00:00Le Grand Matin Sud Radio, 7h09, Jean-Jacques Bourdin.
00:04Il est 7h13, vous êtes sur Sud Radio, nous sommes en direct avec Téhéran,
00:09en direct avec Armand Mément, qui est président du conseil qui représente les Français installés en Asie centrale.
00:16Armand Mément est basé à Téhéran, bonjour.
00:20Bonjour M. Bourdin.
00:21Merci vraiment d'être avec nous.
00:23Alors d'abord, première chose, j'ai parlé des Français, on va commencer avec eux,
00:27parce que c'est notre priorité évidemment, combien de Français vivent en Iran ?
00:35Excusez-moi, j'ai raté une partie de votre question.
00:39Oui, je vous demandais, combien de Français vivent en Iran ?
00:44Très bien.
00:46Alors, les Français résidents en Iran, ceux qui sont inscrits sur le registre des Français de l'étranger,
00:52ils sont autour de 800.
00:54Ceci ne tient pas compte des Français de passage qui étaient probablement en Iran
01:00avant les attaques israéliennes, qui sont estimées autour de 100 à 200 personnes.
01:07Armand Mément, ces Français ont-ils aujourd'hui le désir de quitter l'Iran ou veulent-ils rester en Iran ?
01:16C'est-à-dire que les attaques ayant cessé, pour l'instant, je ne vois pas de pression
01:24venant de la part de mes compatriotes, afin que...
01:30Allô ?
01:31Notre ministre des Affaires étrangères, M. Barrault, nous avait promis un convoi de rapatriement
01:39alors que nous étions sur les attaques.
01:42On n'a jamais vu ce convoi.
01:45Il y a un convoi de diplomates qui ont été évacués.
01:49Malheureusement, les Français ont été laissés pour compte.
01:53Bien.
01:54Mais laissés pour compte ?
01:55Mais aujourd'hui, est-il encore utile d'organiser, justement, des opérations, une opération de retour ?
02:04Effectivement, la question de l'opportunité peut être posée maintenant.
02:09Mais je pense qu'il revient à chaque famille de décider si elles souhaitent quitter le territoire iranien ou pas.
02:18C'est vrai que la plupart vont estimer que le danger étant passé, la crise n'y croit pas encore.
02:29Allô ?
02:31Bien, nous avons des coupures.
02:32Ils préfèrent quitter.
02:33Bien. Armand, Mémand, nous avons beaucoup de coupures sur les lignes.
02:38Est-ce que les communications sont extrêmement difficiles avec l'Iran ?
02:41Je vous pose une question directe.
02:43Si la technique, si les communications nous laissent la liberté de continuer cette conversation,
02:50j'aimerais beaucoup. Pourquoi ?
02:51Parce que quelle est l'atmosphère à Téhéran aujourd'hui et que disent les Iraniens ?
02:56C'est-à-dire qu'en ce moment à Téhéran, depuis hier soir, depuis le début de la fin des hostilités, c'est plutôt calme.
03:10Allô ?
03:11Je voyais même pendant les bombardements, oui.
03:14Allez-y, allez-y.
03:15Oui, même sous les bombardements, les gens étaient calmes, extrêmement résilients.
03:21Et il y en a qui faisaient des pique-niques dans les parcs.
03:26Donc, les gens...
03:28Ils ont été extrêmement résilients.
03:34Ceci dit, depuis la fin des hostilités, il y a une reprise de la vie à Téhéran.
03:39Hier soir, j'étais dans un restaurant et le restaurant était plein.
03:42Et donc, ce qui prouve que la vie normale est revenue à Téhéran.
03:46Et ça a une grande vitesse.
03:49Alors, beaucoup d'Iraniens témoignent aussi et nous disent
03:52« Maintenant, on a peur de la répression. »
03:58Oui, il s'agit d'une autre question, d'une nature complètement différente.
04:05La répression, sous quelle forme ?
04:09Arrestation, durcissement de la loi.
04:19Et puis, arrestation, mise en prison, évidemment.
04:23Et il y a déjà eu plusieurs exécutions.
04:27Oui.
04:32À Noia, je pourrais peut-être dire, il y a eu des opérations en Iran.
04:38Apparemment, il y a des gens qui ont collaboré avec l'ennemi.
04:44Donc, je pense que c'est bien naturel qu'à un moment donné, qu'il fasse un peu le ménage sur le territoire et qu'il n'y ait pas de problème sur ce plan-là.
04:58Ceci dit, c'est vrai qu'il y a eu des problèmes.
05:02Il y a eu des opérations qui ont été montées à partir du sol iranien à Téhéran même.
05:11Donc, forcément, ça crée pas mal de suspicions et on verra.
05:16Et jusque-là, dans les rues, on ne voit pas trace de ce genre de pratiques pour l'instant.
05:23Oui, il n'y a aucune manifestation aujourd'hui contre le régime des Mola.
05:29Non, non, non.
05:32À ma connaissance, il n'y a aucune manifestation en cours.
05:38Et d'ailleurs, les gens ont autre chose à faire.
05:43Pendant plus de 12 jours, ils n'ont pas pu travailler.
05:48Leur préoccupation première va être de reprendre le cours normal de leur vie.
05:53Et je ne pense pas qu'une manifestation soit la priorité des gens en ce moment.
05:58Merci beaucoup, Armand Mément.
05:59Merci d'avoir été avec nous.
06:00Bon, désolé pour ces difficultés de communication.
06:04Mais c'est très difficile de communiquer avec l'Iran.
06:07C'est vrai que tous les systèmes de communication ont été en partie détruits.
06:12Mais l'Iran aussi, le pouvoir iranien, contrôle maintenant toutes les communications.
06:17Vous avez vu la prudence des déclarations d'Armand Mément.
06:19Vous l'avez compris.
06:21Il ne se mouille pas.
06:22Il ne se mouille pas parce qu'il vaut mieux être discret, prudent.
06:26Et surtout, ne pas trop critiquer le régime en place.
06:29Cela dit, il nous dit des choses.
06:31Il n'y a pas de manifestation à Téhéran.
06:34Or, tous ceux qui disaient, le guide suprême, Ali Khamenei, va être chassé du pouvoir.
06:41Enfin, tous les matamores qui nous ont dit que ça y est, grâce à l'intervention israélienne et grâce au bombardement,
06:48on allait changer de régime en Iran.
06:49Mais pas du tout.
06:50D'ailleurs, Donald Trump, si j'ai bien compris, ne veut pas du tout changer.
06:54Il s'accommode fort bien du régime des Mollahs en Iran.
