- hier
Retrouvez L 'Affaire dans l'affaire, tous les samedis de 12h et 13h sur les ondes de Sud Radio, en partenariat avec la revue Affaires Criminelles de McSkysz.
Avec Damien Véron, frère de Tiphaine Véron et Cécile Juan, réalisatrice documentaire "L’air mouillé"
Abonnez-vous pour plus de contenus : http://ow.ly/7FZy50G1rry
———————————————————————
Retrouvez nos podcasts et articles : https://www.sudradio.fr/
———————————————————————
Nous suivre sur les réseaux sociaux
▪️ Facebook : / www.facebook.com/SudRadioOfficiel
▪️ Instagram : / www.instagram.com/sudradioofficiel/
▪️ Twitter : / https://twitter.com/SudRadio
▪️ TikTok : https://www.tiktok.com/@sudradio?lang=fr
———————————————————————
##L_AFFAIRE_DANS_L_AFFAIRE-2025-07-05##
Avec Damien Véron, frère de Tiphaine Véron et Cécile Juan, réalisatrice documentaire "L’air mouillé"
Abonnez-vous pour plus de contenus : http://ow.ly/7FZy50G1rry
———————————————————————
Retrouvez nos podcasts et articles : https://www.sudradio.fr/
———————————————————————
Nous suivre sur les réseaux sociaux
▪️ Facebook : / www.facebook.com/SudRadioOfficiel
▪️ Instagram : / www.instagram.com/sudradioofficiel/
▪️ Twitter : / https://twitter.com/SudRadio
▪️ TikTok : https://www.tiktok.com/@sudradio?lang=fr
———————————————————————
##L_AFFAIRE_DANS_L_AFFAIRE-2025-07-05##
Catégorie
📺
TVTranscription
00:00Sud Radio, l'affaire dans l'affaire, Stéphane Simon.
00:04Bonjour, bienvenue pour votre rendez-vous avec l'actualité judiciaire.
00:08L'affaire dans l'affaire, une émission réalisée en partenariat avec la revue trimestrielle Affaires Criminelles
00:13dont nous accueillons la fine équipe, Jade Serrano, journaliste d'investigation.
00:18Bonjour Stéphane.
00:19Et évidemment Jean-Marie Bordry qui nous accompagne tous les week-ends.
00:22C'est la voix chaude que vous aimez sur Sud Radio.
00:25Jean-Marie et Victor à ses côtés, Victor Lefebvre le rédacteur en chef.
00:30Bonjour, aujourd'hui nous allons parler des disparitions inquiétantes
00:34et une affaire a particulièrement retenu notre attention, c'est la disparition
00:38lors d'un voyage touristique au Japon le 28 juillet 2018 de Tiffen Veyron.
00:45La française s'évanouissait sans laisser de traces dans la petite ville de Niko
00:49à 150 kilomètres au nord de Tokyo.
00:52Et depuis 7 ans, pas moins de 7 ans, sa famille dénonce l'inaction de la police japonaise
00:58et cherche à faire la lumière sur cette mystérieuse affaire.
01:02Dans un instant, nous serons avec Damien, le frère de Tiffen, qui s'active et recherche
01:07la vérité.
01:07Nous allons l'entendre, l'écouter.
01:09Et tout de suite, nous allons rappeler les faits sur cette étonnante affaire.
01:14Ce jour de juillet 2018, quand son avion touche le sol de l'aéroport de Narita, Tiffen
01:24Veyron est une touriste heureuse, impatiente à l'idée d'un périple qui va durer 3 semaines
01:30au Japon.
01:30Tiffen a 36 ans, célibataire, sans enfant, passionnée par la culture japonaise et elle
01:37a minutieusement préparé ce deuxième voyage au Japon.
01:42Cette fois, elle projette de découvrir la partie sauvage et provinciale du nord de Tokyo.
01:47Elle a déjà séjourné dans la capitale 5 ans plus tôt.
01:51Mais cette fois, c'est le nord qui est au programme.
01:53Dès le lendemain de son arrivée, la jeune femme prend le train destination Niko, cette
01:59ville de 85 000 habitants, située donc au nord, dans la région de Kanto.
02:04C'est une étape incontournable pour les touristes qui veulent découvrir le Japon traditionnel.
02:09Son parc naturel est classé au patrimoine mondial de l'UNESCO et regorge de temples shintoïstes
02:15et bouddhistes.
02:16Vers 16h30, ce 27 juillet, Tiffen Veyron rejoint le Turtle Inn, un hôtel sans charme,
02:23situé à la périphérie de la ville, où elle a réservé une petite chambre, toute
02:28simple.
02:29Ce jour, il pleut des trombes sur la ville.
02:32Après quelques mots avec la femme du propriétaire de l'hôtel, les images de caméras de vidéosurveillance
02:38montrent Tiffen, sereine et souriante, avec une cape bleue qui la protège de la pluie.
02:45La jeune femme sort pour dîner en ville.
02:48À ce moment, elle échange encore quelques mots avec sa famille sur la messagerie WhatsApp.
02:55Incroyable, les ruelles deviennent des piscines.
02:58J'ai marché dans l'eau, les chaussures inondées.
03:01Mamma mia ! Heureusement, c'est seulement cette nuit.
03:03Ce sera plutôt nuageux et ensoleillé demain.
03:08Ce soir-là, elle fait encore la rencontre d'un couple de Français dans une supérette,
03:12puis regagne son hôtel et se couche un peu avant minuit.
03:18Le lendemain matin, elle prend son petit déjeuner aux alentours de 8h30 en compagnie
03:23des autres clients de l'hôtel.
03:25Deux Français, deux Allemands et trois Japonais.
03:29Un des touristes prendra à ce moment-là la dernière photo de la touriste française.
03:34On l'aperçoit clairement, vêtue d'un haut blanc qui petit déjeune seul.
03:39C'est la dernière image connue de la française.
03:42Selon le témoignage du propriétaire de l'hôtel aux autorités japonaises,
03:50Tiffen serait remonté dans sa chambre vers 9h30 et aurait quitté l'hôtel avant 10h.
03:56Et sa trace disparaît ensuite.
03:59Elle ne donnerait plus jamais signe de vie.
04:02Alertée par l'ambassade de France, Damien, Stanislas et Sibyl,
04:06les deux frères et la sœur de Tiffen, arrivent au Japon dès le 6 août.
04:11Aniko, la police japonaise, va raconter à la famille Véron que leur sœur serait tombée par accident dans la rivière,
04:20dont le niveau est anormalement monté à la suite des pluies.
04:24L'hypothèse des autorités japonaises repose sur un élément retrouvé sur le bord de la rivière.
04:30Un foulard censé appartenir à Tiffen que l'on a retrouvé sur la berge.
04:36Mais bien vite, l'hypothèse de la police s'avère peu crédible.
04:40Le foulard, d'abord, n'appartient pas à Tiffen.
04:43Et pire, les relevés pluviométriques indiquent que le niveau de la rivière Daïa n'a pas significativement monté ce jour-là.
04:53Alors, que s'est-il passé ?
04:55Devant l'inflexibilité de la police japonaise, qui ne changera jamais d'avis et maintient la thèse de l'accident,
05:05la famille Véron va bientôt décider de se faire aider d'un détective privé.
05:11Plusieurs éléments vont alors être révélés par l'enquêteur.
05:15Tout d'abord, les localisations GPS du téléphone de Tiffen montrent que la jeune femme était en réalité présente plus longtemps au sein de l'hôtel Turtle Inn.
05:27Jusqu'à 11h40 précisément, avant que l'appareil ne se coupe brutalement.
05:32Curieusement, le propriétaire de l'hôtel, pas plus que les autres clients de l'établissement, ne sera auditionné par les autorités.
05:41Et bientôt, lors d'un examen réalisé au luminol dans la chambre de Tiffen,
05:46des traces de sang, des éclaboussures se révèlent dans la chambre de la touriste.
05:53Mais la famille Véron n'est pas au bout de ses surprises.
05:57Damien, Stanislas et Sybille vont découvrir que la région a été le théâtre de plusieurs meurtres et agressions ces dernières années.
06:08Autant d'affaires dans l'affaire qui ne sont toujours pas résolues.
06:12Alors Victor Lefebvre, vous connaissez bien l'affaire Véron.
06:20Une grande enquête dans l'affaire criminelle, la revue a été publiée.
06:25Comment vous expliquez l'attitude de la police japonaise, à la minima peu curieuse,
06:31au plus capable de couvrir des agressions dans la région ?
06:35Il y a différentes hypothèses qui ont été avancées.
06:38D'ailleurs, vous l'avez parlé, la question du foulard, aussi le fait que Tiffen Véron souffrait d'épilepsie,
06:42qu'elle aurait pu ne pas prendre ses médicaments, elle aurait pu ainsi être précipitée dans la rivière.
06:47Il n'y a aucune preuve de cela, évidemment.
06:49Et puis il y a aussi une raison qui tient peut-être à la culture japonaise,
06:52qui fait qu'il y a un certain déshonneur pour les enquêteurs.
06:55Si jamais un crime est recalifié en simple accident, donc les policiers ne prennent pas de risque.
06:59Et puis il y a ce phénomène qui est très connu aussi au Japon, c'est le phénomène des disparus,
07:04ce qu'on appelle les jo-hatsu, donc les évaporés.
07:07Donc c'est un phénomène culturel très présent au Japon,
07:10c'est-à-dire le fait que, pour des raisons qui tiennent principalement à la situation économique aussi du pays,
07:15certains japonais préfèrent disparaître, organiser leur disparition,
07:19plutôt que de subir le déshonneur.
07:22Et donc c'est la raison pour laquelle les enquêtes parfois mettent du temps à se mettre en place et à débuter,
07:26ce qui a pu expliquer les carences.
07:27C'est très important ce que vous expliquez,
07:30parce que ça veut dire que le phénomène de disparition inquiétante n'existe pas, entre guillemets.
07:35Une disparition, c'est presque une soupape de sécurité sociale.
07:40C'est un dernier social, exactement.
07:43C'est culturel.
07:44Ça concerne quand même plus de 100 000 personnes chaque année au Japon,
07:47donc c'est pariant.
07:48Et voilà, ça explique ces manques, comme c'est le cas en l'occurrence dans l'affaire Tiffany Veyron.
07:52Alors nous avons la chance d'être avec Damien Veyron,
07:55merci d'être avec nous, bonjour, on est ravis de vous accueillir et de vous entendre.
08:00Tout d'abord, Damien Veyron, j'aimerais que vous remettiez dans la situation,
08:05il y a 7 ans que vous avez vécu, pardon pour la brutalité de l'invitation,
08:10mais on aimerait savoir comment vous avez appris la disparition de votre sœur,
08:15et comment s'est passé votre arrivée sur place,
08:18et la stupéfaction pour vous de voir la police vous dire que c'était un accident.
08:22Comment vous avez d'abord appris la nouvelle ?
08:27Alors l'objectif, bonjour à tous, merci de me donner la parole,
08:31c'est tellement important qu'on relève notre combat.
08:34Donc Tiffany, son objectif, quand elle est partie au Japon,
08:37c'est de nous le faire partager.
08:38Vous avez lu tout à l'heure, je vous écoutais,
08:40vous partagez les brisiens à WhatsApp et nous faisaient partager,
08:43donc Tiffany a vivé ce voyage avec nous.
08:45Donc on avait énormément de nouvelles,
08:47elle nous a tout de suite avertis lorsqu'elle était amico,
08:49puis tout d'un coup, à partir du 29 juillet, plus rien.
08:51Donc évidemment, on a été très inquiets,
08:53surtout qu'en plus il a fallu attendre un certain temps,
08:55puisque c'est seulement le 1er août,
08:57où là l'ambassade m'a écrit,
08:59en me disant qu'il n'arrivait pas à joindre nos parents,
09:01et que Tiffany avait disparu,
09:02et qu'il fallait qu'on les joigne plus vite.
09:04Donc non, ça a été évidemment, ça a été une inquiétude.
09:07Donc tout de suite, on est parti au Japon, vous l'avez dit,
09:10donc on est arrivé une semaine après la disparition de Tiffany,
09:12notant de s'organiser.
09:14Et là, effectivement, ça a été tout de suite vraiment un choc de culture,
09:18puisqu'on est arrivé, la police nous a accueillé.
09:21Donc déjà, c'est sympa qu'il l'ait fait,
09:22mais ils nous ont tout de suite amené près d'une rivière,
09:26en nous disant, vous aviez un petit foulard,
09:27en plus on le saura après,
09:29que c'était seulement un foulard qui est vendu en Corée,
09:32enfin je ne sais plus exactement,
09:33avec un petit plan chinois dessus,
09:34mais ils nous disaient, voilà,
09:35vous avez un foulard près d'une rivière,
09:36Tiffany est tombé, est donc tombé dans la rivière.
09:39Il nous avait déjà préparé un scénario, en fait.
09:43Donc on a été choqués,
09:44et puis surtout, une fois qu'on a été au commissariat,
09:47ils nous ont redonné la valise de Tiffany,
09:48en nous disant, écoutez, vous pouvez rentrer chez vous,
09:51il ne se passera plus rien,
09:52on a fait ce qu'il fallait faire,
09:55on ne fera pas plus.
09:56Donc ça a été un choc d'une violence inouï,
09:58cette première journée au Japon, c'était un cauchemar.
10:00Bien sûr.
10:00Et alors, il y a quelque chose, évidemment,
10:02qui saute aux yeux rétrospectivement,
10:04c'est que la police japonaise, non seulement est passive,
10:09n'a pas fait ce qu'il fallait,
10:11on en reparlera un peu plus tard,
10:13mais elle, entre guillemets,
10:15elle vous invente un scénario,
10:16sur quelle base elle vous invente ce scénario ?
10:18C'est quand même incroyable,
10:20cette thèse de l'accident qui sort de nulle part.
10:24C'est vraiment incroyable,
10:25surtout que quand on les avait eu au téléphone,
10:27avant d'aller au Japon,
10:28donc l'interprète de la police nous avait appelé,
10:31la première piste qu'ils ont mis en avant,
10:32c'est la piste du kidnapping.
10:34Puisqu'ils nous ont dit,
10:35d'ailleurs, on avait été effarés avec notre mère,
10:36ils nous ont dit,
10:37mais que ferait Tiffel,
10:38si quelqu'un essayait de l'agresser,
10:39de l'emmener,
10:39ça ferait quoi sa réaction ?
10:40Donc, en fait,
10:41c'était les premiers à mettre le doigt sur la piste criminelle.
10:45Puis, une fois qu'on est arrivés,
10:46effectivement,
10:47à nous présenter une piste qui...
10:51Je pense que ce genre de scénario au Japon,
10:54ça marche tout de suite,
10:54puisque vous avez une vraie soumission auprès des autorités.
10:58Donc, les policiers,
11:01lorsqu'ils disent quelque chose,
11:02ils ne sont jamais contestés.
11:03Sauf que nous, on n'est pas japonais.
11:05Donc, on a dit,
11:05comment c'est possible ?
11:07Ça nous paraît incroyable.
11:08Et puis, en plus, le foulard,
11:10nous, on voulait le prendre pour qu'il soit expertisé.
11:12La police refusait qu'on le prenne.
11:13En disant, vous n'avez pas le droit,
11:15s'il appartient à quelqu'un,
11:17il faut que la personne puisse venir le retrouver.
11:19Mais là, il va tomber dans la rivière.
11:20Donc, ça avait fait tout un choc
11:21presque diplomatique,
11:23puisque nous, nous avions fini par le ramasser.
11:25Il avait fallu signer des décharts.
11:27Enfin, c'est...
11:28Non, non, effectivement,
11:28ça a été vraiment un choc d'une vie en finnouée.
11:30Oui. Alors, sans tomber dans un scénario complotiste,
11:35on va voir dans quelques instants
11:37que depuis cette affaire,
11:40il y a quand même une quinzaine de corps
11:42qui ont été retrouvés dans la région,
11:43une trentaine d'agressions sexuelles
11:46qui ont été signalées aussi dans cette même région
11:48entre mars 2018 et mai 2021.
11:51C'est quand même des chiffres absolument stupéfiants.
11:54Mais est-ce qu'on peut imaginer
11:55une forme de complicité
11:57entre un représentant de la police
12:00et puis des criminels sur place ?
12:03C'est quelque chose de complètement fantaisiste ?
12:06Non, moi, je ne pense pas.
12:07Je pense que le rôle de la police au Japon
12:09est très limité.
12:10En fait, ils comptent.
12:10Vous avez une vraie homogénéité.
12:12Enfin, je veux dire, le Japon,
12:13il compte sur le groupe
12:15pour se gérer lui-même.
12:15Donc, c'est juste, tout simplement,
12:16ils ne sont pas habilités à...
12:18Ils n'ont pas les armes judiciaires.
12:20C'est-à-dire qu'ils n'avaient pas
12:21de juge d'instruction.
12:22Eux, ils marchent pratiquement
12:23sur la culture de l'aveu.
12:25On l'a vu à l'époque, justement,
12:26où Carlos Ghosn était broyé
12:27avec des gardes à vue à répétition.
12:31Donc, non, c'est que simplement,
12:32voilà, l'enquête est ouverte
12:34quand ils ont arrêté la personne
12:35pratiquement en flagrant délit.
12:37Et puis, le phénomène des évaporés,
12:40que Victor évoquait tout à l'heure,
12:42aussi crée cette inertie.
12:43Parce que, du moment où quelqu'un disparaît,
12:45on ne le cherche pas.
12:46Même quand ça peut être
12:47sur des disparitions,
12:49vraiment, oui, inquiétantes
12:50ou que cela peut conduire
12:52à une piste criminelle.
12:52Eh bien, ce que je vous propose,
12:55c'est que dans un instant,
12:56on revienne dans le détail
12:57sur cette affaire
12:58et vous allez nous dire
12:58surtout où en sont
12:59vos investigations
13:00puisque nous le savons,
13:02puisque nous avons bien préparé
13:03l'émission,
13:04que vous allez projeter
13:05prochainement
13:06un nouveau séjour
13:08au Japon.
13:10L'Affaire dans l'Affaire
13:10revient tout de suite
13:11sur Sud Radio.
13:13Sud Radio,
13:14L'Affaire dans l'Affaire,
13:15Stéphane Simon.
13:16De retour dans
13:17L'Affaire dans l'Affaire,
13:18une émission en partenariat
13:19avec la revue trimestrielle
13:21Affaire criminelle.
13:22Avec moi,
13:23Jean-Marie Bordry,
13:24la voie des matinales
13:25sur Sud Radio,
13:26le week-end.
13:27Victor Lefebvre,
13:28rédacteur en chef
13:28de la revue Affaire criminelle
13:29est avec nous également
13:30ainsi que Jade Serrano.
13:32Bonjour Stéphane.
13:32Nous parlons aujourd'hui
13:34de la mystérieuse disparition
13:35de Tiffaine Véron
13:37juillet 2018
13:38lors d'un voyage au Japon.
13:40C'était il y a 7 ans
13:41presque jour pour jour
13:42et nous retrouvons
13:43Damien Véron.
13:44Damien Véron,
13:45merci d'être avec nous encore.
13:46Vous avez lancé
13:47plusieurs appels
13:48à témoins internationals.
13:51Où en sont vos recherches ?
13:54C'est compliqué.
13:55On se bat depuis plus de 7 ans
13:56pour retrouver Tiffaine.
13:58Là, je prépare
13:59un nouveau voyage au Japon.
14:00Je pars justement
14:01dans 10 jours.
14:03Vous avez raison
14:03de le rappeler,
14:04on avait lancé
14:04un appel à témoins
14:05internationals
14:06sauf que cette fois,
14:07qui avait porté ses fruits
14:08d'ailleurs,
14:09puisqu'on avait eu
14:09des témoignages,
14:11mais beaucoup de témoignages
14:13de touristes.
14:14Or, cette fois,
14:15on va lancer
14:15un nouvel appel à témoins
14:16seulement orienté
14:18vers la population japonaise.
14:19Donc,
14:20on a préparé
14:20un site internet
14:21seulement japonais,
14:22donc on espère
14:23à partir de témoignages
14:24être capable
14:25de retrouver des éléments
14:26nous permettant
14:27de retrouver Tiffaine.
14:28Alors,
14:28vous parlez
14:29de la population japonaise,
14:31il faut savoir
14:32à cet égard
14:33que ce n'est pas
14:34si simple que ça.
14:35Spontanément,
14:36elle est plutôt,
14:37je dirais,
14:38enclin à vous aider,
14:40mais quand vous n'êtes pas là,
14:41ça n'avance pas
14:42beaucoup non plus.
14:42Oui,
14:45vous avez raison,
14:45c'est un petit peu le problème,
14:46d'où l'importance
14:47d'aller tout le temps au Japon,
14:48là,
14:48c'est mon huitième voyage,
14:49puisqu'en étant sur place,
14:50déjà,
14:51les médias japonais nous suivent,
14:52ils voient qu'on continue
14:53à se mobiliser,
14:54donc ça donne une impulsion
14:55et ça permet aussi
14:57aux Japonais,
14:57lorsqu'on est présent,
14:58de se mobiliser davantage.
15:00Donc,
15:00effectivement,
15:00c'est essentiel
15:01d'aller sur place pour ça.
15:02D'accord.
15:03Alors,
15:03la dernière fois
15:03que je vous ai lu,
15:05vous étiez interviewé
15:07par la revue
15:07Affaires criminelles,
15:08dirigée par Victor Lefebvre,
15:10et vous expliquiez
15:12proche de l'hôtel
15:13où résidait
15:15Tiffen
15:16lors de sa disparition,
15:17est devenu
15:18un point majeur
15:19pour l'enquête.
15:20Plusieurs témoins
15:21ont signalé
15:22des comportements troublants.
15:24Est-ce que vous pouvez
15:24nous expliquer
15:25de quoi il s'agit ?
15:27Oui,
15:27tout à fait.
15:27Alors,
15:27vous parliez de l'appel
15:28à un témoin international
15:30qu'on a lancé
15:31et ça nous a permis,
15:32justement,
15:32d'avoir d'autres témoignages
15:33de personnes
15:34qui auraient été agressées
15:35proches de l'hôtel,
15:36à peu près,
15:37à 10 minutes à pied
15:38de l'hôtel
15:39où Tiffen dormait.
15:41Effectivement,
15:41vous avez un endroit touristique
15:43où les gens,
15:45principalement les touristes,
15:46se retrouvent
15:46et tout près de ce lieu,
15:48il y a un parking
15:48où deux personnes,
15:51deux jeunes femmes,
15:52en novembre 2020,
15:53nous avaient écrit
15:53en nous expliquant
15:54qu'elles avaient échappé
15:55à un guet-apont.
15:56Donc,
15:56depuis,
15:56on reste vigilants
15:57sur ce qui se passe
15:57justement à cet endroit-là
15:59et l'appel à témoins
16:00qu'on a lancé
16:01a permis
16:02d'avoir des témoignages
16:03de gens qui étaient mal à l'aise
16:04trouvant qu'il y avait
16:05des gens un petit peu bizarres
16:06qui rodaient
16:07dans cet endroit.
16:09Alors,
16:09quels sont ces gens
16:10un peu bizarres
16:11puisque,
16:13si j'ai bien compris,
16:14si j'ai bien lu,
16:15il y a à la fois
16:17d'autres crimes
16:18qui ont été commis
16:19et également
16:20des agressions sexuelles
16:21qui ont été commises
16:22dans cette même zone
16:23de Nico ?
16:25Oui,
16:25alors,
16:26en fait,
16:26le drame dans l'affaire
16:27de Tiffen,
16:28c'est que déjà,
16:28Tiffen,
16:30c'est une affaire
16:30qui finalement
16:31n'est pas si compliquée
16:32que ça,
16:32en fait,
16:32quand on reprend tout.
16:33Puisqu'en fait,
16:34elle a disparu
16:35de l'hôtel,
16:36donc vous avez un lieu
16:36avec des personnes identifiées.
16:38Donc déjà,
16:38il aurait fallu
16:39que l'enquête démarre de l'hôtel.
16:40Ensuite,
16:40quand on a élargi
16:41nos recherches,
16:43un homme nous a interpellés
16:44justement proche
16:45de ce parking
16:45où vous faisiez référence
16:47aux personnes
16:49qui étaient agressées
16:50qui nous expliquaient
16:51qu'ils savaient
16:51où était Tiffen
16:52et quand on élargit
16:53dans la zone de Nico,
16:54effectivement,
16:55en travaillant
16:55avec nos enquêteurs privés,
16:56on a découvert
16:57que de 2018 à 2021,
16:59il y avait une quinzaine
17:00de corps retrouvés
17:01dans les environs.
17:02Donc ça,
17:03on ne sait pas
17:03puisque la police
17:04n'a jamais répondu
17:05sur l'identité de ces corps
17:06et après,
17:06de manière plus large,
17:07on voit qu'il y a
17:08une trentaine d'agressions sexuelles
17:09aussi dans cette zone.
17:10Donc,
17:11il y a un vrai problème
17:12dans cette ville.
17:12Oui,
17:13il y a un vrai problème.
17:14Est-ce que l'on pourrait être en...
17:15Évidemment,
17:16ça va être difficile
17:17que vous nous répondiez
17:17de façon aussi déterminée,
17:20mais est-ce que l'on pourrait être
17:21en présence
17:21d'un serial killer
17:22qui frappe
17:23dans cette région ?
17:26Je pense qu'étant donné
17:28les faiblesses
17:29du système judiciaire japonais
17:31qui consiste
17:31à arrêter les gens
17:32quand ils sont pris seulement
17:33pratiquement en flagrant délit,
17:34effectivement,
17:35oui,
17:36si vous avez un...
17:37D'ailleurs,
17:38c'est ce que disait
17:38un de nos premiers avocats
17:39qu'on avait,
17:40si vous avez une personne
17:42malveillante
17:42ou un tueur assez habile,
17:44s'il n'est pas vu,
17:45il peut ouvrir longtemps
17:46au Japon.
17:48Effectivement,
17:49tant qu'on n'a pas de réponse
17:49sur ce qui est arrivé
17:50au corps retrouvé,
17:51d'ailleurs,
17:53en 2022,
17:54un corps démembré
17:54a été retrouvé
17:55dans une valise aussi,
17:56donc oui,
17:56c'est compliqué de dire non
17:58puisqu'on n'a pas de réponse
18:00des autorités japonaises.
18:01Ça paraît d'ailleurs
18:02complètement dingue
18:04que de telles agressions
18:06puissent être commises,
18:08de tels meurtres
18:10puissent être commis
18:11aussi de manière itérative,
18:13comme ça,
18:13sans que cela déclenche
18:15vraiment,
18:17je dirais,
18:18une curiosité
18:18de la police japonaise
18:19très puissante,
18:21et des moyens
18:22d'enquête forts.
18:25Oui,
18:26il a fallu,
18:27il a fallu,
18:28on s'est entouré
18:28de professionnels
18:29depuis 7 ans,
18:29de vraies personnes,
18:31d'avocats japonais,
18:32d'enquêteurs japonais,
18:32donc il a fallu...
18:33Comment vous vous êtes organisé
18:34d'ailleurs,
18:34pardonnez-moi,
18:35mais comment vous vous êtes organisé
18:36pour que nos auditeurs comprennent,
18:37pour qu'ils comprennent
18:39comment vous menez
18:39une enquête parallèle,
18:41pour ainsi dire ?
18:43Ah non,
18:43mais ça a été très très compliqué,
18:45c'est pour ça qu'il a fallu
18:468 voyages,
18:46il a fallu s'entourer
18:47de japonais,
18:48donc les japonais sont bienveillants,
18:49nous aident,
18:50mais il a fallu qu'on décrypte
18:51la société japonaise,
18:52donc il a fallu du temps,
18:54mais maintenant,
18:55le bilan qu'on en fait,
18:57c'est que déjà,
18:58la première chose
18:58à laquelle on a été confronté,
19:00c'est qu'au Japon,
19:01quand les gens disparaissent,
19:02ce qu'on appelle
19:03le phénomène des jouets dessous,
19:04c'est un phénomène social,
19:05ce qui fait que les gens,
19:05quand ont le droit de disparaître,
19:07soit qu'ils soient recherchés,
19:13tout à l'heure,
19:14c'est que les enquêtes criminelles
19:16sont ouvertes
19:17quand la personne a été arrêtée
19:18ou prise en flagrant délit,
19:19donc à partir de ces deux
19:20phénomènes-là,
19:21c'est une catastrophe,
19:21parce que quand vous n'avez pas
19:24vraiment de choses évidentes,
19:28l'enquête ne souffle jamais.
19:29En le cas de Tiffen,
19:30il y a des éléments forts.
19:31En France,
19:32il y aurait tout de suite
19:32une perquisition de l'hôtel,
19:36probablement des auditions
19:36de tous les gens
19:37qui ont vu Tiffen.
19:38En gros,
19:38on enquête au Japon
19:41que quand il n'y a plus
19:42grand-chose à trouver.
19:43Oui, en fait,
19:46il n'y a pas de...
19:47Je pense que le système
19:48judiciaire japonais,
19:48ce que j'en ai compris maintenant,
19:50c'est que vous avez une...
19:52Comment dire ?
19:53C'est le groupe
19:55qui s'autogère au Japon.
19:56Vous avez une homogénéité
19:58de groupe,
19:58ce qui fait que la police,
20:00finalement,
20:00elle a un rôle secondaire
20:01comme la justice.
20:02Il compte sur la société,
20:04presque,
20:04pour se réguler elle-même.
20:05Donc, je ne pense pas
20:06qu'il y ait plus de faits divers
20:07au Japon qu'ailleurs,
20:08c'est juste que simplement
20:09quand il y en a,
20:10du coup,
20:10ils n'ont pas forcément
20:11les capacités
20:13d'enquêter
20:13ou de mener des investigations.
20:15Je pense qu'il est là,
20:15le problème.
20:16Alors, vous avez trouvé,
20:17lors de vos différents déplacements
20:19au Japon,
20:20vous avez listé
20:22trois personnes
20:23que vous soupçonnez
20:24d'en savoir plus
20:25qu'ils ne disent
20:26pour ne pas dire autre chose.
20:27Est-ce que vous pouvez
20:28nous détailler
20:28quelles sont ces trois personnes ?
20:31Alors, c'est vrai que plutôt,
20:33je vais peut-être élargir.
20:34En fait, déjà,
20:35c'est ce que je vous ai expliqué,
20:36c'est que dans l'affaire de Tiffen,
20:37on a un lieu avec des gens.
20:39Donc, à partir de là,
20:40pour une enquête,
20:40c'est plus simple.
20:41Si Tiffen était parti faire un trek
20:43au milieu de la montagne et tout,
20:44effectivement,
20:45là, vous n'avez pas d'indice.
20:46Donc, oui,
20:47le personnel de l'hôtel
20:49font partie des gens
20:51qui sont suspects
20:52puisqu'ils n'ont pas été auditionnés.
20:54Et surtout,
20:54il y a des incohérences
20:55puisque, par exemple,
20:56le responsable de l'hôtel
20:57explique que Tiffen
20:58est parti à 10 heures.
20:59Donc, grâce à notre travail
21:00sur Google,
21:02on voit qu'elle était
21:03pratiquement jusqu'à 11h40
21:04dans l'hôtel.
21:05Donc, ça, déjà,
21:06vous avez un premier groupe
21:07de suspects ici.
21:08Puis après,
21:09quand vous élargissez,
21:10je vous disais,
21:10un homme,
21:11à la fin de août 2018,
21:14nous a interpellé,
21:15Sibyl et moi,
21:16sur un parking,
21:17tout près justement du lieu
21:18dont vous aviez parlé tout à l'heure
21:19où des femmes avaient échappé
21:22à un kidnapping,
21:23qui nous disait
21:24qu'il savait où était Tiffen,
21:25qu'il était au courant.
21:26Nous, on a réussi
21:27à photographier sa plaque,
21:28on a réussi à prendre des infos
21:29et la police n'a jamais répondu
21:30ni enquêté.
21:31Et après, le troisième,
21:33c'est un homme
21:34qui se fait passer
21:34pour un faux guide.
21:35C'est un endroit
21:36que Tiffen voulait visiter.
21:38Donc, Tiffen voulait
21:39compter bien y aller.
21:40Et c'est un homme
21:40qui se fait passer
21:40pour un faux guide
21:41et qui fait des attouchements
21:42sur les femmes.
21:44C'est quelqu'un
21:46qui est aux abords
21:47des temples,
21:48c'est ça,
21:48parce que je crois
21:49que Tiffen voulait voir
21:50les temples dans la région.
21:51Et c'est quelqu'un
21:52qui est là
21:53pour accompagner des touristes,
21:54mais qui n'a pas
21:55de licences particulières
21:57pour exercer ce métier
21:58de guide,
21:58c'est ça ?
22:00C'est tout à fait ça,
22:00exactement.
22:01Il se fait passer
22:01pour un guide
22:02alors qu'en fait,
22:02il n'est pas du tout
22:03affilié au temple.
22:04C'est juste
22:05pour approcher les femmes.
22:06Alors, ce qu'on aimerait,
22:07c'est savoir
22:07si cette personne
22:09a été auditionnée
22:10et là, apparemment,
22:12pas du tout non plus.
22:14Non, ça aussi,
22:15c'est l'autre drame.
22:16Nous, on a réussi,
22:17grâce à l'ambassadeur
22:19de France au Japon,
22:20dès la disparition de Tiffen,
22:21à avoir des réunions.
22:22D'ailleurs, il va encore
22:22y en avoir
22:23quand je vais aller au Japon,
22:24des réunions très longues
22:25avec la police locale.
22:26Donc, on arrive quand même
22:27à avoir des échanges.
22:28Ce lien,
22:29on ne l'a jamais abîmé.
22:30On a fait en sorte
22:30qu'ils nous reçoivent
22:31tout le temps.
22:32Sauf que, vous voyez,
22:33sur ce genre de...
22:34D'ailleurs, sur le faux guide,
22:35par exemple,
22:36celui qu'on est en train
22:37d'évoquer,
22:39on leur dit
22:39mais cet homme
22:40doit être auditionné.
22:41Et en fait,
22:42il n'a jamais été auditionné.
22:44Et pire que ça,
22:45c'est quand
22:45la justice française
22:47demande
22:47à ce qu'il le soit,
22:49si vous voulez,
22:49il ne se passe rien non plus.
22:50Donc, c'est ça en fait
22:51qui est aussi épuisant
22:52dans notre combat,
22:52c'est qu'il n'y a pas
22:53de coopération
22:53et un véritable immobilisme
22:55des policiers.
22:56Eh bien,
22:57et on va continuer
22:58à parler dans un instant
22:59de la passivité
23:00de la police japonaise
23:01et des actions décisives
23:03qui auraient pu être menées
23:04dès les premiers jours
23:05après la disparition
23:05de Tiffen.
23:06Et on va parler
23:07de l'importance
23:08des appels à témoins
23:08et de l'initiative
23:09formidable de ce documentaire
23:11sur l'affaire
23:12Tiffen Véron.
23:13On en parle tout de suite
23:14sur Sud Radio.
23:15Sud Radio,
23:17l'affaire dans l'affaire,
23:18Stéphane Simon.
23:19Retour dans l'affaire
23:20dans l'affaire,
23:21votre rendez-vous
23:22avec l'actualité judiciaire
23:23avec la revue
23:24Affaires criminelles,
23:25notre partenaire presse.
23:27Victor Lefebvre
23:27est avec nous.
23:28Bonjour Stéphane.
23:29Bonjour,
23:29rédacteur en chef
23:30de cette revue.
23:31Jade Serrano
23:32est également avec nous,
23:33journaliste d'investigation
23:34et Jean-Marie Bordry.
23:35Toujours.
23:36Mes compères.
23:36Nous revenons aujourd'hui
23:37sur la mystérieuse disparition
23:39de Tiffen Véron.
23:40C'était en juillet 2018
23:42lors d'un voyage au Japon
23:43qui était plein de promesses,
23:45de découvertes.
23:46C'était il y a sept ans
23:47presque jour pour jour
23:48et Tiffen Véron
23:50n'est jamais revenu
23:50de ce voyage.
23:51Nous sommes avec Damien,
23:53son frère.
23:55Rebonjour Damien.
23:56Nous sommes également
23:57avec Cécile Rouen
23:59qui est réalisatrice
24:00d'un documentaire remarqué
24:02sur cette affaire.
24:04Ça s'appelle
24:04L'air mouillé.
24:06Bonjour,
24:07merci d'être avec nous Cécile.
24:09Jade,
24:10vous avez vu ce documentaire.
24:12Que raconte-t-il s'il vous plaît ?
24:14Ce documentaire
24:14est tourné quelques années
24:16après la disparition
24:17de Tiffen Véron.
24:18on suit son frère
24:19et sa sœur
24:20lors de leurs investigations
24:21au Japon.
24:22Donc on suit
24:23leurs enquêtes
24:24et j'ai retenu vraiment
24:25une phrase
24:26dans ce documentaire
24:27intimiste,
24:28bouleversant,
24:28percutant et nécessaire.
24:30C'est comme si Tiffen
24:31traversait le temps
24:32et l'esquivait à la fois,
24:34comme si elle déjouait
24:35cette combine
24:35qui fait que le présent
24:36devient tout de suite passé.
24:39Et c'est exactement ça,
24:40c'est-à-dire que l'image
24:41de Tiffen traverse
24:42tout ce documentaire
24:43sans jamais qu'on la retrouve,
24:45avec l'espoir
24:46toujours au bout.
24:47D'accord.
24:48Alors concrètement,
24:49ça se passe,
24:50on suit à la fois
24:51au Japon
24:53la famille
24:54qui se déplace,
24:56qui mène donc
24:56un de ses voyages
24:58nombreux.
24:59Et puis de l'autre côté,
25:00on voit
25:01l'appartement
25:02de Tiffen
25:03Véron
25:04qui se vide
25:04comme une page
25:05qui se tourne.
25:06cette séquence
25:07où la maman
25:08et la sœur
25:08sont bien obligés
25:10un an après
25:11la disparition de Tiffen
25:12de vider son appartement.
25:14Et donc en même temps,
25:15elle se demande
25:15est-ce qu'on va faire
25:16un mausolée ?
25:17Et la maman qui dit
25:17mais non,
25:18on ne fait pas un mausolée
25:19parce qu'un mausolée,
25:19c'est pour les morts,
25:20alors que Tiffen,
25:21on va la retrouver.
25:22Donc où est-ce qu'on met
25:23ses affaires ?
25:24Il y a quelque chose,
25:24c'est vraiment très intimiste
25:25et très bouleversant.
25:26Donc c'est poignant.
25:28Oui, c'est ça.
25:29Mais en même temps,
25:30on a vraiment toujours
25:32l'espoir,
25:33on espère avec vous
25:34en fait,
25:34tout du lot.
25:35Et c'est ça
25:35qui est très bien
25:36retrouvé.
25:38Alors Damien,
25:39c'est important évidemment
25:40pour vous de voir
25:40les médias continuer
25:41à se mobiliser,
25:42à parler de la disparition
25:43de votre sœur.
25:45Ce documentaire,
25:46vous l'avez accompagné ?
25:50Bien sûr,
25:51Cécile est une amie d'enfance,
25:53on est très proche de Cécile,
25:54ma mère dit que c'est
25:55comme sa fille.
25:56Donc évidemment,
25:57elle m'en a beaucoup parlé.
26:01Évidemment,
26:01vous le comprenez dans le film,
26:02c'est que d'ailleurs,
26:03je suis complètement naturel,
26:04donc on voit que je suis livré
26:05à mes émotions,
26:06que ce soit les frustrations,
26:07l'agacement.
26:08Donc voilà,
26:08je suis tel quel.
26:11C'est comme vous le dites,
26:12c'est l'authenticité
26:13de ce film,
26:14c'est que Cécile nous suit
26:15comme on est,
26:16dans la difficulté du combat,
26:17dans les frustrations.
26:19Donc non,
26:19pour nous,
26:20c'est une chance inouïe
26:22que Cécile ait pu réaliser ce film.
26:25Et on en est fiers.
26:26Alors,
26:27Cécile Rouen,
26:28vous êtes avec nous.
26:29Vous connaissiez le Japon
26:30avant de suivre la famille Véron
26:34dans ses démarches sur place ?
26:37Je ne connaissais pas du tout le Japon.
26:39Je suis partie avec Damien,
26:41je l'accompagnais une première fois,
26:42un mois après la disparition de Tiffen.
26:45Et à ce moment-là,
26:45c'était un accompagnement,
26:49parce que justement,
26:50à ce moment-là,
26:50personne d'autre de la famille
26:52pouvait l'accompagner
26:53au mois d'octobre 2018.
26:55C'était assez compliqué.
26:56Du coup,
26:56je suis partie avec lui.
26:58Et un an après,
26:59quand on a justement déménagé
27:00l'appartement de Tiffen,
27:02j'ai eu ce besoin
27:04de garder une trace.
27:05Mais on en a beaucoup discuté,
27:06comme disait Damien,
27:07en fait,
27:07je me suis toujours
27:08sentie très accompagnée
27:09par Damien,
27:10par Sybille,
27:11par leur maman,
27:12en fait,
27:13dans cette démarche.
27:14Donc,
27:14c'était vraiment dans...
27:15On était toujours dans l'échange
27:16et dans le dialogue ensemble
27:17par rapport au film.
27:19D'accord.
27:19Vous connaissiez Tiffen.
27:21Vous avez eu...
27:24Qu'est-ce qui vous a donné envie
27:25de poursuivre,
27:28je dirais,
27:28le combat de Damien,
27:29de la famille ?
27:30Comment s'est partie cette idée ?
27:34Tiffen,
27:34on se connaît depuis l'âge de 8 ans.
27:36Donc,
27:36on a toujours eu un lien
27:37très, très fort.
27:39Voilà,
27:39c'est ma famille de cœur.
27:41Tiffen,
27:43Damien,
27:43Sybille et Anne.
27:44Et le film est vraiment parti,
27:47voilà,
27:47encore une fois,
27:47en octobre 2018,
27:48quand on était sur place.
27:50Donc,
27:50c'était mon premier contact
27:52avec le Japon.
27:53Je n'étais jamais allée au Japon,
27:54comme je vous disais avant.
27:56Et à ce moment-là,
27:57il n'y avait pas du tout
27:57ce désir de film.
27:59On était dans l'urgence.
28:00Et en fait,
28:01au mois de juillet 2019,
28:04justement,
28:04quand il a fallu déménager,
28:06on a beaucoup...
28:07C'est surtout avec Sybille
28:08à ce moment-là
28:08qu'on a discuté.
28:09Il y avait vraiment
28:10tout cet univers
28:11qui est extrêmement riche
28:13de Tiffen.
28:13Et j'avais...
28:14C'était comme si elle disparaissait
28:16une deuxième fois
28:17de vider cet appartement.
28:18C'était vraiment
28:19extrêmement violent.
28:21Et il fallait fixer
28:23une empreinte de tout ça.
28:24Et puis,
28:24il y a aussi le fait
28:26que la vie continue
28:28et comment inscrire
28:30le combat dans tout ça,
28:31comment allier
28:32ces deux réalités.
28:33et pour moi,
28:35ma façon de faire,
28:36ça a été de saisir
28:37ma caméra.
28:38J'ai accès en marche intime,
28:40donc moi,
28:40c'était prendre ma caméra
28:41à ce moment-là.
28:42Victor ?
28:42Et pourquoi avez-vous
28:43choisi ce titre
28:44pour le documentaire
28:45« L'air mouillé »,
28:45ça correspond quoi
28:46à l'atmosphère
28:47que vous avez retrouvée
28:47sur place à Nico ?
28:49Qui est très particulière.
28:50On a le sentiment
28:51d'une atmosphère
28:52très particulière sur place.
28:54Oui,
28:54alors tout à fait,
28:55il y a vraiment
28:56cette atmosphère à Nico
28:57d'air mouillé.
28:58Après,
28:58je pense que quand on fait
28:59un film,
29:01c'est un regard.
29:01et moi,
29:02mon regard,
29:03j'ai voulu l'inscrire
29:05dans une sensation.
29:09Les gens qui vont à Nico,
29:10la majorité,
29:11c'est des touristes
29:11et donc ils y vont
29:12pour cette image aussi
29:13plutôt des couleurs saturées,
29:16les temples,
29:16cette beauté des lieux.
29:18Et moi,
29:18je n'ai vu que du gris,
29:19que des câbles électrifiés.
29:21Donc voilà,
29:21je voulais marquer
29:23ce regard différent
29:24sur une ville
29:25à travers une sensation
29:26qui a donné ce titre.
29:27D'accord.
29:28Alors,
29:28ce qu'il y a d'incroyable
29:29dans la disparition
29:30de Tiffen,
29:31c'est la passivité
29:32de la police japonaise.
29:33On en disait
29:34un petit mot tout à l'heure.
29:37Damien,
29:37je me tourne vers vous.
29:38Quelles sont les actions
29:39décisives
29:40que la police
29:40aurait dû mener
29:41dans les premiers jours
29:42après la disparition
29:44de Tiffen ?
29:45Alors,
29:47il y a deux choses.
29:48C'est que tout d'abord,
29:49ce qu'il aurait fallu,
29:50parce qu'ils n'ont été
29:50au courant finalement
29:51qu'une journée après
29:52la disparition de Tiffen,
29:53c'est qu'ils prennent
29:54des chiens tout de suite
29:55pour essayer de pister,
29:56pour voir où était Tiffen.
29:57Il n'y a eu aucune recherche
29:58menée.
29:59Ils se sont juste contentés.
30:00Comme finalement,
30:01toutes les affaires de Tiffen
30:02étaient dans sa chambre d'hôtel
30:03et qu'elle avait laissé
30:04ses projets de visite à Nico,
30:07ils ont juste envoyé
30:08une voiture
30:08sur les lieux
30:09qu'elle voulait visiter.
30:09Mais il aurait fallu
30:10tout simplement
30:10pister Tiffen.
30:12Et puis après,
30:12la deuxième chose,
30:14c'est que d'ailleurs,
30:14la police française
30:15nous l'a tout de suite dit,
30:16c'est qu'il aurait fallu
30:17tout simplement
30:18faire une réquisition,
30:19une perquisition
30:20au sein de l'hôtel,
30:21faire une réquisition
30:22auprès des opérateurs téléphoniques
30:23et auditionner tous les gens.
30:25C'est ce que je vous disais
30:25tout à l'heure,
30:26c'est très simple
30:26du moment où vous avez un lieu.
30:28Dans le cas de Tiffen,
30:28on a un lieu et des gens.
30:30Donc voilà,
30:30tout ça, rien n'a été fait.
30:31Oui, parce que ce qui est
30:32incompréhensible,
30:32c'est que l'hôtelier
30:33n'a jamais été interrogé,
30:34si ce n'est en qualité de témoin,
30:36alors qu'il fait partie
30:36quand même des suspects principaux,
30:38puisqu'il a quand même menti
30:38sur l'horaire de départ de Tiffen.
30:40C'est quelque chose
30:40qui est assez inexplicable,
30:41quand même,
30:42le fait qu'il ait jamais été
30:43auditionné par la police.
30:46Bah oui,
30:46c'est complètement...
30:47Enfin,
30:47de toute façon,
30:48c'est le système judiciaire
30:49qui, pour nous,
30:50peut nous paraître
30:51complètement absurde.
30:52C'est ce que je vous ai expliqué,
30:53c'est-à-dire,
30:54du moment où la personne
30:55n'est pas arrêtée
30:55en flagrant délit,
30:56il n'y a pas d'enquête.
30:56Quelles sont les réponses
30:58que vous fait la police nippone
31:01lorsque vous leur lui expliquez
31:03que ce n'est pas normal
31:04et qu'après tout,
31:04en France,
31:05une bonne centaine de personnes
31:06seraient déjà passées
31:07sur le grill ?
31:08Qu'est-ce qu'ils vous répondent ?
31:10Mais c'est justement,
31:11ça c'est le gros...
31:12On a dû être confronté à ça
31:14pendant pratiquement 8 ans,
31:15c'est le choc culturel.
31:16C'est qu'en fait,
31:16ils ne comprennent pas
31:17nos requêtes,
31:18puisque ce n'est pas pour eux,
31:19ce n'est pas leur fonctionnement.
31:21Donc,
31:21on a eu beau être accompagné
31:23d'avocats japonais,
31:24même de l'ambassadeur de France
31:25au Japon
31:26qui se déplaçaient personnellement,
31:27on voyait qu'il y avait toujours
31:28des incompréhensions
31:29du système judiciaire.
31:30Pour eux,
31:31c'est le leur.
31:31Ils n'arrivent pas à comprendre
31:32qu'en France,
31:34on peut être parti civil,
31:35qu'on puisse faire
31:36des demandes d'actes.
31:37Pour eux,
31:37c'est invraisemblable.
31:38Donc, pour eux,
31:39ils sont perdus
31:40et ils sont incapables
31:40de nous répondre.
31:41Mais est-ce qu'ils arrivent
31:44à comprendre
31:44le fait que la famille
31:46ait besoin de savoir
31:47ce qui s'est passé ?
31:49Est-ce qu'ils arrivent
31:49à comprendre ?
31:51Enfin,
31:51est-ce qu'ils considèrent
31:51que ce n'est pas normal
31:52que vous recherchiez
31:53la vérité ?
31:56Dès qu'on est arrivés,
31:57la police de Nico
31:57nous a redonné
31:58la valise de Tiffany
31:59et nous disons,
31:59c'est terminé,
31:59vous pouvez rentrer chez vous.
32:00C'est grâce à la médiatisation
32:01au Japon,
32:02c'est grâce à la pression
32:03qu'ils ont fini
32:04par faire des choses.
32:05Mais non,
32:05je pense que pour eux,
32:07ce n'est pas leur rôle
32:08de forcément chercher les gens.
32:09Enfin,
32:09ils sont plutôt,
32:10ce que j'expliquais
32:11avec le phénomène
32:11des Joetsu,
32:12c'est qu'il n'y a pas
32:12de recherche organisée.
32:13Donc, eux,
32:14ils considèrent,
32:15et d'ailleurs,
32:15je suis sûr que pour Tiffany,
32:16ils considèrent
32:17qu'ils ont fait
32:17énormément de choses
32:18parce que quand c'est un Japonais,
32:20il se passe encore moins de choses.
32:21C'est un peu
32:22une sorte de fatalisme.
32:23Oui.
32:24Alors, justement,
32:25c'est important
32:26l'écho dans les médias
32:28et est-ce que
32:29les médias japonais
32:30jouent le jeu ?
32:32Est-ce que vous avez l'impression
32:33que si la police japonaise
32:35ne fait pas le travail
32:36que l'on pourrait réclamer ici,
32:38les médias japonais
32:40parlent de l'affaire
32:41de votre sœur,
32:42de sa disparition
32:43ou pas du tout ?
32:45Les médias japonais
32:46sont extrêmement présents
32:47mais le dialogue
32:48que j'ai avec les médias japonais
32:49n'est pas du tout
32:50le même dialogue
32:51qu'on a par exemple
32:52en ce moment.
32:53C'est-à-dire que
32:54vous ne pouvez pas heurter
32:55les autorités au Japon.
32:57Si je dis
32:57qu'il n'y a pas d'enquête,
32:58que c'est inadmissible,
32:59je ne serais pas entendu
33:00et les médias ne relaient pas.
33:02Donc, ce que font
33:02les médias japonais,
33:04c'est que tout simplement,
33:05ils montrent en avant
33:06nos recherches,
33:07ils montrent qu'on se bat
33:08et que Tiffany
33:08n'est pas retrouvé.
33:09Mais ça ne va pas plus loin.
33:10Il n'y a évidemment
33:10pas du tout de critique
33:11sur le fait
33:12que la police
33:13ne soit pas à l'auteur.
33:14Ça, c'est un peu tamo au Japon.
33:16Cécile Ruan,
33:17ça a dû beaucoup
33:17vous surprendre évidemment
33:19puisque vous avez découvert
33:20le Japon
33:21à l'occasion
33:21de ce documentaire.
33:23Le Japon jouit
33:25d'une réputation
33:26de pays très tranquille.
33:28Et pour vous
33:28qui avez découvert le Japon,
33:30c'est une image
33:30qui est trompeuse finalement.
33:33Qu'est-ce que vous diriez ?
33:35Oui, je pense effectivement.
33:37Alors forcément,
33:38mon regard sur le Japon
33:39est particulier.
33:41Mais oui,
33:42en fait,
33:42ça rejoint tout ce que
33:44dit Damien.
33:45C'est-à-dire qu'il y a cette...
33:47On ne va pas à l'encontre
33:49de l'ordre établi.
33:50C'est cette force
33:51du collectif.
33:53Donc d'un côté,
33:55il y a ce civisme
33:56assez extraordinaire au Japon.
33:59Et d'un autre côté,
34:01c'est-à-dire que tout le monde,
34:02on respecte énormément
34:03les règles.
34:04Mais de respecter
34:05tellement les règles,
34:06ça amène aussi
34:06à justement ne jamais
34:08aller à l'encontre
34:09de cet ordre établi.
34:12Donc forcément,
34:15même ma vision du Japon
34:16a été particulière.
34:19Vous restez avec nous.
34:20On revient dans un instant
34:22sur l'affaire
34:22Tiffaine Véron,
34:23cette touriste française
34:24disparue au Japon.
34:25C'était il y a
34:26sept ans,
34:27presque jour pour jour.
34:28A tout de suite
34:28sur Sud Radio.
34:30Sud Radio,
34:31l'affaire dans l'affaire,
34:32Stéphane Simon.
34:33Retour dans votre rendez-vous
34:35sur l'actualité judiciaire
34:37en partenariat
34:37avec la revue trimestrielle
34:39Affaires criminelles.
34:40Victor Lefebvre,
34:41le rédacteur en chef,
34:42est avec nous.
34:43Jean-Marie Bordry également.
34:44Jade Serrano également.
34:46Et nous revenons aujourd'hui
34:47sur la mystérieuse disparition
34:49de Tiffaine Véron.
34:50C'était en juillet 2018
34:52lors d'un voyage au Japon.
34:53C'était il y a sept ans,
34:54je le disais,
34:55presque jour pour jour.
34:56Damien Véron,
34:57le frère de Tiffaine,
34:58est avec nous.
34:59Ainsi que Cécile Rouen,
35:00qui est réalisatrice
35:01d'un documentaire
35:02sur l'affaire
35:02L'air mouillé,
35:04elle est avec nous également.
35:06Alors, Damien,
35:08l'enquête que vous avez menée,
35:09vous et votre famille,
35:11vous a permis,
35:11je le disais,
35:12d'établir une liste
35:13de plusieurs suspects.
35:15On a parlé du gérant,
35:16de l'hôtel,
35:17on a parlé du faux guide,
35:19mais il y a un homme
35:20dont on n'a pas assez parlé,
35:21qui est assez étonnant aussi,
35:23qui prétend être un Yakuza
35:26et qui aurait des révélations à faire.
35:28Est-ce que vous pouvez
35:29nous en dire un peu plus ?
35:32Oui, tout à fait.
35:33Nous étions avec Sibyl,
35:35d'ailleurs,
35:35il y avait une équipe de télévision,
35:36il me semble,
35:37japonaise qui était avec nous
35:38et notre interprète.
35:39Donc, on était tout proche
35:40de l'hôtel
35:41où Tiffaine a disparu.
35:44Proche aussi du parking
35:45qu'on évoquait tout à l'heure,
35:46enfin d'un petit cimetière
35:47dont on parlait tout à l'heure
35:48où vous aviez eu
35:49une tentative de kidnapping
35:50sur deux touristes
35:51en novembre 2020.
35:52Et donc,
35:53proche d'un parking,
35:53un homme en camionnette blanche
35:55nous interpelle.
35:57Alors, heureusement,
35:57nous étions avec notre interprète
35:58sinon nous n'aurions pas été
35:59en mesure de comprendre.
36:01Il nous dit
36:01« Je suis au courant
36:02de la disparition de Tiffaine,
36:03je connais des informations,
36:06je sais ce qui s'est passé. »
36:08Donc, nous, tout de suite,
36:09on a pris la plaque
36:11d'immatriculation en photo,
36:12on a pris son visage en photo
36:13et évidemment,
36:15on a tout de suite averti
36:16la police de Nico.
36:18Sauf que la police de Nico
36:19nous a juste dit
36:20« Oui, oui, non,
36:20mais c'est un fou,
36:21ça ne vaut pas la peine
36:24de l'interpeller. »
36:25Enfin, en fait,
36:26voilà, en gros,
36:27ils n'ont pas plus d'argument
36:28que ça.
36:29Sauf qu'en fait,
36:30c'est important,
36:31si vous voulez,
36:31quand vous avez un individu
36:32de ce type.
36:33Bien sûr.
36:33C'est étonnant
36:33parce qu'il y avait
36:34une femme à l'arrière,
36:36une femme à l'arrière
36:37de son véhicule
36:38qui avait l'air
36:39un peu sonnée.
36:40Donc, peut-être
36:40qu'elle était sous contrainte
36:41à ce moment-là.
36:42Je ne sais pas.
36:42En fait, le contexte
36:43vraiment inaugurait rien de bon.
36:45On avait vraiment
36:45un mauvais ressenti.
36:47Et donc, voilà,
36:47depuis ce jour,
36:48on n'a pas réussi
36:49parce que malheureusement,
36:50c'était une plaque
36:51d'immatriculation provisoire.
36:52Nos enquêteurs japonais
36:53n'ont pas réussi
36:54à remonter la piste.
36:55On va continuer
36:56lors de mon prochain voyage
36:58en essayant de consulter
36:59d'autres personnes
36:59et de voir si on peut
37:00remonter jusqu'à lui.
37:01Mais voilà,
37:01ça montre en fait
37:02toute la difficulté
37:03de l'enquête
37:03qu'on mène depuis le début.
37:04C'est qu'on a des pistes
37:05et c'est à nous
37:05de les montrer.
37:06C'est à vous
37:07de mener l'enquête.
37:08On ne se rend pas compte,
37:09je voudrais qu'on insiste
37:10là-dessus ce matin,
37:11de la solitude
37:12d'une famille comme ça
37:14qui est totalement
37:16sans ressources,
37:18je dirais,
37:18face à un mur
37:21d'incompréhension
37:22de la police
37:23avec le barrage
37:25des langues.
37:26Enfin bref,
37:26vous ne pouvez compter
37:27que sur vous-même
37:28pour faire progresser
37:30l'enquête
37:30sur la disparition
37:31de votre sœur.
37:32Vous avez quand même
37:33lancé un comité
37:34contre la disparition forcée.
37:37Pardon,
37:38vous avez lancé,
37:39oui,
37:39auprès du comité
37:40contre la disparition forcée
37:41des Nations Unies
37:42une action.
37:43Quelle est cette action ?
37:44Est-ce que vous pouvez
37:44nous en parler un petit peu ?
37:47Oui, bien sûr.
37:47J'ai eu la chance
37:49grâce à une directrice,
37:51enfin une représentante
37:52d'un ONG.
37:54Justement,
37:54cette femme qui est opérée
37:55puisqu'elle a subi
37:56un viol au Japon
37:57et donc elle a été
37:57elle aussi confrontée
37:59à tout le système judiciaire.
38:00Donc ça m'a permis
38:00en fait d'aller m'exprimer
38:01devant le comité
38:02des droits de l'homme,
38:03donc à l'ONU,
38:04parler du cas de Tiffen.
38:05Donc c'est intéressant
38:06puisque tous les rapporteurs
38:09qui étaient là en pris note
38:09de la disparition de Tiffen
38:10et j'ai découvert
38:11qu'il existait
38:12ce qu'on appelle
38:12le comité des disparus forcés
38:14au sein donc
38:15des droits de l'homme
38:16et donc j'ai pu les rencontrer
38:18et on a pu déposer
38:19un dossier,
38:21ce qui fait que ça les a conduits
38:22à faire une demande
38:23d'action en urgence.
38:25Donc tout simplement,
38:26ils ont demandé
38:26aux Japonais officiellement
38:27qu'une enquête soit menée,
38:30en tout cas que les égresseurs
38:31de Tiffen soient
38:31identifiés, interrogés,
38:34qu'on puisse avoir accès
38:36à la procédure
38:36et qu'il puisse y avoir
38:37une coopération.
38:38Donc ça,
38:39ça a eu des...
38:40En France,
38:40ça n'a pas eu forcément
38:41un impact énorme
38:42mais au Japon,
38:42ça a eu un impact
38:43très important
38:44puisque ça a mobilisé
38:45l'opinion japonais
38:46dans le temps
38:47que si l'ONU
38:48s'intéresse
38:50à la disparition de Tiffen,
38:51c'est qu'effectivement,
38:51peut-être que tout
38:52n'a pas été fait.
38:53Donc ça a créé
38:53une mobilisation importante
38:54au Japon.
38:55Donc non,
38:55c'est important,
38:55cette demande de l'ONU.
38:57Alors,
38:57vous êtes également rapproché
38:59du pôle
38:59Cold Case de Nanterre.
39:01La juge qui est chargée
39:03du dossier
39:03va-t-elle se déplacer
39:05au Japon ?
39:06Est-ce que c'est d'ailleurs
39:07facile pour le pôle
39:08Cold Case de Nanterre,
39:09c'est-à-dire à la justice
39:10française,
39:11de faire bouger les lignes
39:12dans un pays
39:12qui est totalement souverain
39:13comme le Japon ?
39:14C'est-à-dire que c'est
39:15difficile
39:16de compter
39:19sur la justice française
39:20aussi ?
39:21C'est-à-dire que vous avez
39:21la double peine,
39:22entre guillemets,
39:23c'est-à-dire que vous n'avez
39:23pas la coopération
39:24de la police japonaise
39:25et puis la justice française
39:27n'est pas libre
39:28de ses mouvements,
39:29évidemment,
39:29sur le territoire japonais.
39:33Oui, alors le fait
39:33que le dossier de Tiffen
39:34ait été transféré à Nanterre,
39:35ça a vraiment été
39:36une chance pour nous
39:36puisqu'on est quand même
39:37passé à Poitiers,
39:38tout près du non-lieu.
39:40Donc ce qui aurait été
39:40un drame,
39:41donc la justice française
39:42n'avait jusqu'alors
39:42pas été,
39:43enfin en tout cas,
39:44je vais être plus précis
39:45parce que la justice non,
39:46puisqu'à un moment donné,
39:47ils étaient prêts
39:47à ce que les magistrats
39:48se passent,
39:48on va dire,
39:49le juge de Poitiers
39:49qui était en charge du dossier
39:50n'a pas été à la hauteur.
39:51Donc heureusement,
39:52le dossier a été transféré
39:54au pôle.
39:55Ce qui est important,
39:56c'est que dans la disparition
39:58de Tiffen,
39:58en fait,
39:58il y a des choses
39:59qui peuvent être faites
39:59aussi de France.
40:00La valise de Tiffen,
40:02elle est restée 5 ans
40:03dans un placard,
40:04dans la maison de notre mère,
40:06cette valise,
40:07elle a pu être analysée
40:07par le pôle.
40:08Donc il y a beaucoup de choses
40:10qui ont pu être faits
40:10de France.
40:11Donc ça déjà,
40:12c'est une bonne chose
40:12parce qu'au moins,
40:13toutes ces portes
40:15vont être fermées.
40:15Donc pour nous,
40:16c'est bien.
40:18Malheureusement,
40:18il semblerait que de France,
40:19il n'y ait pas eu
40:20d'élément suffisamment fort
40:21pour mettre la pression
40:22sur le Japon.
40:22Et là,
40:23c'est ce que vous disiez,
40:24on rentre sur l'autre partie
40:25qui pour moi
40:26va être très compliquée.
40:27C'est comment réussir
40:28à aller au Japon
40:29pour enquêter,
40:31sachant qu'eux-mêmes
40:32n'ont pas un système judiciaire
40:34permettant d'enquêter.
40:36Donc là,
40:36effectivement,
40:37là on est quand même
40:37dans une période difficile.
40:38Là,
40:38en ce moment,
40:39vous avez une commission
40:39surrogatoire internationale
40:40qui est au Japon.
40:41Et donc les juges demandent
40:43que le dossier soit transmis
40:45à la France,
40:46que les caméras de vidéosurveillance
40:48soient aussi envoyés à la France
40:50pour qu'elles puissent
40:50être analysées et observées
40:52pour être sûres
40:52que Tiffed ne figure pas
40:53sur les caméras.
40:54Et elles ont également demandé
40:56le fait de se déplacer.
40:57Donc voilà,
40:57là on est dans un point
40:58pour le pot,
41:00je pense qu'on est
41:00à un moment charnier.
41:01Est-ce que les caméras
41:02de surveillance,
41:02enfin toutes les images
41:03ont été gardées par exemple ?
41:06C'est une bonne question.
41:07Eux disent que oui,
41:08mais comme ils ne communiqueraient
41:09qu'ils ne coopèrent pas,
41:10tant qu'on n'a pas
41:11ces éléments-là,
41:12c'est compliqué de le dire.
41:13Ils le disent,
41:14mais ils ne le transmettent pas.
41:15Donc c'est...
41:16Alors évidemment,
41:18tous ceux qui nous écoutent
41:19ont envie de vous aider.
41:21Vous avez lancé
41:22en ce début d'année 2025
41:24une association
41:25qui s'appelle
41:26Entraide,
41:27comme Association Nationale
41:28Tiffed pour la Recherche
41:29des Disparus à l'Étranger,
41:31dont vous vous occupez maintenant.
41:33D'ailleurs,
41:33vous avez décidé
41:34d'arrêter votre métier
41:35de paysagiste
41:36pour vous consacrer
41:37à la recherche de la vérité
41:38pour votre sœur.
41:39Comment est-ce qu'on peut
41:42vous aider très concrètement
41:43pour ceux qui nous écoutent ?
41:47Alors,
41:48on a été forcément
41:49se battant pour votre vie
41:51mais on a été en lien
41:52avec beaucoup de familles
41:52qui étaient dans le même cas que nous.
41:54Alors avec des problèmes différents.
41:55Nous, au Japon,
41:56il y a un problème de cadre
41:57où il n'y a pas d'enquête,
41:58vous n'avez pas de coopération.
41:59Mais dans d'autres pays
42:00comme l'Argentine
42:00où là,
42:02vous avez plus de la corruption
42:03ou au Seychelles
42:05où c'est pareil,
42:06la police ne réchit pas du tout.
42:07Et donc,
42:09on a été en lien
42:09avec ces familles.
42:10On a réalisé qu'une association,
42:11ce que nous,
42:12on aurait aimé être aidé
42:12à ce moment-là.
42:13Quand Tiffan a disparu,
42:15on n'avait aucune aide.
42:16Il n'y avait pas d'association
42:17qui pouvait nous aiguiller
42:19parce que c'est tellement
42:19de démarches à faire
42:20d'un point de vue diplomatique,
42:21politique.
42:22On l'a évoqué depuis le début.
42:23Donc, on s'est dit
42:24que c'était important
42:24qu'il y ait une association
42:25qui puisse aider les familles.
42:29Et maintenant,
42:29fort de notre expérience,
42:31de notre réseau et tout,
42:33on espère pouvoir aider
42:33toutes ces familles.
42:34Donc là,
42:35pour l'instant,
42:36on existe,
42:36ça nous permet d'aider
42:37des familles.
42:38Mais là,
42:38on est dans l'attente
42:38du risque fiscal
42:39qui ne nous permettra
42:40d'obtenir des dons.
42:41Donc là,
42:42on croise les doigts.
42:42Là aussi,
42:43on est dans un moment important
42:44de la vie de notre association.
42:46D'accord.
42:47Alors,
42:47Cécile Rouen,
42:48je voudrais rappeler
42:49que vous êtes réalisatrice
42:50du documentaire
42:51L'air mouillé
42:51qui raconte
42:52cette quête sur place
42:55pour essayer d'en savoir plus.
42:57Où est-ce qu'on peut voir
42:58votre documentaire ?
42:59C'est une question
43:00que l'on me pose également.
43:03Oui,
43:03alors le documentaire
43:04est disponible gratuitement
43:05pendant trois mois
43:06sur la plateforme
43:07sanossi.live.
43:10Voilà.
43:11Et puis,
43:11il y aura une diffusion
43:13normalement sur une chaîne
43:13qui s'appelle Bip TV aussi.
43:16D'accord.
43:16Mais je ne l'ai pas
43:17peut-être encore.
43:18Bon.
43:18Eh bien,
43:19vous nous tiendrez au courant.
43:21Damien Véron,
43:21je voudrais vous remercier
43:22d'avoir été avec nous.
43:24Je rappelle,
43:24vous vouliez poser une question,
43:25Jean-Marie ?
43:26Je lui souhaitais bon courage
43:27surtout et souhaitais bon courage
43:28à tous ceux
43:28qui sont dans cette situation
43:29parce que cette quête
43:30kafkaïenne est absolument
43:31désespérante par le moment.
43:33Absolument désespérante.
43:35Merci d'avoir été avec nous.
43:36Je le disais.
43:37Je rappelle que vous êtes
43:37également l'auteur d'un livre
43:38qui raconte votre enquête.
43:40Ça s'appelle
43:40Tiffen Où es-tu ?
43:42À la recherche de notre sœur.
43:43C'est paru aux éditions
43:44Robert Laffont.
43:45C'est sorti en 2022.
43:48Vous nous disiez tout à l'heure
43:49que vous envisagez
43:50de repartir au Japon.
43:51Ce sera le huitième voyage,
43:53c'est ça ?
43:54Exactement.
43:55Là, ça va être un voyage
43:56vraiment intense.
43:57Une statue de Tiffen
43:58va être déposée à Nico
43:59le jour de sa disparition.
44:01On va rencontrer l'ambassadeur.
44:02Une nouvelle réunion
44:02est prévue avec la police.
44:04Donc oui, ça va être
44:04un programme très, très chargé.
44:05Qu'est-ce que vous attendez
44:06de ce voyage ?
44:08Vous attendez de nouveaux témoignages ?
44:11Exactement.
44:12Un site en japonais est prêt
44:13pour recueillir les témoignages.
44:15La police nous a expliqué
44:16en avoir récupéré beaucoup
44:17sans jamais les communiquer.
44:19Donc maintenant,
44:19justement, on en parlait,
44:21l'intervention de l'ONU,
44:22étant donné que notre combat
44:23a été légitimé,
44:23on espère que les Japonais
44:25vont directement s'adresser à nous
44:26et nous donner des éléments importants.
44:28Et qu'ils vont bouger, surtout.
44:29Qu'ils vont bouger, absolument.
44:31Merci à tous les deux
44:32d'avoir été avec nous.
44:33Je rappelle que vous pouvez
44:34retrouver notre émission
44:35sur la chaîne YouTube
44:36de Sud Radio.
44:37Tout de suite,
44:38c'est Alain Marty
44:38qui nous amène
44:39sur les routes des vins de France.
44:40On a une bonne raison
44:41de trinquer en toute modération
44:42dans un instant,
44:43parce qu'on peut saluer
44:43l'agrandissement de la famille
44:44de l'affaire dans l'affaire
44:45cette semaine.
44:46Ah oui !
44:46Avec l'arrivée de la petite Diane.
44:48De la petite Diane.
44:49Bravo aux parents,
44:50bravo, félicitations
44:51à Victor Lefebvre
44:52et à son épouse.
44:53Et à toute la famille
44:54qu'on embrasse.
44:54À suivre sur les routes
44:56des vins de France,
44:57bien entendu.
44:58In Vino Sud Radio
44:58en toute médération,
45:00juste après les informations.
45:01Et évidemment,
45:02l'affaire dans l'affaire,
45:03vous pouvez retrouver
45:03notre émission
45:04tout au long de l'été.
45:05Allez, à tout de suite
45:06sur Sud Radio.
Recommandations
41:30
44:38
43:57
43:20
44:44