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  • 25/06/2025
Économie française en berne, géopolitique mondiale anxiogène… Quel impact sur le marché du travail en 2025 ? On pose la question à David Beaurepaire, le directeur délégué d’HelloWork, premier acteur français de l’emploi, du recrutement et de la formation.

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Transcription
00:00Comment se porte le marché du travail ? C'est la question qu'on pourrait se poser auprès de David Bourpère qui est directeur délégué de Hello Work. Bonjour.
00:19Bonjour.
00:19Merci d'accepter de participer au grand entretien.
00:23Et je voulais au tout début d'entretien justement vous demander Hello Work, on pense souvent au job board.
00:27Et donc j'aurais pu vous présenter en disant le job board Hello Work, mais j'ai envie de vous demander qu'est-ce qu'il y a à côté de ce job board,
00:34toutes les choses que Hello Work propose en dehors de ça ?
00:38Alors effectivement Hello Work c'est la marque la plus connue, c'est celle sur laquelle on communique le plus aussi,
00:42donc c'est vraiment la plateforme de recrutement qui est utilisée par…
00:45La plus ancienne aussi.
00:46C'est la plus ancienne tout à fait, qui est utilisée par près de 50 000 recruteurs tous les mois
00:51et par également entre 3 et 4 millions de candidats qui l'utilisent chaque mois.
00:56Donc ça c'est, j'irais, la plateforme un peu, le navire amiral.
01:00Le paquebot.
01:01Le paquebot.
01:01Alors pas le paquebot, parce que le paquebot c'est un peu…
01:03Le porte-avions alors ?
01:04Ouais, on a quelque chose d'un petit peu plus agieux qu'un paquebot.
01:06Ok.
01:07Mais en marge de la plateforme de recrutement, c'est également des solutions logicielles destinées aux entreprises,
01:12donc issues principalement de croissance externe.
01:15Ou des rachats.
01:16Voilà, des rachats tout à fait.
01:17Donc C-Cube qui organise des événements digitaux de recrutement,
01:20Basile sur la cooptation, Magnet pour des sites carrières optimisés.
01:23Donc tout un pan de suite logicielle sur des solutions recrutement
01:26et puis également tout un pan autour des métiers d'orientation et de la formation
01:29où à nouveau on met en relation soit des lycéens et des étudiants avec des écoles via Diplomeo
01:34et une autre plateforme qui s'appelle Ma Formation
01:36qui met en relation des actifs avec des organismes de formation.
01:39Toujours sur des modèles B2B, on opère exclusivement, quasi exclusivement en France,
01:45même si certaines de nos solutions logicielles sont déployées à l'étranger
01:47par l'intermédiaire de clients français, c'est près de 600 collaborateurs,
01:51un siège à Rennes avec 450 personnes à Rennes.
01:55On va voir les chiffres justement des low work
01:57parce que c'est 1,4 million d'offres d'emploi diffusées rien que sur le jumpboard.
02:01Si on compte que ça, c'est à l'instant T en fait,
02:05on a à peu près 12 millions d'offres disponibles si on prend les évaluations.
02:09Là vous êtes à 1,4 dans les derniers chiffres que vous m'avez donnés pour 2024.
02:1311,4 millions.
02:1411,4 millions.
02:15En 2025, on va être plus ou moins dans les mêmes zones.
02:17Oui, en fait on est sur, globalement, en fonction de la période,
02:21parce qu'il y a un peu de saisonnalité sur le crêtement,
02:22mais entre 800 000 et 1 million d'offres en ligne sur le site.
02:26Donc c'est 11,4 millions sur l'ensemble de l'année dernière,
02:28que ce soit en CDI, CDD ou en travail temporaire.
02:30Il y a 76 millions de candidatures en 2024,
02:33à peu près un peu moins de 2 millions de personnes qui vont trouver un nouvel emploi,
02:37changer de poste.
02:38C'est assez énorme en fait, on ne se rend peut-être pas compte
02:40à quel point ça vous fait bouger, vous impactez le monde du travail.
02:44Oui, l'impact est conséquent sur, effectivement, partout, sur tous les métiers.
02:47Et c'est 7 000 personnes qui, chaque jour, signent un contrat de travail
02:51après avoir utilisé les services de LOA.
02:54Donc effectivement, la mise en relation, elle est conséquente.
02:57Pour avoir un nombre, vous ayez un ordre d'idée,
02:58le nombre de contrats qui sont signés en France,
03:01LOA compris, mais LOA n'est pas le seul,
03:03c'est un petit peu plus de 40 millions sur l'ensemble du territoire,
03:08que ce soit en CDI, en CDD de moins d'un mois,
03:10ou en CDD de plus d'un mois.
03:11On parle souvent de marché de l'emploi visible et invisible,
03:14et on dit souvent que c'est 70% le marché invisible,
03:18mais vous, en fait, sur le marché visible,
03:19vous êtes, on peut dire, omniprésent, vous l'occupez à plein.
03:22On l'occupe à plein, notamment sur les postes de CDI,
03:25sur lesquels on a une représentativité qui est très forte.
03:28C'est un tout petit peu moins le cas sur les postes très courts de CDD,
03:32qui ne font pas justement l'objet d'une offre d'emploi.
03:34Il y a des agences d'intérim qui sont peut-être plus en…
03:35Il n'y a même pas d'offre d'emploi, en fait.
03:38C'est là où on parle de marché invisible.
03:39En fait, c'est des contrats tellement courts,
03:41donc ce sont des personnes qui vont être reprises,
03:42par exemple pour faire un inventaire, etc.,
03:44qui peuvent aussi, effectivement, relever de…
03:46Ils sont déjà listés dans une agence,
03:47et ils sont appelés directement par offre.
03:48Exactement.
03:49Donc là, effectivement, c'est un métier,
03:51un marché qui est un petit peu moins transparent.
03:53Et au niveau des salaires, en fait,
03:55le plus haut que vous ayez, l'offre de salaire la plus élevée
03:58qui serait sur la plateforme, ce serait quoi ?
04:00Aucune idée.
04:01Vous n'avez pas d'idée ?
04:02C'est en 100 000 euros, par exemple ?
04:03Oui, il y a des postes à plus de 150 000.
04:06C'est justement ces postes-là, généralement,
04:08qui sont dans le marché, qu'on va dire cachés.
04:09C'est pour ça que je posais la question ?
04:10Alors, pas uniquement.
04:11En fait, vous avez les postes, effectivement, d'execs,
04:13qui là relèvent vraiment des chasseurs de tête,
04:15des postes de direction qui, aussi,
04:17font l'objet d'une diffusion d'offres,
04:19mais par l'intermédiaire de la cabinet de reprêtement.
04:20Et puis, également, des postes qui, en revanche,
04:24eux, vont être beaucoup moins bien rémunérés
04:25sur des contrats beaucoup plus courts
04:27et sur lesquels il y a beaucoup plus de récurrence.
04:29Et donc, finalement, des recrutements
04:30qui se font un petit peu autrement.
04:32Donc, on est un peu au-debout de la chaîne.
04:34En préparant l'émission, j'ai lu que, dans votre stratégie,
04:37en fait, il y avait une volonté de se recentrer sur la France,
04:41d'être plus fort en France, de se développer,
04:43de se diversifier en France, d'être moins actif à l'étranger.
04:46Ça s'explique comment ?
04:47Alors, pour deux raisons.
04:48C'est un mouvement qu'on a initié avant même,
04:51je dirais, le contexte...
04:54Anxiogène du moment.
04:55Oui, et puis, je dirais, le contexte de réélection de Trump et autres.
04:58Mais, en fait, on a initié un développement
05:01de la vente de nos solutions logicielles
05:03sur des pays européens de proximité.
05:05Et il s'avère que ça n'a pas été une réussite.
05:08Et, par ailleurs, on avait plein de sujets sur le marché français.
05:11Donc, plutôt que de se disperser et de démettre de l'énergie sur des marchés
05:16qui, finalement, ne nous ont pas attendus,
05:19alors que nous avions, par ailleurs, plein de sujets sur le marché français,
05:22on a choisi de se recentrer sur celui-ci, de se renforcer,
05:25et on a tout intérêt à être très fort chez nous,
05:27vis-à-vis de nos concurrents, qui sont des acteurs mondiaux.
05:31Au niveau de l'influence du contexte que vous venez d'évoquer,
05:34le contexte géopolitique, donc international,
05:37le contexte économique français aussi,
05:39qu'est-ce que vous avez vu, vous, dans vos offres,
05:41dans votre volume d'offres, dans les volumes aussi de recrutement ?
05:44Est-ce qu'il y a un impact concret, significatif ?
05:46On voit que 2025, voire la fin, le second semestre 2024,
05:50sont plus durs qu'avant, les crises.
05:52Alors, ça s'inscrit dans un contexte où, post-Covid,
05:55on a eu une forte croissance et reprise des recrutements,
05:58à la fois parce qu'il y a eu beaucoup de créations de postes,
06:01les PGE ont également soutenu l'activité,
06:03et puis par ailleurs, une très forte mobilité professionnelle,
06:05beaucoup de démissions, donc beaucoup de remplacements.
06:08Donc, tout ceci jusqu'en 2022, 2023, 2024,
06:11et puis il y a la cassure de la dissolution.
06:15Les JO qui mettent une petite parenthèse,
06:17en revanche, à partir du quatrième trimestre,
06:19effectivement, ralentissement par rapport à l'année précédente,
06:22du volume d'offres diffusées sur la plateforme,
06:25et qui se poursuit sur le premier semestre 2025.
06:28Donc, on continue là à être en négatif par rapport à 2024,
06:32là, à date du 2025.
06:34Là, sur un an, en étalement sur un an de mai 2024 à mai 2025,
06:39là, les chiffres, on vient de les voir, c'est moins 13,4%,
06:41c'est la baisse du volume d'offres d'emploi que vous avez vu sur votre job board.
06:45Sur le mois de mai.
06:46Avec un mois de mai qui est un mois toujours un peu singulier,
06:49puis notamment celui de cette année, beaucoup de points, etc.
06:51Donc, à prendre toujours avec des pincettes.
06:53Donc, c'est important de le regarder sur un temps un petit peu plus long,
06:55notamment à l'issue du deuxième trimestre.
06:57Mais on reste quand même sur une dynamique de ralentissement.
07:01Ce qui va être là, l'élément clé,
07:03c'est que ce ralentissement, en tout cas, nous, de notre point de vue,
07:06s'est opéré à partir du mois de septembre dernier.
07:08Donc, savoir si, à partir du septembre dernier,
07:11si on sera à nouveau sur du négatif sur du négatif,
07:13ce qui n'est pas un très bon signal,
07:15ou si on est sur quelque chose qui repart en positif.
07:18Après, il faut quand même tempérer tout ça,
07:20parce que si on le compare aux années 2019,
07:23aux années pré-Covid,
07:25on est sur des volumes qui sont bien supérieurs.
07:27Et c'est aussi le cas,
07:29donc là, pas que nos chiffres, mais ceux de la Dares,
07:31lorsqu'on regarde les déclarations préalables à l'embauche,
07:33on est sur des volumes en CDI
07:35qui sont bien supérieurs à ces années-là.
07:37Et voire même en avril,
07:38on est sur un niveau supérieur à celui d'avril 2004.
07:41Et ce que vous constatez dans vos chiffres aussi,
07:43c'est qu'il y a une grande fluidité des actifs,
07:46c'est-à-dire que les gens changent beaucoup plus facilement
07:48de poste qu'ils le faisaient avant Covid.
07:49Oui, c'est un élément clé.
07:50C'est un élément clé, c'est-à-dire qu'en fait,
07:52tant que les personnes ont suffisamment confiance
07:54pour démissionner, pour aller rejoindre un autre poste,
07:56le marché du travail n'est pas gelé.
07:57Et donc, ça permet à des personnes qui sont sans emploi
07:59de rentrer sur le marché du travail.
08:02La cassure viendrait du fait que ces personnes perdent confiance
08:05du fait d'une dégradation encore plus forte
08:08de la situation économique et des chiffres du chômage, etc.
08:11qu'ils restent tous en poste.
08:13Et là, effectivement, on aurait un gel du marché de l'emploi.
08:15Surtout là, le problème, en fait, c'est un problème
08:16que vous ne verriez peut-être pas dans vos volumes,
08:18mais c'est les gens qui restent en poste juste par sécurité,
08:21c'est des gens désengagés.
08:22C'est ça le problème aussi.
08:23Ça crée par ailleurs, oui.
08:24Alors après, effectivement, il y a d'autres effets rebonds,
08:26donc des personnes qui sont effectivement désengagées
08:28dans leur poste.
08:28Et puis après, derrière, de toute façon, le mouvement,
08:32on a toujours été nous pour le mouvement.
08:33Alors certes, ça fait partie de notre modèle économique,
08:34mais le mouvement et les rencontres et les interactions
08:38c'est le dynamisme d'un marché de l'emploi.
08:40Voilà, et de la créativité, bien sûr.
08:42Période de crise, c'est aussi période d'opportunité,
08:45on le dit toujours.
08:46Là, dans la période actuelle, est-ce que vous pouvez voir
08:48des secteurs d'activité, des profils aussi d'actifs
08:52qui s'en sortent mieux, qui sont très demandés ?
08:54J'imagine par exemple les spécialistes de l'IA,
08:56là, actuellement, ça va pour eux.
08:58Oui, les spécialistes de l'IA.
08:59Alors après, derrière, on fait toujours des focus
09:00sur des populations qui sont très médiatisées,
09:02mais dans les faits, le marché de l'emploi, ce n'est pas ça.
09:04Ce n'est pas les spécialistes de l'IA.
09:05Alors certes, on en parle beaucoup, mais...
09:07Ils ne sont peut-être pas sur les job boards, ils sont...
09:08Ce n'est pas ça, c'est que ça représente une part
09:10du marché de l'emploi qui est tout petit, quoi, en fait.
09:11Donc la réalité du marché de l'emploi, ce n'est pas ça.
09:13Après, oui, bien sûr, ça crée là, actuellement,
09:17on va être sur un SWOT, il y a effectivement des...
09:21On focus sur eux, c'est un peu les stars du marché,
09:23mais en termes de volume, c'est très peu.
09:25Mais c'est très peu, et à côté de ça,
09:26des emplois qui sont amenés à changer,
09:29soit d'ores et déjà, soit dans les mois à venir.
09:31Le métier de développeur, finalement, est en train de changer.
09:33Tous les métiers de la création ou de la production
09:35sont aussi en train de changer.
09:38Et à côté de ça, tout un tas de métiers
09:39qui ne sont pas du tout impactés par l'IA,
09:41mais en revanche, des besoins qui sont là et seront là
09:43sur des métiers proches du terrain.
09:47Métiers essentiels, comme on disait pendant le Covid,
09:49la garde d'enfants, par exemple.
09:50Mais alors, de la garde d'enfants,
09:52le plombier, l'électricien, etc., etc.
09:54Enfin, la réalité du marché de l'emploi, quoi.
09:56Oui, voilà.
09:57Il faut aussi...
09:57C'est un métier vraiment de base essentielle
09:59dont on ne peut pas se passer, en fait, au quotidien.
10:00Mais comme on ne peut pas se passer de financier non plus,
10:03mais c'est là où, en fait, ces marchés-là
10:05sont aussi des marchés extrêmement locaux.
10:07C'est-à-dire qu'en fait, la mobilité professionnelle,
10:09alors en France, déjà, elle est limitée géographiquement,
10:11mais là, ils le sont encore moins.
10:13Et en fait, les personnes cherchent un emploi
10:14à 10, 15, 20 kilomètres de chez eux.
10:16Donc, on est sur des marchés extrêmement localisés
10:19et des marchés qui sont pérennes.
10:22Il y a un sujet aussi, un autre sujet important.
10:25On en parle assez peu, mais la courbe des naissances
10:29étant ce qu'elle est en France,
10:31on est sur des éléments démographiques
10:33qui, les bébés qui n'ont pas été faits maintenant,
10:35dans 20 ans, mais ils ne sont pas là.
10:37Et ce qui fait que la population,
10:39la quantité d'actifs...
10:41Va diminuer.
10:41Va diminuer.
10:42Va diminuer.
10:42Alors, en France, un petit peu plus tard
10:44que dans les autres pays,
10:46donc jusqu'en 2030, 2035, ça devrait aller.
10:49Mais ensuite, ça baisse.
10:50Et quand on voit ce qui se passe en Italie
10:52ou dans certaines régions,
10:53on est à 1,1 enfant par...
10:56Et d'autres pays en Europe, c'est encore pire.
10:58Donc, on est sur un...
10:59Là, on ne parle pas de...
11:00On parle d'un effondrement démographique.
11:01C'est-à-dire qu'en fait,
11:02on est sur un marché qui va complètement s'assécher.
11:06On va le sentir d'ici 3-4 ans, cet effondrement ?
11:09En France, les projections, c'est plutôt 2035.
11:12Donc, on a encore un petit peu de temps.
11:15Un petit peu de temps, mais tout de même.
11:16Ce qui va arriver plus vite,
11:17c'est la Directive européenne sur la transparence salariale
11:20qui va s'appliquer dans le droit français
11:21dans la prochaine année d'exercice.
11:23Ça, est-ce que vous commencez déjà à ressentir ça ?
11:26Est-ce qu'il y a de plus en plus d'offres ?
11:28Quelle proportion d'offres sur votre job board
11:30mentionne le salaire ?
11:32Alors, nous, on a travaillé sur le sujet
11:34dès 2022,
11:37si mes souvenirs sont bons,
11:39pour justement inciter les entreprises
11:42et inciter fortement les entreprises
11:45à mettre le salaire,
11:46parce que c'était une attente très, très forte des candidats.
11:48C'était vraiment l'attente numéro une.
11:52Et là, actuellement,
11:53nous sommes à 82 % des offres avec un salaire.
11:56Une fourchette ?
11:58Ou un salaire ?
11:58Ou un salaire.
11:59Beaucoup d'offres avec un salaire ?
12:00Une carrière régociable en entretien, j'imagine, malgré tout.
12:03Cela va dépendre.
12:04Typiquement, travail temporaire,
12:05vous avez un salaire horaire,
12:07certains métiers sur lesquels il y a un salaire,
12:08et puis d'autres sur lesquels il y a une petite marge,
12:11effectivement.
12:11Et puis, lorsqu'on parle d'une fourchette,
12:13alors, on a encore quelques petits sujets à traiter,
12:16mais majoritairement,
12:17on essaie d'avoir une fourchette
12:18qui ne soit pas un râteau,
12:20mais une vraie fourchette.
12:20Une vraie fourchette.
12:21Et les candidats, à part le salaire,
12:23vous avez mentionné,
12:24c'était la première attente.
12:25On aurait pu penser, des fois,
12:26quand on entend les experts
12:27que la première attente, c'est le télétravail.
12:29Mais au-delà du salaire,
12:31qu'est-ce qu'ils attendent ?
12:32C'est quoi l'offre d'emploi parfaite,
12:34en fait, pour un candidat ?
12:36En fait, l'attente du candidat,
12:37est-ce qu'on lui répond ?
12:38Au-delà de l'offre ?
12:39Mais des fois, les candidats ne répondent pas non plus.
12:40Ça peut arriver.
12:41C'est un autre sujet.
12:43Avoir une réponse, même si elle est négative.
12:45Mais peut-être qu'ils ne répondent pas
12:46parce qu'ils se sont trop habitués
12:47à ce qu'il n'y ait pas de réponse de leur côté.
12:50C'est la responsabilité de l'entreprise,
12:51en tout cas, selon vous,
12:52de faire en sorte qu'il n'y ait pas de ghosting ?
12:53À minima.
12:54C'est-à-dire qu'en fait,
12:55à minima, la responsabilité, surtout,
12:56c'est de répondre au candidat
12:57et de répondre de façon intense.
13:01Enfin, déjà, de répondre.
13:02Un peu personnalisé.
13:02Oui.
13:03Et en fait, notre sujet,
13:04c'est que partout,
13:05sur tous les services digitaux que vous utilisez,
13:07vous savez où en est votre colis,
13:10vous savez où en est votre taxi, etc.
13:12Vous devez savoir où en est votre candidature.
13:13Exactement.
13:13Est-ce qu'elle a été refusée ?
13:15Est-ce qu'elle est en cours de traitement ?
13:15Où est-ce qu'elle en est ?
13:16Et là-dessus,
13:18nous, on travaille avec nos partenaires
13:20que sont notamment les ATS et la SIRH
13:21pour automatiser ce feedback
13:23auprès des candidats
13:24et puis leur permettre d'être informés,
13:27savoir s'ils doivent se positionner
13:29sur un autre job
13:30ou si, effectivement,
13:30ils sont encore dans la course.
13:31S'ils ont des chances.
13:32Notamment, ce que font certaines plateformes,
13:34c'est de vous situer votre niveau
13:36de pertinence sur une offre
13:39par rapport à d'autres candidats.
13:40Ils regardent vos compétences.
13:41Ça veut dire aussi
13:42que les candidats doivent bien renseigner
13:44leurs dossiers,
13:45notamment sur Hello Work,
13:46bien mentionner leurs compétences,
13:48leurs savoir-faire
13:48pour que ce soit lisible aussi
13:50par des systèmes automatisés.
13:51Bien sûr.
13:52Alors, il y a des sujets là.
13:53C'est là où, en revanche,
13:54les LLM et TchadGPT
13:57et tous ses amis
13:59permettent d'optimiser
14:00et de pimper parfois certains CV.
14:03Sans tricher, il ne faut pas.
14:05Est-ce que les candidats...
14:06Évidemment, les candidats améliorent la...
14:09Un petit peu, bien sûr.
14:09Ils n'avaient pas besoin de l'IA pour le faire.
14:10Non, bien sûr.
14:11Ça existait avant.
14:12Donc, en fait,
14:13mais tout ceci permet juste
14:14de ne pas oublier le terme
14:17qui va faire que les algos
14:18vont matcher avec telle offre,
14:19etc., etc.
14:20Ensuite, derrière,
14:21l'enjeu, c'est pour les entreprises
14:23de pouvoir faire le tri
14:24au sein de ces candidatures.
14:26D'ailleurs, là,
14:26vous mentionnez,
14:27enfin, on mentionne ensemble l'IA,
14:29parce que c'est vrai
14:29que tout le monde en parle.
14:30On a fait beaucoup de sujets
14:31sur cette antenne
14:32par rapport à comment l'IA
14:33pouvait aussi modifier
14:34les interactions
14:35entre recruteurs et candidats.
14:37j'ai envie de me projeter
14:38un peu avec vous
14:39sur 10 ans,
14:402035, justement.
14:42Comment on candidatera
14:43dans 10 ans ?
14:45Alors, aucune idée.
14:46Ça va trop loin, déjà ?
14:47Non, oui.
14:47On ne voit pas plus loin
14:48que 3-4 ans ?
14:49C'est impossible.
14:502035, c'est beaucoup trop loin.
14:51En revanche,
14:52il y a un sujet
14:53autour de l'IA
14:54qui est...
14:55On voit même, là,
14:56le déploiement de l'IA
14:57entre ce qu'on a imaginé.
15:00Une chose est certaine,
15:00Tchad GPT est une marque.
15:02Voilà, ça,
15:02c'est quelque chose
15:02qui est admis.
15:03Tchad GPT a changé
15:05beaucoup d'usages.
15:06Mistral en est une,
15:07mais je parle à l'échelle monde.
15:09Mistral en est une,
15:09enfin, le chat en est une.
15:11Mais le sujet,
15:13c'est plutôt comment
15:13elles vont continuer
15:14de se déployer,
15:15de se les approprier
15:16et jusqu'où cela va aller.
15:17À côté de ça,
15:18la Commission européenne
15:19et l'Europe
15:20ont décidé de réglementer
15:20le sujet.
15:22Et donc,
15:23dans le cadre de l'IA Act,
15:25en fait,
15:26le recrutement
15:27est qualifié
15:27comme étant à haut risque.
15:29Donc,
15:30très encadré.
15:32Donc, on est encore
15:33en attente
15:33des guidelines
15:34qui vont définir
15:35comment cet encadrement
15:36va se déployer
15:37à échéance 2026
15:39puisque c'est l'été 2026
15:40avec notamment
15:42l'usage de l'IA
15:43dans le recrutement
15:44qui sera nécessairement,
15:47devra être renseigné
15:48et puis des choses
15:49qui seront proscrites.
15:50Donc,
15:50le recrutement automatisé
15:52par des IA
15:53est interdit.
15:54Dans une certaine limite,
15:56on ne peut pas faire passer
15:57un entretien intégral
15:58qui va être décisif
15:59via une IA.
16:00Et que la sélection finale
16:01soit opérée
16:02par un algorithme.
16:03Ça, c'est interdit.
16:03Mais si l'Europe
16:05a envie de réguler,
16:07est-ce qu'elle peut le faire
16:08si en Asie,
16:09en Amérique du Nord,
16:10on ne régule pas ?
16:10Parce que c'est aussi ça
16:11le problème,
16:12c'est qu'on régule beaucoup
16:13et on nous reproche
16:14en Europe
16:14de trop réguler.
16:15T'as assez fermé.
16:16Alors,
16:17tous les acteurs
16:17qui souhaitent opérer
16:19en Europe
16:19seront soumis à.
16:21que ce soit
16:23les acteurs américains,
16:24les acteurs
16:24de l'Asie,
16:25etc.,
16:25devront respecter
16:26ces règles-là.
16:27La difficulté,
16:28elle est vraiment
16:29effectivement
16:29sur le flou.
16:30Actuellement,
16:31il y a un flou
16:31sur la façon
16:33dont ces règles
16:33vont se mettre en œuvre
16:34et donc ça peut créer
16:36un frein
16:36sur les développements
16:38des entreprises.
16:38C'est-à-dire qu'en fait,
16:39est-il nécessaire
16:40d'investir sur ce sujet-là
16:41du temps homme
16:42alors que peut-être
16:44ça sera interdit ?
16:45Et là,
16:45il n'est pas évident
16:47de savoir
16:48ce qui relève
16:49de l'interdit,
16:50de ce qui relève
16:50du autorisé
16:51mais encadré.
16:52Les directeurs juridiques
16:53vont avoir beaucoup de travail
16:54et des conseils également.
16:56Merci beaucoup
16:57David Borper,
16:57directeur délégué
16:58d'Elo Work.
16:59On sera ravis
17:00de vous réaccueillir
17:01sur ce plateau
17:01pour des débats.
17:02On va continuer
17:03de parler du futur du travail
17:04et même du futur
17:05du concours
17:06de la fonction publique.
17:08Je ne sais pas
17:08si notre invité
17:09pense y mettre
17:10de l'IA,
17:10mais en tout cas,
17:11il veut digitaliser,
17:12moderniser,
17:13il veut enlever
17:13un petit peu de poussière.
17:14Je l'accueille
17:15après le jingle.

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