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00:00Bonjour Christian Prudhomme, une cérémonie d'ouverture en abon, c'est bien ça dont il s'agit, ce qui va se passer à Lille ce soir ?
00:05Oui, bien sûr, la présentation des coureurs c'est toujours un moment important.
00:08Pour les coureurs aussi, bien évidemment, pour retrouver le public, la ferveur, l'enthousiasme.
00:12Et puis pour nous, on sait que c'est vraiment ici et maintenant que ça se passe, pour ce grand départ, Lille-Nord de France.
00:17Puisque cette présentation des coureurs intervient ce soir avant les grands départs, avant le grand départ de samedi matin.
00:21On parle d'ailleurs limite plus de ce grand départ que de la première étape, ça veut dire quoi ?
00:25Que c'est devenu un événement en tant que tel ?
00:27Oui, le grand départ c'est aujourd'hui un événement dans l'événement, bien évidemment.
00:31En fait, je pense que les choses ont beaucoup changé il y a presque 20 ans, 18 ans précisément, lorsque nous sommes partis de Londres pour la première fois.
00:37Et ce qui fait qu'à partir de ce moment-là, toutes les candidatures que nous avons reçues étaient plus fortes, plus belles, plus hautes.
00:43Et d'ailleurs, quand les délégations viennent, les délégations qui ont le grand départ un an ou deux ans après viennent sur le grand départ,
00:49elles se rendent compte qu'il faut mettre le paquet et c'est ce qu'ont fait les collectivités du département du Nord, de la région des Hauts-de-France et de la métropole européenne de Lille.
00:57C'est-à-dire qu'il y a une certaine compétition entre les villes ?
00:59Oui, saine, belle, avec des étoiles dans les yeux et de l'envie.
01:02Et quand même beaucoup de marketing, parce que ce que les coureurs regardent à la fin, c'est le classement à la fin de la première étape.
01:06Ce n'est pas forcément le grand départ, c'est l'aspect sportif qui reste important.
01:09Alors l'aspect sportif, c'est évidemment déterminant. Dans le Tour de France, c'est la plus grande compétition cycliste au monde, je ne vais pas vous dire le contraire.
01:15En revanche, c'est bien plus que ça, c'est de la ferveur, c'est de l'enthousiasme.
01:18Le Tour de France de mes rêves, c'est le tour qui passe devant chez moi.
01:21Je vous le dis là, mais parce que je l'ai entendu d'un gamin il y a 20 ans.
01:24Et les gens sont heureux que ça vienne devant chez eux, tout simplement, avec la proximité des champions.
01:30Je ne promets à personne qu'ils pourront passer un quart d'heure avec Pogacar, Vingegaard ou Julien Laphilippe.
01:34Mais on l'a vu avec la conférence de presse des enfants hier, hyper accessible avec des gamins.
01:39J'ai entendu un petit gamin de 8 ans dire que c'est le plus beau jour de ma vie.
01:43Quand on entend ça, on est content.
01:44Mais c'est aussi le sens de la présentation des coureurs ce soir dans le centre-ville de Lille.
01:48D'ailleurs, juste avant cette présentation des équipes, vous aurez à 17h15 à l'Opéra le briefing du directeur de la course.
01:54C'est-à-dire que vous aurez face à vous 184 bonhommes avec également leur staff.
01:58À quoi sert ce moment et qu'est-ce que vous allez leur dire ce soir ?
02:02Vous êtes bien curieux.
02:04Mais en fait, c'est le seul moment où on s'adresse directement aux coureurs.
02:06Parce que nous, le lien que nous avons, le lien formel, il est avec les équipes, pas avec les champions.
02:10Ce qui peut paraître paradoxal, parce que les gens ne vous voient pas.
02:12Donc c'est le seul moment où ils sont tous là.
02:14Il y en a beaucoup qui sont là pour la première fois.
02:16Il y a des habitués.
02:17C'est un moment où on sert quasiment 184 mains.
02:20C'est revenu après le Covid et c'est bien et c'est tant mieux.
02:23C'est un moment de communion.
02:25Vous savez, ça les impressionne aussi certains coureurs.
02:27Les nouveaux et puis les plus anciens leur expliquent comment ça va se passer.
02:31Donc c'est vraiment un moment tout à fait particulier.
02:32où j'interviens, mais où Thierry Gouvenou, notre patron des compétitions,
02:35intervient lui aussi pour un tas de détails, de règlements, etc. à respecter.
02:427h43.
02:43Ici Nord, notre invité ce matin est Christian Prodom, le directeur du Tour de France.
02:47Christian Prodom, le Tour de France, va quand même quitter le Nord à un moment.
02:51À la fin, qui va gagner ? Vous avez un favori ?
02:52À la fin du Tour, au bout de trois semaines.
02:55Il y a un favori, je n'ai pas de favori, mais il y a un favori qui est Tadej Pogacar.
02:58Qui a dominé largement le début de saison avec le Clème du Dauphiné.
03:01Maintenant, sur les cinq dernières éditions du Tour, il y a trois victoires pour Pogacar,
03:04deux pour Jean Zingegaard.
03:06Et le résultat final des deux dernières années était largement lié aux chutes
03:10qui avaient eu lieu au printemps avant le Tour.
03:13Donc là, j'espère qu'ils sont tous les deux au sommet de leur forme
03:15et qu'on aura le plus longtemps possible une bagarre,
03:17avec peut-être un troisième homme, Remco Evenepoel, le double champion olympique de Paris.
03:21Et pourquoi pas des Français ? Non pas pour le classement général, mais pour des victoires d'étape.
03:24Vous préférez quoi en tant que directeur du Tour ?
03:27Qu'il y ait ce duel qui soit installé entre Vingegaard et Pogacar avec aussi un troisième homme ?
03:31Ou vous préférez qu'il y ait du suspense, qu'il y ait une chute justement pour que ça puisse relancer la compétition ?
03:35On ne va jamais souhaiter des chutes.
03:38Mais le fait que vous dites qu'il y ait deux favoris...
03:40Comme dans toute compétition, on souhaite évidemment qu'il y ait un duel.
03:43Le duel, c'est le sel même de la compétition sportive, quelle qu'elle soit.
03:47Après, s'ils sont trois et pas deux, à se battre ensemble, ce sera très bien.
03:50Pogacar, qu'est-ce qu'il différencie d'autres champions qu'on a pu avoir dans l'histoire du Tour ?
03:54Froome, par exemple, à une époque, il a quelque chose de particulier.
03:56Pourquoi c'est lui qui performe ?
03:58C'est surtout un champion précoce.
04:01Comme les plus grands, c'est une sorte de Mozart de la compétition.
04:06Anctil, Hino, Merckx ont gagné tout de suite et jeunes.
04:10Mais quand Pogacar gagne en 2020, c'est le plus jeune vainqueur du Tour depuis Henri Cornet en 1904.
04:15Donc il faut bien avoir ça en tête.
04:16Sachant qu'il avait fait l'année précédente troisième du Tour d'Espagne à 20 ans
04:21et qu'il avait gagné précédemment le Tour de l'Avenir.
04:22Donc c'est un talent précoce, comme seuls les plus grands.
04:27Taday Pogacar, qui a une équipe derrière lui, UAE Emirates, avec un manager,
04:31également Mauro Gianetti, impliqué dans une affaire de dopage en 2008.
04:36Il y a une suspicion à avoir où c'est terminé, ces histoires ?
04:39De manière générale, de toute façon, je l'ai déjà dit,
04:42il n'est pas illégitime qu'on se pose tout le temps des questions,
04:44en général, sur le cyclisme, au vu du passé.
04:46Maintenant, nous, on a bien envie que ces questions-là soient posées dans tous les domaines.
04:49Ce que Gianetti vous disiez à une époque, ce n'est pas un parent de vertu.
04:51On s'est battu pendant des années, nous, pour avoir une agence de contrôle indépendante.
04:56On s'est battu pendant des années.
04:57On l'a obtenue.
04:58Je ne doute pas une seule seconde que cette agence-là,
05:01présidée par Valérie Fourneron, ancienne ministre des sports,
05:04avec qui on s'est battu précisément,
05:06pour avoir au sens large le sport le plus propre possible,
05:10cette agence, je suis convaincue qu'elle fait très bien son travail.
05:12Pour revenir à vous, Christian Prudhomme,
05:14à 8h15, tout à l'heure, dans une demi-heure,
05:15nous entendrons votre prédécesseur, Jean-Marie Leblanc.
05:18Il dit que pour son premier tour de France, en 1989,
05:20il était flippé comme jamais qu'il faisait des prières au pied de son lit,
05:23comme un petit garçon.
05:24Vous vous souvenez de votre premier tour ?
05:26C'était 2007, a priori, la veille du grand départ.
05:29Vous étiez dans quel état ?
05:33Je ne sais pas.
05:34En fait, c'est surtout le jour.
05:35Ce n'est pas forcément le jour du grand départ du tour.
05:36C'est le jour où vous comprenez que vous allez être directeur du tour.
05:38On a fait, Jean-Marie, comme moi, la même chose.
05:40On est allé l'un et l'autre sur la tombe de notre père.
05:42Parce qu'on n'est rien sans nos parents,
05:44sans nos profs, sans nos instits,
05:46sans les gens qui ont fait de nous ce que nous sommes.
05:48Et ça, ça existe aussi dans le tour,
05:50avec le respect des champions.
05:52Cette semaine, je voulais absolument que nous allions voir précisément Jean-Marie.
05:55Lundi après-midi, on l'a fait.
05:56Je voulais qu'on aille sur la stèle de Jean Stablinski,
06:00à la trouée d'Arembert.
06:01Ce sont des choses qui sont pour moi essentielles.
06:02Est-ce qu'il y a ça aussi dans le tour de France ?
06:03Toute une histoire qui vous précède,
06:05auquel vous devez rendre hommage ?
06:06Mais c'est la vie.
06:07C'est notre vie.
06:10On a l'impression, quand on rappelle des choses il y a simplement trois ans,
06:14qu'on apprend tout aux gens.
06:16La mémoire, savoir d'où on vient.
06:18Jean-Marie m'a dit quelque chose qui est...
06:20On ne peut plus vrai, quand j'ai pris les rênes.
06:22Nous ne sommes que des passeurs de plats,
06:24mais faisons le mieux possible.
06:25Ce qui compte, c'est le tour, ce n'est pas moi.
06:27En revanche, pour que le tour reste le tour,
06:29il faut avoir de la mémoire.
06:30Quel va être votre quotidien, ces trois prochaines semaines ?
06:33Vous faites tourner des popotes,
06:35vous êtes là pour couper les rubans ?
06:37C'est la question qui fait rire l'ancien journaliste que je suis.
06:40Je dois passer la moitié du temps à répondre à des interviews.
06:42Ceux dont vous n'avez pas conscience,
06:43ou ceux que vous ne voulez pas voir d'une certaine manière.
06:46C'est une grande partie de l'emploi du temps.
06:48Que le briefing, par exemple, qui a lieu ce soir,
06:50c'est une des seules occasions que vous avez de parler aux coureurs.
06:52C'est-à-dire que vous ne les voyez plus du tout le reste du tour de France,
06:54quand même un petit peu.
06:55On les voit, mais c'est de l'illusion.
06:57On les voit sur la ligne de départ,
06:59et on les voit sur la ligne d'arrivée,
07:01ou au pied du podium,
07:01pour ceux qui ont gagné l'étape,
07:03qui ont un maillot distinctif.
07:05Autrement, on ne les voit pas vraiment.
07:06La plus grande famille du tour,
07:07ce n'est pas les 184 coureurs,
07:09c'est quasiment 2000 journalistes accrédités.
07:11Il faut bien voir ça.
07:11Et évidemment, les élus qui nous reçoivent,
07:13et sans lesquels, on ne pourrait rien faire.
07:15Il nous faut une ville départ, une ville arrivée, et les routes.
07:18Donc, on rencontre les élus, bien évidemment.
07:21Les services de l'État, c'est essentiel.
07:23Mais donc, finalement, le jour où vous amusez le plus,
07:25c'est aujourd'hui, quoi.
07:25Finalement, là, vous allez avoir un coureur, quoi.
07:27La vraie différence entre ma vie de journaliste professionnel,
07:31autrefois, suivant le vélo et aujourd'hui,
07:33c'est que, quand on est journaliste professionnel,
07:34on ne regarde que les champions.
07:36Et moi, aujourd'hui, je dois regarder tout le reste,
07:38et aussi les champions.
07:40Mais je vais davantage regarder le gamin au bord de la route,
07:42qui tient la main de son papa ou de sa maman,
07:44que le champion,
07:45alors que quand j'étais journaliste,
07:45je ne regardais que le champion.
07:46Christian Prudhomme, directeur du Tour de France,
07:48qu'on n'a pas fini d'entendre sur ICI Nord,
07:50puisque tous les matins,
07:51vous nous détaillerez l'étape du jour aujourd'hui,
07:53jusqu'à la fin du Tour,
07:55à savoir le 27 juillet,
07:57et d'ici là, le grand départ de cette année.
07:59Oui, et merci infiniment pour tous les messages de sécurité
08:01que vous faites passer.
08:02Le Tour, c'est d'abord la fête.
08:04Les gens savent ce qu'il ne faut pas faire,
08:05mais ont tendance à l'oublier au moment où les champions passent.
08:08Ça implique formidable, le Tour.
08:09Mais il faut faire attention, un peloton groupé, ça va vite.
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