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Les Rencontres économiques d'Aix-en-Provence, qui tiennent leur 25e édition du 3 au 5 juillet, représentent un événement unique en Europe pour la recherche de nouvelles voies d'apaisement face à un monde de ruptures et de violence. Regardez son président, Jean-Hervé Lorenzi.
Regardez L'invité pour tout comprendre avec Yves Calvi du 03 juillet 2025.

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Transcription
00:00Yves Calvi et Agnès Bonfillon, RTL Soir.
00:03Bonsoir Jean-Hervé Lorenzi.
00:05Bonsoir.
00:06Vous êtes le fondateur du Cercle des économistes
00:07et vous présidez les rencontres d'Aix-en-Provence
00:10qui s'ouvrent aujourd'hui jusqu'au 5 juillet, samedi.
00:13Affronter le choc des réalités, c'est le thème de cette édition 2025.
00:17L'une des réalités qu'on est en train de vivre, en tout cas, c'est le réchauffement climatique.
00:20La France sort à peine d'une canicule étouffante
00:22et pourtant le pays ralentit ses efforts de transition
00:25selon le Haut Conseil pour le Climat dans un nouveau rapport.
00:28Je vous propose d'écouter Jean-Hervé Lorenzi,
00:31François Gémen, chercheur au GIEC, il était notre invité ce matin sur RTL.
00:35La question de la décarbonation que nous voyons comme une contrainte qui nous tombe dessus,
00:39ça peut être au contraire un véritable projet économique
00:41qui va fédérer le pays et qui va amener des bénéfices et des profits à nos entreprises
00:47et un intérêt géopolitique énorme pour le continent.
00:50Jean-Hervé Lorenzi, la décarbonation comme projet politique et économique, ça vous inspire ?
00:55Oui, il a raison de dire qu'à terme, le projet de décarbonation massive,
01:04les investissements que ça suppose et la croissance économique, ça peut se rejoindre.
01:08C'est vrai, mais ce n'est pas vrai à très court terme.
01:10À très court terme, on est dans un pays qui a une croissance qui est extrêmement faible
01:14et évidemment, on est très sensible à tous les coûts complémentaires.
01:19Si vous prenez un autre exemple qui n'est pas français mais qui est allemand,
01:23la structure même d'industrie allemande qui est fondée sur l'automobile
01:27et donc qui est majeure, c'est la première industrie allemande,
01:31il est clair que quand on leur dit qu'en 2035, il faut qu'on arrête toute session,
01:37toute vente de thermique, ça pose un petit problème.
01:40Donc tout est un problème de délai, d'intelligence des situations
01:43et surtout d'équilibre entre les intérêts des uns de court terme
01:48et les intérêts des autres qui sont tout à fait légitimes.
01:51Et où est la situation de la France justement dans ce paysage que vous venez de dresser ?
01:56Moi, je pense que la France n'investit pas assez.
01:58On est, comme vous le savez, dans une croissance qui est très faible,
02:01avec des gains de productivité qui sont faibles,
02:04avec des problèmes budgétaires qui sont géants,
02:07avec une dette qui est quand même tout à fait importante.
02:09Donc là, dans les 15 jours qui viennent,
02:13si la canicule se poursuivait, évidemment, ça deviendrait le seul sujet,
02:18mais comme ça allait forcément ralentir,
02:21il semblerait que la priorité se soit ici de trouver
02:24de quoi nous rapprocher d'un équilibre budgétaire
02:28qui est quand même la condition sine qua non pour pouvoir redémarrer.
02:31Et pourtant, ça coûte de l'argent.
02:33À titre d'exemple, la canicule de 2003 avait coûté entre 15 et 30 milliards d'euros au pays,
02:39selon l'INSEE.
02:41Nos responsables politiques ont-ils bien pris conscience de cet enjeu ?
02:45Il n'y a pas dans cette affaire, je pense, de mauvaise volonté.
02:50Il y a simplement l'idée, il y a des équilibres à trouver entre les surcoûts que ça suppose à court terme.
02:56Et alors, je suis très attentif au fait que ces surcoûts ne retombent pas sur les revenus les plus faibles.
03:03Donc, attention à trouver un bon équilibre.
03:06Un an après la dissolution de l'Assemblée Nationale, dans quel état d'esprit sont nos chefs d'entreprise que vous allez rencontrer à Aix ?
03:13Je suis frappé de voir que quasiment tous les grands patrons, ceux que j'ai rencontrés,
03:18donc c'est peut-être une trentaine, sont tous sensibles à l'idée qu'il faut qu'on trouve des positions,
03:24y compris parce que les équilibres de notre pays, c'est peut-être 4-5% d'heures de travail de plus.
03:30Donc, c'est les jeunes et les seniors, et puis c'est évidemment plus d'investissement.
03:36Et là, il faut trouver des modalités d'utilisation de notre épargne.
03:40Sur le fond, mon idée, c'est que nous sommes dans une période dans laquelle nous avons des problèmes comme le reste du monde,
03:48le reste du monde, le monde entier est en relation de croissance.
03:53Nous avons des problèmes de vieillissement qui sont absolument géants,
03:55à côté des problèmes climatiques qui sont géants.
03:58Il faut arriver à traiter tous ces sujets.
04:00Ça signifie des bouleversements et des modifications extrêmement forts dans notre mode de fonctionnement.
04:06Ça suppose peut-être de demander aux seniors, dont je fais partie, un effort complémentaire.
04:11Là, je vais me faire quelques amis.
04:12Donc, on ne s'en sortira pas en travaillant un peu plus longtemps ?
04:15Si, bien entendu, il faut travailler un peu plus longtemps.
04:17Mais là aussi, égalité et fraternité, j'allais dire.
04:21C'est-à-dire l'idée que lorsque vous avez commencé à 15 ans,
04:25ce n'est pas la même chose que quand vous avez commencé à 25 ans.
04:28Et si vous portez des poids lourds, je suis très frappé, je termine,
04:32sur l'idée que le problème des retraites dans notre pays, c'est notre cinquième réforme.
04:37Donc, ce n'est pas la première fois.
04:38Ce n'est pas un problème insoluble.
04:40Et honnêtement, si chacun fait un petit effort,
04:42on devrait déjà trouver un arrangement assez rapide sur ce thème-là.
04:46Évidemment qu'on va travailler un peu plus longtemps.
04:49Mais évidemment qu'il faut trouver des secondes pour ceux qui ont eu des métiers très pénibles.
04:54Et surtout, et surtout, pour les femmes qui ont des carrières hachées
04:57et qui se retrouvent dans des situations absolument ingérables.
05:00François Bayrou va dévoiler dans quelques jours, le 14 juillet précisément,
05:04sa feuille de route pour trouver 40 milliards d'euros pour le budget 2026.
05:09Selon vous, Jean-Hervé Lorenzi, une hausse des impôts est-elle inévitable ?
05:12On est vraiment dans une histoire qui est un bracadamante.
05:1640 milliards d'euros !
05:18Je veux bien que ce soit très compliqué,
05:19que chaque ministère se bagarre de manière farouche sur ses dépenses.
05:24Je veux bien que les retraités aisés comme je suis
05:27considèrent que leur enlever, les mettre à une CSG qui est équivalente à celle des autres,
05:33c'est un scandale absolu.
05:34Enfin, je dirais qu'il y a des problèmes qui peuvent être résolus.
05:37Ce n'est pas la fin du monde.
05:38Et donc, je crois que ce serait habile
05:41de ne pas trop augmenter les impôts,
05:43ou de ne pas augmenter les impôts.
05:44Et je pense qu'on doit d'abord essayer d'être plus rationnel dans l'utilisation
05:48des dépenses que nous faisons et qui sont quand même très, très importantes.
05:53Le rationalisme lié à nos dépenses.
05:55Merci infiniment, Jean-Hervé Lorenzi, fondateur du Cercle des économistes
05:59et président des Rencontres d'Aix-en-Provence,
06:01qui s'ouvre aujourd'hui jusqu'au 5 juillet, donc samedi.
06:04Merci beaucoup.
06:05Et grand merci à Tristan Boucher qui réalisait notre liaison.
06:08Dans un instant, le meilleur du meilleur de la saison de Marc-Antoine Lebray,
06:11c'est le Breaking News.

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