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Surtout ne pas l’enterrer trop vite. Ni la ministre, ni la loi audiovisuelle qu’elle porte et qu’elle rêve de brandir en trophée.

Retrouvez « L'édito politique de Patrick Cohen » sur France Inter et sur : https://www.radiofrance.fr/franceinter/podcasts/l-edito-politique

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Transcription
00:00L'édito politique Patrick Cohen, Rachida Dati, la manœuvrière.
00:05Surtout ne pas l'enterrer trop vite, ni la ministre, ni la loi audiovisuelle qu'elle porte et qu'elle rêve de brandir en trophée.
00:11Disons-le crûment, le rejet de ce texte hier par les députés n'est qu'un trompe-l'œil.
00:16Une opération d'évitement qui permet à la ministre de la Culture de sauter la case Assemblée Nationale
00:21en s'épargnant de longs et incertains débats et de rebondir directement au Sénat
00:26où la loi devrait revenir dès lundi prochain en commission de la culture.
00:30Les opposants à la réforme de l'audiovisuel public auraient de grands torts de crier victoire.
00:33La gauche n'a rien compris, elle n'a pas vu le coup venir, c'était un coup monté.
00:38Vous voulez dire Patrick, que Rachida Dati souhaitait l'adoption de cette motion de rejet ?
00:42Oui, elle a tout fait pour, c'était son plan.
00:45L'inflation des amendements déposés par les groupes de gauche 1150 n'aurait pas permis d'achever l'examen du texte dans les délais prévus,
00:52c'est-à-dire avant ce soir, et pas plus en rajoutant deux jours de débat, ce qu'elle avait obtenu jeudi et vendredi.
00:57C'était trop court, la loi serait donc restée en plan, d'où l'idée de se servir de la motion de rejet défendue par la gauche
01:03pour faire une duplomb, expression désormais en vogue au Palais Bourbon.
01:08Du nom de la loi duplomb qui avait été rejetée par ses propres défenseurs.
01:12Oui, rejetée par le Bloc Central dans le but de faire échec à l'obstruction de la gauche et de propulser cette loi directement en commission mixte paritaire.
01:18Ici, j'ouvre une parenthèse, la clarté et la sincérité des débats parlementaires étant considérés comme un principe constitutionnel,
01:26on est curieux de savoir ce qu'en dira le Conseil du même nom.
01:29Manœuvre astucieuse ou dévoiement irrégulier ?
01:32Je referme la parenthèse et je reviens à cette nouvelle duplomb, exécutée hier de façon moins voyante,
01:38plus subtile mais tout aussi efficace, simplement cette fois en laissant gagner la gauche.
01:43Et comment ?
01:44En désertant l'hémicycle, la gauche a eu la surprise hier de découvrir une assemblée dont le centre était fort dégarni.
01:50C'était prévu, 31 députés présents sur 163.
01:54Et puis, deuxième surprise, le RN jusque-là bienveillant pour cette loi qui vote avec la gauche pour le rejet du texte.
02:01Là aussi, théâtre d'ombre, les marinistes se sont laissés convaincre que leur programme de privatisation de l'audiovisuel serait plus facile
02:08avec une seule entité, la holding, plutôt que deux ou trois.
02:13Et que l'accélération du changement de loi valait bien ce coup de billard à trois bandes.
02:17Note pour plus tard, pensez à interroger Rachida Dati, si elle veut bien être interrogée, sur ces deals avec l'extrême droite.
02:24Et maintenant Patrick ?
02:25Examen au Sénat la semaine prochaine, l'agenda y est plein comme un oeuf.
02:29Mais Rachida Dati est prête, dit-on, à se rouler par terre pour obtenir un créneau.
02:33Là-bas, le débat ne sera qu'une formalité.
02:35Et retour à l'Assemblée nationale le 23 septembre.
02:38Avant le budget, si les débats ne s'enlisent pas, si le RN inverse son vote, la loi Dati aura toutes ses chances.
02:46Ici me revient le titre d'une des biographies dont elle a été l'objet il y a une dizaine d'années.
02:50Rachida ne meurt jamais.
02:51Alors...
02:52Et appelez ça.
02:52Maintenant, on est à note.
02:54On est là un peu présent !
02:58Omop.
02:59Attention !
03:00On est là un peu présent !

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