qu'on ne comprend pas
12:17et en même temps, peut-être...
12:18Ou on comprend trop ?
12:19Ou on comprend trop ?
12:20Moi, je comprends trop.
12:21C'est la convergence des luttes.
12:23On voit bien que ces personnes-là...
12:24Oui, mais c'est pêle-mêle.
12:25Maintenant, on peut défendre tout.
12:26Bien sûr.
12:26Ils appartiennent à la même famille
12:28qu'à la grande famille
12:28de l'extrême-gauche.
12:30Ils n'ont jamais mis les pieds
12:31en Palestine, pour la plupart.
12:32Quand vous allez place de la République
12:34pour manifester
12:34dans la marche des fiertés,
12:37vous voyez des drapeaux palestiniens.
12:38Je ne suis pas sûr
12:39que les homosexuels
12:39soient très acceptés
12:41dans cette partie de la région.
12:43Quand vous allez
12:44dans un certain type de manifestation
12:46où vous voyez plein de drapeaux
12:47qui n'ont rien à voir ensemble,
12:48drapeaux trans,
12:49drapeaux LGBT,
12:50drapeaux palestiniens,
12:50drapeaux algériens,
12:51drapeaux marocains...
12:52Bon, c'est un globi-boulga de drapeaux.
12:54Et en réalité,
12:54c'est ce qu'on appelle
12:55la convergence des luttes,
12:56l'intersectionnalité des luttes.
12:58C'est que vous rassemblez
12:59plein de causes
13:00très victimaires,
13:01vous les mettez ensemble
13:02et ça fait un grand groupe.
13:03Enfin, en tout cas,
13:04ils pensent qu'ils sont
13:05un grand groupe.
13:06Donc non, moi,
13:06ça ne m'étonne pas.
13:08Il suffit d'aller couvrir
13:08une manifestation
13:09place de la République
13:10qui n'a rien à voir
13:11avec Gaza
13:11et vous allez voir
13:12des drapeaux palestiniens
13:13dans la rue.
13:14Oui, mais pour autant,
13:14ça n'a pas de sens.
13:15C'est-à-dire qu'on peut...
13:15Vous avez raison,
13:16tu lis une convergence des luttes,
13:17mais ça n'a aucun sens.
13:18C'est-à-dire que...
13:19Le soutien de la cause palestini...
13:20Non, c'est pas pour eux,
13:21si c'est...
13:21L'écologie avec l'A69
13:23et ce qui se passe à Gaza,
13:24déjà, c'est pas la même chose.
13:26Ça ne demande pas
13:26beaucoup de courage
13:27d'aller manifester à l'A69.
13:30S'ils étaient à Gaza,
13:31ce serait déjà
13:31un tout petit peu plus dur.
13:32Pour eux,
13:33c'est assez clair
13:34quand ils l'expliquent.
13:35L'écologie,
13:37c'est de la décroissance
13:38et de la lutte
13:38contre le capitalisme.
13:40C'est de l'anticapitalisme.
13:41La lutte contre Israël
13:42et l'antisionisme,
13:43c'est également un peu ça
13:44face à l'impérialisme
13:45et le capitalisme à foison
13:46des Etats-Unis.
13:49Non, mais en tout cas,
13:49c'est comme ça
13:50qu'ils le théorisent.
13:50Il y a vraiment des gens
13:51qui l'ont écrit.
13:52Van Fanon l'a écrit.
13:53Il y a beaucoup de personnes
13:54qui l'ont écrit.
13:54Donc, c'est comme ça
13:55qu'ils leur ont dit
13:55qu'après, dans les faits,
13:57quand on regarde bien,
13:58je ne vois pas bien le rapport
13:59entre ce qui se passe à Gaza
14:00et le fait que des gens
14:02puissent aller de lavore
14:06dans le Tarn, à Toulouse,
14:07en passant par une autoroute
14:08qui, je le rappelle,
14:10va non seulement créer
14:11des milliers d'emplois,
14:13va favoriser la vie des gens
14:14et sur le plan écologique,
14:16a priori,
14:17va plutôt être dans les clous.
14:19Donc, à un moment donné,
14:20il faudra aussi faire le bilan
14:21de cette écologie politique
14:23qui supprime des emplois
14:24et coûte un pognon de dinde.
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