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Michel BAC, policier de terrain, "baqueux" que l’on envoie au charbon dès que "l’ordre républicain" est menacé, livre dans "Itinéraire d’un flic de terrain – Des cités jusqu’au Bataclan" un témoignage brut, sans filtre, sur les années passées dans les zones les plus sensibles de France.
Du quotidien dans les cités aux interventions lors d’émeutes, de la traque de délinquants aux scènes d’horreur du Bataclan, l’auteur raconte ce que vivent les policiers sur le terrain, loin des discours officiels. Il décrit la montée inexorable de la violence, la perte d’autorité de l’État, l’impuissance des forces de l’ordre face à certaines réalités, et le désarroi d’une institution en crise. Son regard est celui d’un homme affecté à la plus prestigieuse des BAC, la 75N, fidèle à sa mission, mais lucide sur les limites du système.
Dans un style direct, Michel BAC relate des opérations de maintien de l’ordre, des interventions sous tension, et les dérives qu’il a observées de l’intérieur. Il revient avec gravité sur les attentats de 2015, et en particulier sur l’assaut du Bataclan, où il a été un des tous premiers à entrer dans la salle du Bataclan et ses scènes de guerre. Ce livre est à la fois un cri d’alerte, un hommage aux collègues tombés, et une invitation à regarder la réalité en face. Il interroge : que peut encore la police quand la République recule et que la caste médiatique prend le parti du voyou ?
Un témoignage précieux pour comprendre ce qu’endure la base, loin des abstractions technocratiques. "Itinéraire d’un flic de terrain" donne finalement la parole à ceux qu’on n’écoute plus, mais qui tiennent encore debout. Un livre dur, poignant, humain.

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Transcription
00:00Générique
00:00Covid, guerre en Ukraine, politique internationale, nous avons vu juste.
00:09Alors que le système en place voit le pouvoir lui échapper,
00:12étant donc, par tous les moyens, y compris bancaires,
00:16de nous mettre des bâtons dans les roues, notre génération.
00:19Loin d'être dans une posture de commentateur du déclin,
00:22est une jeunesse positive, ouverte sur le monde.
00:25Nous, et vous, téléspectateurs de TVL, sommes en première ligne
00:29pour reprendre le pouvoir qui nous appartient.
00:32Mais pour cela, nous avons vraiment besoin de vous.
00:36Pour accroître notre puissance, dès maintenant, faites un don à TVL.
00:40Protégez et investissez dans une information libre et sérieuse.
00:55En 2015, et il y a dix ans, le policier Michel Bach a été un des tout premiers
01:08à entrer dans la salle du Bataclan et sa scène d'horreur, 130 morts, 413 blessés.
01:14Et dès de Jean-Luc Riva, le baqueux Michel raconte dans un livre coup de poing
01:18son itinéraire, celui d'un flic de terrain.
01:20C'est un ouvrage aux éditions Nimrod et qui est en vente, bien sûr, sur le site tvl.fr.
01:25Vous allez dans la boutique de TVL.
01:28Des cités jusqu'au Bataclan, un éclairage sur l'engagement
01:32et le vécu d'un flic de terrain en première ligne.
01:35Bonjour Michel Bach.
01:36Bonjour à vous.
01:37Merci de venir témoigner sur TVL.
01:39Vous commencez votre livre en évoquant vos origines modestes
01:43et une certaine éthique du travail.
01:45Et puis, avant de parler de cela, j'ai utilisé le mot baqueux.
01:48Qu'est-ce qu'un baqueux ?
01:49Alors, un baqueux, c'est un policier, je dirais même un flic.
01:53Parce qu'un flic, c'est quelqu'un qui rentre par conviction,
01:55qui est passionné, qui ne va pas compter ses heures,
01:58qui est vraiment au service de la population
02:00et qui va côtoyer toutes les sphères sociales de la société.
02:04Vous commencez donc votre livre, je l'ai dit,
02:06en évoquant vos origines modestes lors de la France
02:09et une certaine éthique du travail aussi.
02:12À quel moment vous avez su que vous vouliez devenir policier
02:14et non intégrer les jeunes moines bouddhistes de Shaolin ?
02:18– Alors, ça me fait toujours sourire.
02:21C'est vrai que l'exemple des moines Shaolin,
02:23moi j'ai tout le temps été passionné par les arts martiaux.
02:26Donc c'est vrai que Shaolin, la rigueur de Shaolin faisait qu'à un moment donné,
02:30je me suis dit, j'aime les arts martiaux, j'aime aussi ce côté rigoureux,
02:33pourquoi pas Shaolin ?
02:34– Moines bouddhistes, vous avez 12 ans, c'est ça ?
02:36– C'est ça, c'était vraiment orienté.
02:38– Justifié près des téléspectateurs.
02:39– L'orientation a été vite modifiée, entre guillemets.
02:44Ça me fait sourire parce que c'est vrai que cet exemple-là,
02:46c'est rare qu'on me le mette en avant en premier.
02:51Cette orientation, en fait, elle s'est faite en plusieurs phases.
02:54C'est-à-dire qu'au début, orientation moine,
02:55après une orientation vers l'armée,
02:58parce que du coup, ayant une famille dont le grand-père avait servi
03:03dans l'armée en Indochine.
03:05Donc c'est vrai que le choix des armes s'est fait, entre guillemets,
03:08par l'intermédiaire de mon grand-père, qui était parachutiste,
03:11qui n'hésitait pas à me raconter ses campagnes diverses et variées,
03:15bercées sur des champs militaires.
03:18Donc forcément, la voie était presque toute tracée.
03:20– Toute tracée.
03:21Quelles que soient vos affectations, jusqu'à la BAC 75,
03:26NN comme nuit, vous avez toujours été sur le terrain, volontaire,
03:30et face aux dealers, et face aux casseurs, et face aux voleurs.
03:33Les exemples parfois sordides que vous évoquez
03:35démontrent que la décivilisation de notre société ne date pas d'hier,
03:39comme ne datent pas d'hier, d'ailleurs, les territoires perdus de la République.
03:43– Tout à fait.
03:45– Vous étiez aux avant-postes, finalement.
03:46– Cet exemple-là est déjà donné depuis des années.
03:51Aujourd'hui, on est en train de perdre nos valeurs, nos repères,
03:55que ce soit dans les quartiers populaires ou ailleurs.
03:56Aujourd'hui, on va dire, les valeurs qui étaient amenées à nous bercer autrefois,
04:03aujourd'hui, sont vécues comme, je dirais, comme quelque chose de non conventionnel.
04:11Voilà, pas normal.
04:13– D'incongru.
04:13– D'incongru, exactement.
04:15Donc c'est vrai qu'aujourd'hui, on perd ses valeurs,
04:18on perd, je vais même, on veut dire, pour aller plus loin aussi,
04:21le côté, la sphère familiale aujourd'hui est détruite,
04:23nos valeurs sont détruites.
04:24Donc quel est le prochain rempart face à cette ingérence,
04:29cette barbarie qu'on peut voir aujourd'hui dans nos quartiers ?
04:32– Envoyer cette barbarie aujourd'hui, vous n'êtes pas surpris
04:35parce que vous l'avez vécu en amont ?
04:38– Oui.
04:38– Avec la même violence ?
04:40– Même violence.
04:40– Oui, là, je prends l'exemple des Tartorés, je prends l'exemple de Grigny,
04:46la Grande Borne, ou Grigny 2, enfin bref, que ce soit les quartiers du 91, du 93,
04:53aujourd'hui, cette violence, elle est toujours là.
04:56Les trafics de stupéfiants sont toujours aussi présents,
04:59donc rien n'a bougé, j'ai envie de dire.
05:01Au contraire, ça se renforce et c'est de plus en plus visible et de plus en plus présent.
05:08– J'avais envie de vous poser comme question ce qui vous a le plus surpris
05:11ou choqué lors de toutes ces années dans la police.
05:14J'ai trouvé deux aspects, si vous permettez pour ma part,
05:16à la lecture de l'ouvrage, deux aspects sur lesquels je voudrais revenir.
05:20Le premier, je suis assez frappé par le manque de fraternité entre policiers dans la grande maison.
05:25Ça va même culminer dans l'épisode du Bataclan, de manière assez sordide là aussi.
05:30Et une police systématiquement obligée de justifier à la hiérarchie ses faits, ses gestes.
05:35Et quand on est spécialiste des armes masseuses comme vous
05:38et que l'on sait se servir de ses poings,
05:39eh bien c'est souvent dangereux pour le policier lui-même.
05:43– C'est souvent dangereux, mais alors, je peux comprendre le fait qu'il y ait besoin de garde-fous.
05:48Aujourd'hui, un policier qui est sur le terrain a une certaine autorité judiciaire.
05:55Il représente l'État face à une problématique terrain.
05:59Donc je peux comprendre qu'il y ait des situations de contrôle
06:01et qu'on veuille, entre guillemets, brider et contrôler cette action, cette force publique.
06:06Maintenant, trop de contrôle fait qu'à un moment donné,
06:09ça bride aussi l'action de police sur le terrain.
06:11Donc j'ai envie de dire, dans le cadre d'actions fortes,
06:15à partir du moment où les ordres sont donnés,
06:18l'action, elle est menée, elle est menée à bien, comme il faut.
06:22Et surtout, j'ai envie de dire, l'ordre républicain est rétabli.
06:31Donc c'est surtout, voilà, là je prends l'exemple de différents maintiens de l'ordre
06:35qui ont pu être faits à l'époque.
06:39Quand on est amené à avoir les bons ordres,
06:42le calme, il est rétabli rapidement.
06:44Donc aujourd'hui, j'ai envie de dire, c'est une question d'ordre,
06:47c'est une question politique, c'est une question de volonté,
06:51tout simplement.
06:52À partir du moment où on a la volonté,
06:53on peut tirer sur les bons leviers pour rétablir.
06:58– Est-ce que vous êtes de ceux qui pensaient, par exemple,
07:00qu'il n'est pas nécessaire d'envoyer l'armée dans les zones sensibles
07:02et que la police, on lui laisse faire son travail,
07:04pourra rétablir l'ordre ?
07:05– Alors tout à fait, l'armée aujourd'hui a son champ d'action,
07:09la police a le sien.
07:11À partir du moment où, effectivement, les ordres sont donnés,
07:14il ne faut pas oublier que la police, en fait,
07:16a une fonction aussi judiciaire, ce qui n'est pas le cas de l'armée.
07:20D'ailleurs, ça a été question aussi le jour de l'attaque du Bataclan,
07:24où les militaires ont été sollicités et n'ont pas pu intervenir
07:27comme ils le souhaitaient ou comme il le fallait.
07:30Enfin bref, aujourd'hui, cette question reste encore en suspens.
07:32Mais quoi qu'il en soit, aujourd'hui, la police,
07:36elle peut faire son travail si on lui donne des moyens,
07:38que ce soit les moyens matériels ou qu'il y ait une réelle volonté politique
07:41avec une vraie action judiciaire.
07:44– J'ai évoqué la fraternité d'armes, je n'ai pas répondu.
07:47C'est important parce qu'on se dit, quand vous rejoignez la BAC 75,
07:52qu'il faut, pour que ça fonctionne, que se forge un esprit d'équipe,
07:57une unité d'équipe pour des missions qui sont aussi exposées.
08:02Et quelquefois, je n'ai pas ce sentiment-là.
08:04– Je dirais, en unité, c'est un petit peu comme dans la famille.
08:09Quelquefois, il y a des hauts, quelquefois, il y a des bas,
08:11en fonction des affinités qu'on peut avoir avec les collègues.
08:15Cette affinité, elle est là, surtout dans les moments forts.
08:18Tous mes collègues avec qui je suis intervenu au Bataclan,
08:21pour beaucoup d'entre eux, on a resté avec des liens forts avec eux.
08:26Parce qu'on a vécu une situation qui est particulière,
08:28qui fait que ces liens se sont renforcés.
08:32Après, c'est comme dans toute famille, il peut y avoir des querelles,
08:35il peut y avoir des incompréhensions.
08:36Mais avec le temps, je pense qu'on arrive à…
08:39– Et ça dépend aussi beaucoup du patron.
08:41Je crois que le commandant, quand il change, des fois l'esprit…
08:44– La politique aussi, oui.
08:45– La nature change.
08:46– Oui, c'est ça, c'est en fait, quand on est amené à changer,
08:49entre guillemets, de commandant d'unité, de commissaire de police,
08:53de cadres, on va dire, de policiers encadrants,
08:57effectivement, il peut y avoir cette problématique d'orientation de doctrine,
09:01d'orientation, en fait, pareil, avec une vision qui peut être différente.
09:06C'est vrai.
09:06– Il y a un autre élément qui traverse l'ouvrage,
09:08c'est le ressentiment perceptible d'une partie des politiques
09:14ou du système médiatique à l'égard de la police.
09:18vous avez connu le saccage des Champs-Elysées en juin 2014, déjà,
09:22et vous l'évoquez, l'affaire Naël et les semaines d'émeute,
09:26et vous dites à chaque fois, finalement, la police, c'est elle la cible.
09:29– La police est la cible, en fait, je pense, en parlant avec…
09:34Aujourd'hui, il y a une réelle incompréhension entre la…
09:38il y a une rupture entre la police et sa population.
09:42Pourquoi ? Parce que je pense qu'on a perdu ce côté dialogue,
09:44tout simplement, et pour revenir à vos propos,
09:48j'ai perdu les propos, c'est très bien.
09:55– En venant à mes propos, ils sont simples, je vous les rappelle,
10:00est-ce que finalement, vous n'enrouvez pas aux politiques et aux médias
10:04de leur comportement à l'égard de la police ?
10:06– Aujourd'hui, les policiers qui interviennent
10:09sont des personnes qui interviennent par conviction.
10:12Ils ne se sont pas levés un matin pour dire,
10:14voilà, je vais aller casser du jeûne dans tel quartier,
10:17où ils sont vraiment là pour protéger et servir.
10:20Vous prenez n'importe quel policier quand il est rentré, c'est pour ça.
10:23Ce n'est pas pour la paye, c'est pour les diversités des missions,
10:26c'est pour le fait d'aider.
10:28Sur toute ma carrière, j'ai dû mettre 4 contraventions sur 20 ans,
10:33parce que je ne suis pas rentré dans la police pour mettre des contraventions.
10:36Je suis rentré dans la police pour aider ma population,
10:38donc par différents moyens.
10:42Aujourd'hui, quand on prend l'exemple du saccage des Champs-Elysées,
10:45à multiples reprises,
10:47ce n'est pas nouveau, je l'évoque dans le livre.
10:49Là, encore récemment, on a eu encore la même chose.
10:52C'est quoi le problème, j'ai envie de dire ?
10:54Pourquoi ?
10:55La sonnette d'alarme a été tirée depuis des années,
10:57pourquoi aujourd'hui ça continue ?
10:58– Pourquoi ça continue ?
10:59– Oui, pourquoi ça continue ?
11:00Et moi, je me pose toujours la question.
11:03Si à un moment donné, il n'y a pas cette volonté politique,
11:05si à un moment donné, il n'y a pas cette possibilité de sanction,
11:09il faudrait que la magistrature, à un moment donné, se réveille
11:13et fait pourquoi elle est là.
11:17Prenne en compte, mettre en place des sanctions,
11:20en sanctions adaptées, par rapport à ce qui est commis.
11:23Aujourd'hui, il y a le sentiment d'impunité qui continue dans le temps.
11:27Je ne vais pas me faire des amis en disant ça,
11:28mais c'est un cas.
11:30C'est concret, c'est là, c'est visible.
11:32Donc maintenant, je pense que le politique qui prendra à bras-le-corps
11:38ces problématiques, oui, il va rétablir l'ordre.
11:42Aujourd'hui, ce n'est pas le cas.
11:43– Il y a un policier qui s'appelle Florian,
11:45c'est celui qui a tué Naël Merzouk.
11:47Florian est ancien militaire, il a servi en Afghanistan,
11:50il a été même médaillé au sein de la police
11:53pour actes de courage et de dévouement
11:55et il va être traduit devant la cour d'assises pour meurtre.
11:58Comment vous réagissez, vous, à cette annonce ?
12:02– Alors, je vous avoue que pour moi, c'était une grosse déception.
12:06Déjà, je soutiens complètement mon collègue.
12:09Dans la même situation, j'aurais été amené à faire exactement la même chose.
12:12Aujourd'hui, la grosse problématique, c'est qu'il y a eu une application
12:16à la fois médiatique, une prise de position médiatique,
12:19une prise de position politique, qui fait aujourd'hui,
12:22limite, avant même que l'affaire soit analysée, décortiquée,
12:27tout de suite, le policier, il est mis sur le plan,
12:29il est mis en situation de mise en cause à coupable directement,
12:33sans même… En fait, il est victime d'un jugement populaire,
12:37entre guillemets, traduit par les médias en particulier.
12:41Donc moi, aujourd'hui, j'ai pris ce recul,
12:43dans cette même configuration, on a donc du coup un policier
12:46qui est donc du coup dans l'empattement du véhicule,
12:53le canon posé sur le pare-brise.
12:57Alors, d'un point de vue purement professionnel,
13:00enfin moi personnellement, je ne vois aucune faute.
13:02En plus de ça, il y a un article qui prévoit le fait
13:04de stopper une embarcation, à partir du moment où elle a commis
13:08différentes actions.
13:09Elle a mis en danger, donc la course-poursuite, quand même,
13:13elle a duré 20 minutes.
13:15Elle a duré 20 minutes, avec du coup des piétons
13:17qui ont été obligés de se jeter sur le bas-côté,
13:19au risque d'être écrasés et percutés par le véhicule.
13:24Aujourd'hui, ces motards, du coup, arrivent à stopper le véhicule,
13:28qui n'obtent pas directement.
13:30Il s'arrête parce qu'il est bloqué dans le flot de circulation.
13:33Ces policiers qui mettent en place une triangulation autour du véhicule,
13:36un policier qui tente d'arracher la ceinture de sécurité,
13:39l'autre qui fiche la situation avec son arme.
13:44Et il ne faut pas oublier aussi qu'il ne se trouve
13:46à même pas 80 cm d'un mur et d'un bloc de béton
13:50qui est juste devant.
13:52Le tout mis bout à bout, donc oui, certains vont dire
13:55qu'il n'y a pas de légitime défense, pour d'autres vont dire
13:57oui, on peut évoquer le 435-1 du code de sécurité intérieure
14:01qui permet de faire usage des armes pour les policiers.
14:03Pourquoi aujourd'hui cet article est remis en cause
14:08alors qu'il a été fait au départ pour stopper ?
14:12Je ne comprends pas.
14:14Pour moi, c'est une sidération et je me joins à beaucoup de collègues policiers
14:17qui sont complètement sidérés de voir que les collègues
14:19sont traduits aujourd'hui en cours d'assise pour ce fait.
14:22– Vous l'expliquez d'ailleurs, dans le livre, vous entendez des fois
14:25des politiques qui disent, il ne faut pas tirer dans la voiture,
14:29il faut tirer dans les pneus et vous répondez,
14:30mais tout ça, c'est du lieu de l'Assemblée nationale.
14:33– Ils n'y connaissent rien.
14:34En fait, il faut savoir que d'un point de vue balistique,
14:37que vous tirez…
14:37Alors déjà, c'est extrêmement compliqué de tirer dans des pneus en mouvement,
14:40enfin dans un véhicule en mouvement,
14:43que ce soit viser le radiateur, viser les pneus du véhicule,
14:46il ne faut pas oublier qu'en termes de balistique,
14:50généralement, les policiers, du coup, sont équipés d'armes de poing,
14:53c'est du 9 mm, d'un point de vue puissance, perforation de la munition,
15:00ce n'est pas ce qu'il y a de meilleur,
15:04mais après, ça suffit pour leur mission au quotidien,
15:05mais c'est impossible.
15:07En plus, un policier, il a quelques secondes, voire une seconde,
15:12pour analyser une situation, mettre en place un schéma tactique
15:15et trouver la bonne réponse adaptée,
15:18donc la réponse graduée, en utilisant la force strictement nécessaire.
15:22Aujourd'hui, le policier, il se retrouve confronté, donc du coup,
15:26à analyser, entre guillemets, le cadre légal,
15:29mettre en place son plan d'action,
15:30donc je vais parler d'actes, analyse, cadre légal, technico-tactique,
15:35donc l'analyse, une seconde,
15:37ensuite, le cadre légal dans lequel je suis, voilà, une seconde,
15:40en gros, en deux secondes, il doit prendre la décision,
15:42qu'est-ce que je fais ?
15:43Un politique, il a le recul,
15:45il est tranquillement en train de dire un rapport dans son fauteuil,
15:49en buvant peut-être un petit café,
15:51et il va dire derrière, oui, le policier aurait dû faire ceci,
15:55ou aurait dû faire cela.
15:57Le peu de politiques qui ont suivi les policiers sur le terrain
16:01ont pu constater la difficulté,
16:04la difficulté qu'ont les effectifs en compagnie d'intervention,
16:07la difficulté qu'ont les BAC,
16:09ou même les groupes d'intervention, ou la police judiciaire.
16:11Quand ils se retrouvent à courir après des casseurs dans tout Paris,
16:17quand ils se retrouvent au milieu, limite, d'une guerre civile,
16:21ils se rendent compte à quel point, en fait, j'invite tous les politiques,
16:24j'invite tous les politiques à accompagner et à suivre des unités de terrain.
16:29Aujourd'hui, ils se rendront compte de la difficulté de faire respecter l'ordre,
16:33de mettre en place, donc, de faire respecter le cadre légal.
16:38J'ai eu l'occasion, par le passé, d'animer des séances d'entraînement
16:44au profit de magistrats, de jeunes magistrats,
16:48ou des jeunes étudiants aussi, de différentes grandes écoles.
16:52Et je les mettais dans une situation, avec un système vidéo,
16:55je les mettais dans une situation de légitime défense.
16:58Donc, ils étaient équipés comme un policier, avec une arme à la ceinture.
17:00Donc, c'est un simulateur, mais qui va occasionner les mêmes réactions,
17:06dont même la douleur.
17:08Enfin, ils avaient une ceinture de stress, ils avaient…
17:10Et dans la plupart des cas, que ce soit le magistrat
17:13ou le jeune étudiant en école de droit,
17:17se retrouvaient, entre guillemets, dans la situation,
17:20dans un contexte de légitime défense, mais non appliqué.
17:23Parce qu'aujourd'hui, pour qu'il y ait légitime défense,
17:25il faut qu'il y ait un acte injustifié, réel et actuel.
17:28À partir de là, vous pouvez effectuer un acte de défense,
17:31si c'est simultané, proportionné et nécessaire.
17:34Et souvent, ils se retrouvaient dans une situation
17:36où ce n'était pas forcément proportionné,
17:39ce n'était pas forcément nécessaire.
17:41Ils ont fait usage de l'arme, mais peut-être trop tôt, trop tard.
17:43Bref, quoi qu'il en soit, ils seraient passés en cours d'assise
17:47ou devant une juridiction judiciaire quelconque,
17:56ils seraient mis en cause.
17:57Donc en fait, idéalement, j'invite tous ces politiques,
18:00tous ces magistrats à venir sur le terrain, voir ce qui se passe.
18:03Parce qu'aujourd'hui, c'est des interprétations.
18:05Et ça, je le dis avec force, mais à un moment donné,
18:09il faut rétablir les choses, il faut dire les choses.
18:11Et d'ailleurs, cet ouvrage, c'est ça.
18:14Aujourd'hui, pour moi, c'est un cri du cœur.
18:16C'est une manière de servir autrement.
18:18Donc aujourd'hui, je pense que je ne pourrais pas faire mieux,
18:21mais aujourd'hui, on peut faire bouger les lignes.
18:25– Je voudrais évoquer maintenant une partie importante du livre,
18:28c'est le soir du 13 novembre 2015, je l'ai dit il y a dix ans.
18:32Vous êtes parmi les policiers à entrer dans le Bataclan,
18:36parmi les premiers.
18:37Comment vit-on un tel moment, non pas en tant qu'héros abstraits,
18:40mais comme être humain présent sur place,
18:43alors que les terroristes sont à ce moment-là toujours présents,
18:45et tirent à partir du balcon ?
18:48Comment vit-on cela, humainement ?
18:52– Alors, humainement, pour faire une analyse, une introspection
18:57dans ce que j'ai ressenti à l'instant T, bizarrement, j'étais prêt.
19:02Alors, bizarrement, je me suis entraîné pour ça.
19:05À l'époque, je préparais les tests raides.
19:09Et donc, physiquement, j'étais prêt.
19:12J'avais participé aux championnats du monde peu de temps avant,
19:14dans les différents sports de combat.
19:17Donc, j'étais prêt psychologiquement, j'étais prêt.
19:19Mais ça n'a pas empêché que j'ai traversé différentes phases.
19:23Une phase prête à combattre, avec ce côté acceptation de la mort,
19:27parce que du coup, je prends quand même le temps
19:29d'envoyer un petit SMS à ma famille.
19:31Voilà, je vous aime, parce que je pensais vraiment
19:33que j'allais y passer ce soir-là.
19:39Ensuite, je suis passé, quand on rentre dans l'entrée,
19:41que je pousse la porte battante, le bouclier qui se met dans la porte,
19:44et quand je vois cet enfant, du coup, on peut le découvrir dans le livre,
19:48cet enfant qui est derrière la porte, dans les bras de ses parents,
19:51là où je passe en phase de sidération,
19:53où j'étais complètement sidéré et bloqué pendant quelques secondes sur moi-même.
19:57Et pour repasser sur le spectacle,
19:58en fait, il y a eu un enchaînement,
20:02un enchaînement en fait de ressentis, d'émotions, de sentiments,
20:05cette envie de combattre, c'est cette envie, donc du coup,
20:08sidéré et figé, un peu comme la biche au milieu de la route,
20:11qui est éblouie par les phares d'un véhicule qui arriverait.
20:16Je me suis retrouvé, donc du coup, à passer dans ces différentes phases,
20:18et je crois que la phase après qui a été omniprésente,
20:22c'était celle prête à combattre, prêt à aller jusqu'au bout,
20:27au bout de l'engagement,
20:28et comme mes collègues en fait, tout simplement.
20:33Aussi bizarre que ça puisse être,
20:34tous les collègues de ce soir-là ont fait leur job en fait,
20:39à différents niveaux, chacun, on s'est tous complétés,
20:42à différentes heures, oui, mais on s'est complétés.
20:45Et je ne peux pas dire que ce soit par le biais des ordres
20:50qu'on pouvait avoir à la radio,
20:51parce que du coup, c'était tellement saturé qu'on n'entendait rien,
20:54et en plus de ça, il fallait savoir qu'on allumait,
20:56qu'on éteignait la radio,
20:58pour savoir un petit peu ce qui se passait,
21:00mais aussi pour ne pas être identifié en fait,
21:02avec le jeu localisé entre guillemets dans le bâtiment.
21:04Donc c'est vrai que le tout mis bout à bout,
21:05fait que, oui, on va passer par différentes phases.
21:09Et la dernière qui est restée,
21:10et sur laquelle je suis encore un peu aujourd'hui,
21:13c'est ce côté très en colère,
21:14et ce côté un petit peu encore combatif,
21:18voilà, dans la volonté en fait de faire mieux.
21:22À l'époque, on s'est débrouillé,
21:24mais aujourd'hui, on peut aller encore plus loin dans la démarche.
21:26Donc c'est toujours dans ce cadre-là.
21:28– Vous le racontez de manière pudique,
21:31une expérience qui est bien évidemment, en se doute, traumatisante.
21:34Vous écrivez, l'enfer a un nom pataclan,
21:37et qu'est-ce qui vous a permis de tenir,
21:39c'est-à-dire en fait de revenir sur le terrain ?
21:42Je me suis dit, est-ce que c'est le simple fait,
21:43par exemple, d'assister au procès,
21:46ensuite de témoigner ?
21:48Est-ce que c'est ça qui vous a raccroché ?
21:49Comment on revient de cette expérience-là ?
21:52– Je pense que, moi, ce qui m'a aidé à tenir,
21:55c'est mes proches.
21:57C'est mes proches, c'est ma compagne, c'est mes enfants,
22:01c'est tout ça en fait.
22:04C'est la famille qui était là,
22:06qui m'a fait prendre conscience de comportements
22:10que je pouvais avoir à l'instant T.
22:11C'est aussi l'échange avec mes camarades, mes collègues.
22:16Et bizarrement, ça a été aussi,
22:18parce que durant cette phase-là,
22:20moi je l'ai vécu d'une certaine façon,
22:21j'ai d'autres collègues qui l'ont vécu différemment.
22:25Certains sont tombés dans l'alcool,
22:28addiction au jeu, un petit peu délaissés,
22:31et à un moment donné, ce qui s'est passé aussi,
22:32c'est au sein de l'unité,
22:34entre nous, on s'est soutenus.
22:35C'est-à-dire qu'à un moment donné,
22:37on n'a pas eu l'occasion de voir un psychologue tout de suite,
22:42mais entre nous, en fait, on s'est improvisés psychologues.
22:46Moi, à l'époque, je me suis fait presque même aussi porte-parole
22:48pour expliquer à ma hiérarchie
22:50que j'avais des collègues qui ne se sentaient pas très bien
22:52et qu'il serait bon ton de pouvoir les entendre.
22:55– Dans cette horreur absolue,
22:57il y a, je vais dire, des phénomènes dérisoires,
23:00mais qui existent, par exemple, les dysfonctionnements,
23:02ça c'est parfaitement clair,
23:05mais aussi les querelles internes à la police.
23:07– En fait…
23:10– Il y a des difficultés de la BAC de faire reconnaître
23:12le travail qu'elle a effectué, par exemple.
23:14Vous expliquez, on enlève les bâches de la BAC
23:16pour mettre ceux de la BRI aux collègues,
23:19de façon à s'attribuer la paternité de l'intervention,
23:23si j'ose dire.
23:23– Alors, ce qui était compliqué sur cette intervention-là,
23:28c'est qu'effectivement, j'ai vu des comportements,
23:30j'ai entendu, j'ai vu et constaté, d'ailleurs,
23:35certains comportements qui n'avaient pas lieu d'être ce jour-là.
23:40Effectivement, on parle des cuissons qui ont été enlevés,
23:42donc effectivement, moi je l'ai relevé, mais pas que,
23:44parce que du coup, ça a été relevé aussi au tribunal,
23:46ça a été relevé aussi dans un livre qui s'appelle BI,
23:49faisant entendre la brigade d'intervention de Paris.
23:53Cette intervention-là, en fait, elle s'est faite,
23:55c'est une synergie de plusieurs unités
23:57qui ont travaillé dans le même sens.
23:58Sauf que pour une raison que j'ignore, à un moment donné,
24:01en gros, c'est un film en quatre volumes.
24:06Intervention de la BAC 94 nuit, qui va créer un point de fixation.
24:11Intervention, donc du coup, de la BAC 115,
24:13donc commissaire de police avec son équipier,
24:16qui font une action de feu, qui neutralise l'un des terroristes.
24:19Dans la foulée, le reste de la colonne BAC 115,
24:23qui va sécuriser et sanctuariser la fosse jusqu'à l'entrée des étages.
24:27Ensuite, des effectifs de la BI, de la BRI et aussi du RAID,
24:32qui seront amenés, donc, du coup, à intervenir à l'étage.
24:36Donc, c'est cette…
24:37– Là où on pense qu'il y a encore les terroristes.
24:38– Là où il y a encore les terroristes.
24:39– Oui, il faut savoir que dès le début, on ne sait pas où ils sont.
24:42On ne sait pas combien ils sont, on ne sait pas où ils sont,
24:44on sait juste qu'effectivement, ils sont encore plusieurs.
24:47Donc, on nous annonce trois, encore, présents dans les lieux.
24:49Quand on rentre dans le Bataclan, juste avant de rentrer,
24:53on a les ricochets des munitions qui ricochent sur le sol,
24:56on voit les étincelles en pleine nuit, et c'est là où on va rentrer.
25:01Donc, on sait qu'il y a quelqu'un dedans.
25:03Notre commissaire et son équipier se sont, du coup, postés à l'entrée du bâtiment.
25:09Et quand on arrive, il nous dit, effectivement,
25:11ils sont en train de tuer tout le monde.
25:13On ne sait pas où ils sont, on ne sait pas combien ils sont,
25:15mais il faut y aller.
25:17Oui, ça fait réfléchir.
25:20Enfin, ça fait réfléchir.
25:22On sait à quoi s'attendre quand on y va.
25:26Donc, c'est vrai que…
25:28– Ça reste dur.
25:31– Ça reste dur, ça reste dur.
25:32– Je comprends bien, je comprends bien.
25:34Vous avez toujours évoqué, on va parler d'autre chose comme ça,
25:36haut et fort, vos considérations personnelles sur l'institution policière.
25:39Vous l'avez fait savoir à nombreuses fois, à votre hiérarchie.
25:43La priorité pour vous, ça reste l'amélioration, la formation dans la police.
25:46C'est votre esprit de formateur, finalement, qui s'exprime là ?
25:49– Oui, et puis j'ai envie de dire, la formation, c'est bien,
25:52mais en fait, la formation, c'est une graine
25:54qu'on va planter dans l'esprit, en fait, du stagiaire.
25:58Du stagiaire, mais là, je le dis au sens large,
26:00quand vous allez à l'université,
26:02le professeur va mettre une graine dans votre tête
26:04et ça va germer, ça va se transcrire sur un terrain, sur un métier.
26:09Un policier, c'est pareil.
26:11Si à un moment donné, sa formation n'est pas complète
26:13ou pas adaptée au terrain,
26:17il va y avoir peut-être des manquements à cause de ça.
26:19Aujourd'hui, la formation en gestion de conflits,
26:22gestion de conflits en situation dégradée,
26:25des formations en secours tactique,
26:27aujourd'hui, je vais faire une retranscription
26:29sur ce qui est visible dans le civil
26:30et ce qui est visible dans l'institution.
26:33Aujourd'hui, le Code du travail impose à toute société
26:36l'obligation d'information, de protection,
26:39et de formation, protection,
26:43c'est bien, j'ai perdu mon, formation, protection,
26:45et information de leurs salariés.
26:48La même chose, le Code s'applique aussi pour la police.
26:53Obligation d'information, de protection,
26:54et d'information de leurs salariés.
26:56Sauf que, vous allez avoir, par exemple, dans le privé,
27:00effectivement, des formations en secourisme,
27:03en sécurité incendie,
27:05donc c'est des formations obligatoires,
27:07qui vous permettent de travailler correctement.
27:10Donc, dans le cadre d'un DURP,
27:11bon bref, je rentre dans les détails,
27:13mais dans la police, c'est la même chose.
27:15Sauf que, au niveau police,
27:16quelquefois, ça peut être mis de côté
27:18à cause des nécessités de service.
27:21Donc, peut-être que,
27:22c'est ce que j'évoque aussi dans le livre,
27:23il sera intéressant de faire un petit peu comme à l'armée,
27:25c'est-à-dire avoir un temps d'entraînement
27:28qui est tout le temps normé et figé,
27:30ou comme les sapeurs-pompiers.
27:32Je prends l'exemple des pompiers,
27:33ils ont tout le temps une phase d'entraînement,
27:34une phase opérationnelle où ils vont intervenir,
27:37et une phase, on va dire, de repos.
27:41Donc, effectivement, la formation est indispensable,
27:43elle doit être adaptée aux policiers.
27:46Aujourd'hui, j'ai envie de dire,
27:48je prends l'exemple du secours tactique opérationnel,
27:50c'est peut-être l'une des formations
27:51à mettre en avant le plus possible.
27:54Je prends l'exemple d'un garde du corps civil,
27:55un garde du corps civil a l'obligation de faire 18 heures
27:58de secourisme tactique,
28:01en plus des 14 heures de secourisme lambda.
28:05C'est-à-dire qu'un jeune garde du corps qui rentre en formation,
28:08il va faire 18 heures plus 14 heures.
28:13Ça, c'est juste pour la partie secourisme
28:14et secourisme opérationnel,
28:16donc en situation dégradée.
28:17Un policier, il va faire du PSC1, une journée de formation.
28:22Et après, peut-être, qu'il va revenir en formation,
28:25faire du secourisme en intervention qui va durer quelques heures.
28:28Donc, de mémoire, en tout cas à l'époque,
28:30il me semble que c'était 6 heures de formation en plus.
28:33Vous voyez, en civil, aujourd'hui, on en a plus.
28:35Enfin bref, ce n'est pas suffisant.
28:36– Il y a plusieurs axes sur lesquels vous revenez.
28:39Il suffit d'acheter le livre itinéraire d'un flic de terrain.
28:43Michel Bach, avec votre expérience,
28:45que diriez-vous à un jeune qui veut entrer dans la police aujourd'hui ?
28:48Renonce et fais-toi moine bouddhiste chauline.
28:54– Alors, enfin, j'ai envie de dire,
28:58je pense que la police ou la gendarmerie,
29:02ces métiers-là, je vais même prendre le sens large,
29:04le métier des armes, c'est un métier dans lequel on rentre par conviction.
29:10Parce qu'on croit en des valeurs, parce qu'on croit en ce qu'on fait.
29:14Donc, je lui dirais, vas-y, fonce, mais fais attention où tu mets les pieds.
29:19Parce qu'aujourd'hui, le chemin est plein d'embûches.
29:25Et je pense que c'est le métier des armes où on sert,
29:28parce que du coup, c'est une manière de servir.
29:30Quand je parle de service, pour moi, en fait, il y a trois grosses branches.
29:34En gros, la sécurité publique, la sécurité privée, les services de secours.
29:38Tout ça, c'est des professions, en fait, qui sont au service des autres.
29:42Donc, en fait, si tu veux servir, tu as multiples possibilités.
29:47Serre, fais attention à toi.
29:49Et regarde où tu mets les pieds, j'ai bien compris.
29:52Merci beaucoup, Michel.
29:53– Merci à vous.
29:53– Merci de ses témoignages.
29:54– Sous-titrage Société Radio-Canada
29:56
29:57Sous-titrage Société Radio-Canada

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