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Avec Gérard Bertand, producteur de vin dans l'Aude et l'Hérault

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##C_EST_A_LA_UNE-2025-06-30##

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Transcription
00:00Alors nous allons appeler Bizané dans l'Aude, justement.
00:03Gérard Bertrand, bonjour.
00:05Bonjour Jean-Jacques Bourdin.
00:06Comment allez-vous à Bizané ?
00:09Écoutez, nous avons eu un après-midi très agité, c'est le moins que l'on puisse dire.
00:15Ah bah oui, j'imagine, avec cet incendie. Racontez-nous.
00:19Écoutez, il y a un gars qui sortait de faire un barbecue, irresponsable,
00:24et puis il a pris sa camionnette et il est reparti sans avoir enlevé les cendres.
00:29Et il a allumé quatre feux sur dix kilomètres, parce que les cendres se propagent.
00:34Et puis maintenant, les sols sont tellement secs que,
00:37et comme il y a eu beaucoup de vignes arrachées,
00:39en fait, ça se propage à une vitesse dingue.
00:42Moi, j'étais devant un champ, en une minute trente, le feu a fait 200 mètres.
00:48Donc c'est impressionnant, puisqu'en fait, aujourd'hui, les vignes, on dit, font coupe-feu,
00:54mais avec tous les arrachages qu'il y a eu et avec cette sécheresse actuelle,
00:59en fait, les pompiers ont vraiment beaucoup de mal à maîtriser tout ça.
01:03– Évidemment. Gérard Bertrand, la sécheresse est grande.
01:08La vigne résiste, pour l'instant ?
01:11– Écoutez, le grand sujet, c'est le même depuis dix ans,
01:15c'est que le monde politique a pris trop de retard
01:18avec l'acheminement de l'eau du Rhône qui devrait être partout aujourd'hui,
01:25parce qu'en fait, la solution pour ça, c'est d'avoir des vignes en bonne santé,
01:29parce qu'à 40 degrés, une vigne, elle a du mal à résister,
01:31sauf si elle a un apport d'eau avec l'irrigation.
01:35Et ça, c'est la clé.
01:36Donc, il est urgent que ça se mette en place,
01:39parce que, vous savez, Jean-Jacques Bourdin,
01:40on a 66 milliards de mètres cubes d'eau du Rhône qui finit à la mer,
01:45cette année.
01:4560 milliards l'an dernier.
01:48Et on en pompe 150 millions, vous voyez, 0,2%.
01:51Donc, il est temps qu'on passe en mode action
01:53et que les vignes soient...
01:55– Et qu'on prolonge le travail de Philippe Lamour, je voulais dire.
01:58– Exactement.
01:59On a besoin de gens qui aient une vue pour les 30 prochaines années,
02:04ça ferait du bien.
02:05– Oui, ça ferait du bien.
02:07Il faut absolument permettre l'irrigation,
02:10parce que beaucoup disent, l'irrigation, attention,
02:13on pompe les nappes phréatiques.
02:14Mais là, il ne s'agit pas de pomper les nappes phréatiques,
02:17il s'agit effectivement de récupérer une grande partie de l'eau
02:21qui va dans la Méditerranée, l'eau du Rhône.
02:24Donc, ça n'a rien...
02:26On ne touche pas aux nappes phréatiques.
02:29– Non, puis même, vous savez,
02:31aujourd'hui, il en va plus de 60 milliards de mètres cubes à la mer.
02:35Si on n'en prenait que 2-3 milliards, c'est-à-dire 3-4%,
02:39ça ne changerait rien au milieu.
02:41Et par contre, ça permettrait d'avoir une région
02:43que tu serais une région prospère.
02:45Sinon, on va tous crever, parce que de toute façon,
02:48avec ces températures, il n'y a aucune culture qui résiste.
02:50– Oui.
02:51La vigne, pourtant résistante à la chaleur.
02:56Est-ce que vous voyez, par exemple, cette année,
02:58quel est l'état de vos vignes ?
03:00– Écoutez, les vignes, jusqu'à il y a 15 jours,
03:04elles étaient bien.
03:05Là, forcément, elles ferment leurs tomates
03:07et il y a quelques feuilles qui sont un peu brûlées.
03:11– Oui.
03:12– Mais parce que ces phénomènes sont vraiment
03:14maintenant récurrents depuis 2-3 ans.
03:17Mais comme ça, au mois de juin,
03:19c'est vraiment très inhabituel.
03:20C'est la première fois, moi, que je vois ça dans ma carrière.
03:23– C'est la première fois que vous voyez ça.
03:25Et le problème, c'est que les canicules,
03:26ces épisodes de forte chaleur,
03:28avant, on en a tous connu,
03:31mais là, c'est de plus en plus fréquent.
03:34Ça se répète.
03:37– Mais vous savez, en Californie,
03:39ils ont cet âme, non pas 5-6 jours par an,
03:41ils l'ont 80 jours par an.
03:43Sauf qu'ils se sont organisés,
03:46ils ont mis de l'eau partout,
03:48et les gens vivent avec.
03:49Parce que de toute façon, on peut faire de l'incantation,
03:52le climat a changé,
03:54et il faut faire avec,
03:55et il faut s'adapter.
03:56Et le facteur limitant dans notre région,
03:59c'est l'eau.
04:00Dès qu'il y aura l'eau partout,
04:02on fera avec,
04:03parce qu'on va limiter les impacts de la canicule
04:06avec des sols humides.
04:07Parce qu'en fait, aujourd'hui,
04:08les sols sont extrêmement secs.
04:10Et ça veut dire qu'il faut créer quelques retenues,
04:13et qu'il faut aussi, en période estivale,
04:16pouvoir avoir de l'eau disponible
04:17pour la culture, l'industrie, etc.
04:20C'est ça l'enjeu.
04:21Il n'y en a pas d'autres aujourd'hui chez nous.
04:22L'enjeu prioritaire, c'est l'eau.
04:24– Merci Gérard Bertrand, merci à vous.
04:26– Avec plaisir.
04:28– D'avoir été avec nous sur l'antenne de Sud Radio.
04:30Voilà, producteur de vin, on le sait,
04:33à Bizané, dans l'Aude.
04:36Il est 7h21,
04:37vous êtes sur l'antenne de Sud Radio, merci.
04:39Rappel des titres de l'actualité,
04:41Laurie Leclerc.
04:41– Sous-titrage Société Radio-Canada
04:51– Sous-titrage Société Radio-Canada

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