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Il y a un paradoxe dans le sexe : la nature nous a donné envie de faire l'amour pour qu'on se reproduise, mais c'est très rarement pour se reproduire qu'on fait l'amour.

Retrouvez « La question de David Castello-Lopes » sur France Inter et sur : https://www.radiofrance.fr/franceinter/podcasts/le-billet-de-david-castello-lopes

Catégorie

😹
Amusant
Transcription
00:00David Castello-Lopez, bonjour.
00:03Bonjour Nicolas.
00:04Comment faire, David, pour que les gens aient davantage d'enfants ?
00:08Oui, il y a un paradoxe dans le sexe que j'ai déjà évoqué à la radio, pas celle-ci,
00:14c'est que la nature nous a donné envie de faire l'amour pour qu'on se reproduise,
00:18mais c'est très rarement pour se reproduire qu'on fait l'amour.
00:23999 fois sur 1000, les gens y font l'amour juste parce que c'est sympa,
00:26et ils trouvent donc des méthodes hyper inventives pour que le plaisir fugace de l'étreinte
00:30ne se paye pas d'une vie à élever des enfants qu'ils n'aiment pas.
00:33Au troisième siècle de notre ère, par exemple, il y a un gynécologue grec
00:38qui conseillait aux femmes de retenir leur souffle pendant les rapports et de tousser après.
00:43On a appris depuis que ça ne marchait pas.
00:45Il y a aussi eu une croyance à une époque qui disait qu'il fallait accrocher à son cou des testicules de furet.
00:51Alors je vous le dis, vous pouvez le faire si vous avez envie,
00:54mais il faut avoir en tête que du point de vue de la contraception,
00:56accrocher des testicules de furet à votre cou,
00:59ça marchera aussi bien que de ne pas accrocher de testicules de furet à votre cou,
01:03c'est-à-dire pas.
01:05Aujourd'hui, on a des méthodes plus efficaces,
01:07on met des barrières synthétiques à certains endroits stratégiques de notre anatomie,
01:10on prend des médicaments, on met des slips techniques,
01:13et tout ça, moi je trouve ça super,
01:15parce que je ne suis pas de ceux qui pensent que la contraception est une insulte à Dieu.
01:19Waouh, le courage du mec qui dit ce qu'il pense, je suis incroyable.
01:23Le problème, c'est qu'on n'est pas tout seul,
01:26on habite dans des pays,
01:27or un pays c'est quoi ?
01:29Et bien c'est des gens,
01:30et donc si on ne renouvelle pas les gens,
01:32et bien le pays il disparaît,
01:34et vous imaginez par exemple un monde où il n'y aurait plus de Belgique,
01:37et bien moi ça me ferait de la peine,
01:38et ça ferait sans doute encore plus de peine aux Belges.
01:41Ça, c'est un problème qui prend de l'ampleur,
01:44globalement, surtout dans le monde développé,
01:45on fait moins d'enfants qu'avant.
01:47En Corée du Sud par exemple,
01:49les femmes n'ont plus en moyenne que 0,72 enfants dans leur vie,
01:53je n'ose même pas imaginer à quoi ressemble cette portion d'enfants.
01:57Alors, ça peut être partiellement réglé
01:59en faisant venir des personnes de l'extérieur
02:01pour remplacer les bébés qu'on ne fait pas,
02:03ça s'appelle l'immigration,
02:04mais il y a quand même fort à parier que ce ne sera jamais suffisant.
02:06Et donc, depuis longtemps,
02:08les pays qui trouvent que leurs citoyens n'ont pas assez de bébés
02:10se démènent pour les inciter à en avoir.
02:14Et pour cela, ils utilisent principalement l'argent.
02:17En France, notamment, quand vous avez des bébés,
02:20vous payez moins d'impôts.
02:22Et je suis sûr que le jour où moi,
02:23je tiendrai dans mes bras mon premier enfant,
02:26il y aura certes l'émotion d'avoir donné la vie,
02:28mais il y aura aussi peut-être une petite émotion fiscale.
02:31Moi, ce qui m'amuse le plus,
02:33c'est les pays qui ont osé faire le contraire.
02:36C'est-à-dire non pas inciter, mais punir.
02:38Il y a plusieurs pays comme ça dans l'histoire
02:40qui ont décidé non pas de donner de l'argent
02:41aux gens qui avaient des enfants,
02:43mais d'en enlever à ceux qui n'en avaient pas.
02:46C'est ce qu'a fait, par exemple,
02:47l'Italie fasciste dans les années 20.
02:50Alors, que ce soit clair, je suis contre le fascisme.
02:53Ouah, le courage du mec qui dit ce qu'il pense.
02:55Je suis incroyable.
02:57En 1927, Mussolini a mis en place
02:59une taxe sur les hommes de 25 à 65 ans célibataires.
03:04Et moi, ce qui me fait de la peine,
03:05c'est d'imaginer qu'il y a évidemment des gars italiens
03:07qui ne faisaient pas exprès d'être célibataires.
03:10Et donc, ils devaient aller au centre des impôts
03:12et ils disaient
03:13Désolé, Marcello, tu dois donner l'argent quand même.
03:20Mais il y a un truc à savoir quand même,
03:22c'est que globalement,
03:23aucune de ces politiques natalistes
03:25n'a vraiment jamais marché.
03:27Donc, il faudra peut-être un jour dire
03:29au revoir à la Belgique.
03:30Merci beaucoup.
03:31Sous-titrage Société Radio-Canada

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