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MEDI1TV Afrique : La danse du feu du chorégraphe Fouad Boussouf - 28/06/2025

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00:00It's with a great pleasure to meet you on Median TV for this new Escalpulture in the heart of Africa.
00:15In a few moments, we will talk about art, especially with El Anatsu, an international artist.
00:23It will be a pleasure to offer an immersion in her picture universe.
00:27We will also talk about cinema, but before all, our guest of the day.
00:39Today, we will talk about dance with our guest of the day, Fouad Boussouf, chorégraphe international.
00:49His most famous spectacle, Oum Ounes.
00:53He comes back to the French Institute with his last show called Sobrement Feu.
00:59Bonjour Fouad.
01:01Bonjour, merci de votre invitation.
01:03Merci, c'est avec un énorme plaisir que l'on vous reçoit aujourd'hui.
01:09Et avant de parler de votre tout dernier spectacle qui est en tournée en ce moment même,
01:13ce que l'on voudrait savoir, c'est comment vous êtes arrivés à la danse, qui est une forme d'art assez particulière.
01:23Qu'est-ce qui vous a le plus interpellé dans la danse ?
01:28Moi, très simplement, la danse, j'ai commencé par la danse hip-hop, qui est une danse physique, performative,
01:33où il y avait une forte exigence du corps.
01:35J'ai commencé par ça, comme on peut faire du foot, que je faisais également.
01:38Et puis, au fur et à mesure du temps, j'ai trouvé un vrai plaisir à créer, à imaginer des choses sur scène, des créations.
01:47Et j'ai trouvé un équilibre tout simplement intellectuel et physique.
01:51Donc, c'est cet équilibre-là qui m'a fait que j'en ai fait mon métier, alors que très honnêtement, ce n'était pas prévu.
02:03Et c'est vrai que, voilà, selon les spécialistes, vous avez un univers artistique très particulier, très éclectique, toujours en feu, justement.
02:18On y reviendra, quelque chose de volcanique dans votre manière d'aborder la danse, les chorégraphies.
02:26Comment vous expliquez cela ? Parce que c'est vrai que quand on est face à un scénariste, un cinéaste, un compositeur, eh bien, on arrive un peu à deviner.
02:37Mais quand on est face à un chorégraphe, on se dit comment, finalement, ils font, les chorégraphes, pour donner vie à un spectacle ?
02:45Alors, c'est un mystère. Je ne vous cache pas que c'est un mystère.
02:50Parce qu'à chaque début de création, on sait à peu près par quoi on va commencer, mais on ne sait pas ce que ça va donner au fond.
02:56Et moi, très clairement et très concrètement, c'est vrai que mon inspiration, elle est très, très marocaine.
03:03C'est-à-dire que toutes mes créations, ou presque, elles ont cette inspiration, enfin voilà, mon inspiration vient de cette enfance marocaine.
03:11J'ai grandi jusqu'à 8 ans à Moïdris, dans sa région. Et moi, je crois que le corps raconte beaucoup de choses sur scène par sa danse, par son déplacement, par ce qu'il est, et puis aussi par la diversité de ses corps.
03:24Et dernièrement, Feu, la dernière création, c'est aussi cet hommage à l'enfance, et plus particulièrement à ma mère et à toutes les mamans.
03:32Et pour revenir à ce spectacle, qui est en tournée même au Maroc, qui est baptisé Feu, sobrement, comment est né ce spectacle ?
03:46Quelle a été un peu la première flamme, si j'ose dire ?
03:51Alors, tout part d'une histoire de parité, ou d'équité plutôt même.
03:55C'est-à-dire que j'avais fait un spectacle autour de Om Kaltoum, en hommage à mon père, parce qu'il écoutait Om Kaltoum, il l'écoute toujours d'ailleurs.
04:01Et il nous a fait découvrir cette formidable chanteuse.
04:05Et quelques années après, il fallait aussi, quelque part, rendre hommage à ma mère.
04:12Et c'est par le biais du feu qu'il sous-entend derrière ça, pas uniquement l'élément, mais aussi le foyer, c'est-à-dire la maison qui est portée par la mère.
04:24Parce que c'était ma mère, c'est toujours ma mère d'ailleurs, qui porte la maison, et les mamans, et les mères en général.
04:29Et j'ai voulu mettre en scène ce souvenir d'enfance dans la maison où beaucoup de femmes tournaient autour de nous, les enfants.
04:38Quand je dis les femmes, je pense à ma mère, à mes tantes, à mes cousines.
04:42Et elle faisait énormément pour faire en sorte que les enfants grandissent, pour que les enfants se sentent en toute sécurité, qu'ils puissent grandir dans de bonnes conditions.
04:54Et voilà, j'ai voulu rendre hommage aussi à cette énergie, cette énergie incessante.
05:00Je résume souvent la phrase par cette phrase, feu, je n'ai jamais vu ma mère dormir.
05:06Donc je voulais absolument, comment dire, donner un spectacle avec une énergie qui ne s'arrête jamais du début à la fin,
05:20avec cette symbolique du cercle qui est aussi celui quelque part de la femme, et cette symbolique du cercle qui est de l'ordre de l'infini même.
05:30Donc ce spectacle, c'est aussi ça, c'est quelque chose qui ne s'arrête jamais, c'est quelque chose qui continue.
05:35En fait, c'est simplement la vie de nos mères, quelque part en tout cas de la mienne, qui s'est toujours donné corps et âme pour faire en sorte que la maison se tienne et que les enfants qui vivent dedans se portent bien.
05:47Est-ce que je voudrais savoir également, Fouad, vous parler de femme, de la femme marocaine, du cercle, de tout ce symbolisme féminin ?
06:01Est-ce que quand on est chorégraphe, là en l'occurrence on parle d'énergie féminine,
06:06est-ce que finalement quand on est chorégraphe, artiste de manière générale selon vous, est-ce qu'on doit continuellement faire monter son énergie féminine, masculine ?
06:18Est-ce qu'il y a ces danses entre les deux énergies, peu importe le sexe auquel on appartient ?
06:25Alors très honnêtement, je ne me pose pas la question du genre, c'était purement un hasard,
06:30parce que j'ai travaillé sur NAS en 2018 où c'était que des hommes, et je me suis dit pourquoi pas, allons-y.
06:35Moi je ne travaille pas sur la question du genre, et en fait, Fouad, ça a été aussi quelque part le pendant de cette pièce NAS,
06:42où j'ai voulu voir aussi comment travailler avec les filles, ces cheveux aussi qui sont mis présents dans la pièce,
06:49qui nous rappellent beaucoup de danses du Maroc, et puis s'essayer à travailler avec des gens différents,
06:55mais en fait de manière générale je travaille avec des gens très très très différents.
06:58Fouad, c'est neuf danseuses qui sont extrêmement variées dans leur âge,
07:04il y a une diversité dans les âges, il y a une diversité dans les corps,
07:06il y a des parcours qui sont différents, et même des origines qui sont différentes,
07:11de France, d'Italie, de Serbie, du Portugal.
07:15Donc c'était vraiment un...
07:18Moi, on est quelque part des chercheurs, on cherche toujours à essayer de se dépasser,
07:22toujours à essayer de se réinventer, et à être surpris quelque part.
07:27Donc il n'y a pas de règle à proprement parler,
07:31si c'est celle de la recherche et de créer quelque chose d'harmonieux en une heure de spectacle.
07:37Donc voilà, je ne travaille pas la question du genre,
07:41je ne travaille pas la question des sexes par exemple, pas du tout.
07:46Ce n'est pas du tout le propos, mais en effet, on peut s'interroger sur le fait
07:50que des femmes, que des hommes, la question m'est posée très très régulièrement.
07:54– Et ce que je voudrais savoir également, Fouad,
07:59vous êtes en tournée avec Feu, votre tout dernier spectacle à travers tout le Maroc,
08:04au sein des instituts français, donc déjà plusieurs représentations.
08:09Comment s'est passée la rencontre avec le public ?
08:13Vous êtes en plein dedans.
08:15Quels sont les retours ? Qu'est-ce que les gens ressentent ?
08:18Qu'est-ce que vous retenez, vous, finalement ?
08:20– Alors, ce qui est intéressant à dire, c'est quand même que toutes les danseuses,
08:26pour la grande majorité, n'ont jamais été au Maroc,
08:28ou elles ont été une fois, peut-être en vacances, mais dans un hôtel à Marrakech,
08:32et puis ils ne connaissaient pas forcément le Maroc dans toute cette diversité,
08:38peut-être quelque part, de population aussi.
08:41Et à Mekinas en particulier, on a une rencontre avec le public,
08:44et c'est formidable de voir que le public a répondu présent à ce qu'on appelle, nous, les bords de scène.
08:50On fait cette rencontre à la fin du spectacle,
08:52et on a eu beaucoup, beaucoup d'applaudissements,
08:54beaucoup de gens qui ont posé des questions sur, justement,
08:57ces questions qui nous traversent aussi dans notre société marocaine,
09:00c'est-à-dire notre rapport au corps,
09:01le fait d'avoir que des femmes au plateau,
09:03le fait aussi d'avoir des femmes qui sont extrêmement physiques.
09:07Dans ce rapport à la danse,
09:09ce n'est pas du tout une danse qui est trop intellectuelle ou trop confidentielle.
09:16Au contraire, c'est une danse extrêmement physique.
09:19Pour donner un chiffre, dans ce spectacle,
09:21les filles font six kilomètres en l'espace d'une heure à peine.
09:26Donc les questions étaient extrêmement pertinentes,
09:28il y avait beaucoup de curiosité, beaucoup de bienveillance,
09:30et puis beaucoup de félicitations à destination des danseuses en particulier
09:36pour leur engagement, pour l'investissement.
09:38Et puis enfin, cette pièce, c'est une pièce extrêmement écrite,
09:42dans le moins de détails,
09:43parce que la configuration de l'espace est particulière.
09:46C'est un cercle dans lequel chaque espace est compté,
09:50chaque millimètre est compté,
09:51pour éviter que justement les corps ne se rentrent dedans.
09:55Donc un vrai plaisir de venir au Maroc,
09:58comme toujours un vrai plaisir de montrer aussi mon travail en tant qu'artiste,
10:02en tant que chorégraphe,
10:03en tant que directeur aussi du Centre chorégraphique national du Havre-Normandie,
10:08je tenais à souligner aussi,
10:10pour rappeler que ce travail,
10:12c'est un travail extrêmement prenant, intense et sérieux,
10:17j'ai envie de le dire comme ça,
10:19très très sérieux,
10:20qui permet à un moment donné de valoriser ce métier,
10:24qu'est la danse,
10:24et aussi de mettre un coup de projecteur sur le Maroc,
10:29aussi peut-être,
10:29qui est ma source d'inspiration,
10:30et puis aussi mon pays de naissance.
10:33C'est-à-dire que grâce à ma culture,
10:34grâce à mon éducation,
10:35je fais ce métier qui m'épanouit,
10:37et qui j'espère épanouira beaucoup de monde qui regardera,
10:40qui aura peut-être envie de faire la même chose.
10:43Merci en tout cas, Fouad Boussou,
10:45d'avoir été avec nous.
10:46Je rappelle que votre spectacle Feu
10:48est en tournée au sein des instituts français au Maroc.
10:51Vous pouvez juste me rappeler jusqu'à quand exactement ?
10:55Alors, jusqu'au 1er juillet,
11:00ce soir c'est Kintra,
11:01dans deux jours c'est Kadablanca,
11:03puis El Jelzila,
11:05puis Rabat.
11:06Merci beaucoup, Fouad,
11:07d'avoir été avec nous.
11:08Et tout est sur le site de...
11:10Merci à vous,
11:11merci pour votre invitation,
11:12comme toujours.
11:13Merci bien, avec plaisir.
11:14Merci beaucoup.
11:14A bientôt.
11:15A bientôt, merci, au revoir.
11:16Ciao.
11:17Et tout de suite,
11:25nous parlons art avec l'artiste de renommée internationale,
11:28El Anatsu,
11:28qui s'était vu attribuer le lion d'or à la Biennale de Venise en 2015.
11:33Récompense suprême pour ce dîne représentant du continent africain
11:38qui fut à ce titre présenté pour la première fois en 1990.
11:41Fidèle à ses racines,
11:42il parcourt le monde et attire l'attention internationale
11:44avec son travail sur les matériaux recyclés.
11:47Ses grandes teintures emblématiques sont réalisées
11:49à partir de capsules de bouteilles aplaties liées par des fils de cuivre
11:54dans un assemblage complexe et minutieux,
11:56mêlant tissu, peinture et sculpture souvent monumentale,
11:59jusqu'à 16 mètres de haut et 50 mètres de large
12:02pour la façade de la Royal Academy à Londres en 2013.
12:06Ces sculptures métalliques complexes
12:07empruntent une charge métaphorique
12:09et dont l'usage atteste avant tout
12:11une préoccupation à la fois culturelle et surtout.
12:14Je suis né dans une péninsule au Ghana
12:17et la vue des bateaux m'a toujours enthousiasmé
12:21parce que ma ville natale est ainsi faite
12:25que le bateau est le moyen de transport habituel.
12:31Puisque les bateaux que nous avons vus
12:36ont connu de longues vies de travail
12:38mais ne sont plus utilisés,
12:40j'ai décidé que je devais les ressusciter,
12:46littéralement les faire s'envoler vers le ciel.
12:49Et en décidant de les redresser,
12:54j'ai vu que j'aurais besoin de support.
12:56Et j'ai pensé les entourer de métal
13:02pour leur donner plus de corps.
13:08En essayant de faire cela,
13:12je me suis rendu compte que cela ferait une parfaite sculpture
13:15avec ce bronze moulé.
13:17De nombreuses sculptures d'Anatsu
13:20sont conçues pour être libres et flexibles.
13:23Elles peuvent être façonnées de n'importe quelle manière
13:26et modifiant l'apparence pour chaque installation.
13:29Travaillant avec le bois, l'argile, le métal
13:31et plus récemment, les bouchons métalliques.
13:33On est là-dessus au rond avec l'adhésion traditionnelle
13:36de la sculpture aux formes fixes
13:37tout en faisant référence visuellement
13:39à l'histoire de l'abstraction dans l'art africain
13:42mais également européen.
13:43Les champs colorés au motif dense des œuvres
13:46assemblées à partir de bouchons de bouteilles
13:48retracent également une histoire plus large
13:50d'échanges économiques et culturels
13:52coloniaux et post-coloniaux en Afrique
13:55racontés dans l'histoire des matériaux de rebut.
13:58Les sculptures en bois, en céramique
14:00introduisent des idées sur la fonction des objets
14:02leur destruction, leur transformation
14:04et leur régénération dans la vie quotidienne
14:07et sur le rôle du langage dans le déchiffrement
14:09des symboles visuels.
14:14La technique de fonte à la cire perdue
14:18est l'une des plus courantes pour couler le bronze.
14:24La cire est recouverte d'un moule
14:26et quand le moule est prêt, il est chauffé
14:29et la cire fond.
14:32Puis, le bronze est à son tour fondu
14:37et coulé dans l'espace que la cire a laissé.
14:42Ainsi, d'une certaine façon,
14:44la cire représente le bateau qui a sacrifié sa vie
14:47pour donner naissance à une nouvelle vie.
14:51Et je crois que c'est ce que font les bateaux
14:55la plupart du temps.
14:58Je pense que le titre de cette œuvre
15:00pourrait être « La cire perdue »
15:03qui raconte l'idée que les gens sacrifient leur vie
15:07pour permettre à d'autres de vivre,
15:09pour donner naissance à une nouvelle vie,
15:12pour que cette situation se réalise
15:14et soit comprise ainsi.
15:18La Natsu est un sculpteur ghanéen
15:19qui a donc passé une grande partie
15:21de sa carrière riche en réalisation
15:22en vivant et en travaillant au Nigeria.
15:25La Natsu dirige actuellement un studio
15:26très solide situé à Nsuka Ngoogo au Nigeria
15:30et à Tema au Ghana,
15:31où sont créées certaines des œuvres d'art
15:33les plus belles et les plus touchants du monde.
15:36D'aujourd'hui, il est l'un des plus grands artistes
15:39acclamés de l'histoire africaine
15:40et l'un des artistes contemporains
15:42les plus éminents de sa génération.
15:47Je crois que ça vient de mon éducation chrétienne,
15:51idée de sacrifice,
15:53juste comme Jésus-Christ a sacrifié sa vie
15:55et est monté au ciel.
15:59Et cette idée de trois bateaux,
16:03c'est une sorte de trinité
16:05à la connotation spirituelle.
16:07L'exode depuis l'Europe vers l'Amérique
16:10s'est fait en bateau.
16:12L'esclavage aussi s'est fait en bateau.
16:15Un exode forcé, celui-ci.
16:18Dans tellement de régions du monde,
16:21les bateaux ont été utilisés
16:22dans des événements d'actualité majeurs.
16:28Et les bateaux transportent
16:30autant les marchandises que les idées.
16:33Et tout de suite, nous parlons cinéma
16:42avec ce très joli film développé
16:44à la résidence du festival de Cannes
16:47en 2023.
16:48Aïcha Can Fly Away est le premier long métrage
16:51de Morad Mostafa.
16:53Ce thriller présenté dans la section
16:55à certains regards nous plonge au cœur du Caire
16:57dans le quartier de Ain Shams
16:59où vit Aïcha, une Somalienne de 26 ans.
17:02Un gang lui propose d'assurer sa protection
17:04en échange d'une faveur
17:05jusqu'à ce que la situation dégénère.
17:08On regarde ensemble un extrait de la bande à l'annonce.
17:10C'est parti, c'est parti, c'est parti.
17:40C'est parti, c'est parti.
18:04A radical force habite Aisha Can't Fly Away de l'Egyptien Mourad Moustapha.
18:20Un premier long-métrage qui citait beaucoup d'impatience après avoir reçu une belle série de prix prestigieux jusqu'à sa première mondiale à Cannes dans la section Un Certains Regards.
18:28En effet, à l'état de projet, le film a reçu des prises importantes aux Cineman Meetings à Venice Final Cut et aux ateliers de la classe de Marrakech.
18:36En plus d'avoir été développé dans le cadre de la résidence du festival de Cannes Promotion 2023.
18:42Présent, c'est le premier titre égyptien à être sélectionné sur la croisette dans cette section depuis Clash de Mohamed Diab en 2016.
18:50Moustapha lui-même n'était pas venu à Cannes depuis 2017 et le court-métrage I Promise You Paradise dans son premier long.
18:57Eh bien, Bouilina Simon incarne une migrante soudanaise qui vit dans le quartier du Caire appelé Ein Shams ou El Gansazi en travaillant comme aide-soignante à domicile pour les personnes âgées.
19:09Elle s'entend bien avec un chef de cuisine du coin qui s'appelle Abdoun.
19:13Aisha Can't Fly Away évolue ensuite vers le body horror à travers des séquences de cauchemars.
19:19Dans la vraie vie, Aisha se met aussi à développer une éruption cutanée gênante et invasive.
19:23Elle est hantée par l'image d'une autruche, un oiseau dont on sait qu'il ne vole pas et qu'il renvoie bien sûr au titre du film.
19:30Jour après jour, on voit Aisha aux prises avec les forces qu'il attache malgré elle à son nouveau lieu de vie.
19:36Avec pour seul soulagement les conversations qu'elle a avec d'autres migrants où ils partagent leur malheur et les moments passés au téléphone avec ses proches restés au Soudan.
19:44Le réalisateur rend avec précision le danger inhérent à la situation de migrant, migrante.
19:48Mais au-delà de générer un sentiment de désirroi, il peine et bien parfois nous convaincre d'avoir de l'empathie.
19:54On est engagé à développer une sorte de sentiment de dégoût par rapport aux actes très sordides auxquels Aisha en vient à participer.
20:00Mais le scénario est à prendre à la gorge bien sûr.
20:05Ceci étant donné, Mourad Moustafa établit clairement ici qu'il sait faire un film visuellement satisfaisant avec une véritable trame et une prise engagée politique.
20:16Avant de nous quitter, nous parlons de littérature, notamment littérature camerounaise avec Max Lobé, originaire du Cameroun.
20:29Ce romancier trentenaire issu de la nouvelle génération littéraire de ce pays fait entendre dans son nouveau roman une voix poétique ponctuée d'intranquillité et d'une quête identitaire toujours inassouvie.
20:41Auteur aujourd'hui de cet roman, l'écrivain aime raconter que sa vocation littéraire est née en découvrant les ouvrages de sa compatriote Kalitsche Beyala dont il a lu et relu le beau et grand récit féministe, les honneurs perdus.
20:55D'ailleurs, il ne sait plus combien de fois.
20:57Pour lui, le déclic en tout cas est venu en 2009 lorsqu'il a remporté le prestigieux prix de la Sorrey pour un de ses premiers romans, une de ses premières nouvelles qu'il avait envoyées au jury du prix sans trop y croire.
21:08Le texte fut même lu en public et il le dit « Là, j'ai réalisé que mes mots pouvaient toucher des gens ».
21:14Voilà ce dont on se souvient le romancier.
21:16Depuis, il n'a plus jamais cessé d'écrire et c'est tant mieux gagnant en maturité de livre en livre et en prise de conscience sur les enjeux de sa littérature.
21:25Cet roman plus tard, chaque fois qu'il prend la parole pour dire pourquoi il écrit, il est envoyé par un flot d'émotions qui lui étrangle la voix.
21:31Il le dit « Vous me demandez pourquoi j'écris ? J'écris parce qu'il y a une flamme au-dedans de moi.
21:35» Rien ne peut l'éteindre sauf peut-être la mort.
21:39Roman politique, roman d'éducation, « La danse des pères » est aussi un roman d'apprentissage littéraire évoqué à travers les pages consacrées à Mongo, Betty, Maître à Pensée,
21:47mais aussi à James Baldwin, Franz Fanon et autres Angela Davis.
21:52On écoute tout de suite Mac Tobey.
21:53Je m'inspire de mon regard sur la population camerounaise dans les rues, que ce soit des villages ou des villes du Cameroun.
22:03Je m'inspire de tout ce matériau-là pour pouvoir écrire un roman.
22:06Après un certain nombre d'années passées à l'étranger, je passe par une période de questionnement, de questionnement, on pourrait dire une extrémiste, une période de crise identitaire.
22:19Je me demande « Est-ce que je suis Camerounais ? Qu'est-ce qui fait de moi un Camerounais ? »
22:24Parce que j'ai la vive conviction que ce n'est pas parce qu'on est né dans un pays qu'on est forcément de ce pays.
22:29Alors, qu'est-ce qui fait de moi un Camerounais ? Qu'est-ce qui fait de moi un Africain ?
22:33Et je décide de rentrer à la maison après une bonne dizaine d'années passées à l'étranger.
22:38Et comme je suis à la quête de cette identité, je me dis qu'il faudrait sans doute, pas peut-être, il faudrait sans doute chercher dans l'histoire du Cameroun.
22:51Et là, je me rends compte qu'il ne faut pas aller très loin.
22:54Parce que déjà, il y a quelques années seulement, dans les années 50, beaucoup de personnes qui vont nous écouter étaient déjà nées.
23:01Il y a eu ce qu'on appelle la grande guerre d'indépendance du Cameroun.
23:04Je déteste le terme d'indépendance parce que je le trouve tellement galvaudé, il n'y a rien qui soit vraiment indépendant dans ce qui s'est passé.
23:12Donc, dans la guerre de libération du Cameroun, dans les années 50, je ne connaissais pas grand-chose de cette guerre.
23:19Qu'elle avait été cachée.
23:21Je l'ai découverte en Europe.
23:23J'en ai lu des centaines de documents à ce propos.
23:26Et je décide donc de me lancer à la recherche de ce qu'il en reste au Cameroun.
23:33Sur les traces du mentor, du leader de la guerre d'indépendance du Cameroun, qui est Ruben Oumniobé.
23:40Max Lobé, donc on ne présente plus.
23:43On arrive à la fin de l'Africoculture.
23:45Merci encore une fois d'avoir été avec nous.
23:47Et puis on se donne rendez-vous dès la semaine prochaine, sans faute.
23:50D'ici là, prenez soin de vous surtout.
23:52Sous-titrage Société Radio-Canada
24:04Sous-titrage Société Radio-Canada

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