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Cette semaine, une voix iconique se prête à l'interview media : celle de Christophe Pacaud ! Amoureux de la radio depuis toujours, après 14 ans chez RMC, il quitte son sud natal pour RTL, et un succès exceptionnel pendant 20 ans à travers des émissions comme RTL Foot ou On refait le match. L'un des anchormans les plus identifiables de France a désormais rejoint Radio Sports depuis 2023.
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SportTranscription
00:00C'est un immense plaisir d'accueillir aujourd'hui sur notre plateau une voix emblématique de la radio.
00:17Son timbre unique, vous allez le voir, sa passion débordante.
00:20Je pense qu'on va le voir dès le début de l'émission et sa joie communicative à l'antenne ont marqué des générations d'auditeurs pendant des années.
00:25Il a vibré au rythme des plus grands événements sportifs sur RTL, il a animé beaucoup d'émissions, il a fait vivre en direct toutes les émotions du sport.
00:33C'est là où tout se joue, il va nous le raconter.
00:35C'est aussi un homme d'équipe, apprécié pour sa bonne humeur et son professionnalisme.
00:40Nous allons aujourd'hui découvrir les coulisses de ce grand nombre de la radio que les fidèles de la Maison Rouge ont sûrement déjà reconnu.
00:46Christophe Paco, bonjour et bienvenue.
00:47Bonjour, merci pour l'invitation.
00:49J'espère que vous allez être à la hauteur de cette introduction, mais je n'en doute absolument pas.
00:53Il manque tellement de choses.
00:54Christophe, comme le veut la tradition dans cette émission, commence par une date qui a marqué l'histoire, parce que les dates en sport sont importantes.
01:00Votre date de naissance, vous êtes né le 12 avril 1961.
01:04Hasard du calendrier ou clin d'œil du destin, mais vous le savez mieux que moi parce que c'est vous qui me l'avez dit.
01:08Vous êtes né le jour où l'humanité a franchi une frontière inédite, une aventure collective,
01:13qui a d'ailleurs été racontée en direct à la radio et à l'éducation, y compris sur RTL.
01:17Prédestiné.
01:18Comme celle que vous, vous avez fait vivre durant de longues années à la radio.
01:22Ce jour-là, le monde entier est tourné vers le ciel, puisque pour la première fois, un homme s'élance dans l'espace.
01:27C'est Yuri Gagarin, un exploit qui a bouleversé l'actualité mondiale.
01:31A tel point, je ne sais pas si vous le savez, que l'équipe, le lendemain, a titré.
01:34Ah, c'est le lendemain alors ?
01:36Le lendemain, l'équipe a titré dessus sur la performance de Yuri Gagarin.
01:39Déjà, le sport était presque dans l'entrée.
01:43Ce que fait souvent l'équipe d'ailleurs, ils arrivent à relier, même avec des jeux de mots.
01:46L'actualité. Premier souvenir de sport quand vous êtes petit, c'est…
01:51Ah non, le premier vrai grand souvenir, c'est la finale 70.
01:55C'est le Brésil-Italie, parce que c'est en noir et blanc, je suis avec mes parents, au bord de la plage, dans le sud.
01:59Et je vois peler, quoi.
02:01Ouais, ouais, c'est la première image.
02:02Et puis je vois des gens qui sont un peu comme moi aujourd'hui devant la mini-amale, quoi.
02:06Tu vois ce que je veux dire ?
02:07Et dans la famille Paco, le sport, c'est… on le pratique, on le regarde, on…
02:11Oui, alors c'est que des passionnés, mais on est bien sportifs du dimanche à la base.
02:15On est surtout… ce qui est drôle d'ailleurs, c'est paradoxal, on n'est pas vraiment dans le sport à 1000%, mes parents sont dans la musique.
02:20Voilà, mais ils sont dans le milieu, mon père c'est Sony Music, ma mère un magasin de disques à Monaco.
02:25Et l'histoire, elle part comme ça.
02:26Moi, je pars dans la musique.
02:27Moi, je pars comme animateur de variété, DJ.
02:29Avant de basculer bien plus tard à l'époque de Radio France.
02:32D'ailleurs, vous avez commencé à la radio sur des émissions musicales, non ? C'est ça ?
02:36C'est ça, parce que… on va faire vieux combattants, là.
02:39Mais non, non, en deux mots, si vous avez vu le film Good Morning England, par exemple, vous le transposez en Italie.
02:43J'ai la chance d'être descendu dans le sud rapidement.
02:46Et juste avant mes 18 ans, il y a des radios libres qui se montent, donc j'écoute ces radios libres.
02:50C'était incroyable, tu pouvais passer ta musique.
02:51Parce que tu avais 3-4 radios en France, on ne s'aperçoit pas.
02:53Il y avait 2-3 chaînes de télé, tu avais 3-4 radios.
02:55Et là, cette radio, elle te donne la possibilité de construire quelque chose.
02:58Donc, on est là avec Nagui, avec Pierre-Louis Castelli, avec des gens qui vont marquer après l'histoire de la radio et de la télévision.
03:03Et on débute dans le sud.
03:04Nagui et Canois, tu vois, moi, j'habite à Capdaille, près de Monaco.
03:08Pierre-Louis Castelli, c'est Nice.
03:09Et il y a 2 radios.
03:10Il y a Radio Midi, et puis il y a Radio Azur 102, qui était la radio bleue à l'époque.
03:14Et jusqu'à la libération des ondes en 1981, on se bat.
03:18On a essayé d'émettre.
03:19Au début, on arrive à émettre jusqu'à Marseille.
03:20Puis après, c'est Saint-Tropez, après c'est sur Nice.
03:22Et là, je comprends que ça va être compliqué de survivre.
03:25Et je pars à Radio France faire vraiment mes premières armes après.
03:29Vos classes.
03:30Et du coup, le sport arrive à quel moment ?
03:32À Radio France, justement.
03:34Concours de circonstances.
03:36On avait un petit jeu avec Nagui.
03:39Tu sais, on mesurait les introductions.
03:40Par exemple, la balade de gym, ça fait 30 secondes d'Alain Souchon.
03:43Donc, il fallait combler les 30 secondes avant qu'Alain Souchon chante.
03:47Et donc, on se marrait.
03:47Parce que dès qu'on recevait le disque, on le posait sur la platine à l'époque.
03:49On mettait.
03:50Puis, tous les deux, on faisait l'intro sans savoir où on allait.
03:52Donc, simplement, feeling.
03:53Un peu comme le langage du sport et du corps dans notre discipline qu'on aime par-dessus tout.
03:57Le sport, comme je le disais.
03:59Et avec Nagui, on se tire la bourre.
04:01Presque à la limite, moi, mon rêve, c'est taratata.
04:03Lui, c'est de commenter le foot.
04:04C'est un vrai supporter de foot.
04:05C'est un copain de Deschamps aujourd'hui.
04:06Et puis, un jour, il y a quelqu'un qui est malade.
04:09Et puis, dans la rédaction, le patron fait.
04:11Comment on va faire demain ? Il y a Monaco-Marseille.
04:13Quelqu'un peut accompagner le journaliste ?
04:15Alors, je lui dis.
04:15Moi, je veux bien.
04:16Moi, Monaco-Marseille, super.
04:18Moi, j'adorerais le foot comme tout gamin.
04:20Un peu plus que cela.
04:21Voilà.
04:21Je regardais tout.
04:22Je m'intéressais à tout, bien sûr.
04:23Comme tout journaliste, ligne de ce nom.
04:25L'intérêt, la curiosité, travailler, aller sur le terrain, raconter.
04:28Ça, c'est la base.
04:29Et derrière, je remplace, évidemment, la personne qui était partie ce jour-là.
04:33Peut-être en vacances aussi.
04:34Je ne sais plus s'il était malade en vacances.
04:37Et ça matche.
04:38Pourquoi ?
04:38Je commente le match.
04:40À l'époque, on m'interdit d'y retourner parce que je n'ai pas de carte de presse.
04:42Donc, je découvre le monde du journalisme.
04:44Où il faut que tu passes par le rédacteur en chef, Jean-Paul Brouchon à l'époque.
04:47Quelques embûches avant de finir.
04:48Oui, qu'on t'en met tout le temps quand tu es jeune.
04:50Mais il faut se battre, quoi.
04:52Voilà, il faut se battre, quoi.
04:54Tu sais, comme visait Mark Twain, il pensait que c'était impossible.
04:57Et ils l'ont fait.
04:58Et c'est un peu ça.
04:59Donc, combat.
05:00Et heureusement, je tombe sur des hommes formidables comme Jean-Paul Brouchon à l'époque pour Radio France.
05:03Avec Pierre Loctin, Jacques Vendroux.
05:05D'un autre côté, Bernard Spindler à RMC et Jean-Louis Morin, qui est mon vrai papa.
05:08Qui me fait faire un reportage de ping-pong, de tennis de table à l'époque de secrétin, tu vois, birochot.
05:13Et puis derrière, je remplace.
05:14Et là, j'ai le choix entre RMC et continuer à Radio France et rentrer à France Inter.
05:18France Inter, c'est un long chemin.
05:19C'est le service public.
05:20Et RMC me donne ma chance plus rapidement.
05:22Et je tombe sur un patron qui était vraiment quelqu'un d'extraordinaire, qui s'appelle Bernard Spindler.
05:27Et qui me dit, mon petit gars, tu as six mois pour faire tes preuves.
05:30Donc là, tu vas faire le Paris-Nice.
05:31Après, tu fais le Grand Prix avec Prost et Sénat à Imola.
05:35Et après, tu fais le Tour de France.
05:36Et si tu es bon, on t'engage.
05:37Et là, l'aventure.
05:3914 ans d'RMC.
05:40L'aventure est lancée.
05:41Vos premiers souvenirs de radio, est-ce que c'est avec ce jingle ?
05:45Ou pas forcément ?
05:49Pas forcément.
05:50Même pas du tout.
05:51D'accord.
05:51Parce que je suis là à Besançon, mais je suis parti très tôt dans le sud.
05:53Le jingle d'RTL.
05:55Jingle d'RTL, bien connu.
05:56On précise.
05:56Il est quelle heure, là ?
05:57Je te fais le lancement du journal, si tu veux, Romain Schindler.
06:01Et donc, non, non, RTL, évidemment, c'est 22 ans de ma vie.
06:05J'ai quitté le sud pour RTL, donc tu peux t'imaginer le déchirement, quoi.
06:07C'est quelque chose de terrible.
06:09Non, non, c'est RMC.
06:10Au départ, j'ai eu le jingle de France Inter.
06:13Mais moi, j'ai encore Azure 102, la radio bleue.
06:14C'est mes radios, c'est les radios pirates, quoi.
06:16C'est Radio Caroline, c'est Georges Lang qui est encore RTL aujourd'hui.
06:20C'est, voilà, c'est plus la musique.
06:21Et puis, c'est RMC.
06:22C'est Jean-Pierre Foucault, quoi.
06:23C'est la base, quoi.
06:24Quand tu habites à Nice, quand tu es gamin, quand tu fais tes études à la fac de Nice,
06:28fac de lettres, tu écoutes quoi ?
06:29Tu écoutes RMC, puis normalement, tu te dis, bon, je ne vais pas faire RMC Nice matin toute ma vie.
06:32Donc, tu lis l'équipe, tu lis un peu Libé, c'est un peu de gauche, tu fais un peu au Figaro.
06:35Tu vois, tu te fais tes armes.
06:37Et franchement, le premier souvenir radio, c'est des commentaires.
06:40Non, mais c'est papa.
06:41Avec papa, c'est dans la chambre, avoir le droit de regarder un match de boxe la nuit.
06:44Ton père qui te réveille à 3h du matin pour voir, tu vois, les plus grands, pour voir Cassius Clé,
06:48pour voir un match de foot sous la neige de Saint-Étienne.
06:51C'est ça.
06:51Puis, je rappelle aux jeunes qui décrivent toujours notre période.
06:54C'est vrai que nous, on a fait défiler quand même une équipe qui était juste finaliste,
06:57qui s'appelle Saint-Étienne, quoi, sur les Champs-Elysées.
07:00Mais, tu te rends compte qu'on a attendu entre 61 où je suis né, jusqu'à 84 est le premier titre,
07:05tout ce qu'on a pu attendre.
07:0678, pour moi, les Papelitos et l'Argentine, c'est la base, quoi.
07:09Je passe mon bac, tu vois, Michel Hidalgo, toutes les histoires autour du foot,
07:12le premier but le plus rapide avec Bernard Lacombe qui est inscrit,
07:14qui gagne un chronomètre face à l'Italie.
07:16Ça remonte, tu vois, tu me fais remonter tout, quoi.
07:18Et le passage d'RMC-RTL, ce...
07:21Douloureux.
07:21Douloureux, pourquoi ?
07:22Tu quittes le Sud.
07:24Tu quittes le Sud, le seul avantage de quitter RMC, c'est que tu t'aperçois que tout
07:28monde va monter à Paris.
07:30Donc, tu as toujours refusé Paris pour diverses histoires, la famille, les copains, les copines.
07:34Et puis, ouais, c'est à Paris, c'était pas le truc.
07:36Quand tu as travaillé avec Foucault, quand tu as travaillé dans le Sud,
07:38quand tu faisais le Multiplex, comme on faisait le Multiplex à l'époque avec Jean-Louis Phil,
07:41avec tous les grands noms, avec Jean-Nauré Seigneur.
07:43RMC était à Monaco à l'époque.
07:44RMC était à Monaco, c'était bicéphale la direction, parce que tu avais aussi cette dualité,
07:48parce que tu avais Paris, pour tous les grands services, si tu veux.
07:50Mais l'animation, les grandes émissions comme le Multiplex, c'est dans le Sud.
07:54Et ce n'est pas évident de quitter ton Sud quand tu as 40 ans, quoi.
07:57Et puis, il y a un coup de fil qui a tout changé.
07:59D'abord, Alain Veil, qui voulait me retenir à l'époque, puisqu'il venait racheter RMC,
08:03qui en a fait une histoire d'argent, et puis il n'a pas tout compris sur le coup,
08:05parce que vraiment, j'ai envie de construire autre chose.
08:08Et RTL est venu me chercher pour construire un projet.
08:10C'était assez simple.
08:11Tu t'en souviens, on était champion du monde, quand même, en 98, avant 2018.
08:15On était champion d'Europe en 2000.
08:17Donc, pour 2002, avec les meilleurs attaquants du monde, on dit, on va tout casser, on va tout gagner.
08:22Et là, on me dit, on va créer une émission de la radio et du foot.
08:24RTL Foot est né.
08:25Voilà.
08:26Radio Foot, RTL Foot, c'est devenu.
08:28Et ça a duré 15 ans.
08:29Alors, justement, RTL…
08:30Merci à Noël Quadel et Romain Loproux, qui sont des grands patrons.
08:33Tu côtoies des gens à RTL très connus, dont Eugène Saccomano.
08:39Eugène, il arrive, c'est en même temps que moi.
08:41Parce qu'on me dit, M. Paco, je crois que c'est Stéphane Carpentier qui glisse mon nom,
08:45Christian Olivier, qui est le patron des sports, c'est la petite histoire.
08:47Jacques Vandroux était pressenti, normalement, pour venir.
08:50Après, il est parti plus tard, il a quitté Radio France, tout ce symbole Radio France,
08:53pour partir, lui, à Europe 1, bien plus tard, des années plus tard.
08:57Mais là, il cherche quelqu'un pour être cette définition du mot « encore man ».
09:01Je ne sais pas si on a déjà employé dans ton émission.
09:03J'ai regardé quelques épisodes, mais je n'ai pas entendu ce mot-là.
09:05C'était ma question suivante.
09:07Oui, mais je te demande…
09:08C'est comme ça que tu te…
09:10Que je me vends.
09:11Que tu te vends, c'est « encore man ».
09:12C'est-à-dire que c'est quelqu'un qui est capable de tenir 4 heures d'antenne, 5 heures d'antenne.
09:15À la Bourdin, à l'époque, tu prends un micro à 6 heures du matin, tu le rends à 10 heures.
09:19Oui, moi, je me définis comme ça, parce que j'ai envie de raconter.
09:22Tu le sens, je suis quelqu'un de passionné.
09:25Celle du métier, c'est de commenter des matchs.
09:26Tu vois, ce que j'ai commencé à faire avec Jeannot Récegui au début.
09:30Voilà, on était…
09:30Lui, c'était un peu l'arbitre des soirées.
09:33C'est lui qui avait tous les règlements.
09:34C'est le football amateur, c'est tout.
09:36Et nous, on était là.
09:37Moi, il fallait que je fasse vivre.
09:38Et Sakomano, on me dit « Paco, tu vas démarrer une nouvelle aventure ».
09:41Et Noël Quadel, qui est un très grand patron, et Romain Leproux, qui l'approuve ensuite en étant même patron du PSG,
09:47ils me disent « On va constituer une équipe autour de toi.
09:50Et il te faut un grand commentateur à tes côtés.
09:54Parce que tu ne seras plus commentateur, mais tu vas donner la parole le mieux possible.
09:57Et en Corman, c'est justement faire briller les autres.
10:00Donc, ce n'est pas très difficile de faire briller Sakomano.
10:02Donc, j'ai eu Sakomano pour commenter les matchs et pour analyser mes jacquets.
10:05Première émission.
10:06C'est pas mal, tu vois, je veux dire.
10:08C'est beau, là.
10:09Après 98, tu te dis « Bon, on te donne ».
10:11Donc, tu ne peux pas refuser.
10:12Tu es obligé, quelque part, tu ne peux pas faire autrement que de quitter RMC pour venir dans une radio
10:16qui t'offre quelque chose que tu as toujours voulu faire, créer une émission.
10:19Ton tout premier souvenir, du coup, de cette première émission, il est bon, il n'est pas bon ?
10:24Tu veux dire, Eugène ?
10:25Non, oui, c'est ce premier RTL Foot.
10:27Ah, le premier RTL Foot, c'était, je pense, oui, c'était désordonné.
10:32Voilà, c'était…
10:34J'ai appris, j'ai beaucoup appris RTL de la rigueur.
10:36Grâce à Christian Olivier, le chef du service des sports à l'époque,
10:39quand tu arrives d'RMC, alors ce n'est pas la serviette de bain sur la plage, RMC,
10:42mais tu avais l'accent, tu avais une fraîcheur, tu avais l'impression que c'était beaucoup plus simple.
10:47Et quand tu rentres à RTL, on vient te chercher, on met le prix pour venir te chercher,
10:52on fait attention à toi, on te met une équipe, tu as besoin de deux journalistes,
10:55on va te les chercher.
10:55En l'occurrence, à l'époque, c'était Sylvain Charlet de Huguen de Kerkhove.
10:59On te laisse trois mois pour travailler, pour préparer ton émission.
11:02Donc quand tu arrives, tu as l'impression que c'est un peu désordonné,
11:04mais il faut que tu tiennes trois à quatre heures d'émission, tous les soirs.
11:08Parce qu'il y a toute la semaine, plus le week-end, tu vois ce que je veux dire.
11:11Donc le week-end, on s'arrangeait pour qu'il n'y ait son samedi ou son dimanche,
11:15parce que c'est évidemment l'actualité sportive, même s'il y a des matchs de foot tous les soirs.
11:20Comment on reste plus de 20 ans à animer ? C'est quoi la recette du succès ?
11:25Tu oublies les 14 ans d'RMC.
11:26Oui, mais là, plus de 20 ans à RTL.
11:2820 ans à RTL, on a 16 ans.
11:31C'est la seule fois que je me suis énervé contre ma direction,
11:33parce qu'on a arrêté au moment où RMC monte en puissance.
11:37En 2001 déjà, quand j'arrive à RTL, c'est parce qu'à la veille,
11:40il est en train d'acheter les droits du football.
11:41Personne n'y croit à l'Aventure RMC.
11:43Les droits pour la radio.
11:44Les droits pour la radio, pour la Coupe du monde de football 2022.
11:46Ce qui n'était jamais arrivé.
11:48Jamais arrivé.
11:49Jamais personne n'avait payé en radio, je parle.
11:51Tu as raison de préciser.
11:51Pour expliquer les gens qui nous regardent, du coup,
11:53la radio obtenait l'exclusivité d'un commentaire radio sans les images.
11:56Voilà.
11:57Vraiment radio, quoi.
11:58Et donc, RTL n'y croit pas.
12:00Et finalement, ils s'aperçoivent que si, que Veil va dans ce schéma-là.
12:04Donc, on tarde un petit peu.
12:06Européen aussi n'y croit pas.
12:07Radio France, encore moins, avec Jacques Vondroux.
12:09Et finalement, on y va, quoi.
12:12On s'engroiffre et on tient.
12:14Quand on s'arrête, c'est juste avant 2016, quoi.
12:17Et ça, ça m'ennuie parce que c'est juste avant l'Euro qu'est en France.
12:20Et je le dis un peu haut et fort, peut-être trop fort à l'époque, à mes dirigeants.
12:23Mais au moins, j'ai dit ce que je pensais.
12:25Et Eugène Saccomano toujours disait.
12:26Ne vous inquiétez pas, le ballon tourne toujours, on roule toujours.
12:29Tu vois, lui qui a écrit Borsalino.
12:31C'est légendaire, quoi, Saccomano.
12:33Non, non, mais j'étais entouré de gens.
12:36J'ai créé la bande à Paco avec des gens formidables.
12:38Dans le football, des Nicolins, des Papins, jusqu'à l'arbitre, des Garibians, des Sarfes.
12:43Tu vas trop vite.
12:44Eugène Saccomano…
12:45La radio, tu sais, c'est quoi qu'on va vite.
12:47Il n'y a pas d'image.
12:48C'est quatre heures dans le thème, tu as le temps.
12:50Eugène Saccomano, tu as appris quoi, si tu avais une leçon à retenir de ce que…
12:53Alors, ce n'est pas vraiment…
12:54Qui a appris ou que tu aies vu ou qui a pu t'inspirer.
12:59J'ai eu la chance, je travaille avec Saccomano, avec Thierry Hollande pendant longtemps,
13:02ou un Pierre Ménès ou autre, mais Saccomano, c'est cette force quand même
13:05de pouvoir décrire une action où il ne se passe rien.
13:09C'est quand même le seul mec qui peut décrire une touche
13:11en croyant que tu as un but d'œil, il la met ni à mal.
13:12Tu vois ce que je veux dire ?
13:13Bon, la touche, c'est extraordinaire !
13:14Non, ok, c'est une touche.
13:16Mais non, avec lui, il m'a appris surtout que ce qui est très important,
13:19c'est de penser à ceux qui voient mal,
13:21et puis même à tous ceux qui sont en voiture.
13:23C'est toujours quand tu démarres ton commentaire,
13:26c'est situer le ballon, toujours situer le ballon.
13:28Quand tu es au Stade de France ou que tu es à Monaco,
13:30à Monaco, j'avais l'habitude de dire côté mer,
13:32tu vois, les rouges et blancs sont côté mer,
13:34ils sont habillés en rouges et blancs.
13:35C'est bête de le dire, mais ils sont en rouges et blancs, les monégasques.
13:38Ils peuvent jouer les maillots.
13:39À l'époque, tu avais vraiment le maillot, non, tu joues toujours en jaune.
13:41Ils n'ont jamais joué en vert.
13:42Voilà, quand je vois Monaco, je joue en noir, ok.
13:45Et donc, Eugène te disait toujours,
13:47le temps qu'il fait, raconter ce que tu sens,
13:49ce que tu vois, et surtout raconter où est le ballon.
13:51Le ballon, il est sur le rond central.
13:53Si les Parisiens engagent, côté par des princes,
13:55c'est Tribune Boulogne ou Tribune Auteuil.
13:56Il faut toujours raconter où se trouve le ballon.
13:59On ne doit jamais l'oublier, comme rappeler le score,
14:00toutes les 7 minutes.
14:01Et dans cette aventure, tu nous disais en introduction
14:04des radios pirates, un peu, des premières radios,
14:07si tu devais sortir quelque chose
14:09de ces années-là,
14:11que tu as appliqué ensuite dans ta carrière
14:12RMC, RTL, et puis encore aujourd'hui ?
14:15C'est mon expérience à énergie,
14:17qui n'a pas duré longtemps,
14:18mais j'ai appris la couleur des disques, tu sais.
14:20D'accord.
14:21Parce que je dévoile un secret d'entreprise.
14:24Et après, moi, j'ai toujours travaillé
14:26avec des grands cahiers.
14:27Il faut tenir une heure,
14:28et donc tu fais des petits…
14:29Tu sais qu'au bout de 7 minutes 30,
14:30la tension tombe.
14:31Surtout à RTL, tu as de la pub,
14:33comme à RMC, mais encore plus à RTL,
14:34que c'est une radio qui rapportait beaucoup d'argent,
14:36qui rapporte toujours beaucoup d'argent.
14:37Donc, il faut que tu saches,
14:39à RMC, à l'époque,
14:41on avait un consultant américain
14:42qui disait exactement
14:44« Which sport is number one in France ? »
14:46« Quel sport numéro un en France ? »
14:47Il disait « Football, soccer, tout. »
14:49Vous mettez du football.
14:50Vous ne cherchez même pas à comprendre
14:51si tu as eu Roland-Garros,
14:52si tu as le Tour de France qui s'est terminé.
14:53D'accord.
14:54Tu mets football.
14:55Après, mais qu'est-ce qui est vraiment deuxième ?
14:56Quand tu dis « On a un seul quotidien,
14:57c'est l'équipe, une vraie équipe. »
14:58Il dit « Mais à un moment,
15:00il y a un autre sport, quoi, chez vous ? »
15:01Et tu vois, tu t'aperçois
15:02que tu arrives à la page 10, quoi,
15:04avant d'attaquer le rugby,
15:06la Formule 1,
15:06le tennis selon les saisons.
15:07Ça, c'est important.
15:08Et c'est le modèle énergie,
15:09là où je voulais en venir,
15:11où quand tu es jeune,
15:12moi, à l'époque,
15:12c'était avant 81,
15:14la libération des radios.
15:15C'est François Mitterrand
15:15qui libère les radios.
15:16Tu vois, je te remonte.
15:17Mais c'est important
15:18pour les jeunes qui nous écoutent, quoi.
15:19La bande FM, c'est 81.
15:211981, c'est comme le portable,
15:22c'est 92.
15:23Ce n'est pas avant.
15:24Il n'y en avait pas avant.
15:25Il faut le dire.
15:26Il faut le rappeler, quand même.
15:27Donc, quand tu partais faire un événement,
15:29tu avais le sac à dos
15:29et toutes les infos
15:30que tu n'avais pas sur ton téléphone.
15:31Et donc,
15:32tu as 4 heures de mission à faire.
15:34Romain, Christophe,
15:35vous avez chacun.
15:36Donc, toi, tu fais 16-20.
15:37Moi, je fais 20 minuit.
15:38Tu auras les mêmes disques que moi.
15:40Tu auras 16 disques
15:40avec une pastille jaune.
15:41Tu auras 32 disques.
15:42Tu auras 64 disques.
15:43Donc, tu as un pseudo-choix
15:45au bout de la troisième couleur.
15:46Mais la première couleur,
15:47dans les 4 heures qui passent,
15:48tu fais le calcul.
15:49Tu passes les 16 titres
15:50qui sont les 16 titres du moment,
15:52sans tas,
15:53ce que tu veux.
15:54Ça, j'apprends.
15:55Cette mécanique-là
15:55que j'ai gardée toute ma vie.
15:56Tu l'appliques, du coup,
15:58au score.
15:58Comment tu l'appliques ?
15:59Comment tu le parais une émission ?
16:01Que ta couleur,
16:02il faut qu'elle revienne
16:02toutes les 4 heures.
16:05Si tu fais un débat
16:05sur Mbappé ou sur le ballon d'or,
16:07tu sais que tu vas le faire
16:08en ouverture d'émission.
16:10Ça veut dire que dans la deuxième heure,
16:11il faut que tu aies un rappel automatique
16:12de Mbappé, ballon d'or
16:13avec Dembele et Yamal.
16:14Tu vois, il faut que tu aies ça.
16:16Il faut que tu aies quelque chose
16:17qui relance,
16:17mais toujours avec le sujet fort.
16:19D'ailleurs,
16:19quand on regarde 4 heures d'antenne,
16:22on imagine bien que tu prépares,
16:24même si tu penses
16:24que tu as une très grande faculté
16:26d'improvisation,
16:27mais tu es en préparation minutieuse,
16:29tu es en impro totale,
16:30tu es en semi-improvisation.
16:32Sur 4 heures,
16:32comment ça se passe ?
16:33Les méthodes de travail
16:35dans les coulisses,
16:36on peut faire un choix radio.
16:37Tu vas voir Luc Kini au théâtre
16:38et tu comprends.
16:39Tu démarres avec sa voix douce
16:40pour t'attirer le téléspectateur
16:43ou surtout le spectateur au théâtre,
16:45mais surtout,
16:46tu penses qu'il improvise
16:46alors que tous les soirs,
16:47ils n'improvise pas,
16:48ils te disent la même chose.
16:49C'est comme dans les grands spectacles,
16:50c'est très bien qu'il va s'arrêter,
16:51qu'il va aller voir
16:52une personne dans la foule,
16:53qu'il va faire monter une...
16:54Il faut garder cette magie,
16:55il ne faut pas tout raconter.
16:57Mais sur ces 4 heures-là,
16:59tu as une concentration extrême
17:01parce qu'il peut arriver
17:02n'importe quoi.
17:02Tu es toujours en situation de crise.
17:04Il faut toujours penser,
17:05quand tu fais un événement
17:06qui soit en extérieur
17:07comme le Tour de France
17:08ou que ce soit en studio,
17:09il peut se passer n'importe quoi.
17:10Il peut y avoir un dérapage,
17:12tout simplement,
17:13quelqu'un qui va sortir
17:14une énormité,
17:15et s'arriver à plusieurs collègues.
17:18Si tu n'as pas l'expérience,
17:19il faut les tenir.
17:20Quand tu travailles des garçons
17:21comme Thierry Roland,
17:22comme Sakomano,
17:23comme Pierre Ménès,
17:24comme Louis-Nicolin,
17:25comme Emmanuel Petit,
17:26comme Dugarry,
17:27ça te forme quoi.
17:28J'ai longtemps travaillé
17:28avec les Arrasou surtout
17:29sur le club Lisa et autres
17:30et sur les grands matchs de foot.
17:32Tu as un auditeur
17:33qui a envie de se payer le type
17:34à 23h30 en débrief
17:36sur le 3210.
17:37Tu as la même énergie
17:38qu'à la prise d'antenne.
17:40Il faut qu'à 20h,
17:40tu sois encore plus fort
17:41parce que tu ne gères pas
17:42l'auditeur qui arrive de nulle part.
17:44Parce que tu as tellement
17:44de coups de fil à l'époque
17:45pour avoir les Arrasou en ligne
17:47que le type qui commence en plus,
17:48généralement,
17:49c'est un petit détail
17:49que je donne,
17:50c'est celui qui démarre
17:51et il fait,
17:52franchement,
17:52votre émission,
17:53elle est super.
17:54Ouais,
17:54mais alors,
17:54tu es un gros machin
17:55du supporter.
17:55Oui,
17:56ok,
17:56on va le couper.
17:56Alors,
17:57si tu le coupes direct,
17:57tu te dis,
17:58le mec,
17:58donc il faut arriver
17:59à le calmer
18:00et à comprendre
18:00pourquoi il est Siedin.
18:01Il est Siedin,
18:02c'est vrai,
18:02quand même une conversation.
18:03Voilà.
18:03Justement,
18:05j'allais te demander,
18:05c'était une question après,
18:06mais tu me tends la perche.
18:07Les auditeurs dans tout ça,
18:08tu as quand même un,
18:10si tu donnes,
18:10là,
18:11tu m'as donné,
18:11c'est un vrai exemple
18:12ou c'est arrivé que les Arrasou
18:13se fassent,
18:14si tu avais une anecdote
18:15à nous dire,
18:15d'un auditeur qui aurait pu...
18:18Ah oui,
18:18j'ai la meilleure,
18:19oui,
18:19ça y est,
18:20ça me revient,
18:20heureusement.
18:21Thierry Roland.
18:22Thierry Roland,
18:23c'est la seule fois
18:23que j'ai fait un fou rire,
18:24tu sais,
18:24quand on dit mourir de rire.
18:25Il y a un film comme ça,
18:26je crois,
18:27avec Clovis Korniak,
18:28je crois.
18:28Et je ne pensais pas
18:29que ça puisse exister.
18:30J'ai fait une crise
18:31presque d'apoplexie
18:32pour le France-Ukraine
18:33de l'époque
18:34qui ne qualifie tellement
18:35l'émotion est grande.
18:36Je n'avais jamais vécu ça
18:37où tu commentes,
18:38tu es tellement dans l'en face,
18:39tu es tellement...
18:40Et puis tu es heureux,
18:40quelque part,
18:41tu deviens supporter
18:41que tu n'as pas à l'être
18:42quand tu es journaliste.
18:43Et là,
18:45le rire,
18:45c'est quelque chose.
18:46Le fou rire,
18:46ça arrive à tout le monde.
18:47On peut en avoir annoncé
18:48cette émission
18:48à un moment donné.
18:49Tu arrives à le canaliser
18:56Paco Mago
18:56qui faisait toujours rire
18:57avec une musique
18:58qu'on avait trouvée.
18:59Alors, la musique,
18:59ça faisait comme si c'était
19:00Paco Mago,
19:01mais pas du tout.
19:01C'était Paco Mago,
19:02comme une boisson,
19:03tu vois.
19:04Le réalisateur,
19:05Grégory Caranoni,
19:06qui est maintenant
19:06grand patron à RMC,
19:07avait trouvé ce truc-là.
19:08Et on faisait un petit jeu,
19:10comme c'était tard le soir,
19:11tu arrives en fin d'émission,
19:1223h40, 45,
19:13allez, on fait un petit Paco Mago.
19:15Maintenant,
19:15tout le monde fait des jeux,
19:15t'as remarqué ?
19:16Et donc,
19:18et là,
19:18sur Paco Mago,
19:19on a un type,
19:20d'ailleurs,
19:20c'est sur internet,
19:20si vous voulez,
19:21je crois que c'était réduit,
19:22heureusement.
19:23Et on a fait 5-6 minutes de jeu
19:25et l'auditeur s'appelle Pierre,
19:26tu vois,
19:27je m'en souviens encore.
19:27Pierre d'Orléans,
19:28ça me revient.
19:29Et là, il fait,
19:30au début,
19:30il est bien, tu vois,
19:31il fait,
19:31bonsoir,
19:32c'est Pierre,
19:32Pierre d'Orléans.
19:33Bonsoir, Pierre.
19:34Ah, je suis content
19:35de parler à Thierry Rolland.
19:35Et mon Thierry,
19:36c'est pour rigoler,
19:37il prenait le A,
19:38il le multipliait.
19:39Ah,
19:39ça, c'était Thierry.
19:41Et là, ça part,
19:42je voudrais un stylo à billes RTL.
19:44Après,
19:45il voulait avec le crayon de papier.
19:46Donc,
19:46il répondait pas à mes questions.
19:47Je lui dis,
19:47qui a gagné la Ligue des champions,
19:49allez,
19:49on va dire de cette année ?
19:50Vous vous en souvenez,
19:51vous savez,
19:51contre l'Inter Milan,
19:52il y a longtemps,
19:52au printemps.
19:53Et lui,
19:54tu lui dis,
19:54combien,
19:55quel est le score ?
19:552-0,
19:565-0,
19:5610-0 ?
19:57Tu vois,
19:57les questions faciles.
19:59Il était,
20:00mais moi,
20:00je voudrais un stylo à billes.
20:02On a compris.
20:02Et là,
20:03je pars,
20:03et c'est Thierry Rolland
20:04qui a terminé l'émission.
20:12Tu as parlé tout à l'heure
20:15de la bande,
20:16la bande autour de toi,
20:18la bande Apaco.
20:19C'est devenu quoi
20:20au fil du temps,
20:21ça ?
20:22Finalement,
20:23je m'aperçois,
20:24je suis très,
20:24très fidèle.
20:25J'en suis un peu fier,
20:26quand même,
20:26parce que c'est une belle fidélité.
20:28Avant de préparer l'émission,
20:29je suis tombé sur un ancien footballeur
20:30qui m'a rappelé
20:30quand on faisait partie.
20:31Par hasard,
20:32qui m'a appelé,
20:32on ne s'était pas parlé
20:33depuis un petit moment.
20:34C'est d'avoir pris des gens
20:35différents.
20:36J'avais une dizaine de personnes
20:37et je pouvais piocher,
20:38si tu veux,
20:38chaque émission.
20:40Comme je t'expliquais tout à l'heure
20:41avec l'histoire énergie,
20:42quand tu construis ton émission,
20:43il faut que toutes les heures,
20:44il se passe quelque chose.
20:45Donc si toutes les heures,
20:46tu as le meilleur,
20:46au bout d'un moment,
20:47le meilleur à la troisième heure
20:48ou à la quatrième heure,
20:49et puis son discours,
20:50c'est bon,
20:50on a compris,
20:51même s'il est excellentissime.
20:52Donc ça n'a pas arrivé
20:53une fois ou deux,
20:54mais quand tu fais une émission
20:54tous les soirs,
20:55c'est comme les gens qui font,
20:56moi j'ai une grande admiration
20:57pour les gens qui font
20:58comme Cave Rivière,
20:59comme tous les autres,
20:59comme même les Cyprien Sini
21:01qui écrivent des choses
21:01à l'époque à la radio,
21:03c'est quand c'est tous les jours,
21:04tous les jours,
21:05te renouveler pour un gars.
21:06Nous on se renouvelle
21:07sur un territoire extraordinaire
21:09dans le sport,
21:09tu peux faire du tennis,
21:10du formula,
21:10tu as une matière extraordinaire.
21:13Et franchement,
21:14se renouveler,
21:15c'était le plus dur.
21:15Donc l'histoire de la bande,
21:16ce qui était bien,
21:17c'est que je pouvais piocher
21:17et prendre deux gros témoins
21:19en début par rapport à l'actu.
21:20Par exemple,
21:21tu dis,
21:21allez,
21:21on prend Michente Lizarazu,
21:22la France a perdu,
21:24on va faire Michente.
21:25Pourquoi ?
21:25Alors lui va revenir sur 98
21:27et son football allemand
21:28qui lui est cher à Michente.
21:29Le jour où tu le recevras,
21:30tu parles football allemand,
21:31tu es tranquille pendant une heure.
21:32Avec Jean-Charles Sabatier,
21:33tu as les deux là.
21:34J'ai dit,
21:34mais qui regarde ce championnat ?
21:36À chaque fois,
21:36je les embête.
21:37Et si tu veux,
21:37après tu pioches,
21:38il y a une proverbe d'arbitrage,
21:39je t'appelle Alain Sars
21:40ou Gary Bianc dans la bande,
21:42un proverbe de président,
21:43j'avais le formidable président Plessis,
21:45le président Nicolas
21:46qui n'est plus de ce monde
21:46qui s'embête
21:47avec une signature de sécurité
21:48et des personnages.
21:49J'avais Rémi N'Gono
21:50qui était un peu
21:50un philosophe africain,
21:58à trop vouloir laver
21:59le cerveau de l'âne,
22:00on y perd sa lessive
22:01par rapport à Thierry Henry.
22:02Mais il avait des statistiques
22:03incroyables,
22:04nombre de buts marqués de la tête
22:05ou qu'il est périmé du pied droit
22:07mais de la tête,
22:08il marque encore un peu.
22:09Il avait toujours
22:09une analyse très très forte
22:10et plein de journalistes
22:11qui peuvent le dire,
22:12maintenant il y a prescription,
22:12on n'avait pas envie
22:13d'être avec lui.
22:14Tu as l'impression
22:14qu'il partait dans un délire
22:15mais il avait quand même
22:17ses chiffres.
22:18Et puis toujours,
22:19il avait cette faconde,
22:19il avait son truc.
22:20Après toutes ces années
22:21à couvrir le sport,
22:23est-ce que tu as vu
22:23un changement dans le discours
22:26des gens que tu recevais
22:27ou même des consultants ?
22:29Oui, oui.
22:30Et tu peux nous partager,
22:31c'est un discours qui change ?
22:34Oui, après,
22:34moi ce que je dis toujours,
22:35c'est que heureusement
22:35ça évolue.
22:36Je vais réciter,
22:37paraphraser Sacomano,
22:38le ballon roule toujours
22:38mais différemment.
22:39Il va dans un camp,
22:40dans un autre.
22:41Et c'est vrai que moi,
22:42je n'ai jamais voulu
22:42faire ancien combattant.
22:43Il y a toujours,
22:45il se passe toujours quelque chose,
22:45même quand tu es patron,
22:47j'ai eu la chance
22:47de diriger,
22:48d'être master,
22:50directeur de master,
22:51je ne sais plus comment
22:51on s'appelle
22:51dans une école de journalisme,
22:52peu importe,
22:53moi qui n'avais jamais fait
22:54une école de journalisme,
22:54ça me trouve ça plutôt sympa.
22:56Et commencer par les radios libres.
22:57Mais toujours,
22:58je leur disais,
22:58ne vous inquiétez pas,
22:59c'est bouché,
23:00mais il faut y aller,
23:01les enfants.
23:01Il faut juste s'intéresser,
23:03écouter, regarder
23:04et raconter.
23:06Et tu as toujours
23:06cette possibilité.
23:07Donc, franchement,
23:09non, non,
23:10il faut,
23:11tu n'as jamais de,
23:12moi je trouve que dans ce métier,
23:13on a tellement de bonheur
23:15de pouvoir raconter ce qu'on fait,
23:16d'avoir des gens différents
23:17que, non, non,
23:18j'ai toujours avancé
23:19par rapport à ça.
23:20Et aujourd'hui,
23:21que ce soit sur les réseaux sociaux
23:22que ça se fasse,
23:23ce que je regrette pour les jeunes,
23:24c'est de ne pas avoir,
23:25mais si je vais faire
23:26en 5 ans,
23:26je n'ai pas envie,
23:27mais tu te rends compte
23:28quand tu as la chance
23:28de voyager avec les joueurs.
23:30Tu vois,
23:31quand tu vas avec,
23:32mon premier déplacement,
23:33je te le donne,
23:33premier déplacement,
23:34c'est avec Arsène Wenger,
23:35l'équipe de l'Esmonaco,
23:36Arikjavik.
23:37Tu prends l'avion
23:37et tu pars 3 jours et demi avec eux.
23:39Tu dors dans le même hôtel.
23:41Il y en a un qui a fumé
23:41sa petite cigarette,
23:43tu vois,
23:43on loose des sur le côté,
23:44tu descends avec lui,
23:45il fume sa clope,
23:46tu bois un café avec lui.
23:47Ça crée un terrain.
23:48Tu vois,
23:48les mecs racontent
23:49le bouquin
23:49qu'ils sont en train de lire,
23:50le jeu de tarot
23:51que je ne sais même pas
23:51si les jeunes savent encore
23:52ce que c'est que faire
23:52un tarot dans l'avion
23:53ou une belote.
23:54Tu racontes,
23:55tu rentres avec eux,
23:56tu vis avec eux.
23:57Je me souviens,
23:58un mot d'un match
23:58à Galatasaray
23:59où Arsène Wenger,
24:00il fait,
24:01Paco,
24:01tu descends tout de suite,
24:02les mecs sont tout d'une
24:02dans le vestiaire
24:03parce que tu ne vois plus
24:03aujourd'hui.
24:04Avec mon ami Marianne Mako
24:06qui est même rentrée
24:07dans le vestiaire,
24:07le mec mettait
24:07la petite serviette
24:08quand même bas respect,
24:09il me disait,
24:10vous ne faites pas coup
24:10tout de suite
24:10d'une interview
24:11parce qu'après,
24:12on ne loupe pas l'avion,
24:13l'avion décolle avant minuit
24:14donc il faut qu'il soit
24:15dans le car avec nous.
24:16Donc tout le monde
24:16t'arrangeait.
24:17Une vraie intégration du joueur.
24:18Imagine aujourd'hui Mbappé,
24:20voilà,
24:20comment tu fais pour la voir ?
24:21Moi les joueurs,
24:22j'allais les voir dans le vestiaire,
24:23je parlais avec eux,
24:24le mec,
24:24tu n'aimes pas tout le monde,
24:25tu ne peux pas plaire
24:25à tout le monde,
24:26ça c'est une évidence.
24:27Mais après,
24:28les gens avaient du respect
24:28parce qu'ils savaient
24:29que je racontais
24:29à peu près la vérité.
24:31Je me suis fait insulter
24:32quelques fois par des supporters
24:33qui sont monégasques
24:34ou parisiens.
24:35Quand je suis rentré à RTL
24:36alors que j'arrivais
24:36des RMC de 14 ans,
24:37j'ai pris,
24:38mais tu ne peux pas te savoir.
24:39Un bouillon.
24:39Mais oui,
24:40le maillot RTL
24:41parce que c'était le PSG,
24:42je passais pour un vulgaire
24:43supporter du PSG
24:44alors que ma tendresse,
24:46alors que nous,
24:47à notre époque,
24:47on ne donnait pas le club.
24:48Moi,
24:49je suis dans Besançon
24:49donc je veux dire
24:50que j'ai un peu plus
24:50socialien quelque part.
24:52L'aventure socialienne
24:53avec les réveillis et tout,
24:54ça me plaisait énormément.
24:55Quand je suis arrivé dans le sud,
24:56j'avais le choix
24:57entre Nice, Cannes et Monaco.
24:59Un peu Nice,
25:00beaucoup Cannes
25:00à une époque
25:01parce que c'est la première
25:01femme présidente
25:02de club de foot quand même,
25:04Madame Dupuis
25:04qui était maire de la ville.
25:05C'est rare,
25:05une femme présidente en France.
25:06Encore aujourd'hui.
25:07Encore aujourd'hui.
25:08Et puis Monaco
25:10parce que je suis tombé
25:10sur Arsène Wenger
25:11qui m'a ouvert les portes
25:12d'à peu près tout
25:13et que je suis devenu
25:15avec le temps presque ami
25:16avec les...
25:17Je n'essaie de pas
25:18cette prétention
25:18mais les Thurams,
25:19les Orcaevs,
25:20je sais que je peux les appeler.
25:21Proches, quoi.
25:21Pour ne pas parler de foot
25:22et par exemple de Thurams,
25:23il me dit
25:23tu ne vas pas me faire
25:24une interview sur mes fils.
25:25On parle de la vie,
25:26de ses convictions
25:27comme de Iuris
25:28où on parcourt aujourd'hui
25:29auprès des jeunes
25:30dans le monde entier.
25:31Ça, c'est passionnant
25:32et ce que j'ai peur
25:33pour les jeunes,
25:33c'est qu'il n'y ait plus ça.
25:34Tu vois,
25:34il n'y ait plus ce passage-là.
25:35Il n'y a même plus
25:36de caméras dans les vestiaires.
25:37Alors, de là,
25:37avoir des journalistes...
25:38Voilà, tu vois.
25:39Après, tout a changé,
25:41tout a évolué.
25:42On était moins nombreux
25:43sur cette terre
25:43pour faire une généralité
25:44sur la planète
25:45quand on se bat
25:46pour les océans en ce moment
25:46ou on se bat pour la terre
25:48depuis longtemps
25:48pour l'environnement.
25:50Tu vois, aujourd'hui,
25:51moi, quand je descendais,
25:52effectivement,
25:53quand je suis allé faire
25:53Zidane à Turin,
25:54il y avait Eugène Saccomano,
25:55Jacques Vendroux,
25:56Jean-Marc Michel de France 3
25:57parce que c'était
25:58France 3 Côte d'Azur
25:58et Zidane venait de signer
26:01de Cannes pour aller à Turin.
26:02Tu vois, j'étais à Bordeaux après.
26:04Puis après, Turin,
26:04quand il est venu à Turin,
26:05on est allé,
26:06on était cinq journalistes
26:07et Zidane,
26:08quand il voit mon camarade,
26:10par exemple,
26:10Jean-Marc Michel de France 3,
26:12il lui fait la bise, quoi.
26:13Parce que c'est la vie,
26:15c'est sa vie,
26:15c'est ses débuts.
26:16Moi, je l'ai vu jouer à Cannes,
26:16j'ai pris son maillot,
26:18floqué du numéro 5 à l'époque
26:19avec Viera.
26:20C'est un travail qu'on n'a plus.
26:21Voilà, je regrette juste,
26:23vous ne savez pas,
26:23je regrette,
26:24c'est comme ça.
26:25Ils le verront peut-être plus tard,
26:26peut-être que ça reviendra,
26:28à part la personne
26:28qui travaille au sein du PSG
26:30ou au sein de l'AS Monaco
26:31ou de Nantes ou d'ailleurs.
26:31Bien sûr.
26:33C'est autre chose, d'ailleurs.
26:34Mais ça,
26:35tu fais autre chose,
26:36tu fais un autre métier.
26:37J'ai une question pour toi,
26:39Christophe,
26:40parce qu'évidemment,
26:40quand on travaille en radio,
26:41ce qui est important,
26:42c'est la voix.
26:42Je l'ai dit,
26:43tu as quand même une voix,
26:44tu as une voix inimitable.
26:46Tu as une voix très marquée,
26:47des grandes voix de radio.
26:49Est-ce que c'est un organe
26:51que tu travailles,
26:52que tu entretiens,
26:52que tu as travaillé ?
26:54Comment ça ?
26:55Tu le protèges.
26:57Et quand tu fais beaucoup de radio,
26:58tu as toujours des problèmes.
26:58Je pense que
26:59toutes les personnes
27:00qui vont venir,
27:00qui sont déjà venues chez toi,
27:02vont te parler
27:02de leur première extinction de voix.
27:04Cette angoisse que tu as
27:05quand tu es jeune journaliste
27:06à 30, 35 ans
27:07et que tu n'arrives plus à parler.
27:09Tu es en plein match.
27:09Moi, ça m'est arrivé.
27:11Match incroyable à Berlin,
27:12deux jours avant la chute
27:13du mur du Berlin en 89.
27:15On est 0-0 à l'allée
27:16et on est mené à 0.
27:19Et coup franc de Ramon Diaz,
27:20évidemment,
27:21tout le monde va titrer après.
27:22Il a fait tomber le mur de Berlin,
27:23ce qui est vrai ou propre
27:24comme au figuré.
27:25On fait un partout,
27:25on se qualifie.
27:26Et là, je lâche tout.
27:27Et derrière moi,
27:28j'ai deux gamins
27:29qui s'appellent Petit et Turam,
27:30si tu veux,
27:31qui sont comme des malades mentaux,
27:32qui sont des gamins
27:33et qui me cassent le truc.
27:34On a l'Allemagne de l'Est.
27:36Donc, il y a tous les policiers
27:37qui arrivent derrière
27:37parce qu'on a cassé
27:38le petit truc en préfabriqué
27:39sans faire exprès.
27:40Tellement on est heureux
27:40de ce but
27:41qu'il arrive à la 85e
27:42ou 86e.
27:43Et voilà,
27:44ça, c'est des souvenirs incroyables.
27:47Et là, ta voix,
27:48tu te dis,
27:49ouais, c'est précieux.
27:50Et comme j'avais un petit polype,
27:51comme ça arrive beaucoup,
27:53j'ai appris à méfier.
27:55Tu le retires
27:55et après,
27:56tu es obligé de rester
27:57pendant une semaine.
27:58Tu ne parles pas.
27:59Et la peur que tu vas,
28:01c'est le moment
28:01où tu vas reprononcer
28:02ton premier mot
28:02et que tu recommences.
28:04Après, tu fais une rééducation.
28:05Là, tu apprends
28:07à parler du ventre
28:07et que tu, voilà,
28:08apprenez.
28:09C'est un truc,
28:10il y a deux choses
28:11qui me révoltent,
28:12entre guillemets,
28:12qui m'étonnent
28:14de nos patrons.
28:15C'est comment tu peux faire
28:16de la télévision,
28:17de la radio
28:17sans avoir fait
28:17de cours d'orthophonie.
28:18Ça, un.
28:19Et deux,
28:20comment un patron
28:21ne vient jamais voir
28:21le Tour de France
28:22pour voir la vraie vie,
28:23les vrais gens
28:23ne viennent jamais voir
28:25le Tour de France avec toi.
28:26Parce que la vraie vie,
28:26elle est où ?
28:27Dans un stade de foot.
28:28Tu vois bien ?
28:28Sur le terrain, oui.
28:29Et sur le terrain,
28:30le Tour de France,
28:31spectacle gratuit
28:31où tu vois tous les gens,
28:33ils ont le droit
28:34à être critiqués.
28:34Ils ne payent même pas.
28:35Donc, ils passent devant chez toi.
28:36On t'amène le spectacle
28:37devant chez toi gratuitement.
28:38Et tu n'as pas un patron
28:39qui vient dans les grandes radios.
28:41Ça, c'est mon petit coup de gueule
28:43sur les patrons.
28:44Eh bien, tu as bien le droit.
28:47Petite déformation professionnelle
28:48dans le privé.
28:50Tu parles fort ?
28:52Oui, oui.
28:53J'aime bien qu'on m'écoute.
28:54Non, non.
28:54Tu t'aperçois que
28:55si tu fais comme Luc Kinné
28:57tout à l'heure
28:57et que tu parles doucement,
28:58tu vas retenir l'attention.
28:59Mais quand tu as un studio,
28:59le problème, c'est que tu as un casque.
29:01Même quand tu es DJ,
29:02quand tu vas chercher
29:03ton autre musique
29:03et que tu as la musique à fond
29:04de l'autre côté
29:05de David Guetta
29:05et que tu veux être Bob Sinclar,
29:06il ne faut pas te tromper
29:07dans le tempo.
29:08C'est un peu pareil à la radio.
29:09Tu es obligé de prendre la place.
29:11Après, ça dépend des interviews.
29:13Là, parce qu'on est des passionnés.
29:15Si je te fais une interview politique,
29:16ce qui m'arrive souvent
29:17parce que j'ai une autre
29:18corde à mon art
29:18qui est à la télévision aussi.
29:19Aujourd'hui, par exemple,
29:20à Monaco,
29:20tu vas faire une interview
29:21du Prince Albert,
29:22tu ne vas pas hurler sur le prince.
29:24Ça dépend des circonstances.
29:25Quand tu es dans l'entretien,
29:26dans le podcast aujourd'hui,
29:27c'est passionnant le podcast.
29:29Tu prends ton temps,
29:30on se tutoie.
29:31Tu vois, c'est un peu
29:32comme avec toi aujourd'hui.
29:33C'est intimiste.
29:34Mais là, tu me fais parler
29:35de choses qui me font vibrer
29:36et qui me remontent émotion.
29:37Tu vas m'en reparler après.
29:39Tu as couvert aussi
29:39des grands événements.
29:40Tu l'as dit,
29:40le Tour de France
29:41pendant longtemps
29:42et tu le fais encore
29:43et tu nous en parleras.
29:44Premier Tour 87,
29:45qui a gagné en 87 ?
29:46J'aime bien le piéger
29:47parce que si tu veux
29:48rentrer un jour à l'équipe,
29:50on ne t'a jamais dit
29:50ça dans le métier ?
29:51Si, très bien.
29:51Il faut que tu connaisses
29:52ta date de naissance,
29:54par exemple.
29:54Il faut que tu connaisses
29:55le vainqueur.
29:55Toi, tu sauras
29:56qu'il y a eu Yuri Gagarin.
29:57Gagarin, je le savais.
29:59Stéphane Roche ?
30:01Stéphane Roche, 87 exactement,
30:03qui gagne les trois
30:03et depuis, il n'y a Pogacar.
30:04Donc, c'est ton premier
30:05Tour de France en 87 ?
30:07Oui, première étape.
30:08Le vrai Tour de France,
30:09c'est 88 le premier.
30:09Et depuis,
30:10tu l'as couvert non-stop ?
30:12Pas complètement.
30:13À un moment,
30:14il y a un jeune journaliste
30:15qui est arrivé
30:15qui aimait tellement le vélo
30:16que j'ai laissé ma place.
30:17C'était l'époque Indurain.
30:19Les Américains disent
30:19« it's boring »,
30:20comme ça, vous comprenez.
30:21C'était vraiment pénible.
30:23Tu avais un peu de doute
30:24quand même
30:25sur la capacité
30:25de ces garçons
30:26à monter très très vite.
30:27Mais je n'ai pas échappé
30:28à 98 et à Festina.
30:30Mais qui reste
30:31la plus grande
30:31au niveau de travail,
30:33au niveau occupation.
30:35On était occupé
30:3624 heures sur 24,
30:37si tu veux.
30:37Et on a fait le Tour
30:38sportif, humain,
30:41sociologique,
30:42scientifique,
30:44médicamenteux.
30:46Et le Tour de France
30:47avec Laurent Jalaber,
30:48ça a duré combien de temps ?
30:51RTL a vu me chercher
30:52pour ce rôle d'Encore Man,
30:54que ce soit pour le football.
30:55Et également,
30:55récupérer Jalaber
30:57qui terminait sa carrière.
30:59Alors,
30:59ce n'était pas simple
30:59avec Jalaber
31:00parce qu'on avait
31:00des rapports
31:01qui étaient très tendus.
31:03Parce que Exit 98
31:05avec la ONC.
31:05Tu avais commenté, justement.
31:06Il finit sa carrière,
31:08il arrive.
31:09C'est un homme
31:09de peu de mots
31:10à la base.
31:10C'est quelqu'un
31:11qui est dans son élément,
31:13mais quelqu'un
31:13qui est humainement,
31:15quand tu commences
31:16à le connaître,
31:16c'est un peu
31:16comme les gens de la montagne.
31:17J'ai une grosse tendresse
31:18pour les gens de la montagne
31:18parce qu'il faut du temps
31:19pour gagner leur confiance.
31:20Avant de manger avec eux,
31:21avant qu'ils t'ouvrent
31:23quelques portes,
31:24il faut laisser passer
31:25deux, trois ans.
31:26Et avec Laurent,
31:28c'est une magnifique histoire.
31:30On se respecte tellement.
31:31Il y a tellement...
31:33Lui, son truc,
31:34c'est de me piquer
31:34mon début d'émission.
31:36Il veut faire mon
31:36« Bonsoir à tous ! »
31:38Ça, c'est son grand truc.
31:38Donner le numéro de téléphone
31:39de l'antenne,
31:40le 3210,
31:403210,
31:41c'est son grand truc.
31:43Mais il a une capacité
31:43d'analyse
31:44parce qu'il ne faut pas oublier
31:45que tout après-midi,
31:45il fait France 2.
31:46En plus, sur la fin
31:47de notre carrière
31:48à tous les deux,
31:49tu t'aperçois
31:50qu'ils prennent l'antenne
31:51de plus en plus tôt.
31:52On leur demande
31:53de plus en plus de choses.
31:54Avant, il avait son propre site.
31:56Maintenant, il y a
31:56les autres sites
31:56de France Télévisions
31:57et autres.
31:58Il y a le numérique
31:58que tu connais bien.
31:59Il y a plein de choses.
32:00Et quand il arrive
32:01chez moi à 18h30,
32:02à l'époque,
32:03il est rincé.
32:05Alors, heureusement,
32:06il a toujours une personne
32:06de confiance à ses côtés.
32:08Et quand il s'installe
32:08dans le studio,
32:09de temps en temps,
32:10je lui dis
32:10« Bouge pas,
32:10je fais les titres
32:11pendant deux minutes
32:11pour qu'il fasse juste...
32:12Qu'il respire,
32:13qu'il prenne trois bonbons,
32:14je ne vais pas citer la marque,
32:15tu vois,
32:15mais qui collent bien.
32:17Et il prend un grand verre d'eau.
32:18Et puis là,
32:19souvent, tu sais,
32:20dans ce métier,
32:20tu peux en radio,
32:21l'avantage,
32:22bon, maintenant,
32:22c'est filmé,
32:23mais l'avantage,
32:23même s'il est là,
32:24qu'il doit changer
32:25parce qu'il a un t-shirt,
32:26parce qu'il a bossé
32:27pendant quatre heures,
32:28il est rincé,
32:29c'est le cas de le dire.
32:30S'il doit changer,
32:31je commence l'émission,
32:32je fais semblant
32:32de lui dire bonjour
32:32même s'il n'est pas encore là.
32:34Parce que je démarre l'émission
32:43de France,
32:43donc je sais aussi
32:44la magie en dehors
32:45de l'aspect sportif.
32:47Ça reste aussi magique
32:48de bouger comme ça,
32:49de ville en ville.
32:50On vit comment
32:51dans le petit camion,
32:52dans les petits camions
32:53dans la page mobile
32:54qu'on a vu passer ?
32:56On vit très, très bien
32:58parce que c'est notre repère,
33:00c'est notre cabine.
33:01En plus,
33:01avant Covid,
33:02on faisait des émissions publiques.
33:04En plus,
33:04entre nous,
33:05on se tirait la bourre
33:05entre les autres radios.
33:07Donc, celui qui avait
33:08le plus de monde
33:08autour du bus
33:09avait gagné chaque soir.
33:10Et j'avais une équipe
33:11formidable,
33:12que ce soit
33:12l'agent de sécurité,
33:14le chauffeur,
33:15les techniciens.
33:15Parce qu'il ne faut pas
33:16oublier qu'il y a
33:1714 personnes en radio.
33:18En télévision,
33:19c'est encore plus nombreux.
33:20Mais il faut qu'ils mangent,
33:21il faut qu'ils vivent,
33:22il faut apporter le camion
33:23avant 5h du matin
33:24sur la ligne.
33:25Donc, il y en a un
33:26qui dort dans le camion,
33:27tu récupères après la voiture
33:28avec une voiture
33:29qui part à l'étape suivante.
33:31Non, non,
33:32de toute façon,
33:34il n'y a pas
33:34de plus belle expérience.
33:35Je pense que les invités
33:35que tu vas recevoir
33:37ou que tu as reçus,
33:38s'ils te disent
33:39le contraire,
33:40c'est la plus belle école
33:41de vie.
33:42Pour moi,
33:42c'est une obligation
33:43d'avoir fait le Tour de France.
33:44Si tu ne fais pas
33:44le Tour de France,
33:45tu ne peux pas être
33:45journaliste complet.
33:47Je suis sévère,
33:48mais tu couvres tout
33:49dans l'absolu.
33:50Tu couvres les drames,
33:51tu couvres l'émotion.
33:52Et dans des conditions...
33:53Et puis humainement,
33:54tes copains de bureau,
33:55il faut se supporter
33:56pendant un mois.
33:57Et puis tu vas faire
33:58cette interview,
33:59pourquoi tu m'as fait
33:59cette interview-là,
34:00tu m'as demandé
34:00l'interview,
34:00tu ne l'as pas diffusé.
34:01Il va se passer plein de choses,
34:02c'est une vie en communauté.
34:04Autant avec les coureurs
34:05que tu vas aller voir au bus,
34:06est-ce qu'ils vont accepter
34:07de te parler ?
34:08Alors maintenant,
34:08ça devient comme la Formule 1,
34:10comme le rallye Monte Carlo,
34:11comme le foot,
34:12t'es barriéré.
34:13Bien sûr.
34:13Mais à l'époque...
34:13Moi, j'ai encore couvert
34:14le Tour de France
34:15il y a quelques années.
34:16C'était quand même
34:17un accès aux...
34:18Tu parlais de 88, oui.
34:19Aux octobre.
34:20Bien après, mais...
34:21Voilà.
34:22Non, mais moi,
34:22j'ai eu le Tour de France,
34:23t'as la voiture.
34:24Un accès aux coureurs
34:25quand même...
34:26T'as la voiture.
34:27Laurent Fignon,
34:27il mettait ses chaussures,
34:28t'étais à côté de lui.
34:29T'étais assis sur la banquette
34:30avec lui à discuter.
34:31Tu vois ça aujourd'hui.
34:32Avant de trouver un coureur,
34:33un Vingegaard ou Pogacar,
34:34vite refumé,
34:35ils descendent
34:36et ils roulent, quoi.
34:37Sauf si tu travailles
34:38sur Netflix.
34:39Si t'avais une question
34:40à poser à Laurent Jalaber,
34:42t'as jamais aux élus.
34:44Waouh !
34:45C'est terrible
34:46ce que tu me demandes.
34:48J'ai posé à peu près
34:49toutes les questions.
34:50J'ai eu à peu près
34:50toutes les réponses
34:51que je voulais avoir.
34:54Laurent Jalaber.
34:55À un moment,
34:55tu vas t'arrêter
34:56de courir.
34:56Très bien.
34:58T'as compris ?
34:59Champion du monde
34:59de triathlon.
35:01J'ai tout compris.
35:02Tu as reçu le prix
35:03du commentateur sportif
35:04en 2006.
35:05C'est une distinction
35:05individuelle.
35:08Tu nous parlais
35:09de la bande à Paco.
35:10C'est un truc important
35:10pour toi ?
35:11Avec tout le parcours
35:12que tu as eu,
35:13tu as dit que tu n'avais pas
35:13fait d'école de journaliste.
35:14Tu as commencé
35:14dans des radios libres.
35:16Oui.
35:17Moi, je suis tellement...
35:18Entre guillemets,
35:18quand tu fais ce métier,
35:19on est tellement riches
35:20d'avoir pu faire ce métier,
35:21d'avoir choisi un métier passionnant.
35:22C'est jamais un métier,
35:23d'ailleurs.
35:23C'est une passion
35:24que tu pratiques.
35:26Tu n'es jamais fatigué
35:26pour aller commenter
35:27un match de foot
35:27ou pour aller voir
35:28un grand match de tennis
35:29ou autre.
35:30Les distinctions...
35:32Ça me faisait plaisir
35:32parce que comme je vois
35:33la langue française aujourd'hui,
35:35ce prix-là,
35:35tu n'as pas dit
35:36ce que c'était,
35:36mais c'est le prix de mémoire
35:38qui a été décerné
35:39par une académie
35:40d'écrivains.
35:41Tout à fait.
35:42Oui, ça m'a touché
35:43parce que le bon emploi
35:43à la langue française aujourd'hui,
35:45ça prend un sale coup.
35:46Tu as les oreilles
35:46qui saignent un peu.
35:49Donc voilà.
35:49Et c'est pour ça
35:49qu'on a un prix d'ailleurs,
35:51on en parle souvent
35:51sur Sports en France,
35:53qui s'appelle
35:53le Sportscriptum,
35:55du prix du meilleur
35:55livre de sport,
35:56mais dans l'écriture,
35:57ce n'est pas que des photos.
35:58Et je trouve
35:58qu'il faut continuer
35:59à lire
35:59parce que les jeunes,
36:01c'est tellement bon.
36:02Il y a des gens
36:02qui écrivent merveilleusement
36:03bien sur vos grands champions.
36:04Profitez-en.
36:05Il y a de très beaux
36:06livres de sport.
36:07Tu quittes RTL
36:08en 2023.
36:10Oui.
36:11Pour quelles raisons
36:12que ça s'arrête ?
36:13Il y a une question
36:14piège, bonus ou piège ?
36:16Non, il n'y a pas.
36:16Il y a un moment
36:17où tu changes beaucoup.
36:20RTL, l'arrêt de l'émission
36:22se fait juste avant
36:23qu'on déménage
36:24et qu'on soit racheté
36:25par M6.
36:26Déjà, passer de la rue Bayard,
36:28pour ceux qui connaissent
36:28à Paris,
36:29qui est en bas
36:29des Champs-Elysées,
36:30à Neuilly,
36:31où tu as tes habitudes,
36:32et tu passes à Neuilly
36:32en face d'M6.
36:34Tu ne sais pas trop
36:34ce que veut faire M6 de toi
36:36par rapport à RTL.
36:36C'est un groupe
36:36qui n'est pas un groupe de radio.
36:38Voilà.
36:38Tu arrives là,
36:39est-ce que les gens de télévision
36:40comprennent bien
36:41le monde de la radio
36:42pour en avoir parlé
36:42avec Patrick Chen,
36:43avec des Christian-Jean-Pierre
36:44ou autres ?
36:45C'est un monde différent,
36:46la radio.
36:47On n'est pas dans
36:47la même émotion.
36:48La télévision,
36:48tu es entouré,
36:49tu es maquillé,
36:50tu as plein de personnes
36:50autour de toi.
36:51La radio,
36:51tu peux arriver,
36:52comme sur le Tour de France,
36:53tu arrives avec un t-shirt,
36:54tu n'en peux plus,
36:55tu dis vous ne filmez pas
36:56et tu y vas
36:56et tu fais une heure d'émission.
36:58Ce n'est pas la même
36:58avec ce que tu as vécu
36:59dans la journée
36:59avec ton émotion.
37:01Les gens de M6,
37:02ils arrivent,
37:03ils tâtonnent un petit peu
37:03au début,
37:04mais ce qui est complètement légitime,
37:05ce n'est pas une critique.
37:06Et ils changent,
37:07ils prennent des gens
37:08de BFM TV,
37:09tout le monde change un peu.
37:10Les gens de M6.
37:10Et puis toi,
37:11tu es là depuis un petit moment
37:13et moi,
37:14j'avais une carte
37:15d'Encore Man sportif
37:16qui se transforme
37:17en joker de luxe.
37:20À l'époque,
37:20il y avait Red Adair,
37:21c'était un monsieur
37:21qui sautait sur les plateformes
37:22pétrolières
37:23pour,
37:23à chaque fois qu'il se passait
37:24quelque chose,
37:24il y avait un feu,
37:25c'est lui qui allait les éteindre.
37:26Donc,
37:27quand il se passe
37:28quelque chose de dramatique,
37:29quand il y a des grands événements
37:30ou simplement remplacer
37:31pour les grandes éditions
37:33de 18h au midi 30,
37:34ils font appel à moi.
37:34Donc,
37:35c'est une fierté
37:35de pouvoir remplacer
37:37tous les grands noms d'RTL,
37:38de Calvi à Stéphane Carpentier
37:40en passant par
37:41Ophélie Meunier le midi
37:42pour faire
37:43la plus belle émission
37:44qui existe,
37:44qui s'appelle
37:44le journal inattendu,
37:45par exemple.
37:46Quand tu as eu cette chance
37:47de faire ça,
37:48moi,
37:48j'étais très très heureux,
37:49mais je n'avais plus de case.
37:50J'avais une case au matin,
37:55sur le Tour de France,
37:55c'était ma case.
37:56Mais ce n'étaient plus
37:58les grandes heures d'RTL
37:58et ça...
37:59Oui.
37:59Et quand tu vas voir
38:00les patrons
38:01que tu leur proposes
38:01des projets
38:02qui te regardent,
38:03ouais, ouais, ouais,
38:03on verra, on verra.
38:04Et puis,
38:05à un moment,
38:06ça c'est...
38:07Mais je sais que tu aimes ça
38:07dans l'interview média.
38:09Aujourd'hui,
38:09c'est que l'argent
38:10qui dirige un petit peu
38:11par rapport,
38:12tu vois bien
38:12comment a été racheté
38:13BFM TV,
38:14c'était au printemps dernier
38:15avec le licenciement et autres.
38:17À RTL,
38:18il nous arrive la même chose
38:18avec M6.
38:19M6,
38:19c'est en discussion
38:20à l'époque avec TF1
38:21pour créer un groupe.
38:23Mais nous,
38:24on n'y croit pas vraiment
38:24parce que quand tu t'aperçois
38:25à ce groupe,
38:27ça va tout exploser,
38:28le marché.
38:29Donc,
38:29concrètement,
38:30tu es dans l'attente
38:31de savoir si cette fusion
38:32va se faire
38:33et cette fusion
38:34ne se faisant pas.
38:35Voilà.
38:35Tu prends la décision de...
38:36Ah, je ne prends pas la décision.
38:37C'est que...
38:38C'est RTL ou...
38:38C'est RTL.
38:40Monsieur Paccon,
38:41on sait que vous avez
38:41vos attaches dans le sud.
38:43Vous faites beaucoup
38:43de télévision dans le sud
38:44en ce moment
38:45sur une télévision
38:45qui s'appelle
38:46Monaco Info
38:46qui est la télévision
38:47du gouvernement Prinsier.
38:49Et on me dit
38:49« Là, vous n'avez plus
38:50que deux émissions par semaine
38:52et vous faites des remplacements.
38:53C'est très bien.
38:53Nous, ça nous va bien. »
38:54Mais si vous voulez discuter,
38:55c'est le moment.
38:56Ok, ils ont ouvert la porte.
38:57Et quand tu as fait
38:5822 ans d'RTL
38:59et quand on leur demande
39:01« J'aimerais faire ceci,
39:03j'aimerais faire ça. »
39:03L'avenir aurait été moins bien
39:05que ce que tu avais fait avant,
39:06concrètement.
39:07Tu ne sais pas.
39:07Le problème,
39:08c'est ta décision
39:09quand je quitte RMC
39:10pour RTL,
39:11c'est ta décision
39:11de quitter ta région,
39:12j'allais dire ton pays.
39:13Mais c'est un peu ça.
39:14Tu ne sais jamais.
39:14Mais il ne faut pas regarder derrière,
39:16de toute façon.
39:17À RMC,
39:18à l'époque,
39:18quand je suis parti,
39:19ils n'étaient même pas
39:20à deux points d'audience.
39:21T'imagines ?
39:22Et quand j'arrivais à RTL,
39:23qui était une radio
39:23qui était à 12 points d'audience,
39:25quand tu dis bonjour
39:26dans un micro,
39:27quand tu lances le 3210,
39:28tu as des gens qui appellent.
39:30Sur RMC,
39:30tu n'as plus beaucoup
39:31de gens qui t'appellent.
39:32Donc, tu te dis
39:32« C'est le moment
39:33à 40 ans de changer de vie. »
39:35Et à 60 ans,
39:36tu te poses la question
39:37« Qu'est-ce que j'ai envie
39:38de faire ?
39:38Qu'est-ce que j'ai envie
39:39encore de faire ?
39:40Qu'est-ce que j'ai envie
39:40de prouver ?
39:41Qu'est-ce que j'ai envie
39:42de construire ? »
39:43Et au moment
39:44où je me pose cette question-là,
39:45on me propose des choses
39:46qui me plaisent.
39:47On va en parler juste après,
39:49on en parlera un petit peu.
39:50Et on va passer tout de suite
39:51au Média Express.
39:52Oula !
40:00Quelques questions
40:00pour un peu
40:01faire ton petit disque.
40:05Tu sais que la musique,
40:06ça me connaît.
40:06Ton petit disque,
40:07ta petite répartition
40:09dans l'émission.
40:10Quelques questions,
40:11tu réponds rapidement
40:11ton plus grand moment
40:12de fierté
40:12en tant que journaliste.
40:15Fierté.
40:16Qu'est-ce qu'il y a
40:17de fierté ?
40:18Déjà,
40:18de pouvoir raconter
40:19ce qu'on a raconté,
40:19c'est déjà beau.
40:20La fierté,
40:21c'est d'avoir créé
40:23un événement à côté
40:24pour les journalistes
40:24qui s'appelle
40:25Les Microdors
40:25et qui dure depuis
40:2739 ans
40:28avec les mêmes hommes.
40:29Tu l'as dit,
40:29mais je te pose la question.
40:30Préparation minutieuse
40:31ou impro total ?
40:32Ah non,
40:33c'est minutieux.
40:34Le café de 17h,
40:35préparer l'émission,
40:35répétition à 19h,
40:36émission à 20h.
40:37La qualité essentielle
40:38pour être un bon journaliste ?
40:40La qualité.
40:41Là,
40:42curiosité,
40:43enfin je ne sais pas,
40:43partage.
40:44Un sujet que tu penses
40:45sous-traiter encore
40:45dans les médias aujourd'hui ?
40:46Oh, tellement.
40:47En sport.
40:48Tellement,
40:48heureusement l'an dernier
40:49que les Jeux Olympiques
40:49avec le paralympisme,
40:50c'était extraordinaire.
40:52Mais j'ai le droit
40:53qu'à une réponse.
40:53Ok, j'ai compris.
40:54Le paralympisme.
40:55Un média qui t'inspire
40:56encore aujourd'hui
40:56et que tu écoutes
40:57ou que tu suis,
40:58ou que tu lis,
40:58ou que tu regardes ?
40:59Mais tout.
41:00Un média,
41:01le média alors.
41:02Le média que t'écoutes,
41:03tu lis,
41:03tu suis ou que tu regardes ?
41:05Quand tu te réveilles le matin,
41:06moi j'ai la réflexe
41:06France Info
41:07depuis des années.
41:08On écoute la chanson
41:09qui résume le mieux
41:10ta carrière
41:11et tu me diras pourquoi.
41:15Donc la chanson
41:16Signe de Travis,
41:17pourquoi cette chanson ?
41:19On a beaucoup parlé.
41:20C'est le moment
41:20où je quitte le sud
41:20pour aller dans le nord.
41:21C'est la chanson
41:22quand j'arrive
41:22et que je découvre
41:24Philippe Bouvard,
41:25Philippe Labreau,
41:26tous les grands,
41:27Jacques Esnou,
41:27tous ces grands
41:28qui me font rêver
41:29derrière le poste
41:30et je rentre à RTL.
41:30Il y a une grande soirée
41:31au Palais de la Découverte
41:33et il y a cette musique
41:33qui va résonner
41:34pendant 3-4 ans
41:34qui sera l'indicatif d'RTL
41:36pour chaque campagne
41:37de communication.
41:38Voilà, c'est ma marque.
41:39Tu vois ?
41:39Marque rouge.
41:41Quel sportif,
41:41on va rester dans le rouge,
41:43aurais-tu rêvé d'interviewer
41:44et qu'est-ce que tu lui as demandé ?
41:45Tu m'as répondu.
41:46A Ayrton Senna.
41:47Et pourquoi ?
41:49Parce que d'abord
41:49c'est mon premier Grand Prix de Formule 1
41:50et je suis à Imola
41:51et je vois à Senna Prost
41:52et je faisais ma première bêtise
41:54parce que tu sais
41:55quand tu te marques
41:56des écarts entre les voitures
41:57et je vois marquer un
41:58avec un petit truc en haut-dessus
41:59et j'ai dit
42:00une apostrophe
42:01et je dis
42:01Oh là, ils sont roues dans roues
42:02avec une minute !
42:04Une minute avec deux voitures
42:05roues dans roues
42:05c'est un peu compliqué.
42:06Dans ton format.
42:07Le patron m'appelle
42:07et me dit
42:07Vous êtes sûr que c'est une minute ?
42:09Donc voilà.
42:10Mais c'était en souriant en plus
42:11que tu as l'émotion
42:12de voir ces gens.
42:13Non, Ayrton Senna
42:14parce que tu n'es pas sans savoir
42:15Senna, tu ne l'as jamais interviewé ?
42:17J'ai dû mettre le micro
42:19mais je n'ai pas interviewé
42:20Si tu n'avais pu l'interviewer
42:21qu'est-ce que tu leur as demandé ?
42:23Pourquoi tu es monté
42:24dans cette voiture
42:24ce 1er mai ?
42:27Dernière question
42:27si ton micro pouvait parler
42:29il dirait quoi de toi
42:29après toutes ces années ?
42:30Oh le pauvre !
42:31J'ai reçu
42:32j'en ai pris des décibèles !
42:34Merci pour ce Média Express
42:36quelques questions
42:37sur tes nouvelles aventures
42:38aujourd'hui à Radio Sport
42:41rédacteur de Radio Sport
42:42en un mot
42:43alors on connaît bien
42:44puisqu'on diffuse une émission
42:47que tu produis
42:47qui s'appelle
42:48le petit parc
42:48qu'on diffuse sur Sport en France
42:50alors Radio Sport
42:51c'est de la radio
42:52c'est de la télé
42:52c'est de la web
42:53c'est un peu tout
42:53c'est quoi ?
42:55ça revient à la question
42:56que tu me posais avant
42:56c'est par rapport à hier
42:57aujourd'hui quoi
42:58c'est tout ce que j'aime aujourd'hui
43:00Radio Sport
43:00ils sont venus me chercher
43:01au moment justement
43:02où je ne savais pas
43:03si j'allais quitter
43:03je n'avais aucun intérêt
43:04à quitter RTLM6
43:05et ils m'ont fait
43:06une proposition incroyable
43:07sur un an
43:08et ça me disait bien
43:09d'aller toucher
43:10de nouvelles technologies
43:10d'aller trouver des choses
43:12et d'inventer
43:14créer
43:14et de faire
43:15ce qu'on m'avait toujours
43:15refusé aussi quelque part
43:16avec des gens
43:17qui avaient envie
43:18d'aller dans le même sens
43:19avec des gens plus qui
43:20techniquement
43:21tu sais ce que c'est
43:21pour toi
43:22quand tu es sur ce beau plateau
43:23il y a un bon décorateur
43:24tu as une super maquilleuse
43:26il ne faut jamais oublier
43:26les gens qui sont derrière
43:27quoi
43:27et donc travailler
43:28dans de très bonnes conditions
43:29déjà c'était un
43:30d'être écouté
43:32d'être respecté
43:33pour ce que tu es
43:33on ne vient pas te chercher
43:35parce que
43:35ouais t'es bien
43:36t'es mignon
43:38t'es vieux
43:38voilà
43:39on vient te chercher
43:40parce que déjà tu as fait
43:41et donc si on prend
43:43Paco et Savoie
43:43on sait qu'on va
43:44avancer sur des sujets
43:46ou un carnet d'adresse
43:46bien sûr
43:47comme quand je suis rentré à RTL
43:48c'était plus simple
43:49quand tu as un carnet d'adresse
43:50un peu gros
43:50un peu plus grand que les autres
43:52ça aide évidemment
43:53mais j'ai pu mettre ma patte
43:54si tu veux
43:55travailler avec des gens
43:56qui me comprennent
43:57et puis créer plein de choses
43:58au fur et à mesure
43:59et on va
43:59je te coupe deux secondes
44:01on termine bientôt cette émission
44:02on va regarder un petit extrait
44:03du petit pack
44:03ah le petit pack
44:04ça résume même aussi
44:05la bande à Paco
44:06le sport
44:07et puis la bonne humeur
44:08on a le Grand Palais
44:09les Invalides
44:10de la Tour Eiffel
44:10en train de mire
44:11enfin voilà
44:12on descend un petit bout
44:13des Champs-Elysées
44:13on nage dans ce superbe
44:15fleuve qu'est la Seine
44:16tu rigoles là
44:17ben non je plaisante pas
44:19non non c'est
44:19donc c'est ça
44:21sur Radio Sport
44:22et tu parlais de ton carnet d'adresse
44:23aujourd'hui tu continues
44:24à aller sur le Tour de France
44:25oui
44:25je te vois
44:26on te voit faire des interviews
44:27toujours dans les voitures
44:28des directeurs sportifs
44:30toujours
44:30donc ça c'est aussi
44:32la patte qu'on retrouve
44:33est-ce que
44:34cette liberté que tu avais perdu
44:35un peu dans les
44:36alors je l'avais un peu
44:37parce que RTL me faisait confiance
44:38grâce à une émission
44:39qui s'appelait RTL Chez Vous
44:40qui m'a donné envie
44:41de faire autre chose
44:41encore une fois
44:42c'était pas que du sport
44:43autant la recette de cuisine
44:44que la rencontre
44:45avec un Laurent Gérard
44:46sur le bord de la route
44:47un directeur sportif
44:49qui t'invite à manger
44:50comme Jean-René Bernardo
44:50avec qui on cherche
44:51le meilleur restaurant
44:52entre milliers et deux
44:53parce qu'on a une demi-heure
44:53pour manger
44:54non non
44:54c'est Radio Sport
44:55qui te permet de tout faire
44:56et t'es pas juste
44:58d'être sur un plateau
44:59de télévision
44:59le petit pack
45:00on le fait sur un plateau
45:01de télé
45:01le petit pack
45:02on le rappelle
45:03c'est le jeu du baccalauréat
45:05version sport
45:06donc c'est pour ça
45:06que vous avez gentiment
45:07accepté de le diffuser
45:08sur une antenne
45:09comme la vôtre
45:10je vous en remercie encore
45:11parce que c'est
45:11une émission plutôt sympathique
45:13sur une heure
45:13où tu peux jouer
45:14de chez toi
45:14parce que
45:15ce que je reproche souvent
45:16à mes patrons
45:17c'est à chaque fois
45:17j'en dis
45:18mais qui va être intéressé
45:19qui va vouloir jouer
45:20quand tu fais un jeu
45:21tu ne laisses pas le temps
45:23moi j'ai envie
45:23de faire un jeu
45:24contre toi
45:24ni oui ni non
45:25on s'en fout
45:26les gens qui te regardent
45:26la télé
45:27que Paco et Romain
45:27ils fassent une
45:28en revanche
45:29le petit pack
45:30t'as deux minutes
45:31pour jouer chez toi
45:31avec ses lettres
45:32ville, prénom
45:33et je trouve que
45:34j'ai toujours voulu faire ce jeu
45:36j'ai plein d'idées
45:37mais ce jeu là
45:38c'était un jeu
45:39où j'aimais bien
45:40quand j'étais jeune
45:40d'amener le pion
45:41en famille
45:42et que tout le monde connaît
45:43c'est comme le football
45:46t'as pas besoin
45:46de l'expliquer longtemps
45:47t'as déjà le hors jeu
45:47c'était compliqué à une époque
45:48à l'expliquer
45:49mais tu vois
45:49aujourd'hui c'est quand même
45:50plus simple qu'un match de rugby
45:51par exemple
45:51qu'un match de basket
45:52avec une faute offensive
45:53c'est pas simple
45:55je pense qu'il faut chercher
45:56un jeu
45:57qui agrège le plus de monde possible
45:59avec des gens
46:00qui s'exécutent
46:01t'as des gens qui ont peur
46:02t'as des gens qui vont
46:03en entendant une voix
46:06il y a Maître Capello
46:06avec Fabrice Arrade
46:08et puis Jérôme Armand
46:09il y a des petites choses
46:10qui s'agrègent à chaque fois
46:11on essaie d'innover
46:12mais je trouve
46:13qu'il y a beaucoup
46:14de bonne humeur
46:14et on peut parler
46:15de grands événements
46:16une chose très difficile
46:17on a reçu
46:18dans la dernière émission
46:19une des dernières émissions
46:20qu'on peut retrouver en replay
46:21bien sûr
46:21sur Sport en France
46:22ou sur Radiosport
46:23où il y a le handicap invisible
46:24oui on a beaucoup parlé
46:26évidemment des Jeux paralympiques
46:27oui oui
46:27de plein de choses
46:28mais il y a tellement
46:29de belles histoires
46:30et ça c'est quelque chose
46:31qu'il faut répéter
46:31à longueur de temps
46:32aux jeunes qui nous écoutent
46:34et qui veulent faire ce métier
46:34parce que c'est une interview média
46:36et il faut toujours raconter
46:37de belles choses
46:38merci beaucoup
46:39d'avoir été avec nous
46:41Christophe
46:42c'est passé trop vite
46:43d'avoir partagé
46:44ta passion
46:45donc on te retrouve
46:46sur Radiosport
46:48un peu sur Sport en France
46:49on te retrouve aussi
46:50au micro d'or
46:50puisque tu es l'artisan
46:51de ce grand raout
46:53qui récompense
46:55chaque année
46:55la presse sportive
46:57qu'elle soit télévue
46:57avec Jean-Marc Michel
46:58qui était président
46:58de l'UJSF avant
46:59et Pierre Lucas
47:00c'est avec Jean-Marc Michel
47:00et on le retrouve
47:01en diffusion sur Sport en France
47:02chaque fin d'année
47:04juste parce que
47:05je suis obligé de le rappeler
47:06que je fais également
47:06de la télévision comme toi
47:07Romain
47:07alors tu me coupes la parole
47:10tu veux que ça se termine
47:11parce qu'on n'a pas parlé
47:12de Monaco Info
47:12et tu travailles aussi
47:13sur Monaco Info
47:14dans le sport
47:16alors justement
47:16on fait plein d'émissions
47:17qui s'appellent
47:17Les Experts
47:18je vais faire très vite
47:19on fait Les Experts Formula 1
47:20Les Experts Tennis bien sûr
47:21et il y a une émission
47:22que j'adore
47:22c'est une promenade
47:23avec des invités
47:24en deux chevaux
47:25dans les rues de Monaco
47:25je trouve que ça était
47:26plutôt sympa
47:26avec ma deux chevaux
47:27avec Charles Leclerc
47:28près d'une Ferrari
47:29je trouve que c'est plus sympa
47:30et voilà
47:31il y a des grands sportifs
47:31qui sont venus
47:32comme Ilian Thuram par exemple
47:33Christian Prudhomme
47:34Henri Lecomte
47:34mais si tu regardes
47:36les dernières émissions
47:36il y a aussi du François-Xavier de Maison
47:38il y a Nelson Monfort
47:39c'est très très varié
47:40et moi j'aime bien
47:41ce petit concept
47:42c'est 26 minutes de balade
47:43dans une voiture
47:44ça s'appelle Rendez-vous à Monaco
47:45mais c'est une télévision
47:46qui travaille bien
47:48pour la principauté
47:48et qui a un beau petit rayonnement
47:50et on reçoit
47:50plein de monde
47:51l'avantage de Monaco
47:52c'est que c'est comme Paris
47:53c'est quand même
47:54c'est un endroit privilégié
47:57où les gens ont plaisir
47:58à s'arrêter
47:58et prennent du temps
47:59pour expliquer leur amour
48:00pour Monaco
48:01et là aussi
48:02ça va donner envie
48:03de continuer après RTLM6
48:05c'est dans un endroit
48:06où tu te sens aimé
48:06et ça c'est hyper important
48:08et bien merci beaucoup
48:08donc on te retrouve
48:09je le disais
48:10sur Radio Sport
48:10Un peu Sport en France
48:11et Monaco Info
48:12merci beaucoup
48:13d'être venu
48:14dans l'interview média
48:15merci à toi
48:15très agréable
48:16de t'avoir
48:17et d'apprendre plein de choses
48:18et puis nous
48:19on se retrouve
48:19pour une prochaine
48:20interview média
48:20salut, ciao
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