00:0013h, 14h, Europe 1 13h, et à 13h45 sur Europe 1, Europe 1 13h, dernière partie, vous écoutez Céline Giraud et avec vous aujourd'hui Céline Gill, William Golnadel et Raphaël Stainville.
00:10Des députés écologistes de gauche qui veulent limiter l'impact médiatique des faits divers dans les médias publics.
00:17Alors ce texte cite des meurtres, ceux de Lola, de Thomas Crépol, ils ont déposé un amendement le 25 juin,
00:24c'est une quarantaine de députés dont on parle, parmi lesquels on y retrouve Alexis Corbière, Clémentine Autain, Sandrine Rousseau ou encore François Ruffin.
00:33Et ces députés regrettent que les faits divers soient devenus des armes courantes dans les luttes politiques et idéologiques.
00:39On va en débattre, mais je vous propose d'écouter d'abord Jules Torres, le chef du service au JDD,
00:43qui estime que l'amendement proposé par ses députés vise à supprimer les faits divers est une forme de censure contre les médias publics.
00:50De toute manière, ils n'en parlent pas, ou alors ils en parlent pour mieux accuser ceux qui en parlent.
00:54Lola, on a eu un documentaire sur France 5, La Fabrique de l'Aisne, qui réécrivait de toutes parts la possible instrumentalisation qu'il y avait de l'affaire.
01:01On nous disait par exemple dans ce reportage que les parents de Lola avaient refusé qu'on instrumentalise le drame.
01:06Deux ans plus tard, la maman de Lola a écrit une lettre dans Le Figaro, elle disait qu'elle n'avait jamais dit ça.
01:10Le service public a complètement menti.
01:11Deuxième chose, le drame de Thomas à Crépol.
01:13Le service public en parle très bien quand il s'agit d'inviter les trois listen-kistes qui ont écrit un livre sur une nuit en France.
01:19Un livre, vous savez, sur le drame de Crépol, qui nous explique que finalement,
01:23des gamins qui vont de ville en ville avec des machettes pour, je cite, draguer des filles,
01:27ça ne pose aucun problème et que de toute manière, ils le font tout le temps, donc c'est normal, il faut s'y accoutumer.
01:31Voilà ce que c'est aujourd'hui le traitement des faits divers sur le service public.
01:34Gilles-William Gonadal, une réaction avec cette place jugée disproportionnée des faits divers dans les médias,
01:40qui nuit au débat public.
01:41Déjà sur le terrain des principes, c'est invraisemblable.
01:45C'est insensé que de vouloir faire que ce que j'appelle les autorités d'occultation continuent leur métier.
01:53Parce qu'en vérité, c'est par rapport à la réforme de l'audiovisuel qu'ils craignent peut-être que l'audiovisuel de service public
02:00change sa méthode qui est largement de dissimuler les choses.
02:04Voilà, donc ils ont peur que finalement ça change.
02:06Mais d'autre part, si vous voulez, ces gens-là, ça ne les dérange pas de parler de l'affaire Naël.
02:14Ça ne les a pas dérangés quand on parlait de l'affaire de Malik Ouskine.
02:18Ça ne les dérange pas de parler de l'affaire Traoré.
02:22Ça, ça ne les gêne pas.
02:24Ça ne les a pas dérangés du tout de parler de l'affaire de la mosquée il n'y a pas longtemps,
02:28même si on a découvert et d'en tirer le fait que c'était islamophobe.
02:34Même si on a découvert que le type était complètement dément.
02:37En vérité, la réalité, dément tellement, cruellement,
02:44la manière dont ils ont idéalisé et favorisé l'immigration,
02:49c'est comme un médecin fou qui voudrait casser un thermomètre pour faire baisser la fièvre.
02:55Ils en sont là, ces gens-là.
02:56Et dans cet amendement, alors qu'il a été retoqué avec le...
02:59Effectivement, il n'a pas été débattu puisque la réforme a été repoussée de Rachida Dati sur le visuel public,
03:05a été retoqué vers le Sénat.
03:07Ils écrivent,
03:07Le meurtre de Lola à Paris en 2022 et celui de Thomas à Crépole en 2023 ont été l'occasion de véritables campagnes de diffusion d'une sémantique racialisante
03:17de la part de représentants politiques, d'éditorialistes et de médias d'extrême droite.
03:22Vous savez, moi, je ne peux pas m'empêcher de penser à la famille de Thomas, à la famille de Lola,
03:30d'entendre ces députés signer cet amendement et considérer que ces tragédies sont des faits divers,
03:38c'est absolument insupportable.
03:41Que disent ces familles, justement ?
03:43Ce qu'elles crient, c'est que nous ne sommes pas des faits divers.
03:46Ce sont des faits de société, des faits de société qu'il faut pouvoir analyser.
03:50Et justement, ce que veulent faire, et c'était très bien dit par Gilles Williams,
03:53ce que veulent faire ces députés, finalement, c'est d'imposer une sorte d'omerta sur l'audiovisuel public qui existe déjà.
04:02En soi, ils sont en phase avec Emmanuel Macron et son brainwashing, pour le coup.
04:06Non, mais vous avez raison, mais qui existe déjà.
04:08La réalité, c'est que l'audiovisuel public, aujourd'hui, occulte la plupart de ces tragédies
04:14et préfère se concentrer sur d'autres.
04:16Ce qu'ils veulent, tout simplement, c'est la Pravda, mais la Pravda, elle existe déjà.
04:21Elle a un nom, c'est France Télévisions, c'est France Inter.
04:25Exactement.
04:28Gilles Williams, s'ils étaient élus, que se passerait-il ?
04:30Ce serait la censure absolue ?
04:32Si à Dieu ne plaise, ils étaient élus, alors qu'ils sont quand même ultra minoritaires,
04:37et que je ne pense pas que ces prises d'opposition les rendent populaires,
04:40peut-être, à la limite, dans certaines banlieues,
04:43ce serait une catastrophe totale.
04:46Là, effectivement, il réussit.
04:49Ah, je suis certain qu'il...
04:50Il s'en prendrait aux médias privés, du coup, comme nous ?
04:52Croyez-vous ?
04:53Comme CNews ?
04:54Ah ben, je ne donne pas cher de notre peau,
04:58si jamais, à Dieu ne plaise...
04:59Mais même, de vous à moi,
05:02je ne donne pas cher de notre peau physique,
05:04si jamais, à Dieu ne plaise, la France Insoumise prenait le pouvoir.
05:08Et est-ce qu'on peut redouter que l'ARCOM se prononce sur un sujet comme ça,
05:11sur les faits divers, justement ?
05:13Non, en fait, l'ARCOM, il lui arrive d'intervenir.
05:16D'ailleurs, elle avait même repris Patrick Cohen pour un éditorial qui était...
05:22Pour Thomas.
05:24Exactement, dans le cadre de l'affaire Crépole.
05:26Donc, il lui arrive de s'immiscer de manière trop rare,
05:30et de faire la leçon aux services publics, mais ça lui arrive.
05:33Mais, en fait, ce qui est intéressant, quand même, dans cette affaire,
05:35c'est que ces députés signent leur crime.
05:39Ils auraient pu très bien ne pas déposer cet abonnement.
05:42Encore une fois, c'est ce que je vous disais,
05:43c'est déjà le cas, la réalité de l'audiovisuel public.
05:46Aujourd'hui, c'est le plus souvent l'occultation de ces tragédies
05:51au profit d'autres faits qui leur semblent plus significatifs.
05:54Mais là, en l'écrivant noir sur blanc,
05:57c'est d'une maladresse, c'est d'une bêtise
05:59qui ne fait que renforcer le soupçon qu'ont un certain nombre de Français
06:03à l'égard de leur chaîne de télévision publique.
06:07Et ils se disoutraient par l'emploi des termes francocides
06:09qui avaient été employés par Éric Zemmour,
06:11et en sauvagement, qui est quand même un terme
06:13qui a été employé par Gérald Darmanin, mais d'autres aussi.
06:16Je comprends qu'on puisse discuter du terme francocide.
06:19C'est un concept qui vise à essayer de synthétiser
06:24une réalité qui semble de plus en plus évidente
06:27à un certain nombre de Français.
06:28Mais je comprends qu'on puisse le...
06:30Oui, à ce moment-là, pourquoi ne pas contester
06:34ce barbarisme qu'est le féminicide aussi ?
06:37Mais bien sûr, pareil, on peut toujours tout discuter.
06:41Mais pardon, je pense qu'il existe un racisme anti-blanc,
06:45un racisme anti-français,
06:47qui fait qu'effectivement,
06:49certains sont tués parce qu'ils sont blancs et français.
06:52Autre question que j'avais envie de vous poser,
06:55Gilles-William Gonadel et Raphaël Steinville.
06:57Y a-t-il deux poids, deux mesures dans le traitement
06:58du cas des otages français dans les médias retenus en Algérie ?
07:02Écoutez la réaction de Kamel Daoud,
07:06pris Goncourt, écrivain qui reproche à certains médias
07:09de ne pas soutenir Boilem sans salle.
07:12Il y a eu un soutien massif, un soutien spectaculaire,
07:15des gens de bonne foi et de bonne volonté,
07:17mais il y a eu aussi des procès d'intention.
07:19Moi, je suis quand même frappé par le fait que,
07:21lorsqu'il s'agit de Boilem sans salle,
07:23on a eu des plateaux télé où on répétait
07:24« Ce n'est pas un ange, c'est quelqu'un de l'extra-droite », etc.
07:27Quand Christophe Glez a été arrêté,
07:30personne n'a jugé de ses positions,
07:31ni a parlé de ses positions politiques à gauche,
07:34présumées ou pas.
07:35On a fait le procès d'intention de Boilem sans salle,
07:37mais on n'a jamais fait le procès d'intention du journal français.
07:40Le cas sans salle fait parler aussi sur la France
07:42et de ce qu'il en est,
07:43de la cartographie médiatique et politique de la France.
07:46Ça ne veut pas dire qu'il n'y a pas eu un soutien massif
07:49pour Boilem sans salle.
07:49Non, au contraire.
07:50Mais ça, on dit aussi sur la France
07:52comment elle perçoit les gens qui viennent d'ailleurs,
07:54qui sont franco-algériens, écrivains, dissidents